La méthanisation en application

N° 334 - Publié le 12 octobre 2015
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À Liffré, des agriculteurs ont opté pour la production de biométhane destiné au réseau de distribution GRDF

Des agriculteurs se mobilisent pour valoriser tous leurs déchets agricoles grâce à une nouvelle unité de méthanisation.

Le Groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec) du Champ Fleury, à Liffré (Ille-et-Vilaine) est spécialisé dans l’élevage laitier. Il va mettre en service sa toute nouvelle unité de méthanisation pour produire du biométhane (lire Comprendre ci-dessous) et le réinjecter dans le réseau de distribution de gaz naturel. Né en 2010, le projet aura mis cinq ans à aboutir. « Au départ, nous cherchions une façon de valoriser nos déchets agricoles, explique Jean-Christophe Gilbert, l’un des cinq associés du Gaec. Nos élevages prennent de l’ampleur mais les durées d’épandage autorisées diminuent, ce qui nous crée des soucis de stockage des effluents. Si l’on agrandit les fosses, c’est une perte sèche d’espace, du béton qui ne rapporte rien. » Beaucoup d’agriculteurs valorisent leurs ressources en produisant de la chaleur qu’ils réutilisent, par exemple, pour sécher les grains et les fourrages après la récolte. Mais dans un élevage laitier, le besoin en chaleur est faible. « Il aurait fallu multiplier les activités, rechercher des clients potentiels, embaucher du personnel. L’investissement était trop important », explique Jean-Christophe Gilbert.

 

Des revenus complémentaires

Le Gaec opte finalement pour la vente de biométhane à un fournisseur de gaz naturel. « En 2011, l’État a adopté plusieurs décrets qui, d’une part, réévaluent le tarif d’achat du biométhane à la hausse, et, d’autre part, garantissent une contractualisation de quinze ans entre le producteur du gaz et le fournisseur, ce qui assure l’amortissement de notre investissement de départ », précise Jean-Christophe Gilbert. Mais le gaz ne se stocke pas. Une étude de comptage a donc été réalisée par GrDF pour connaître la quantité de production possible, en fonction de la consommation quotidienne de la commune de Liffré, sur l’ensemble de l’année. Cette étude obligatoire permet de dimensionner l’unité de méthanisation.

 

Une démarche collective

Dans l’unité de méthanisation, le Gaec du Champ Fleury introduira toute sorte de déchets : du lisier, du fumier dilué, des tontes de pelouses de la commune, du marc de pommes, des résidus de céréales et de laiterie. « Aujourd’hui, on souhaite mettre en place un Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE) avec la commune de Liffré et les industriels locaux. L’idée est d’engager une démarche collective pour stocker et valoriser les déchets. »

Klervi L'Hostis

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