Portraits

Antoine Meyssonnier
Raphaëla Le Gouvello

« Appliquer l’économie circulaire à la pêche »

La sportive, qui a traversé trois océans en planche à voile, est aujourd’hui docteur en sciences économiques(1).

« Le quart(2) du tonnage de la pêche en France vient des six ports de pêche de Cornouaille. La majeure partie de ce tonnage est exportée hors de la Cornouaille, sans transformation. À l’inverse, la filière (pêche, transformation et distribution) dépend pour près de 60 % d’une pêche non locale. Il y a peu de valeur créée localement et une fragilité des acteurs vis-à-vis de leurs matières premières. Je cherche à comprendre en quoi l’économie circulaire, telle que l’Ademe(3) la définit, optimise l’emploi des ressources halieutiques et contribue au développement économique. Tout en diminuant les effets sur l’environnement et en améliorant le bien-être des populations. Je suis partie de l’exemple de la sardine.

15000 tonnes de sardines

J’ai utilisé des outils d’analyse du flux des ressources marines. Sur les 15000 tonnes de sardines péchées en Cornouaille, près de 9000 tonnes seraient exportées directement sans transformation. À l’inverse, les conserveries locales importeraient autour de 12000 tonnes de matières premières. J’ai exploré des scénarios d’économie circulaire. Ils passent par une valorisation des sous-produits et des transactions nouvelles entre les acteurs locaux, pas simplement marchandes. L’économie circulaire propose une trajectoire alternative de développement basée sur un panier de biens et services, ici les ressources de la pêche, pour construire une “valeur territoire collective”.

J’espère que ce travail sur l’économie circulaire, appliquée à la pêche et aux produits de la mer, permettra à la Cornouaille de resserrer les liens entre les acteurs locaux et leurs ressources(4). »

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Propos recueillis par
Agnès Boiron

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