Un programme sportif pour inclure les enfants autistes

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N° 407 - Publié le 24 février 2023
PLAY INTERNATIONAL

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La pratique d'un sport collectif peut permettre d’améliorer l’insertion sociale des enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA).

« En France, il y a un vrai retard en termes de connaissance et d’inclusion des personnes autistes dans la société », constate Olivia Collet, doctorante en psychologie du sport à l’Université Rennes 2, rattachée aux laboratoires Vips21 et LP3C2. Elle travaille depuis trois ans à la création d’un programme de jeux sportifs en situation d’inclusion pour les 6-11 ans, aux côtés de l’ONG Play International.
« Notre objectif est de proposer des temps sportifs autour de jeux de coopération, comme la balle au prisonnier, la thèque ou le relais, qui soient à la fois attractifs pour les enfants neurotypiques et adaptés aux enfants ayant un trouble du spectre de l'autisme (TSA) », explique la jeune femme.
Durant la première phase de recherche, elle et ses collègues ont fait plusieurs constats. Tout d’abord, les temps de sport “mixtes” (rassemblant des enfants avec un TSA et neurotypiques) sont rares. De plus, les professionnels de l’éducation ou de l’accompagnement ne sont pas toujours formés à la fois au sport et à la gestion d’enfants présentant un trouble du spectre de l’autisme. À partir de nombreux retours d’expérience, l’équipe a donc élaboré un prototype de programme sportif, actuellement en phase de test pour six mois dans un établissement spécialisé d’Ille-et-Vilaine. Pour Olivia Collet, le but de la manœuvre est de « tester concrètement son efficacité et de le perfectionner : est-ce que les enfants avec un TSA améliorent vraiment leur communication ? Faut-il adapter le programme à la sévérité du trouble ? »

Sensibiliser à l’échelle nationale

Inscrit dans le cadre de la stratégie nationale pour l’autisme 2018-2022, le projet de la doctorante devrait être déployé dans la France entière à l’issue de sa thèse qu’elle soutiendra début 2024. « La clé de l’inclusion, c’est la sensibilisation des enfants neurotypiques à la différence, ajoute-t-elle. Il faut expliquer que les enfants ayant un TSA ne sont pas “cassés”, comme le pensent certains, mais qu’ils fonctionnent différemment. »

ANNA SARDIN

1. Laboratoire valeurs, innovations, politiques, socialisation et sports.
2. Laboratoire de psychologie : cognition, comportement, communication.

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