Les atteintes neurologiques du Covid-19

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juin 2021
FREDERIC OBE

 

Moins connues que la détresse respiratoire, les incidences du Covid sur le cerveau concernent pourtant 10 % des patients hospitalisés pour ce virus. C’est ce que montre l’étude Neuro-Covid menée en mars dernier dans 46 centres hospitaliers1, sur une cohorte de 220 patients hospitalisés, dont huit au CHU de Rennes. « Les lésions neurologiques peuvent être graves et irréversibles. Elles sont associées à une surmortalité : 12,6 % des patients décèdent à l’hôpital, précise Pierre Tattevin, chef du service des maladies infectieuses au CHU de Rennes. La plus fréquente, dans 30 % des cas, est l’encéphalopathie2, souvent décelée par des troubles de la vigilance ou une confusion. » Dans un quart des cas, il s’agit d’un AVC3 parfois responsable de paralysies. Chez 7 % des personnes le syndrome de Guillain-Barré4 est détecté. Il engendre une paralysie progressive de certaines parties du corps, souvent temporaire mais qui peut tout de même imposer un séjour prolongé en réanimation.

Effet indirect

« Nous avons été surpris de constater que le virus était rarement présent dans le liquide céphalorachidien5 (1 % des cas). L’incidence du Covid-19 sur le cerveau est donc principalement indirecte, sans multiplication du virus dans le cerveau. » En effet, la souffrance cérébrale peut être la conséquence d’un manque d’oxygène ou d’une inflammation massive. Autre résultat de l’étude : les troubles neurologiques surviennent en moyenne une semaine après l’apparition des premiers symptômes du Covid-19. Les 220 patients seront surveillés pour connaître leur évolution et les éventuelles séquelles.

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AGNES BOIRON

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