Portraits

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Karine Salin
Chercheure Ifremer en écophysiologie et métabolisme énergétique, au Lemar à Brest.

« Vivre vite ou longtemps »

« L’énergie apportée par notre alimentation ne peut pas être utilisée directement par nos cellules. Les nutriments doivent d’abord être transformés en molécules d’ATP1 par les mitochondries2, qui jouent le rôle de centrale énergétique. Je mène justement des recherches sur l’efficacité mitochondriale3. Celle-ci diffère d’un individu à l’autre.

S’adapter au climat

Nous pourrions penser que les profils capables de produire plus d’ATP ont un avantage sur les autres, car ils peuvent utiliser plus d’énergie… Mais il y a un coût à payer. Ils produiraient plus de radicaux libres. Ces derniers sont responsables du vieillissement cellulaire. Cela se traduit chez les humains par les rides, ou les cheveux blancs. Ils vieillissent plus vite.
La façon de produire l'ATP serait un compromis évolutif entre vivre vite ou longtemps. En fonction de l'environnement (besoin de courir, manque d’oxygène, température, etc.), chaque individu pourrait tirer son épingle du jeu. Mais il nous reste à découvrir ce qui détermine notre capacité mitochondriale. Les gènes ? Si c’est le cas, les animaux peuvent évoluer dans leur manière de consommer l’énergie ! Les mitochondries aideraient donc à s’adapter au changement climatique à venir. »

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Propos recueillis par
Benjamin Robert

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