D’où s’échappent tous ces gaz ?

N° 337 - Publié le 21 mars 2017
Bretagne Environnement
Les émissions de gaz à effet de serre sont les plus élevées, par habitant, en zone rurale. Cela s'explique car l'agriculture émet la quasi-totalité du méthane et du protoxyde d'azote. Ces deux gaz ont un pouvoir de réchauffement 35 à 300 fois plus élevé que le CO2.

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Un observatoire révèle que les gaz à effet de serre proviennent d’abord de l’agriculture, du bâtiment et du transport.

«Les deux tiers de l’énergie consommée en Bretagne sont des énergies fossiles importées : des produits pétroliers utilisés sur les routes, pour le chauffage ou l’industrie, ainsi que du gaz. » Au sein de Bretagne Environnement (1), Vincent Briot est responsable de l’Observatoire de l’énergie et des gaz à effet de serre en Bretagne. Ce projet est financé par le Conseil régional, l’Ademe Bretagne et l’Union européenne (2) pour étudier « l’énergie que l’on produit et que l’on consomme, et ses conséquences en termes de gaz à effet de serre. » Une synthèse a été publiée cette année. C’est un document de quatre pages avec douze graphiques, téléchargeable en ligne. Il complète un autre document de référence, publié récemment par Bretagne Environnement : Le changement climatique en Bretagne. Notre région émet 24,5 millions de tonnes équivalent CO2 chaque année (voir ci-dessus), soit 7,7 tonnes par habitant.

 

Zones rurales, zones urbanisées

Les gaz à effet de serre sont dus à 45 % à l’agriculture. Cela s’explique par l’importance de l’élevage et des cultures dans notre économie : la région compte plus de deux millions de vaches, environ 7 millions de porcs et 98 millions de volailles. Les déjections, stockées ou épandues, représentent un quart des émissions de l’agriculture. Les zones rurales produisent paradoxalement plus de gaz à effet de serre que les zones urbanisées. Les émissions dans le pays de Lorient, par exemple, s’élèvent à 5 tonnes équivalent CO2 par habitant environ, contre 18 tonnes dans le Centre Bretagne. Pour les cultures, les serres chauffées (0,003 % des surfaces) représentent 20 % des émissions.

 

Plans d’actions

Le second secteur émetteur de gaz est le bâtiment (23 % des émissions, dont 15 % pour l’habitat). Les logements construits avant 1981 sont les plus énergivores et consommateurs de fuel : ils représentent 74 % des émissions dans l’habitat. Le transport vient ensuite, avec 24 % des émissions (dont 17 % pour les voyageurs), puis l’industrie (7 %). Cette synthèse s’appuie sur des chiffres qui remontent parfois à l’année 2010 : il n’y a pas toujours de données représentatives plus récentes. Les informations concernant l’industrie sont encore partielles : les grandes entreprises doivent déclarer leurs émissions de gaz, mais les industriels n’ont pas tous l’obligation de préciser leur consommation énergétique. Par ailleurs, concernant le stockage du carbone par les sols, il reste des incertitudes. Le rôle de l’océan n’est pas pris en compte. Mais cette synthèse grand public n’est qu’un aperçu d’une grande base de données, utile pour planifier des plans d’actions sur l’énergie, à l’échelle des différents territoires bretons.

Nicolas Guillas

(1) Bretagne Environnement est un Groupement d’intérêt public (GIP) et le portail régional de l’information environnementale (bretagne-environnement.org).
(2) Fonds européen de développement régional (Programme Feder).

Vincent Briot
02 99 35 45 81
vincent.briot@bretagne-environnement.org
Télécharger le document à l’adresse http://bit.ly/1jaLi6A

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