« Pour pallier le manque d’information, les employeurs peuvent s’appuyer sur des croyances parfois erronées »

Portrait

N° 306 - Publié le 1 février 2013
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Ce que je cherche
David Masclet
Économiste

Magazine

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Il a reçu, le 21 décembre dernier, la médaille de bronze du CNRS. Il viendra présenter ses travaux lors d’une conférence à l’Espace des sciences le 12 février.


« J’utilise des méthodes d’économie expérimentale, une branche de l’économie qui permet de tester les modèles traditionnels en mettant les personnes en situation, plutôt qu’en les interrogeant, ce qui évite de biaiser les réponses. Par exemple, nous estimons le goût du risque en proposant aux participants de choisir entre deux loteries, dont ils remporteront réellement les gains. L’une est sûre mais rapporte peu. L’autre est plus risquée, mais les gains sont plus gros. Je mobilise ces méthodes pour étudier les discriminations dans le monde du travail, à l’égard des femmes ou bien des personnes nées de parents immigrés.

Pour étudier les hypothèses avancées dans la littérature scientifique, j’analyse des résultats d’enquêtes et je mène des expériences sur les différences de salaires ou d’accès à l’emploi. En laboratoire, avec d’autres collègues, nous avons, par exemple, organisé un jeu de mise en situation d’embauche, qui a mis en évidence l’existence d’une discrimination, et a apporté des éléments quant à ses causes. Une première théorie supposait un favoritisme intra-groupe : les individus embauchent ceux qui leur ressemblent. Nos résultats tendent à valider une autre hypothèse, qui avance que, pour pallier le manque d’information qu’ont les employeurs sur les différents candidats, ils peuvent s’appuyer sur des croyances parfois erronées. Ces résultats peuvent être utilisés pour apporter des conseils aux décideurs, afin de trouver des solutions aux problèmes de discrimination. »

PROPOS RECUEILLIS PAR Céline Duguey

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