« Il y a tellement de choses à découvrir sur l’estran, tout près de nous »

Portrait

N° 363 - Publié le 5 juin 2018
Marianne Frank
L'épreuve par 7
Claire Rollet

Ingénieure en écologie marine

Magazine

4301 résultat(s) trouvé(s)
Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Je ne sais pas. Je me suis laissée porter par le cycle de la vie. J’ai grandi près d’ici, sur la presqu’île de Saint-Jacut-de-la-mer. J’ai toujours été en lien avec la mer et ses métiers !

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

J’ai retrouvé mon territoire d’enfance, depuis mon arrivée à Dinard en 2010. Je suis revenue en 2001 en France, après dix ans au Québec, et j’ai intégré l’Ifremer à Brest l’année suivante. Mon travail s’inscrit dans ce territoire, sur lequel j’ai désormais un regard de biologiste marin. Au-delà de la beauté du bord de mer, j’ai une compréhension de ce milieu, une conscience de sa richesse et de sa diversité.

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Peut-être. Mais ce sont surtout les rencontres et la confiance qui m’a été accordée, au fil de mon parcours professionnel.

Qu’avez-vous perdu ?

Un peu de mon souffle, parfois, dans mon travail. Ces dernières années, j’ai consacré beaucoup de temps à défendre le site de l’Ifremer de Dinard, pour assurer la dynamique scientifique de mon laboratoire. J’ai mis en avant mes compétences de biologiste et j’ai dû développer des compétences en management et gestion des ressources humaines, en dépensant beaucoup d’énergie.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

Je ne comprends pas cette question. Il y a tellement de choses à découvrir, tout près de nous. Il suffit d’aller sur l’estran(2) ! Cet environnement a une telle dynamique.

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

Il faudrait surtout que l’homme occidental redécouvre le temps de vivre et respecte la nature. Nous ne sommes plus en phase avec elle. Il faut prendre en compte la dynamique de l’environnement côtier et ne pas contrarier son évolution naturelle.

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

Les décalages entre les missions qui nous sont confiées et les moyens associés. Nous pouvons avoir de belles ambitions scientifiques, en phase avec la demande sociétale. Mais si l’on n’accorde pas aux scientifiques les moyens financiers et humains, c’est difficile d’y arriver.

PROPOS RECUEILLIS PAR Nicolas Guillas
Chef de la station Ifremer de Dinard, responsable du Laboratoire environnement ressources Bretagne Nord(1).

(1) LERBN (wwz.ifremer.fr/bretagne_nord).
(2) L’estran est la partie du littoral recouverte à marée haute et accessible à marée basse.

TOUS LES PORTRAITS

Abonnez-vous à la newsletter
du magazine Sciences Ouest

Suivez Sciences Ouest