Un détecteur nantais au cœur du LHC

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N° 387 - Publié le 25 mars 2021
CERN
Cet instrument, installé sur le LHC, est un trajectographe. Des chercheurs à Nantes ont participé à sa construction.

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Il possède 936 capteurs ! Le Muon Forward Tracker (MFT) est un trajectographe construit en partie à Nantes. Après 10 ans de développement, il a été installé fin 2020 sur le LHC1, un accélérateur qui vise à valider les théories émises en physique des particules. Il peut produire des collisions entre deux noyaux de plomb. À ce moment précis, la température atteint 2 térakelvins, soit 100 000 fois celle au centre du Soleil. Mais durant un temps très court : 10-23 seconde. « Le phénomène est trop bref pour être détecté. Lors de la collision, des particules se désintègrent en muons2, explique Guillaume Batigne, chercheur à Subatech3 et responsable du projet. Le MFT va mesurer leur trajectoire pour en savoir plus sur les interactions au sein des noyaux atomiques. » Il forme un cône de 30 cm de long constitué de capteurs en silicium, lui conférant la capacité de prendre jusqu’à 50 000 images par seconde. Les premiers faisceaux de plomb seront envoyés par le LHC d’ici fin 2022.

BENJAMIN ROBERT

1. Large Hadron Collider. C’est le plus puissant accélérateur de particules construit à ce jour. Sous la forme d'un tunnel circulaire de 27 km de circonférence, il est situé entre la France et la Suisse.
2. Le muon est une particule élémentaire négative. Il possède des propriétés physiques similaires à l'électron, mais il est plus lourd et instable.
3. Unité de recherche affiliée à l'IMT Atlantique, au CNRS, et à l’Université de Nantes.

Guillaume Batigne
02 51 85 85 60
batigne@subatech.in2p3.fr

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