Océanolab : la recherche en train de se faire

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N° 410 - Publié le 26 mai 2023
L'OEIL DE PACO

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À Brest, un laboratoire de recherche est ouvert au public depuis mars. Scientifiques, médiateurs et visiteurs peuvent échanger sur une expérience en cours. Une première mondiale.

Un nouvel endroit à visiter est apparu sur la carte d’Océanopolis, à Brest, attirant l’attention des visiteurs. En entrant dans le grand bâtiment gris d’Océanolab, la plongée dans l’univers de la recherche est immédiate. Face à nous, sur 160 mètres carrés, des scientifiques s’activent entre leurs paillasses et trois rangées d’aquariums. Nous assistons en direct à l’expérience Micro-CO2sme, le premier projet de biologie marine du site, inaugurant cette initiative unique au monde.

Une idée vieille de plus de dix ans

« Ce lieu correspond vraiment à la vision que j’avais en tête ! » se réjouit Céline Liret avec un sourire d’enfant. La directrice scientifique d’Océanopolis a eu l’idée de ce laboratoire ouvert au public en 2010, au moment où fake news et pseudo-sciences commençaient à se répandre sur les réseaux sociaux. Développé en collaboration avec l’Institut universitaire européen de la mer (IUEM) et l’Université de Bretagne Occidentale (UBO), le projet veut répondre à la perte de confiance du public dans les sciences... mais pas seulement. « Océanolab permet de démonter l’image du vieux scientifique à barbe et lunettes qui reste enfermé dans son labo. Ici, l’équipe est jeune, mixte, et représente tous les corps de métiers de la recherche », explique Céline Liret.

Pendant un an, quatre chercheurs en résidence depuis mars, ainsi qu’une vingtaine de techniciens, ingénieurs et étudiants, vont étudier les effets du changement climatique et de la pollution des océans sur les populations d’huîtres plates. Comment cette espèce endémique1 va-t-elle réagir à l’augmentation des températures, l’acidification des eaux et la présence de macro et microplastiques dans son environnement ? La problématique et la démarche scientifique mise en place pour y répondre sont présentées sous la forme de schémas sur les murs du laboratoire. « Cela permet d’expliquer sans simplifier, développe Céline Liret, pour rendre accessible la complexité de la recherche ».

Sous les regards curieux

Une complexité que les scientifiques retrouvent dans les questions du public. « Les gens sont passionnés par la démarche expérimentale et nous posent parfois des colles », raconte Émilien Pousse, post-doctorant à l’Ifremer de Brest. Il a appris à travailler sous les regards curieux depuis le début de l’expérimentation et s’en réjouit. « Dans l’équipe, on se bat pour savoir qui fera la médiation ! se réjouit le chercheur. C’est super gratifiant d’expliquer son travail... Une fois j’ai même été applaudi à la fin de la présentation. »
À la fin de la visite d’une heure, une interrogation demeure : comment connaître les résultats de l’expérience ? L’équipe d’Océanolab œuvre à la réalisation d'une page web pour suivre l'avancée du projet et permettre aux visiteurs de prolonger l’immersion chez eux !

 

SOPHIE PODEVIN

 


Contact
Céline Liret, celine.liret [at] oceanopolis.com (celine[dot]liret[at]oceanopolis[dot]com)
Émilien Pousse, emilien.pousse [at] ifremer.fr (emilien[dot]pousse[at]ifremer[dot]fr)

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