Tous égaux dans le réseau

N° 293 - Publié le 2 décembre 2011
© DR

Magazine

4301 résultat(s) trouvé(s)

À l’Inria, Erwan Le Merrer a cherché à rendre les réseaux informatiques pair-à-pair plus efficaces.

« Aujourd’hui la plupart des smartphones sont plus intelligents que les ordinateurs d’il y a dix ans ! » Et nos PC gagnent en puissance de plus en plus vite. « Cette profusion de terminaux forme un réseau de ressources, qu’il est possible de faire collaborer. Chacun met à disposition une part de sa mémoire et de ses capacités de calcul et accède à celles des autres, sans passer par un serveur central. » Car ces énormes serveurs coûtent cher. « Ils consomment énormément d’énergie, pour leur refroidissement notamment. » Ce qui a incité Facebook à installer son prochain centre de calcul... en Suède !

Jusqu’à aujourd’hui, la collaboration en pair-à-pair se limite à des choses « simples », comme l’échange de données - musique, films... Pour développer de nouvelles applications, il faut améliorer la performance de ces réseaux, grâce à des outils de gestion et de contrôle. C’est dans cet objectif qu’Erwan Le Merrer a travaillé sur des systèmes de surveillance locaux, où chaque membre du réseau participe. « Il a d’abord fallu réussir à calculer la taille d’un réseau. Puisque qu’il n’y a pas de “chef ”, qui récolte les informations ? » Dans le même registre, comment déterminer combien d’utilisateurs entrent et sortent à chaque instant ? « Cela permet de configurer l’application pour qu’elle s’adapte : moins il y a d’allées et venues, moins il faudra envoyer d’exemplaires d’un message pour être sûr qu’il arrive à destination. On économise ainsi de la ressource. » Le résultat d’Erwan Le Merrer a été breveté, car il pourrait intéresser les développeurs.

Pour que le système ne vire pas à l’anarchie, l’informaticien s’est penché lors de son postdoctorat sur le poids que pèse chaque terminal. « Il faut éviter que trop de messages ne passent par les mêmes machines. Sinon, si les utilisateurs les éteignent ou si leur logiciel “bogue”, cela pose problème. Nous avons fourni le premier algorithme qui permet de calculer le score de chacun, sans passer par un serveur central ! » Et pour éviter que tout le monde ne surveille chacun, il a mis au point un deuxième algorithme permettant de désigner, de façon aléatoire, des leaders locaux. Avec un second brevet à la clé. Et d’autres viendront peut-être, puisqu’il poursuit ses travaux chez Technicolor.

Erwan Le Merrer : Mention spéciale - Sciences, technologies et interdisciplinarités

Il a passé trois ans à Rodez, pour un DUT en génie logiciel, et un DU sur les nouvelles technologies du Web. Lors de son DESS à l’Université de Bordeaux, il part effectuer son stage chez Orange Labs à Lannion, où il restera jusqu’en 2007 pour sa thèse, dans le cadre d’une convention Cifre avec l’équipe Asap de l’Inria de Rennes. Après un postdoctorat au sein de cette équipe, il a rejoint l’entreprise Technicolor.

Thèse : Protocoles décentralisés pour la gestion de réseaux logiques large-échelle.

Céline Duguey

Erwan Le Merrer
erwan.lemerrer [at] technicolor.com (erwan[dot]lemerrer[at]technicolor[dot]com)

TOUT LE DOSSIER

Abonnez-vous à la newsletter
du magazine Sciences Ouest

Suivez Sciences Ouest