Le numérique vient en aide aux éleveurs

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N° 345 - Publié le 18 octobre 2016
TIBOT
Le robot de Tibot circule au milieu des poules pour les empêcher de pondre à terre.

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Les futurs assistants-éleveurs présentés en septembre dernier au Space sont des smartphones, des tablettes et des robots intelligents.

Empêcher les poules de pondre au sol deux fois par heure, faire le tour des salles d’un élevage porcin pour relever les mesures des capteurs, retrouver la fiche d’une truie... Autant d’actions qui prennent du temps et qui sont en voie d’être automatisées. Six projets alliant numérique et agriculture étaient présentés sur le stand Agretic (lire encadré) du Space(1), qui s’est déroulé à Rennes du 13 au 16 septembre derniers.

Dans certains cas, l’idée de départ vient des agriculteurs, comme pour la société Tibot, créée à Bourgbarré (Ille-et-Vilaine) par Benoît Savary, éleveur de poules. Il explique : « Les œufs pondus au sol sont considérés impropres à la consommation. Pour empêcher les poules de pondre au sol, il faut passer deux fois par heure dans les bâtiments. Avec ma femme, nous avons cherché en 2015 une solution automatisée, mais nous n’en avons pas trouvée. » Le couple s’associe donc à un bureau d’études spécialisé en automatisation. De ce partenariat est né un petit robot à quatre roues motrices, qui déambule au milieu des poules pour les inciter à monter sur le pondoir. Il effectue un parcours prédéfini, grâce à son système de géolocalisation.

L'application mobile d'Adventiel signale
la pièce du ventilateur à remplacer.
ADVENTIEL

 

 

Veiller sur les truies

Pour le projet Domopig, l’initiative est venue de la Chambre d’agriculture. À l’origine, un constat : « Dans les élevages porcins, il y a beaucoup d’automates qui mesurent la quantité d’aliments consommés, la température ou le taux de gaz, analyse Florence Le Coz, consultante en charge du projet chez Kerhis, une entreprise spécialisée dans la conception de solutions informatiques, située dans le Finistère. Mais jusqu’à présent, ces données restaient sur les appareils. » D’où l’invention d’un logiciel qui les rassemble automatiquement. Il permet de s’assurer en temps réel que tout va bien, et surtout de confronter les données. Il sera, par exemple, plus facile de savoir si la diminution de l’appétit des truies est due à une augmentation de la température. À terme, les informations pourront aussi être transmises à un technicien ou à un vétérinaire, pour faciliter le conseil aux éleveurs.

Les laboratoires d’Orange à Lannion se sont aussi penchés sur les porcs, avec le projet Pig data. Il s’agit d’une application de gestion de données utilisant la technologie du Li-Fi, qui permet de transmettre des informations à l’aide de variations de lumière. « En approchant le smartphone de la case d’une truie, la fiche correspondante va automatiquement s’ouvrir », illustre Yvan Picaud, le chef de projet. La technologie permet aussi de communiquer avec un ordinateur en cas d’absence de réseau.

Réparateur virtuel

La réalité augmentée n’est pas en reste, avec l’entreprise Adventiel, domiciliée à Pacé, près de Rennes. Le groupe travaille en partenariat avec des équipementiers de l’agriculture. Un ventilateur tombe en panne ? Il suffit de passer son téléphone devant l’appareil. Sur l’écran, en superposition de la machine, s’affiche une grosse icone d’alerte, à l’endroit de la pièce défectueuse. Des légendes indiquent le modèle de la pièce et son emplacement dans les stocks. Le système existe aussi sur des lunettes de réalité virtuelle.

Il faudra attendre encore un peu pour que ces assistants numériques débarquent chez les éleveurs : ils sont actuellement en cours d’expérimentation. Mais quatre d’entre eux ont attiré l’attention des organisateurs du salon et ont reçu un prix Innov’Space 2016(2). Un premier pas.

La rencontre de deux univers

Depuis cinq ans, le programme Agretic fait collaborer deux secteurs qui ne se connaissent pas bien. Il est financé par la Meito (qui a récemment fusionné avec l’agence Bretagne Développement Innovation, BDI), et la Chambre d’agriculture de Bretagne. Son but est d’encourager l’union du numérique et de l’agriculture, en finançant des projets de recherche. Depuis sa création, quarante projets ont été soutenus.

Maryse Chabalier
Maryse Chabalier

(1) Salon international des productions animales.
(2)Trois étoiles “coups de cœur” pour Tibot, deux étoiles pour Domopig et une étoile pour Pig data et Ijinus (capteurs de remplissage des silos à grains).

Guillaume Briend
tél. 06 07 94 70 86
g.briend@bdi.fr

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