La vie des profondeurs

N° 299 - Publié le 13 juin 2012
© Céline Houbin - Station biologique de Roscoff
Les ophiures sont des échinodermes, comme les oursins.

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Fixées à la surface des rochers, se déplaçant sur le sable ou encore enfoncées dans le sédiment, de nombreuses espèces animales et végétales vivent au fond des océans.

Elles constituent ce que l’on appelle le benthos. Certaines, en haut des plages, ne reçoivent que quelques embruns d’eau de mer lors de tempêtes, surtout lorsqu’elles sont associées à de fortes marées. D’autres vivent dans la nuit permanente des abysses. Entre les deux, une infinité de milieux aux conditions diverses favorise la biodiversité. Les habitants de la zone de balancement des marées doivent supporter des conditions d’humidité, de température et de luminosité qui font le grand écart en quelques heures.

À l’étage du dessous, les variations dues aux marées se font encore sentir : la température et la luminosité changent au cours des cycles journaliers ou saisonniers. Plus bas, l’environnement est plus stable, mais il faut alors tolérer la faible luminosité. Jusqu’à une limite où, faute de lumière suffisante, les végétaux disparaissent, laissant les animaux comme seuls représentants des organismes pluricellulaires. On quitte alors le littoral.

La profondeur de cette limite est variable, car elle dépend de la transparence de l’eau : elle peut se situer à 30m voire moins dans les zones très chargées en particules. Elle atteint 150m dans certains endroits, notamment en Méditerranée. D’autres facteurs influencent la répartition des espèces dans la frange côtière, comme la nature du fond, la protection contre la houle ou encore l’influence d’une rivière. Dans chaque milieu, tout un écosystème s’organise, avec ses végétaux, ses herbivores, ses prédateurs, ses “charognards” et ses consommateurs de particules organiques.

Par sa dépendance étroite aux conditions environnementales, le benthos est sensible aux changements qu’il subit, avec cependant une certaine inertie en dehors de modifications brutales accidentelles, comme par exemple une marée noire.

Maryse Chabalier

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