Portraits

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Amélie Fouqué
Biologiste
Après un postdoctorat pour poursuivre ses recherches sur le cancer du sein, Amélie Fouqué va rejoindre la start-up rennaise Microbs (qualité microbiologique dans l’agroalimentaire) où elle sera ingénieur Recherche et Développement.

Un axe thérapeutique pour traiter un cancer du sein.

Amélie Fouqué est la lauréate du Premier Prix de thèse de la Fondation Rennes 1, catégorie Vie agronomie santé, remis le 11 mars 2016.

Les cancers du sein se répartissent en trois catégories. J’étudie ceux appelés TNBC(1), qui représentent 20 % des cas. Il n’existe aujourd’hui aucune thérapie ciblée contre ce cancer très agressif, qui touche les jeunes femmes.

À l’Université de Rennes 1, dans l’équipe de recherche de Patrick Legembre(2), j’ai étudié une protéine appelée le récepteur CD95. Elle a une fonction importante dans la surveillance immunitaire. Son rôle est modulé par une autre molécule, appelée cl-CD95L, retrouvée en grande quantité dans le sérum des patientes. Cette protéine induit des signaux de prolifération des cellules. L’une des conséquences est la multiplication, dans les cellules cancéreuses, des interactions entre des protéines. Cela favorise la survie des cellules tumorales et les métastases.

Nous cherchons à bloquer ces interactions entre les protéines. Avec des chimistes de l’Université de Rennes 1(3), nous avons développé plus de soixante molécules de synthèse. Elles ont été testées sur des cultures de cellules cancéreuses. L’une de ces molécules, appelée le DHM25, empêche l’activité d’une protéine. Le processus de migration cellulaire est alors bloqué : le développement de la tumeur est réduit. C’est un résultat très encourageant. C’est peut-être un axe thérapeutique. Mais il faudrait combiner plusieurs molécules, pour éliminer les cellules cancéreuses.

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Propos recueillis par
Nicolas Guillas

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