Des séismes à la surface

Un géologue rennais et des collègues taïwanais montrent que l’érosion peut être à l’origine de séismes peu profonds.

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janvier 2015

Et si les tremblements de terre n’étaient pas seulement dus aux grands mouvements profonds que l’on connaît (failles, frottements) au niveau des plaques tectoniques ? C’est ce qu’a commencé à démontrer Philippe Steer. Ce chercheur du laboratoire Géosciences à l’Observatoire des sciences de l’Univers de Rennes (Osur) s’intéresse aux relations entre la surface et les masses profondes(1).

Dans une étude menée dans le cadre d’une collaboration franco-taïwanaise et publiée en novembre dernier, il montre que des processus de surface comme l’érosion peuvent modifier l’équilibre des forces en profondeur, au niveau de failles actives, et provoquer des séismes peu profonds (entre 0 et 5 km). « Ce qui change avec cette nouvelle approche, c’est le pas de temps, explique-t-il. Les interactions profondes peuvent prendre des dizaines de millions d’années et les séismes survenir avec des récurrences de 100 à 1000 ans. Alors qu’un paysage peut subir une érosion quotidienne. » Surtout à Taïwan ! Lors d’événements extrêmes comme les typhons, il peut tomber jusqu’à trois mètres d’eau en trois jours(2) : les deux photos ci-dessus auraient pu être prises à trois jours d’intervalle. « Le séisme ne survient pas immédiatement après le typhon, mais peut arriver quelques années après. Cela est très pratique pour nous, pour vérifier nos hypothèses sur des temps courts. » Taïwan est un laboratoire à ciel ouvert.

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Renseignements

Philippe Steer
Tél. 02 23 23 42 65
philippe.steer@univ-rennes1.fr

 

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