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N° 335 - Publié le 5 novembre 2015
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En septembre, un anthropologue rennais a publié un livre sur le numérique et l’éducation.

Depuis 2013, Pascal Plantard s’immerge, avec son équipe de recherche, dans le quotidien des collèges bretons, au plus près des élèves, des familles et des enseignants, pour étudier l’appropriation du numérique. « Nous prenons le temps d’analyser les usages éducatifs, mais aussi le contexte culturel, sociologique, économique... », explique cet anthropologue(1) de l’Université Rennes 2. Il vient de publier un livre sur le sujet, Les imaginaires numériques en éducation(2). « D’après nos travaux, la fracture numérique n’est plus économique. Les familles populaires sont au moins autant équipées que celles qui sont plus aisées. » Prévue par le gouvernement, la distribution de tablettes tactiles à tous les 5es répond donc à un besoin qui n’existe plus. « Il y a bien une fracture mais elle est culturelle. » Dans certaines familles, les échanges sur les pratiques numériques sont limités. Les parents laissent les adolescents seuls face à Internet. Les collèges situés sur des territoires dont le projet numérique global intègre l’accompagnement aux usages font preuve d’une plus grande innovation pédagogique qui compense, en partie, les inégalités éducatives. « Les espaces de rencontres comme les fablabs attisent la curiosité des usagers, favorisent leur pouvoir d’agir et stimulent leur créativité. Il en résulte une forme d’imaginaire numérique collectif qui transcende le territoire », et peut ainsi gagner à la fois le collège et la cellule familiale. Cette année, le travail des chercheurs de Rennes 2 se poursuivra dans douze collèges bretons mais aussi à Paris, Marseille et Saint-Étienne.

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