
Incendies, inondations, canicules… Les conséquences du dérèglement climatique sont de plus en plus visibles. « L’exposition prolongée à ces événements ou aux informations associées peut générer une inquiétude plus ou moins intense appelée éco-anxiété », présente Hélène Jalin, psychologue et doctorante à la faculté de psychologie de Nantes. Accompagnée d’Anne Congard et d’Abdel Halim Boudoukha, professeurs de psychologie, elle a réalisé des entretiens auprès de 18 personnes s’autoproclamant éco-anxieuses. Un questionnaire a ensuite été créé et diffusé auprès d’un peu plus de 400 personnes. Les résultats de l’étude suggèrent que l’éco-anxiété se caractérise par trois dimensions : la manifestation quotidienne d’émotions négatives1, la difficulté à interagir avec l’entourage lorsque celui-ci ne se sent pas aussi concerné, ainsi qu’une préoccupation presque obsessionnelle où chaque action rappelle l’urgence climatique. « Chez les femmes, ce sont l’émotion et les pensées négatives qui prédominent tandis que chez les hommes c’est plutôt le côté obsessionnel. À chaque fois, cela se manifeste physiquement comme des maux de ventre au moment de prendre sa
voiture. » Sans surprise, les jeunes sont les plus éco-anxieux. « Dans certains cas, la détresse psychologique peut devenir pathologique et mener à des épisodes dépressifs. »
Sensibiliser les thérapeutes
Dès lors, comment mieux vivre son éco-anxiété ? « Nous mettons progressivement en place des accompagnements individuels et collectifs pour aider ces personnes à accorder leurs valeurs écologiques avec leurs actions et leur environnement », répond Anne Congard. « Pour que ces accompagnements soient pertinents, il faut aussi sensibiliser et former les thérapeutes à ces questions. C’est pourquoi nous avons créé l’association Rafue2 », complète Hélène Jalin. Une initiative qui devrait épauler thérapeutes et citoyens dans leur quête de sens.
Ajouter un commentaire