« J’aimerais trouver un engrais qui permettrait de nourrir la planète »

Portrait

N° 284 - Publié le 12 juin 2014
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L'épreuve par 7
Jean-Claude Yvin

Directeur R&D, branche Agrofourniture, Groupe Roullier

Magazine

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Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Médecin... ou artisan pêcheur. Je suis originaire du pays bigouden et j’ai baigné dans ce milieu. C’est un métier très difficile que je respecte beaucoup. Mais les études, les circonstances ont fait que je me suis dirigé vers la recherche : après un diplôme d’ingénieur en biochimie, j’ai passé une thèse en chimie des produits naturels au CNRS.

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Aujourd’hui, j’oriente et je mets en œuvre ! Ce sont les équipes qui trouvent, dans les laboratoires du groupe : en France, en Espagne, au Brésil... Nous travaillons sur la mise au point d’engrais azotés, phosphatés, capables de stimuler les plantes et la rhizosphère tout en limitant la pollution de l’environnement. Dans l’industrie, on a cette chance de voir la recherche débuter, évoluer et aboutir concrètement, pour être ensuite mise en application sur le terrain par les agriculteurs.

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Oui. Je pense au hasard des rencontres, des lectures... C’est, par exemple, en lisant une publication, que j’ai sollicité un chercheur américain pour tester un produit dans le domaine de l’alimentation animale, il y a de cela une quinzaine d’années. Depuis, je travaille toujours avec lui et c’est même devenu un ami.

Qu’avez-vous perdu ?

J’ai perdu de vue des amis d’enfance qui ne sont plus dans la région. J’aimerais avoir de leurs nouvelles, les revoir plus régulièrement.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

Quand on est dans le métier de la recherche, je pense qu’il faut tout trouver. Trouver, c’est l’aboutissement du projet. Ce que l’on fait ensuite de la trouvaille, l’application, c’est quelque chose d’autre... Mais au moins, on a trouvé !

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

J’aimerais trouver un engrais qui permettrait de nourrir la planète, sachant qu’il y a un milliard de personnes qui meurent de faim dans le monde aujourd’hui.

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

Par mes études, je suis quelqu’un de rationnel. Mais je pense qu’il faut garder une part d’imagination qui permet d’élargir la pensée et de sortir du trop concret.

Interviewé par téléphone à Saint-Malo, par Nathalie Blanc.

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