« J’apporte mon grain de sel »

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N° 366 - Publié le 25 octobre 2018
Julie Lallouët Geffroy
Céline Delaloy conserve les cellules qui contiennent les lymphocytes B. Elle cherche à les comprendre.

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Après le Collège de France et les États-Unis, la généticienne Céline Delaloy est Rennaise depuis sept ans.

À 41 ans, Céline Delaloy est une généticienne comblée. Chercheuse à l’Inserm(1), elle est responsable d’un groupe de recherche au sein du laboratoire Micmac(2), à la faculté de médecine de Rennes. Elle vient d’obtenir un soutien important de l’Agence nationale de la recherche (lire p. 6). Son terrain de jeu ne se voit pas à l’œil nu, mais il est essentiel à la vie : le système immunitaire en général, les lymphocytes B en particulier. Mieux les comprendre, c’est ouvrir la voie à de nouveaux traitements contre les cancers.

BTS en biotechnologie

Avant de devenir une pointure dans son domaine, la carrière de Céline Delaloy s’ouvre sur une déconvenue. Alors qu’elle se lance dans des études de médecine à Paris, elle échoue au concours d’entrée. Elle refuse de tenter sa chance une nouvelle fois et change son fusil d’épaule. « Je voulais du concret et travailler en laboratoire », raconte-elle. Elle renonce aux études longues et opte pour un BTS en biotechnologie.

Après deux années d’études, la jeune Parisienne n’est pas rassasiée pour autant. « J’avais envie d’aller au-delà de la réalisation d’une expérience. Je voulais la concevoir. » Elle se lance dans un master en génétique humaine, où les cours théoriques alternent avec... un stage au Collège de France ! Cet établissement fondé au 16e siècle est l’une des institutions les plus prestigieuses du pays.

Son stage se déroule si bien, qu’elle poursuit avec une thèse consacrée à une forme particulière d’hypertension artérielle. Celle causée par une mutation génétique. Fascinée par les gènes, elle veut approfondir ses connaissances.

« Comment deux gamètes, un ovule et un spermatozoïde, peuvent-ils créer un organisme aussi complexe que l’être humain ? Dans notre organisme, chaque gène a une fonction précise, où tout est déjà inscrit dans l’ADN. Essayer de comprendre ce mécanisme, c’est s’intéresser à une porte qui s’ouvre sur l’inconnu », raconte-elle, enthousiaste.

« C’était fascinant »

Céline Delaloy finit sa thèse en 2006, puis donne naissance à son premier enfant. Le moment de changer de cap ! Des chercheurs américains viennent en effet de découvrir que certaines molécules peuvent influencer les gènes, en leur indiquant de quelle manière ils doivent évoluer.

« C’était fascinant, je voulais en savoir plus. » Avec sa famille, elle choisit son nouveau laboratoire. Direction San Francisco.

Après trois années outre-Atlantique, et un enfant de plus, le retour dans l’Hexagone se prépare. La généticienne décide de poser ses valises à Rennes. « La proximité avec le CHU était déterminante pour moi, car nous nous intéressons aux pathologies observées à l’hôpital. C’est concret, cela donne du sens à nos travaux. Je ne développerai jamais un médicament. En revanche, si je peux apporter un grain de sel pour faire avancer la médecine, c’est déjà pas mal. »

Julie Lallouët-Geffroy

(1) Institut national de la santé et de la recherche médicale.
(2) Microenvironnement, différenciation cellulaire, immunologie et cancer (Inserm, Université de Rennes 1).

Céline Delaloy
tél. 02 23 23 54 47
celine.delaloy@univ-rennes1.fr

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