Des ovnis aux pans

À la recherche de la vie extraterrestre

N° 432 - Publié le 25 septembre 2025
© DEMZP / ADOBE STOCK / GENERE A L'AIDE DE L'IA

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À la simple évocation du mot extraterrestre, des images d’ovnis se bousculent dans nos têtes. Pourtant, l’analyse des observations révèle des phénomènes bel et bien terrestres.

Un disque volant, légèrement bombé, pourvu d’un faisceau à sa base et surtout diablement étrange. Véhicule privilégié des aliens de fiction, la soucoupe volante est l’ovni par excellence, ce fameux objet volant non identifié souvent associé aux extraterrestres. Pourtant, dans la plupart des cas, les observations décrivent des phénomènes connus et loin de se limiter à des objets. D’ailleurs, depuis quelques années, le terme « pan », pour phénomène aérospatial non identifié, est préféré à celui d’ovni.

Schémas mentaux


Le point de départ de l’emballement médiatique et culturel autour des ovnis est souvent fixé en 1947, avec le témoignage d’un pilote américain, Kenneth Arnold, lequel raconte avoir vu des objets volant à la manière d’une soucoupe qui ferait des ricochets sur l’eau. Le récit se propage, l’expression est déformée en « soucoupes volantes » : la machine est lancée. Une vague d’observations déferle les années suivantes aux États-Unis, puis en Europe. Très médiatisé, le thème est repris par le cinéma, « qui se nourrit du phénomène et l’alimente en retour, imprégnant ainsi les imaginaires, même inconsciemment », analyse Gilles Munsch, enquêteur pour le Geipan1, un service du Cnes2 en charge de la collecte et de l’analyse des pans. Un folklore extraterrestre a ainsi envahi la culture populaire, et entre ovnis et aliens notre cerveau a vite fait le lien. « Même si voir une chose étrange dans le ciel ne devrait pas, en toute logique, nous faire penser à des extraterrestres, on l’interprète souvent de cette manière car nos schémas mentaux y sont conditionnés », résume Gilles Munsch.


© RALPH F. KRESGE
Une parhélie est un phénomène optique lié au halo solaire, parfois associé aux ovnis.
 

Météorites et aéronefs


Pourtant, la plupart des cas s’expliquent. C’est même la mission du Geipan. À partir de témoignages, le groupe mène des enquêtes suivant une méthodologie rigoureuse. « Nous échangeons avec la police du ciel pour détecter des engins volants, avec le CNRS à propos des phénomènes astronomiques ou encore avec Météo-France pour expliquer des événements météo-climatiques », détaille Frédéric Courtade, directeur du Geipan. Les témoignages font aussi l’objet d’une analyse pour repérer d’éventuels « biais de perception ou des faux-souvenirs ». Au total, seuls 3 % des cas demeurent non identifiés après enquête. Entre aéronefs, météorite ou lanterne en papier, la grande majorité des 800 témoignages traités chaque année trouve une explication. Parmi les nombreux exemples, depuis l’automne 2022, des pilotes de ligne observent des points lumineux en vol. Dans un rapport accessible en ligne, le Geipan explique que cela est dû à l’éclairement de satellites par le Soleil lors d’une configuration précise. « Observer un phénomène que l’on ne comprend pas peut fortement ébranler, ajoute Frédéric Courtade, apporter des réponses est une mission de service public. »

Violette Vauloup

1. Groupe d'études et d'informations sur les phénomènes aérospatiaux non identifiés.
2. Centre national d'études spatiales.

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