Éducation à la sexualité : « les professeurs viennent trouver les bons mots »

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N° 415 - Publié le 21 décembre 2023
© BEN / ADOBE STOCK

La Maison pour la science en Bretagne organise les 30 et 31 janvier une formation à destination des enseignants pour parler de la sexualité sous le prisme de la recherche.

« Il y a déjà une liste d’attente », nous confie Jacques Bouffette, référent SVT à la Maison pour la science en Bretagne. Depuis bientôt trois ans, la formation « Cerveau, sexualité et plaisir », est victime de son succès. Portée par l’Académie et l’Université de Rennes, cette offre destinée aux professeurs souhaitant approfondir leurs connaissances affichait déjà complet deux mois avant le jour J, fin janvier.

Fondements neurobiologiques


Le projet remonte à 2019, où un chapitre sur la procréation et la sexualité humaine fait son entrée dans le programme de SVT en seconde. Problème : certains enseignants ont l’impression de manquer d’informations et d’outils. Beaucoup font également face à des élèves qui s’interrogent sur leur genre ou leur sexualité, et les questions s’accumulent. « Les inscrits à la formation viennent souvent pour trouver les bons mots », témoigne Sylvie Fortin, professeure en biologie à l’Institut Agro Rennes-Angers et ancienne enseignante de SVT. Depuis 2020, elle fait partie du binôme de formateurs qui accompagne les enseignants, avec Thierry Charlier, chercheur à l’Irset1 et professeur de biologie à l’Université de Rennes.

« Les enseignants connaissent par cœur le cycle hormonal et le rôle des chromosomes dans la différenciation sexuelle, souligne ce dernier. En revanche, ils ne savent pas ce qu’il se passe dans les différentes zones du cerveau lors d’un comportement sexuel. » Le chercheur présente donc aux quinze participants annuels les fondements neurobiologiques de la sexualité en s'appuyant sur des recherches récentes. « Chez l’Homme, on n'associe plus la sexualité à la reproduction, rappelle-t-il. Il existe des bases biologiques, comme le développement de zones cérébrales spécifiques, qui peuvent faire pencher l’attirance d’un individu vers un genre ou un autre. » À cela s’ajoute la forte influence sociale et environnementale dans la mise en place de l’identité sexuelle.

Speed-dating scientifique


« Les thématiques que l’on aborde durant ces temps d'échanges correspondent aux séances d’éducation à la sexualité, dispensées par des professeurs volontaires dès le collège », explique Sylvie Fortin qui connaît bien les programmes scolaires. Jamais à court d’idée, elle a aussi prévu un speed-dating scientifique pendant les six heures de formation. Les participants apprennent les uns des autres. « C’est d’ailleurs un outil pédagogique à réutiliser avec les élèves ! »

Sophie Podevin

1. Institut de recherche en santé, environnement et travail.

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