« Le rôle des bancs de maërl dans l’écosystème »
Portrait
Je m’intéresse à l’habitat benthique, c’est-à-dire à l’ensemble des organismes qui vivent au fond des océans, et en particulier aux bancs de maërl. Ce milieu formé par l’accumulation d’algues calcaires croît très lentement : environ 100 à 200 microns par an, un peu comme un récif de corail. On en retrouve notamment en rade de Brest, mais il est menacé par les activités de pêche telles que la drague à coquilles Saint-Jacques, qui brise des brins de maërl et les fait mourir. Cet habitat, abritant une biodiversité exceptionnelle, joue pourtant un rôle majeur dans le bon fonctionnement de l’écosystème. C’est ce rôle que je cherche à mieux comprendre.
Zone refuge
Face aux canicules marines, plusieurs hypothèses avancent par exemple qu’il pourrait servir de zone refuge pour certaines espèces, qui partiraient ensuite recoloniser d’autres milieux. En libérant des sels nutritifs à certains moments cruciaux, le maërl empêche également les efflorescences de phytoplancton toxique.
Et puis c’est un habitat qui stocke du carbone. En faisant des carottages dans la vase sur laquelle il est posé, on peut mesurer à quel point un banc en bonne santé est un bon puits de carbone. Quantifier cela serait un argument supplémentaire en faveur de la protection de cet habitat.
1. Institut universitaire européen de la mer.
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du magazine Sciences Ouest