Contre des maladies du foie et du rein

La mer nous soigne

N° 379 - Publié le 27 février 2020
RONAN LE COZ
Stéphane Bach, Claire Delehouzé et Morgane Rousselot dans le laboratoire de la Station biologique de Roscoff.

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À Roscoff, l’entreprise de biotechnologies SeaBeLife1 valorise des molécules d’intérêt thérapeutique issues d’une collection « unique au monde », selon Stéphane Bach2.

Ces molécules peuvent déprogrammer la mort de cellules. « Leur intérêt est de protéger. Elles évitent la dégradation des tissus par la nécrose régulée3 », précise Claire Delehouzé, directrice technique à l’origine de la technologie avec Stéphane Bach et Marie-Thérèse Dimanche-Boitrel4.

Vingt molécules brevetées

SeaBeLife a déjà breveté plus d’une vingtaine de molécules de synthèse. D’autres le seront dans les mois à venir et devraient faire l’objet de publications5. « Nous développons une molécule pour traiter des pathologies aigües touchant le foie et les reins », explique Morgane Rousselot, présidente de SeaBeLife6. La société a ciblé deux maladies rares pour valider les tests précliniques et cliniques : l’insuffisance hépatique aigüe (liée à une intoxication au paracétamol) et la néphrotoxicité7 induite par le cisplatine8.

Une fois la molécule validée, elle sera proposée à des laboratoires pharmaceutiques. L’objectif est de s’intéresser ensuite à d’autres maladies.

L’équipe de SeaBeLife regarde vers l’océan pour obtenir davantage de molécules marines dans les années à venir. « Le meilleur chimiste est la nature. Et l’océan a un potentiel énorme en structures chimiques très diverses », conclut Stéphane Bach.

RONAN LE COZ

1. Créée en mars 2019 à partir de recherches menées à la Station biologique de Roscoff. Lire “Contrer la mort des cellules”, Sciences Ouest n°361, avril 2018.
2. Ingénieur de recherche CNRS, responsable scientifique de la plateforme de criblage d’inhibiteurs de protéines kinases de la Station biologique de Roscoff.
3. Mort des tissus sans blessure ni traumatisme.
4. Directrice de recherche à l’Irset (Université de Rennes 1, Inserm, EHESP).
5. Le projet implique des chimistes de l’Université Claude Bernard, à Lyon.
6. Morgane Rousselot a aussi cofondé la société de biotechnologie Hemarina.
7. Déficience du rein.
8. Substance utilisée pour le traitement des cancers.

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