Parcs nationaux africains : l’envers du décor

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N° 383 - Publié le 14 octobre 2020
CC BY-SA 2.0 ROD WADDINGTON
Des populations locales sont déplacées en Afrique pour la création de parcs naturels (ici, le parc national de l'Isalo, à Madagascar).

 

« L’image d’une Afrique vierge de tout habitant est un mythe, explique Guillaume Blanc, chercheur en histoire contemporaine à l’Université
Rennes 21. Lorsque les colons arrivent en Afrique à la fin du 19e siècle, ils sont persuadés de retrouver là-bas une nature intacte. » L’historien a analysé en Afrique les pratiques de conservation de la nature, en s’appuyant sur des récits de vie et des archives. Dans son livre L’invention du colonialisme vert2, il montre que le mythe du jardin d’Eden est toujours entretenu par des films comme Le Roi Lion mais aussi par des institutions internationales de conservation de la nature. Ces acteurs3 sont à l’origine, au 20e siècle, de la création de parcs nationaux. Cela a entraîné l’expulsion de millions de paysans de leurs terres. De nos jours, des populations sont encore déplacées avec le soutien de dirigeants africains, pour le tourisme vert.

Marie HILARY

1. Au laboratoire Tempora.
2. Publié en septembre 2020 chez Flammarion (352 pages).
3. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le World Wide Fund for Nature (WWF) et l’Unesco.

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