J'aimerais que l'exploration de la Terre continue à faire rêver.

Portrait

N° 312 - Publié le 4 septembre 2013
© DR
L'épreuve par 7
Laurence Hubert-Moy

Géographe spécialisée en télédétection

Magazine

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Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

J’aime beaucoup mon
métier. Mais aujourd’hui,
si j’avais à changer, je serais bien
paysagiste ou ingénieur agronome.
Sinon, dans un tout autre domaine,
médecin rééducateur ou
kinésithérapeute, pour le côté
fonctionnement et mécanique du
corps.

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Je me rends compte que,
plus on avance, moins on
a de certitudes ! On répond à des
questions en en formulant d’autres.
En fait, la vie est une quête
continuelle.

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Oui, je pense à une
rencontre fortuite avec deux
mathématiciens qui travaillaient sur
la théorie des évidences pour la
fusion de données. Ils cherchaient
une application et moi, avec le
thésard que j’encadrais, étions
bloqués sur la fusion de nos images
satellite. Nous avons croisé nos
expériences. La télédétection a été
la première application de cette
méthode qui est aujourd’hui utilisée
dans de nombreux domaines :
l’économie, la médecine, l’industrie...

Qu’avez-vous perdu ?

Je perds tout, tout le temps :
mes clés, mes lunettes,
mes papiers, mon sac...
C’est un vrai problème pour moi.
Heureusement que ma tête est
vissée !

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

Que le monde est fini.
Même si la Terre apparaît
comme un monde spatialement
limité, il reste encore beaucoup de
choses à découvrir, au fond des
océans, par exemple. J’aimerais que
l’exploration de la Terre, tout comme
l’exploration de l’Univers, continue
à faire rêver.

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

Ce qui est déprimant dans
mon métier, c’est d’observer
toutes les atteintes à l’environnement :
la déforestation, la pollution... Alors
j’aimerais qu’à l’avenir, on arrive à
produire des ressources alimentaires
sans polluer l’eau ni les sols. Cela ne
changerait pas radicalement ma vie
mais celle de millions de personnes.

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

Je crois que nous faisons
tous des expériences qui
nous en font douter un jour ou l’autre.
Dans notre culture, on a du mal à
vivre avec ce qui n’est pas rationnel
alors que cela pose beaucoup moins
de problèmes ailleurs, comme on
peut le voir dans la littérature russe,
par exemple.

La nouvelle présidente du comité Tosca(1) a été interviewée à son retour d'une université d'été en Angleterre par Nathalie Blanc

(1) Ce comité national du Cnes contribue à la définition de la stratégie spatiale et des priorités en matière d’utilisation pour la recherche de l’observation de la Terre à partir de l’espace.

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