
Comme notre intestin, les plantes ont un microbiote. Il correspond à l’ensemble des microorganismes du sol, qui vivent en symbiose1 avec elles. L’intensification de l’agriculture, avec les pesticides et les monocultures, a dépouillé les sols de ces organismes indispensables. Peut-on recréer
ce microbiote des plantes et le réimplanter dans les champs ? C’est la question à laquelle Claudia Bartoli2 veut répondre à l’Igepp3 à Rennes.
Trouver des nutriments
Dans le sol, à proximité des racines des plantes ou au cœur de leurs tissus, des bactéries, champignons et protistes4 aident les végétaux à trouver les nutriments dont ils ont besoin pour grandir. « Cette diversité permet d’éviter qu’un agent pathogène entre dans ce système en équilibre, explique la biologiste. Les microorganismes occupent des niches écologiques. Si elles sont toutes occupées, il n’y a pas de place pour un pathogène. » Les plantes sont alors en bonne santé et les pesticides inutiles. « Comment rétablir cet habitat que des pratiques agricoles ont abîmé » ? Première étape : avoir un laboratoire pour étudier ces microorganismes. Il est en construction5 à l’Igepp. Dans les prochains mois, Claudia Bartoli se rendra dans des champs de colza, cultivés selon différentes pratiques. Elle récoltera des échantillons de microbiote. Dans cette collection, elle veut trouver les meilleures affinités entre les microorganismes et les plantes. Ensuite, la biologiste testera ces associations sur le terrain. Objectif : faire refleurir la vie dans une terre qui a été trop exploitée.
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