"J’aimerais pouvoir mettre le temps sur pause."

Portrait

N° 310 - Publié le 10 juin 2013
© DR
L'épreuve par 7
Rozenn Nicol

Ingénieure de recherche, spécialiste de l'audio 3D

Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Je me serais bien occupée
d’animaux. Ou alors,
j’aurais fait de la danse ou de la
musique. Je pratique toujours la
harpe celtique en amateur et tout
particulièrement les répertoires
médiévaux et Renaissance.

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Je suis assez exigeante
envers moi-même et
j’exerce un métier basé sur la
passion, où l’on ne compte pas son
temps. Mais j’ai fini par trouver
un certain bien-être à concilier
ma vie professionnelle et ma vie
personnelle. Je suis contente de
cet équilibre.

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Oui, car je fais beaucoup
confiance au hasard.
Et cela est arrivé très récemment
pour trouver un stagiaire. Il est en
effet devenu de plus en plus difficile
de trouver des candidats pour des
stages ou des thèses. Or cette
année, le printemps arrivait et nous
n’avions toujours personne. Et puis
j’ai reçu une candidature spontanée,
par mail, d’un étudiant camerounais
qui ne répondait pas du tout à
l’annonce, mais qui avait trouvé mes
coordonnées suite à un colloque.
Son profil correspondait tout à fait
à ce que nous recherchions, et il est
arrivé aujourd’hui pour intégrer
notre équipe !

Qu’avez-vous perdu ?

Un peu de ma naïveté.
Je suis quelqu’un de très
optimiste et de confiant.
Mais je commence à percevoir
l’existence de personnes malfaisantes
ou intéressées... J’essaie de faire
attention, tout en gardant de la
spontanéité, notamment pour laisser
la place au hasard !

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

Ce ne sont pas les
découvertes ni les inventions
qui sont destructrices, mais l’usage
que l’on en fait... Alors, peut-être que
c’est l’homme qu’il n’aurait pas fallu
trouver !

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

Pouvoir mettre le temps sur
pause et arriver à se déplacer
dans le temps comme dans l’espace,
c’est-à-dire en revenant en arrière.

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

J’ai une position assez
ambiguë sur ce sujet. D’un
côté, je suis scientifique et manipule
des équations toute la journée.
De l’autre, je suis prête à croire à des
phénomènes paranormaux ; je leur
donne la possibilité d’exister.
Je pense que la rationalité est un
curseur de la connaissance : des
choses qui, hier, étaient considérées
comme du domaine de l’irrationnel
sont aujourd’hui bien comprises et
expliquées.

Interviewée depuis Lannion, de son bureau à Orange Labs, par Nathalie Blanc.

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