Un collègue un peu spécial

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N° 351 - Publié le 10 avril 2017
Scap Industrie du futur

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Des chercheurs travaillent pour faciliter l’intégration d’un robot pas comme les autres dans les industries.

Plus flexible qu’un robot et conçu pour travailler à côté des humains : voici le cobot, contraction de robot collaboratif. « Le marché du cobot est en explosion, explique Éric Martin, professeur à l’Université Bretagne Sud. Aux États-Unis, leur production double chaque année. » Leur utilisation dans l’industrie est plus timide en Europe. C’est pourquoi le chercheur et son équipe en ont présenté un exemple lors du Carrefour des fournisseurs de l’industrie agroalimentaire (CFIA), qui s’est déroulé à Rennes au début de mars. Éric Martin est responsable de la plate-forme Scap (1) industrie du futur, fruit d’une collaboration entre l’Ensibs (2) et le Lab-Sticc (3). Depuis septembre 2016, différents projets pour faciliter le transfert des innovations numériques vers l’industrie y sont menés. Les cobots en font partie. Ils sont particulièrement utiles sur les postes nécessitant des gestes répétitifs, susceptibles de générer des troubles musculo-squelettiques (TMS). Mais, contrairement aux robots classiques, ils ne remplacent pas l’homme.

« Les cobots sont conçus pour travailler AVEC l’humain : si quelqu’un met sa main dans sa trajectoire, il s’arrête », explique Jérôme Le Corre, technicien d’études, qui a rejoint l’équipe en janvier dernier. Un autre point fort du cobot est qu’il suffit de lui montrer un geste pour qu’il l’apprenne. Par exemple, pour déplacer des objets, il n’y a qu’à prendre un bras du robot, muni d’une pince, le faire saisir l’objet, appuyer sur un bouton, puis le déplacer vers l’endroit voulu et appuyer de nouveau sur le bouton. Ainsi, il n’y a pas besoin d’être spécialiste pour rectifier ses gestes ou lui en apprendre de nouveaux. Enfin, le cobot présenté par l’équipe a des yeux ! Un ajout qui n’est pas seulement esthétique : « Ses yeux se tournent vers le bras qu’il s’apprête à bouger, indique Éric Martin, ainsi, l’opérateur peut prévoir ses gestes. » Son aspect anthropomorphique pourrait également l’aider à être accepté par ses collègues humains. Des psychologues du Lab-Sticc étudient depuis plusieurs années les interfaces homme- machine. Ils ont testé des robots ayant une tête plus ou moins humaine, pour déterminer lequel facilite le plus les interactions. L’arrivée de suffisamment de cobots dans les usines sera l’occasion de faire une étude en conditions réelles.

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