Météo : la nouvelle carte de la recherche

N° 222 -

Magazine

4439 résultat(s) trouvé(s)

RECHERCHE ET INNOVATION EN BR TAGNE
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Environnement
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N'or
GENERALE
deseaUX
Tirage du n°222
5 000 ex.
Dépôt légal n°650
ISSN 1623-7110
SOMMAIRE
JUIN 2005
EN BREF 4/5
ACTUALITÉ
Une histoire de vaches belges
à prendre au sérieux
LABORATOIRE
Qu'est-ce qui fait marcher 7
Lucy ?
SCIENCES ET SOCIÉTÉ
Rennes et Carhaix,
cités d'aqueducs 8
DOSSIER
La météo réchauffe
notre quotidien 9
L'orage dans six heures
est déjà fléché 10
Le satellite voit
la neige en rose 10/11
Les couches de l'atmosphère
décryptées 11
Des bouées sentinelles
du grand large 12/13
Le thermomètre de l'océan
est en orbite 13
La sécheresse
en Bretagne : mythe
ou réalité ? 14/15
L'évolution climatique
se lit dans le vol
des oiseaux 14/15
Avis de tempêtes
en Bretagne : les modèles
temporisent 15
Les demandes d'études
météo pleuvent 16/17
Les cirrus passés
au scanner 16/17
Pour en savoir plus 17
COMMENT ÇA MARCHE?
El Nino 18
ESPACE DES SCIENCES 19
AGENDA 20/2 1
Sciences Ouest sur Internet
www.espace-sciences.org
a Carte -
,de la recherche
® ÉDITORIAL
Michel Cabaret, directeur de l'Espace des sciences
La pluie
et le beau temps
Tempête de 1999, canicule de l'été 2003... Les caprices de la météo ont
durement touché la France, qui en ce début de XXIe siècle, semble subir
les effets du réchauffement climatique, un phénomène global à l'échelle
de la Terre. La sécheresse annoncée pour cet été semble d'ailleurs se confirmer :
le cumul des pluies depuis le mois de septembre serait inférieur à celui du
mémorable été 1976. Ce dossier sur la météo en Bretagne vous permettra de
découvrir le travail des scientifiques et les outils dont ils disposent. I1 montre aussi
que la météo est bien un sujet de recherche actif dans notre région.
Au sommaire également, des articles passionnants sur des chercheurs de l'Irisa"'
qui, en collaboration avec un paléoanthropologue du CNRS à Paris, modélisent la
démarche de la célèbre Lucy, découverte par Yves Coppens. Une autre vieille
histoire : celle des villes de Carhaix et de Rennes qui ont, toutes deux, fait le choix
technique de construire un aqueduc pour répondre à leurs besoins en eau ;
c'était au 11e et au XIX' siècles ! Et, plus proche de nos préoccupations actuelles :
un aperçu de ce qui s'est passé au forum "Agriculture et société" à Brest en avril
dernier.
Par ailleurs, l'Espace des sciences présente toujours à Rennes la très belle
exposition "Gorilles". Et devant l'affluence du public, nous avons décidé de la
prolonger jusqu'en septembre et de proposer, durant les mois de juillet et août,
de nouvelles animations en direction du jeune public.
La vocation de l'Espace des sciences est également de s'exporter en Bretagne,
c'est ainsi que la nouvelle exposition itinérante sur le "Système solaire" sera
présentée à Morlaix, accompagnée par une conférence de Bruno Mauguin, notre
célèbre responsable planétarium.
Bonne lecture. n
1 ° Irisa : Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires - Rennes.
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la trenooiLLe devrai+ avoir one É~GL9iroie ... elle a le vev-fide...
monter L'echette non?
SCIENCES OUEST est rédigé et édité par l'Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle
(Association) • Espace des sciences, 6, place des Colombes, 35000 Rennes - nathalie.blanc@espace-sciences.org -
www.espace-sciences.org - Tél. 02 99 35 28 22 - Fax 02 99 35 28 21 • Président de l'Espace des sciences : Paul Trehen. Directeur de
la publication : Michel Cabaret. Rédactrice en chef: Nathalie Blanc. Rédaction: Christophe Blanchard, Jérôme Cucarull, Nicolas Guillas.
Comité de lecture: Gilbert Blanchard (biotechnologies-environnement), Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Michel Branchard
(génétique-biologie), Alain Hillion (télécommunications), Jacques Lenfant (informatique), Gérard Maisse (agronomie), Christian Willaime
(physique-chimie-matériaux). Abonnements : Jérôme Doré, tél. 02 99 35 28 20, jerome.dore@espace-sciences.org. Publicité : AD Media
- Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, info@admedia.fr n Sciences Ouest est publié grâce au soutien de la Région Bretagne, des départements
du Finistère et d'Ille-et-Vilaine et des Fonds européens n Édition : Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertôt création graphique,
35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton.
FIN ISTERE u Ibnar-Bed
UBORA101RF MOIRE IOIIFN
LES ACTUS DE BRETAGNE ENVIRONNEMENL
Une semaine pour découvrir le développement durable en Bretagne En 2004, l'état des
plages bretonnes était satisfaisant wvwv..retâgne-environnement.org/quoideneuf/en_bref/
4
EN BREF
DU CÔTÉ DES LABORATOIRES ÉCHOS DE L'OUEST
MIS 2005
Le colloque européen "Molécules et ingrédients santé" -
Mis 2005-, organisé par CBB Développement", a réuni près
Ide 125 personnes les 18 et 19 mai derniers à Rennes. Parmi
Belles, des chercheurs (51%) et des industriels (49%) venus
du grand Ouest (50 %), mais aussi du reste de la France, d'Europe et des États-
Unis. Au menu, 21 conférences et 32 posters présentant les travaux les plus
récents sur les probiotiques, les acides gras, les végétaux, les polyphénols,
ou encore sur la communication, la réglementation et l'évaluation. Les travaux
de Gwénaël Jan, du laboratoire de technologie du lait et de l'oeuf (Inra de
Rennes) concernant les effets positifs des propionibactéries (bactéries
produisant de l'acétate et du propionate comme produits finaux de leur
fermentation) sur le cancer du colon, ont particulièrement séduit le jury. Ces
deux jours furent également l'occasion de faire le point sur le Plan nutrition
santé Bretagne, initié il y a deux ans dans la région par le Critt santé Bretagne
pour encourager les industriels de l'agroalimentaire à se positionner sur le
secteur de la santé'''.
Rens. -+ Patrice Morel, CBB Développement, tél. 02 99 38 33 30,
patrice.morel@cbb-developpement com ; Gwénaél Jan, tél. 02 23 48 53 50,
gwenaeLjan@rennesinra.fr
QUELLE RECHERCHE EN 2020 ?
Organisé les 10 et 11 juin 2004 par Rennes Métropole, le
colloque intitulé "En 2020, quelle recherche, quels chercheurs
dans l'agglomération rennaise ?" avait rencontré un vif succès. Une centaine de
chercheurs étaient venus s'y exprimer durant ces deux jours, abordant, entre
autres, les questions de l'évolution du métier de chercheur (utilité de la
science, interdisciplinarité), de la place de la recherche dans le monde
économique (création d'entreprise, dépôt de brevet), mais aussi dans la cité
(relations avec le grand public). Les actes sont désormais disponibles. Les
80 pages reprennent l'essentiel des propos échangés et sont accompagnées
d'un DVD comportant des témoignages complémentaires. L'ensemble des
actes peut aussi être téléchargé sur le site Internet de Rennes Métropole.
Rens. -► Marie-Claude Tanguy, téL 02 99 01 85 70,
enseignement-recherche@agglo-rennesmetropole.fr
RECYCLAGE
EN ÉLECTRONIQUE
~
o ~ Str1ESE
meito
Sensibiliser les industriels aux
directives européennes sur l'interdiction
de l'utilisation de matières
dangereuses (plomb, cadmium,
chrome...) dans la fabrication de produits
électroniques et sur le recyclage
de ces produits, tel est le but
de l'action collective Addel (Appui
au développement durable en
électronique) lancée dans les locaux
de Canon Bretagne, à Liffré (35), le 17
mai dernier. Canon a pu faire part de
son expérience en matière de retraitement
des appareils en fin de vie ou
de recyclage des cartouches d'encre.
L'Afeit, l'Euro info centre, Jessica
Ouest, la Meito et le Snese'' sont à
l'origine de ce projet qui va se poursuivre
par d'autres actions de sensibilisation
sur l'interdiction du plomb
(en juin), l'écoconception et le circuit
de gestion des déchets (à l'automne).
"Les enjeux sont lourds pour
l'industrie mais aussi pour l'environnement
et la santé de tous les citoyens
européens", souligne Alexandre
Colomb de l'Euro info centre.
Rens. -0 Alexandre Colomb,
Euro info centre, eic@bretagne.cd.fr,
Pascal Vivies, Meito,
p.vivies@meito.com
NOUVEAU DÉLÉGUÉ
À L'ADEME
Gilles Petitjean est,
depuis avril, le nouveau
délégué régional
de l'Ademe'°' Bretagne.
Âgé de 49 ans, il est issu d'une formation
d'ingénieur en agriculture et
a effectué toute sa carrière dans les
domaines de la maîtrise de l'énergie
et de la gestion des déchets, principalement
dans le secteur agricole. Il
succède à Jean-Paul Gaouyer, qui a
fait valoir ses droits à la retraite.
Rens...Ademe Bretagne,
tél. 02 99 85 87 00,
www.ademe.fr/bretagne/
CAMPUS NUMÉRIQUE
DE BRETAGNE
Les 5" assises du
Brétagné Campus numérique de
Bretagne (CNB) se sont
tenues les 23 et 24 mai derniers sur
le campus de Beaulieu, à Rennes.
Premier campus régional créé en
France, le CNB est fondé sur une
logique de coopération et de mutualisation
entre les établissements
(les quatre universités bretonnes,
l'IUFM et la confédération des
grandes écoles de Bretagne) et
propose aujourd'hui 50 modules de
formation à distance, répartis dans
Il axes thématiques, dont deux ont
METIUQLE
DU CÔTÉ DES ENTREPRISES
LES PREMIERS PAS
D'OSÉO
Issu du rapprochement de l'Anvar
et de la Banque des PME (BDPME) -
filiale bretonne
Batiroc- depuis
janvier 2005, le groupe Oséo part à la
rencontre des entrepreneurs de la
région. Présents le 10 mai dernier
dans les locaux de l'entreprise
Edixia, spécialiste breton de la
vision industrielle (Vern-sur-Seiche,
35), qui sut trouver l'appui financier
des deux partenaires depuis sa création
en 1984, Guy Vals, délégué
régional d'Oséo Anvar et Arnaud
Peyrelongue, président du directoire
d'Oséo Batiroc ont réaffirmé leur
volonté "d'être au service des entrepreneurs
en simplifiant leurs démarches."
Oséo a commencé à enrichir
sa gamme de service avec, depuis
mars, le contrat de développement
innovation. Oséo Anvar s'est par
ailleurs rapproché du Conseil
régional pour créer un fonds d'aide à
l'innovation de 4,5 millions d'euros
(1,5 million financé par la Région et
3 par Oséo).
Rens.-► Oséo Anvar,
Karine Prié-Latimier,
tél. 02 99 38 45 45,
klatimier@anvar.fr
COMMERCIALISATION
ANNONCÉE D'UN
PRODUIT LUTTANT
CONTRE LE
PSORIASIS
Jusque-là relativement confidentielle,
la commercialisation du
Psoriakine, complément alimentaire
agissant sur les cellules de la peau
et luttant notamment contre le
psoriasis'51, par le Laboratoire Pierre
Jouan Biotechnologies, fait actuellement
l'objet de négociations avec
des magasins diététiques. Un
second produit devrait bientôt
suivre le même chemin : il s'agit du
Lactochol qui permet
de faire diminuer le
taux de cholestérol.
Parmi les autres travaux
en cours, un produit de
lutte contre la dénutrition
des personnes
âgées et un autre dans le domaine
des cosmétiques sont encore en
phase de développement au sein
du Laboratoire Pierre Jouan
Biotechnologies.
Rens.-, Isabelle Huchet,
tél. 02 99 54 30 34,
pierre.jouan.biotech@wanadoo.fr
RECHERCHE SUBSTANCES
DANGEREUSES
DÉSESPÉRÉMENT
Le comité régional de rejet de
substances dangereuses dans l'eau
s'est réuni le 17 mai dernier à la préfecture
de la Région Bretagne. Résultats
de la campagne 2004 : sur 87
substances dangereuses (c'est-àdire
utilisées dans la fabrication de
solvants, pesticides, détergents et
métaux toxiques), recherchées en
Bretagne et susceptibles d'être rejetées
dans l'eau par les industriels,
les établissements hospitaliers ou
universitaires, et les stations d'épuration,
40 n'ont jamais été détectées
et "beaucoup" l'ont été seulement à
l'état de trace. Des métaux ainsi que
des dérivés chlorés ont cependant
été retrouvés de façon significative,
mais non alarmante. 115 industriels
sont impliqués dans ces mesures de
suivi, analysant leurs résultats, cherchant
des solutions. Ils s'inscrivent
ainsi dans l'objectif communautaire
de réduction progressive et de suppression
globale des rejets polluants
d'ici 2015.
Rens.-1 Sylvie Le Touche,
UPIB/UICo, tél. 02 99 87 42 97,
www.entreprises35.fr - rubrique
commission environnement
Of eO/ anvar
LA SEMAINE VERTE
Depuis 2001, la Direction générale
environnement de la Commission
européenne organise chaque
année, la "Green Week", une
semaine verte dont l'objectif est
de nous encourager à "réfléchir à
haute voix" sur la manière dont
nous pourrions modifier notre
comportement face à l'environnement.
Elle réunit des parties
intéressées et des experts qui
apportent des connaissances et
des idées qui sont utiles pour
l'élaboration des politiques. Commissaires
européens, parlementaires,
négociateurs internationaux,
conseillers locaux, organismes de
régulation, analystes politiques,
scientifiques, enseignants, médias,
hommes et femmes d'affaires...
Quelque 4000 participants étaient
présents, du 31 mai au 3 juin derniers
à Bruxelles.
Sachant que la température s'est
accrue de 0,6 °C en moyenne au
cours du siècle dernier et d'environ
I °C en Europe, la semaine
verte avait cette année pour thème
"Le changement dimatique à bras
le corps". Les 20 conférences de la
semaine verte ont abordé cette
problématique sous des angles
différents : du développement des
sources d'énergie renouvelables
aux politiques et technologies
requises pour faire face aux émissions
liées au transport routier ; de
la manière dont les médias couvrent
le changement climatique à
la mesure dans laquelle les
plantes et les animaux seront à
même de s'adapter à la hausse
des températures ; de la préservation
du droit au développement
des pays défavorisés à la création
d'aides à l'enseignement sur le
changement climatique pour les
enfants. La semaine verte proposait
également une exposition
dans laquelle plus de 60 institutions
et parties prenantes de toute
l'UE mettaient en lumière leurs
projets et partenariats tout en partageant
leur expérience.
Consulter -► http3/europa.eu.int/
comm/environmen t/green week/
index_en.htm
Rens.-► eic@bretagne.cci.fr
ou 02 99 25 41 57.
Pourquoi 7
AUTOUR DU CATASTROPHISME
L'histoire nous enseigne que l'humanité
s'est toujours laissée séduire par des récits de
désastres, ce dont témoignent par exemple
les nombreux textes mettant en scène le
déluge. La science a elle aussi été tentée à de
nombreuses reprises d'explorer des théories
catastrophistes ; aujourd'hui, on constate un
retour en force de cette tendance, en particulier dans
les domaines de la géologie et de la paléontologie. Dans
cet ouvrage, Claude Babin nous donne l'occasion de
retrouver quels furent les arguments des scientifiques
catastrophistes au cours de l'histoire - adeptes de
"révolutions"du globe, et ceux des actualistes, partisans
d'une histoire planétaire sans aléas majeurs. 4 Claude
Babin, Vuibert adapt, Collection Inflexions, 2005,
L'HOMME FACE AU CLIMAT :
L'IMAGINAIRE DE LA PLUIE ET
DU BEAU TEMPS
Une approche tout à fait originale pour
aborder l'histoire du climat de l'Antiquité à
nos jours. L'auteur, Lucian Boia, historien de
l'imaginaire, a mené une série d'investigations
sur les idées et les mythologies qui ont marqué
l'évolution de l'humanité. Il montre dans cette
nouvelle étude que le psychodrame du climat ne
commence pas avec le réchauffement de la planète.
Celui-ci n'est que la manifestation la plus récente d'une
histoire du déluge, riche en rebondissements. Il ne s'agit
pas pour l'auteur
de prendre position
dans le débat clima-
POURQUOI ?
Pourquoi le ciel est bleu ?
Pourquoi un ballon rebondit-il ?
Pourquoi ça lave ? Répondre à des
questions a priori simples est un
des exercices de style favori du
Centre de la vulgarisation de la
connaissance (CVC191). Les lecteurs
de Sciences Ouest sont déjà des aficionados puisque la
rubrique "Comment ça marche ?" publiée chaque mois
en page 18 du numéro est rédigée par le CVC. Dans
Pourquoi ?, le format est encore plus efficace. Réparties
en 13 thèmes, les 65 questions trouvent leur réponse en
quelques lignes, assorties d'une illustration gaie. Mais
le but est surtout "de donner le goût du questionnement
à propos du monde qui nous entoure". À mettre entre
toutes les mains ! 4 Centre de vulgarisation de la
connaissance, CNRS éditions, 2005.
La bibliothèque Colombia (centre commercial
à Rennes) a fermé définitivement ses portes
le 26 février dernier pour préparer le transfert de
ses collections vers le troisième étage de la bibliothèque
des Champs Libres, qui sera consacré aux
sciences et techniques. Elle continue cependant
tique actuel, mais à vous suggérer des idées de lecture. Vous
parallèlement à l'his- pourrez retrouver les ouvrages présentés
dans cette rubrique dès le premier
toire du climat "institu- trimestre 2006 dans les
tionnelle", d'étudier une Champs Libres.
autre histoire, celle de l'imaginaire
humain. À travers ses interrogations sur l'avenir
climatique, l'homme exprime ses choix, ses peurs, ses
espérances. 4 Lucian Boia, Les Belles lettres, 2004.
t.'HOMKE
ci P41
DU COTÉ DE L'EUROPE
la forme de campus numériques
labellisés par le ministère de l'Éducation
nationale : Cian (Convergence
Internet audiovisuel numérique),
piloté par l'Université Rennes 2171 et
Envam (Environnement et aménagement
du territoire), piloté par l'Université
de Rennes lje'. Deux accords
de partenariats ont été signés lors de
ces journées : le premier avec le président
du réseau des universités du
Québec concerne la formation des
tuteurs, le second avec le recteur de
l'université de Saint-Jacques-de-
Compostelle est en lien avec l'axe
agroalimentaire.
Rens. Carole Nocéra-Picand,
chef de projet du Campus
numérique de Bretagne,
tél. 02 23 23 39 60,
carole.nocera-picand@univrennesl.
fr
START WEST 2005
Les 5" rencontres du capital et de
l'innovation se sont tenues les 11 et
12 mai derniers à l'École normale
supérieure - antenne de Bretagne,
sur le campus de Ker Lann (Bruz, 35).
28 projets avaient été sélectionnés
cette année (sur 60 inscrits), reposant
sur des entreprises récentes ou
en création dans les domaines des
Tic et logiciels (14 projets), biotechnologies
(8), et mécanique/matériaux/
environnement (6). Nouveauté
2005 : le rendez-vous du capitalrisque
et des porteurs de projets
s'est ouvert aux PME en phase de
développement. 5 prix ont été remis
cette année : prix Tic à SkyRecon
Systems (région parisienne) ; prix
biotechnologies à Gensilence
(région lyonnaise) ; prix spécial jury
à Atlantic Bone Screen (Nantes)
ex-aequo avec Elco (région parisienne)
; prix de la Région Bretagne
à Enensys Technologies (Rennes).
Signe révélateur de la portée nationale
de Start West 2005 : 3 des
porteurs de projet ne sont pas originaires
du grand Ouest.
Rens.. www.start-west.com
DELEGATION BRETONNE
EN CHINE
Une délégation bretonne
a été conduite au
Shandong (Chine) par Jean-Yves Le
Drian, président du Conseil régional,
du 12 au 19 mai derniers, à l'occasion
des 20 ans de coopération entre les
deux régions. L'objectif : renforcer
encore les liens, notamment sur le
plan économique, dans le secteur
de l'agroalimentaire, et dans le
domaine de la formation et de l'enseignement
supérieur, pour lequel
des échanges d'étudiants et de professeurs,
la mise en place de cursus
intégrés, la poursuite de projets universitaires
communs existent déjà.
Bertrand Fortin, président de l'Université
de Rennes 1, Pierre Fleischmann,
professeur, président de la
conférence des grandes écoles de
Bretagne, ainsi que des représentants
de l'UBO faisaient d'ailleurs
partie du voyage. Enfin, le jumelage
des villes bretonnes et chinoises
s'étend avec le rapprochement
entre Quimper et Yantaï (officialisé
durant ce séjour au Shandong) et
des accords de partenariat entre
Lorient/Rizhao et Saint-Brieuc/Weifang
sont en cours.
Rens.-. Conseil régional de
Bretagne, mission des coopérations
interrégionales françaises et
étrangères, Sylvie Couratin,
tél. 02 99 27 13 52
s.couratin@region-bretagne.fr
"' Sous l'égide du ministère de la Recherche, du Conseil régional de
Bretagne, du Conseil général d'Ille-et-Vilaine et de Rennes Métropole.
'' Voir le n° 212 de Sciences Ouest (juillet/août 2004). °1 Afeit :
Association des filières de l'électronique, de l'informatique et des
télécommunications de Bretagne occidentale - Meito : Mission pour
l'informatique et les telécommunications dans l'Ouest - Snese :Syndicat
national des entreprises de sous-traitance electronique. "' Ademe. Agence
de l'environnement et de la malrise de l'énergie. "' Voir Sciences
Ouest n° 184 - janvier 2002 - dossier sur le lait. 101 Upib . Union
interpatronnale de Bretagne, UIC Union des industries chimiques.
'n Voir Sciences Ouest n°205 - décembre 2003. "' Voir Sciences
Ouest n' 218 - février 2005. 191 le CVC est une unité de service de
toniversité Paris Sud, bénéficiant du soutien du CNRS.
SCIENCES OUEST 222/JUIN 2005
Regards croisés sur un monde
en pleine mutation
Le 14 avril dernier, plus de 500 personnes
s'étaient réunies à Brest pour plancher sur
l'avenir de l'agriculture durant le deuxième
forum "Agriculture et société" organisé par la
FDSEA") et la Chambre d'agriculture du Finistère.
Renouvellement des générations de jeunes
agriculteurs, sécurité et indépendance
alimentaires, réforme de la Politique agricole
commune (Pac), délocalisation des productions,
les thèmes abordés tout au long de ce
rassemblement par les professionnels du monde
rural et ceux de la société civile et militaire ont
permis de confronter les points de vue autour
d'un univers en pleine mutation. n
Comme les bodybuilders, la Blanc-bleu-belge rasée
pour faire apparaître ses muscles.
Fils d'agriculteurs, Norbert Balcon a grandi dans
le Nord Finistère, mais son intérêt pour l'élevage
bovin est né à Lille, en octobre 2004. Ce jeune
journaliste et chercheur indépendant de 27 ans
se lance dans une étude comparative des modèles
d'élevage belge et brésilien.
Sciences Ouest : Pourquoi vous
intéressez-vous à l'élevage des
bovins ?
Norbert Balcon : Une première
ébauche de la séquence du génome
bovin est disponible depuis octobre
2004. Je travaillais alors sur la procréation
assistée chez l'Homme
et j'ai pris conscience
de l'importance du bovin
comme animal modèle
pour les sciences. Mon
intérêt a d'abord porté
sur la génétique appli-
"Ciney Uberaba", quée et la zootechnie,
le projet de et c'est par le biais de
recherche de la photographie que j'ai
Norbert Balcon découvert vraiment le
vise à dresser un métier d'éleveur. C'est
état des lieux de un secteur en pleine
l'élevage bovin mutation : séquençage
en 2005. du génome, application
de la seconde Pac, négociation
avec le Mercosur (Marché
commun du sud) et bientôt les négociations
avec l'OMC'21.
5.0. : Comment traiter des
problématiques aussi diverses ?
N.B. : J'ai choisi de comparer
6 Ciney, une commune du sud de la
Belgique, et Uberaba, une ville
brésilienne située entre São Paulo
et Belo Horizonte. La première est
ce qu'on pourrait appeler la capitale
de la Blanc-bleu-belge, une race à
viande, tandis qu'Uberaba occupe la
même position, toutes proportions
gardées, pour le zébu brésilien. En
dressant les portraits de ces deux
entités administratives, je veux montrer
comment l'économique, le social
et le scientifique interagissent.
5.0. : Pouvez-vous nous donner
un exemple de ces interactions ?
N.B.: La Blanc-bleu-belge, par
exemple, est connue des éleveurs
parce qu'elle est incapable de vêler
naturellement. Poussée à l'extrême,
la sélection dans cette race a
débouché sur une hypertrophie
de la musculature qui impose un
recours systématique à la césarienne.
À l'origine, ce type d'animal
était très rentable et il s'est largement
imposé en Belgique. Mais cela
a un coût, vétérinaire d'abord, car
c'est une race fragile, mais aussi en
termes d'image. Les éleveurs belges
ont été violemment pris à partie ces
dernières années, ils ont le sentiment
d'avoir été stigmatisés. C'est
d'autant plus dur que la mondialisation
a fragilisé leur système économique,
et que la viande argentine et
brésilienne frappe aux portes de
l'Europe.
5.0. Pourquoi comparer Cinq
avec Uberaba ?
N.B. : Les deux entités concentrent
toutes les structures de ces systèmes
d'élevages, qui sont à la fois concurrents
- ils produisent tous deux de la
viande- mais ont des stratégies et
des courbes différentes. La Blancbleu-
belge connaît des difficultés,
tandis que le zébu est un des grands
moteurs de l'économie brésilienne.
Le Brésil est devenu le premier
exportateur mondial de viande
bovine en 2004, alors que la production
belge et européenne connaît un
déclin important. Lors du dernier
carnaval à Rio, un char à la gloire du
zébu a paradé dans les rues. Cela
peut paraître anecdotique, mais c'est
assez révélateur je crois de la'différence
d'attitude et de considération
qu'ont les deux continents de cette
activité. On imagine mal un char aux
couleurs de la prim'holstein"' à la
technoparade. n
Propos recueillis par
Christophe Blanchard
"' FDSEA : Fédération départementale des syndicats
d'exploitants agricoles. "' OMC Organisation mondiale du
commerce. "' La prim'holstein est la race de vache laitière la
plus répandue dans le monde. Elle est reconnaissable par sa
robe pie noire.
Maëlle Gédouin et Cécile
Le Doaré, étudiantes à l'Institut
supérieur de Beauvais, avaient
fait le déplacement jusqu'à Brest.
La touche féminine
de l'AGRICULTURE
MODERNE
Le monde agricole est régulièrement
présenté comme un
univers éminemment masculin.
Cependant, les choses évoluent
aujourd'hui, comme l'expliquent
Maëlle Gédouin et Cécile
Le Doaré, deux jeunes étudiantes
de quatrième année à l'Institut
supérieur d'agriculture de
Beauvais. "Comme dans la
société dans son ensemble, la
place de la femme est aujourd'hui
de mieux en mieux valorisée,
même si, plus que les
hommes, nous avons à faire nos
preuves pour être prises au
sérieux", analyse Maëlle
Gédouin. Célibat, isolement,
manque de vacances, rien ne
semble pouvoir freiner l'ardeur
de cette nouvelle génération
de professionnelles du monde
agricole, qui représentaient 1/4
des exploitants en 2000. "Ce que
l'on nomme «monde agricole»
est quelque chose de très large et
les débouchés sont très variés,
précise Cécile Le Doaré. On peut
aussi bien travailler dans le
conseil que dans le commerce
international ou la banque." n
Contact 4 Norbert Balcon,
balconnorbert@yahoo.fr
Pour en savoir plus :
http://cineyuberaba.canalblog.com
ou www.onbovinenature.com
Dans les coulisses du forum
Une histoire de vaches belges
à prendre au sérieux
SCIENCE, OUEST 222/MIN 2005
c
Les étapes de la simulation. A/ Acquisition de données: une personne équipée
de capteurs marche sur un tapis roulant. Elle emprunte différentes démarches afin
d'enrichir la base de données. B/ Résultat de l'acquisition : les triangles rouges
correspondent aux capteurs projetés sur un modèle de squelette. C/ Transposition
de la simulation sur Lucy, à partir des os numérisés.
LE SAVIEZ-VOUS
SE DÉPLrç,:ER
À L'ÉCONOMIE
v
Qu'est-ce qui fait marcher
Lucy ?
Les idées naissent
souvent du croisement
entre des disciplines
différentes.
Cet adage se vérifie
une fois de plus avec
la collaboration de
chercheurs parisiens et
rennais sur la simulation
de la bipédie chez Lucy,
la plus connue des
australopithèques.
Quand les mondes de
la paléoanthropologie
et de la réalité virtuelle
se rencontrent...
Faire marcher Lucy. Cette idée
n'est pas nouvelle et bien des
travaux ont déjà été publiés sur le
sujet. Mais l'originalité de la
démarche présentée ici vient du fait
que les scientifiques ne sont pas
partis du mouvement humain, ni des
caractéristiques d'anatomie fonctionnelle
du squelette (qui attribuent
une fonction a priori). Le paléoanthropologue
Gilles Berillon (UPR
2147, CNRS - Paris) et ses collègues
ont utilisé une approche initialement
architecturale, qui consiste à reconstituer
les os en 3D, après les avoir
numérisés. Ils les réarticulent ensuite
entre eux, en se basant sur les axes
de rotation et les butées articulaires.
Un squelette à trous
Seulement voilà, le squelette de
Lucy comporte quelques "petits
manques"... Les parties de l'appareil
locomoteur se limitent au sacrum et
au coxal gauche, formant un bassin
partiel (qui a été tordu au cours de
sa fossilisation), au fémur gauche,
au tibia droit et au talus droit, os
du pied constitutif de la cheville
À ce stade, remettre Lucy sur pied
demande un peu d'imagination... et
c'est dans ce contexte que le chemin
de Gilles Berillon croise celui de
Franck Multon, informaticien spécialiste
de la simulation du mouvement
humain, au laboratoire de biomécanique
de l'Université Rennes 2, et de
Georges Dumont, maître de conférences
en mécanique à l'ENS Cachan
antenne de Bretagne, spécialiste de
la modélisation du mouvement dans
le monde virtuel. Tous deux travaillant
par ailleurs sur le projet
Siames (Synthèse d'images animation
modélisation et simulation) à
l'Irisa.
Cette rencontre de la paléoanthropologie
et du monde de la
réalité virtuelle débouche alors sur
un projet financé par le CNRS, de
2002 à 2004"'. Un contexte particulier
~
~
pour les chercheurs rennais qui,
comme l'explique Franck Multon,
"ont plutôt l'habitude de travailler sur
des êtres humains entiers que l'on
peut facilement mesurer. Alors que
dans le cas de Lucy, il y a des trous,
comme ce vide de 2 à 3 cm sur le
fémur 1" Mais ce nouveau challenge
se révèle être passionnant et enrichissant
pour les deux "camps".
Nouveau champ
interdisciplinaire
Pour le paléoanthropologue, la
simulation informatique représente
un outil de validation de ses hypothèses,
qui permet de tester un
grand nombre de paramètres différents
et d'accélérer ses réflexions. Et
même si, au bout de deux ans, on ne
connaît toujours pas "La" démarche
de Lucy, plusieurs hypothèses fiables
de locomotion bipède sont avancées
par les scientifiques. Ces hypothèses
vont, dans un deuxième temps, pouvoir
être affinées avec la prise en
compte de nouveaux éléments
comme le genou et le pied. Des
détails qui pourront peut-être en dire
plus, notamment sur la fréquence
d'utilisation du mode bipède par les
australopithèques. "Le travail sur
Lucy est très différent de celui que l'on
fait sur l'Homme, expliquent les
Rennais, mais extrêmement formateur.
Le fait qu'il manque des bouts de
squelette ou que l'on travaille sur des
zones très ciblées posent d'autres questions.
Cela rend la modélisation plus
compliquée mais permet d'améliorer
nos méthodes de calcul."
Résultat de cette collaboration :
si, d'un côté, Lucy marche presque,
La locomotion choisie par la plupart
des espèces correspond au mode de
déplacement énergétiquement le
plus économe. Partant de ce constat,
des chercheurs tentent d'estimer la
force musculaire globale mise en jeu,
uniquement à partir de l'étude du
mouvement. Cette analyse assez complexe
est rendue possible grâce à des
modèles mathématiques capables
d'estimer les forces et les moments
musculaires au niveau des articulations.
Elle permettrait de retenir,
parmi plusieurs hypothèses de
marche proposées chez des hominidés
fossiles, celle qui requiert le
moins d'énergie. n
Reconstruction du squelette pelvien
(bassin et membre inférieur) de Lucy,
en bipédie, vue de face. En vert les
parties préservées de Lucy. En bleu,
le genou (fémur et tibia) issu d'un
autre fossile, car celui de Lucy est
conservé, mais sa partie fémorale est
très endommagée. En gris, les zones
extrapolées par symétrie.
de l'autre, les mouvements des prochains
hommes virtuels devraient
être encore plus vrais que nature... n
N.B.
"' Projet Atip : Action thématique incitative sur projet.
Contacts 4 Gilles Berillon,
tél. 01 43 13 56 31,
berillon@ivry.cnrs.fr,
Georges Dumont, tél. 02 99 84 25 74,
georges.du mont@i risa.fr,
Franck Multon, tél. 02 99 14 17 75,
franck.multon@uhb.fr
Rencontre de la paléoanthropologie et du monde de la réalité virtuelle avec
deux chercheurs rennais, Georges Dumont (à gauche) et Franck Mutton.
7
12 JUIN 2005
!COWES
Une partie de l'alimentation en eau
de la ville de Rennes provient
toujours de l'aqueduc qui est
régulièrement entretenu. Ici le
remplacement des conduites
d'origine par des tuyaux en fonte.
Aqueduc de Rennes :
tronçon visible à
Mézières-sur-Couesnon.
Rennes et Carhaix, cités d'aqueducs
Quel est le point commun entre Carhaix au Ile siècle
et Rennes au milieu du XIXe ? Chacune de ces villes,
à son époque, fait un choix technique audacieux :
celui de construire un aqueduc pour répondre à ses
besoins d'alimentation en eau.
Al'époque romaine, Vorgium
(Carhaix) était un riche cheflieu
de cité. Afin d'asseoir son prestige
par rapport aux autres cités, elle
fait édifier un aqueduc. L'eau ainsi
acheminée servait aux besoins
publics, alimentait les thermes et les
bassins d'agrément des monuments.
Or, derrière ce prestige ostentatoire
se cachent des prouesses techniques.
Pour obtenir un volume
suffisant, il fallait en effet aller capter
l'eau à 12 km, au niveau des sources
des crêtes qui dominent la ville au
sud-est. L'aqueduc se développe à
20 cm sous terre et sur 27 km de
long, ce qui en fait un des plus longs
de toute la Gaule. Pour franchir les
obstacles naturels, les ingénieurs
romains peuvent utiliser des ponts
pour franchir les vallées et des tunnels
pour passer sous les collines.
Mais ces ouvrages sont très onéreux
et les choix techniques opérés sont
un compromis entre l'efficacité et le
coût. Par exemple, pour des raisons
d'économie, on remonte systématiquement
les vallées encaissées
selon leurs courbes de niveau, au
prix d'un allongement du conduit
de plusieurs kilomètres, plutôt que
de faire un pont. Seule la colline de
Karloubennec, dont le contournement
aurait allongé le parcours de
7 km, a été percée par un tunnel,
long de 900 m.
Au final, le premier aqueduc,
édifié entre 50 et 120 après J.-C., avait
un débit modeste de 1000 à 2000 m3
par jour. Pour faire face à la croissance
de la ville, il fait place après
l'an 180 à la grande canalisation qui
achemine alors 6000 m3 par jour. Elle
sera abandonnée avant le milieu du
IV' siècle, et Carhaix ne retrouvera
l'eau courante qu'en... 1924 !
Le problème de l'approvisionnement
en eau se pose à Rennes au
3 milieu du XIX' siècle, non dans une
optique de prestige, mais dans un
souci de santé publique cette fois.
Car l'eau des puits est loin de suffire
aux besoins et, à cette époque, les
hygiénistes se préoccupent de son
insalubrité. En 1863, le maire de
Rennes sollicite Jean-Baptiste
Martenot, architecte de la ville, qui
suggère de capter des eaux de la
Minette et de la Loisance situées
à 60 km et de les amener par un
aqueduc. Le projet ne fait pas l'unanimité
parmi les ingénieurs mais le
choix de l'aqueduc est finalement
préféré à la solution, plus modeme,
de l'élévation des eaux à l'aide de
machines à vapeur. La logique du
prestige d'un tel ouvrage continue à
prévaloir et il évite les nuisances que
provoque l'usage des machines.
42 km de canalisations
Afin de recueillir une eau pure,
des drainages profonds sont effectués
dans la zone de captage. Une
tranchée est creusée jusqu'à la
couche granitique, à une profondeur
de 4 à 6 m, sur laquelle plus de 9 km
de drains en pierres sèches non
jointes sont établis afin de recueillir
les eaux souterraines. Le captage est
modifié quelques années plus tard :
l'aqueduc qui reçoit les eaux est
construit en ciment et une partie
seulement de sa hauteur est exécutée
en pierres sèches, pour empêcher
la pénétration des eaux
superficielles.
Comme à Carhaix, il a fallu passer
à deux reprises sous des collines, à
22 m de profondeur avec des tunnels
de 1,2 km et 18 m. Leau captée parcourt
42 km de canalisation pour parvenir
jusqu'à la ville. Elle se déverse
dans des réservoirs construits sur les
hauteurs de Rennes, avec un débit
de 12 000 m' par jour.
L'adduction de la ville en eau est
inaugurée le 14 juillet 1882 par Edgar
Le Bastard, le maire de l'époque.
Mise en service en 1883, elle marque
l'entrée dans l'ère de l'eau abondante
et peu chère qu'avait initiée
les Romains quelque 2 000 ans
plus tôt. n J.0
Contact i Jérôme Cucarull,
historien consultant sur la
valorisation du patrimoine, de
l'histoire et de la culture techniques
et industrielles, tél. 06 13 63 02 20,
cucarull.scopic@tiscali.fr
Deux époques,
deux tunnels
à parois brutes.
À droite, les
bandes ocres
représentent la
hauteur du fil
d'eau lors du
fonctionnement
Aqueduc de Carhaix : section à pans
coupés du premier aqueduc,
franchissement en passage inférieur
8 d'un ruisseau.
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1 fait chaud aujourd'hui ! Quelle belle journée ! La météo fait
partie des mots clés facilement échangés pour établir le contact,
le matin, avec son voisin ou ses collègues de bureau. Et cette année,
le printemps peine à s'installer que la question de la sécheresse
de l'été fait débat - même en Bretagne, avec, en tête, l'été 1976 et
la canicule de 2003. Les regards se tournent alors vers les
prévisionnistes et les climatologues : le temps se dérègle-t-il ?
Sciences Ouest est allé à la rencontre des professionnels de la
météo, pour savoir comment ils travaillent, avec quels outils, dans ce
pays légendairement humide qu'est la Bretagne. La région abrite la
direction interrégionale Ouest de Météo France à Saint-Jacques-dela-
Lande (près de Rennes), le centre de météorologie spatiale à
Lannion et une antenne du centre de météorologie marine à Brest.
Dans ces établissements, la météo se fait en temps réel : test des
logiciels pour prédire le temps dans les six heures, création d'outils
pour traiter les informations issues des nouveaux satellites, mise au
point de bouées océaniques les plus sophistiquées pour la récolte
des données météo. Dans les laboratoires de l'Université Rennes 2,
les climatologues analysent le temps passé ou simulent les climats
futurs, alors que l'association Bretagne vivante, à Brest, apporte des
éléments sur les bio-indicateurs du climat. Tous coupant court à
certaines idées reçues sur la sécheresse et les tempêtes en
Bretagne.
Vital pour les uns, accessoire pour les autres, le temps agit
sur notre humeur, conditionne nos loisirs, bref, emplit notre vie
quotidienne. Et parfois jusqu'à des degrés insoupçonnés, comme
en témoignent certaines études commandées à Météo France,
permettant de lier les données météo à la consommation de
certains produits alimentaires comme la bière ou les sodas, pour
mieux en gérer les stocks ! N.B.
,
••.~ •••••..
_ . ~--
LA MÉTÉO
La recherche
L'orage dans six heures est déjà fléché
'orage et le vent violent sont
parfois imprévisibles. Même
dans les heures à venir. La tornade
qui a fait une victime sur l'île de
Houat, le I I août 2004, nous le rappelle.
Et les événements qui rassemblent
les foules, comme le festival
interceltique, les fêtes maritimes
de Brest ou les courses de voiliers,
ont besoin de ce type particulier de
prévision. Au centre interrégional
de Météo France, à Saint-Jacquesde-
la-Lande, les prévisionnistes
décortiquent les jeux incertains de
ces phénomènes rapides. Depuis
l'an dernier, ils testent en grandeur
nature, dans notre région venteuse,
l'interface d'une banque de données
d'expertise de la prévision
immédiate, à 6 heures maximum,
dont les algorithmes ont été conçus
à Toulouse.
Les données sont recueillies par
plusieurs radars, à Brest, Nantes,
Caen et jersey.
Déplacement des cellules
Toutes les cinq minutes, une
image mosaïque de l'Ouest est ainsi
composée, qui donne la quantité
d'eau tombée et dont le pixel correspond
à un carré d'un kilomètre de
côté. À partir de ces images, un algorithme
fait un diagnostic, détecte ce
que les météorologistes appellent
les "objets de prévision immédiate
de convection'', pour extrapoler en
moins d'une minute le déplacement
et l'intensité des cellules de précipitation.
"Le gros problème est le calcul
du vecteur déplacement, explique
Bertrand Blaquart, prévisionniste
à Météo France. Auparavant, nous
obtenions des champs de vecteurs,
dans un mouvement d'ensemble.
Désormais, l'algorithme calcule cellule
par cellule, d'un hm sur un hm. C'est
essentiel car des cellules convectives
meurent et naissent très rapidement,
notamment dans les orages d'été, où
les trajectoires sont erratiques." L'autre
avantage de cette application est
de générer automatiquement des
messages d'alerte - pourquoi pas sur
téléphone portable ou par e-mail.
Pour autant, le regard du prévisionniste
ne disparaît pas : c'est lui qui
Le 11 août 2004,
à6h30, lors du
passage d'une
tornade sur l'île
de Houat.
En fonction de
seuils préétablis,
l'algorithme
détermine
les zones de
convection
cerclées en noir.
W La prévision du
t déplacement
des cellules orageuses se traduit par
des vecteurs, les flèches mauves. Leurs
positions extrapolées sont figurées par
des arcs de cercles.
modifie l'interface du système, par
exemple la fréquence d'images trop
rapides ou les seuils - ni trop hauts
pour ne rien rater, ni trop bas pour
rester crédibles. N.G.
"' Une wne de convection correspond à un déplacement vertical
de chaleur dans l'atmosphère, qui annonce la précipitation.
Conéct 9 Hugues Ravenel,
tél. 02 99 65 22 31
hugues.ravenel@meteo.fr
Prévoir le temps dans six heures n'est pas plus
facile que dans deux jours. Car des phénomènes
rares, comme un orage d'été, peuvent apparaître
d'un coup. À Saint-Jacques-de-la-Lande, Météo
France met en application des recherches sur ce
temps immédiat.
annion Le satellite voit la neige
Détecter de la neige au sol, ou des brouillards en
fin de nuit, à partir d'images satellites, ce n'est pas
une mince affaire. Hervé Le Gléau, du Centre de
météorologie spatiale de Lannion, est engagé dans
un programme de recherche européen pour
résoudre ce type de difficulté.
anaiysees a
Cette carte, établie à
partir des mesures
du 2 mars 2004,
montre la présence
de neige sur la
Bretagne.
Auparavant, les
météorologistes ne
disposaient que
de deux cartes,
celle du haut.
dans l'infraroug
(10,8 pm) et celle du
bas, dans le visible.
Ils ont désormais
une nouvelle image
en couleurs, au
centre, qui résulte de
l'utilisation de douze
bandes spectrales.
10
es brouillards au petit matin
n'étaient, jusqu'à l'année dernière,
pas vraiment visibles sur les
cartes satellites. Au lever du soleil,
la bande infrarouge de l'imageur
ne permettait pas de détecter les
nuages bas. Et la neige au sol n'était
pas repérée, même en plein jour, car
elle se confondait avec les nuages.
Au Centre de météorologie spatiale
(CMS) de Météo France, à Lannion,
l'un des ingénieurs s'attelle à lever
ces difficultés. Au sein d'Eumetsat"'
et dans le cadre d'un projet européen',
Hervé Le Gléau cherche à
caractériser et à détecter les nuages,
leur type et leur hauteur.
Douze bandes spectrales
Il se base sur les données d'un
imageur révolutionnaire, embarqué
à bord d'un nouveau satellite géostationnaire.
Opérationnel depuis le
en météo
Un nouveau sondeur pour la température et l'humidité
Les couches de l'atmosphère décryptées
Visualiser les mouvements des nuages ne suffit pas
pour prévoir la météo. Il faut aussi connaître la
composition de l'atmosphère, à toutes les tranches
d'altitude. C'est ce que permettra un nouveau
sondeur, dont l'analyse des données est anticipée
par Lydie Lavanant, à Lannion.
Les images de l'Europe parcourue
par des dépressions sont
connues de tous, grâce aux bulletins
météo à la télévision. Ces séquences
sont prises par un imageur, fixé sur un
satellite géostationnaire, relativement
immobile à 36000 km d'altitude.
Mais les météorologistes ont
aussi besoin de satellites "défilants",
qui foncent à 1000 km au-dessus de
Pierre Le Borgne,
Hervé Le Gléau
et Lydie Lavanant
font partie des
12 chercheurs
et 80 agents du
Centre de
météorologie
spatiale de
Lannion.
n rose
29 février 2004, le satellite européen
Météosat 8 permet une acuité de
regard inédite. Le précédent imageur
apportait trois types d'informations, à
partir de trois bandes spectrales, le
nouveau offre 12 bandes spectrales !
Trois sont dans le visible, sensibles
à la lumière réfléchie du soleil. Huit
sont dans l'infrarouge - les différences
entre deux cartes sont invisibles
à l'oeil nu, mais elles
apparaissent lorsqu'on les combine.
La dernière bande, dans le visible, a
une résolution spatiale trois fois plus
élevée, ce qui permet d'observer les
petits cumulus. À la latitude de la
France, un pixel représente un rectangle
de 5 x 3 km et les données
sont reçues toutes les 15 minutes.
Face à cette grande quantité d'informations,
il faut maintenant savoir
nos têtes. En plus d'un imageur, ils
sont dotés de sondeurs, qui présentent
un gros avantage : chaque canal
est sensible à une région particulière
de l'atmosphère. Et l'exploitation
simultanée de tous les canaux
permet d'obtenir le profil atmosphérique,
depuis la surface jusqu'à
100 km d'altitude. Lan prochain, un
sondeur de nouvelle génération,
transformer et recombiner les
données, pour décrypter les nuages
d'un oeil neuf et percer leurs secrets.
"Trois produits sont développés
au CMS dans le cadre de ce projet,
résume Hervé Le Gléau. Le premier
algorithme sert à la détection des
nuages et de la neige au sol, dans une
image satellitaire, en comparant les
mesures avec celles simulées de sol
clair. Le second permet de définir les
types de nuage, brouillard ou d'orage
par exemple, à partir de l'analyse de
leur réponse aux longueurs d'onde
visibles et infrarouges - les nuages bas
sont brillants et chauds, par contre les
cirrus sont froids et leur brillance est
faible. Le troisième sert à connaître la
hauteur des nuages." Développés
avec son collègue ingénieur Marcel
Derrien, ces algorithmes sont intébaptisé
lasi"', sera lancé parle Cnes''',
pour le compte d'Eumetsat, à bord
du satellite Metop. Lydie Lavanant,
du Centre de météorologie spatiale
de Lannion, anticipe sa course.
L'ingénieur participe à un programme
européen qui vise à établir
des profils précis de température et
d'humidité, dans les différentes couches
de l'atmosphère, grâce aux données
récoltées par lasi. Ce sondeur
passe deux fois par jour au-dessus
d'un même point et chaque pixel
correspond à un cercle de 10 km de
diamètre. Son principe de fonctionnement
est simple : le sondeur
mesure le rayonnement qui provient
de la surface et de l'atmosphère.
Les molécules de CO2 et de vapeur
d'eau, par exemple, n'émettent pas
aux mêmes fréquences, et leur
énergie rayonnée dépend de leur
température et de leur concentration.
8 461 canaux dans
l'infrarouge
"Le nouveau sondeur sera muni
de 8461 canaux dans l'infrarouge,
contre 19 auparavant, explique
grés à un logiciel, qui réunit les fruits
de la réflexion des quatre équipes
européennes engagées, et a déjà
été distribué aux services météorologiques
européens.
En cours de validation
Les trois produits sont en phase
finale de validation. "Pendant un an,
nous avons comparé les nébulosités
observées par les différentes stations au
sol, par exemple à Brest, Rennes ou
Saint-Brieuc, et celles observées par le
satellite, explique Hervé Le Gléau.
Nous ferons un rapport aux futurs utilisateurs
du logiciel en octobre, à
Madrid." Le logiciel aidera, avant
tout, à la prévision immédiate. Bien
sûr, un vieux briscard de la prévision
météo pourrait quand même, sans
Lydie Lavanant. D'où une résolution
verticale améliorée, tous les hm, au
lieu de n'avoir que quatre ou cinq
informations indépendantes pour
toute la verticale. Et la précision sur les
températures sera de 0,7° au lieu de
1,5 0." Ce grand nombre de canaux
produit une quantité d'informations
importante et ouvre un nouveau
champ d'études pour traiter toutes
les données. "À partir de nouveaux
modèles mathématiques, nous retrouverons
les différentes températures et
humidités, dans les régions nuageuses,
avec une précision inégalée",
résume Lydie Lavanant. Ce travail
servira, lui aussi, à ajuster la prévision
météo immédiate. Et lasi
permettra de mieux mesurer les
composants chimiques, tels que
l'ozone et le monoxyde de carbone,
qui jouent un rôle dans l'effet de
serre. • N.G.
"' Iasi : Interféromètre atmosphérique de sondage dans
l'infrarouge. Pour en savoir plus : www.eumetsat.int/fr/area@/
cgms/ap10-16.htm. "' Cnes : Centre national d'études
spatiales, www.cnes.fr
Cnr,tnr Lydie Lavanant,
tél. 02 96 05 67 08,
lydie.lavanant@meteo.fr
ce nouvel outil, tirer un maximum
d'informations des cartes classiques,
non traitées. Mais il croulerait sous
les données et devrait travailler en
flux tendu ! Et désormais, la neige
apparaît clairement en rose sur la
carte (voir illustration). C'est l'avantage
de ce produit numérique, qui
donne à chaque point d'une carte
synthétique une valeur chiffrée : l'oeil
du prévisionniste se concentre sur
l'essentiel. n N.G.
"' Eumetsat -.Organisation européenne pour l'exploitation de
satellites météorologiques, http.//www.eumetsat.int/fr. "' Pour
en savoir plus, rendez-vous sur www.meteorologie.eu.org/
safnwc.
: Hervé Le Gléau,
tél. 02 96 05 67 43
herve.legleau@meteo.fr
11
SCIENCES OUEST 222/JUN 2005
Jean Rolland devant un container contenant 5 batteries qui assurent l'autonomie
des bouées dérivantes en cas de panne de leurs panneaux solaires.
ans la gamme des bouées mises au point par
le CMM, en coopération avec la communauté
scientifique internationale, les bouées météoocéano
SVP (Surface Velocity Program), d'une
trentaine de kilogrammes chacune, sont les plus
courantes. Munies d'une "chaussette", elles
dérivent à la surface de l'océan, portées par le
courant. Le long de leur trajectoire, elles
mesurent la pression atmosphérique, les
températures de l'air et de l'eau en surface. Ce
type de bouée peut également être muni d'une
ailette pour mesurer la direction du vent et d'un
hydrophone pour mesurer le bruit ambiant
sous la surface de l'eau, ce qui permet de
connaître la force du vent. Les mesures de
courant de surface, déduites des dérives des
flotteurs identifiés au niveau de l'océan
mondial, sont transmises automatiquement,
une fois par semaine, au centre Coriolis(2) de
Brest. Toujours dans la gamme des bouées
dérivantes, Marisonde est un spécimen d'une
centaine de kilogrammes, capable de mesurer
le vent, la pression atmosphérique, la
température de l'air, ainsi que de la mer à
différents niveaux jusqu'à 300 m de profondeur.
Depuis la fin des années 90, le centre brestois
a également mis en service des bouées
océaniques. Brittany et Gascogne sont de
véritables géantes des mers. La première est
ancrée à une profondeur de 2100 m, à 300 km
des côtes bretonnes, et la seconde évolue sous
4500 m, à 300 km du bassin d'Arcachon. De
plus de 3 tonnes et de 6 mètres de haut, elles
mesurent le vent, la pression atmosphérique,
la température de l'air et de l'eau, ainsi que
l'humidité et la houle''. "Ces bouées
transmettent leurs données via le satellite
Meteosat, commente Jean Rolland. Tout le
matériel qui les compose est dupliqué, que ça
soit au niveau de l'électronique, des capteurs
ou des batteries. Tous les ans, des techniciens
interviennent pour changer les capteurs
aériens, tous les deux ans, les bouées subissent
un contrôle électronique, enfin tous les sept
ou huit ans, c'est la ligne d'ancrage qui est
remplacée."
Bouées déviantes de type Marisonde GT qui
permettent de mesurer la pression atmosphérique,
la température de l'air, la vitesse et la direction
du vent ainsi que la température de la mer.
Caisson
contenant
l'électronique
à l'intérieur
des bouées
ancrées.
"' Epshom : Établissement principal du sentice l.wdrnyrapisique et nogrp ue manne
1 relative a l'océan mondial.'" Deux aûtres bottées de ce [relent Pte@A' ttis1ique à 500 km des Antilles Ekes sont anu
.,. :
ir 'restrucfurepourl'acguisginrt'kttofler6e Ns!ioa4éfun!cnpn réel en
par 5 500 en rom Jeta-autre< on Méditerrano-"v au large da Nice el de Matsellp.,,{rtr-
® LA MÉTÉO
Le rôle de
Des bouées sentinelles du grand large
Situé à Brest, sur le site de l'Epshomm, le Centre
de météorologie marine (CMM) est l'une des
huit unités du Centre national de recherches
météorologiques. Créé en 1971, le CMM
développe des bouées météo-océanographiques,
dérivantes et ancrées, pour l'étude des interactions
entre océan et atmosphère.
ecouvrant les trois-quart de
notre planète, l'océan est un
espace exceptionnel de mesure
pour la surveillance et la prévision
du temps. Malgré le développement
des satellites météorologiques
et océanographiques, les
bouées météorologiques qui écument
les mers restent une composante
importante et durable du
système mondial d'observation.
"Depuis la fin des années 70 et
l'émergence des satellites, nous avons
la possibilité d'obtenir, avec les bouées
de mesure en mer, des systèmes
d'acquisition de données très précis,
explique Jean Rolland, le responsable
du CMM. Le système Argos,
qui équipe les bouées dérivantes,
permet de fournir une indication
exacte de l'emplacement de celles-ci
au moment de la transmission de l'information."
La fonction première des bouées
élaborées au CMM est soit opérationnelle,
avec la fourniture de données
pour alimenter les modèles de prévision
du temps qu'il va faire, soit liée
à la recherche scientifique, en vue
d'études sur les interactions entre le
climat, l'océan et l'atmosphère. Les
données sont transmises par satellite
à un centre de réception là Toulouse
pour les balises Argos, à Darmstadt,
en Allemagne, pour les satellites
Meteosat). Elles sont ensuite mises à
la disposition des chercheurs et des
météorologues de la communauté
internationale, via le système mondial
des transmissions de l'organisation
météorologique mondiale.
"Nous travaillons beaucoup avec
des partenaires étrangers, précise
Jean Rolland. La mer appartient à
tout le monde, c'est pourquoi la mise
en commun des compétences est
importante. En ce qui concerne le
CMM, nos efforts se portent sur
l'Atlantique Nord, mais aussi sur
l'océan Indien, car la France possède
des responsabilités en matière de
prévention cyclonique." n C.B.
Contact 4 Centre de météorologie
marine de Brest, Jean Rolland,
tél. 02 98 22 18 53,
jean.rolland@meteo.fr,
www.meteo.shom.fr
5 1 OC
l'océan
LA MOUSSON
AFRICAINE ANALYSÉE
PAR LES BOUÉES DANS
SST
g. i
Les températures de surface de la mer au large de l'Europe,
mesurées par Meteosat 8, le 7 février 2005.
Mesurer la température de l'océan, sa salinité
ou ses échanges d'énergie avec l'atmosphère
sont essentiels pour connaître le temps de demain.
À Lannion, Pierre Le Borgne coordonne pour
Eumetsat un programme d'étude des océans,
axé sur les données des satellites météo.
Le thermomètre de
l'océan est en orbite
n Afrique de l'Ouest, dans les pays du 50N
Sahel et ceux qui bordent le golfe de
Guinée, la mousson joue un rôle essentiel.
De juin à septembre et de juillet à
août au nord de cette région survient la
saison des pluies. Ce phénomène ne se
répète malheureusement pas toujours
de la même façon tous les ans. Depuis
une trentaine d'années, la tendance est
à la sécheresse, suite au réchauffement
des eaux du proche Atlantique et à la
déforestation des sols. Cette irrégularité
climatique a des répercussions sur
la vie des populations de ces régions,
aussi bien en matière de santé qu'au
niveau des ressources agricoles ou des
ressources en eau. Afin de mieux saisir
les processus complexes qui régissent la
mousson africaine et d'en mesurer les
impacts sur le climat local, régional et
global, le programme international
et multidisciplinaire Amma (Analyse
multidisciplinaire de la mousson africaine)
réunit différents organismes de
recherche français (Cnes, CNRS-Insu,
IRD, Ifremer, Météo France), ainsi
qu'une soixantaine de laboratoires
européens, africains et américains ; il
est actuellement en cours. En 2006, le
CMM s'associera à une nouvelle campagne
de mesure dans le golfe de
Guinée : "Une quinzaine de nos bouées
effectueront des relevés qui permettront
de renseigner les scientifiques sur
les courants, les profils de température
ainsi que sur des paramètres atmosphériques
tels que la pression et le vent",
précise Jean Rolland.
Dour prévoir la météo, il ne suffit
pas d'avoir un réseau de stations
météo sur le continent. Il faut
savoir ce qu'il se passe sur le vaste
océan où il est plus difficile de
mesurer le vent et la pluie ! D'où le
rôle indispensable des satellites.
À Lannion, Météo France est
responsable pour Eumetsat du
programme Saf' Océan et glaces
de merl', auquel participent les
météorologistes scandinaves et hollandais.
"À partir des données de
satellites, nous élaborons ici des
méthodes de calculs pour connaître, en
temps quasi réel, les températures de
surface de l'océan mondial et les flux
radiatifs, c'est-à-dire la chaleur reçue
par l'océan sous forme de rayonnement",
résume Pierre Le Borgne, le
responsable du programme.
En améliorant les méthodes de
combinaison des données recueillies
par les satellites géostationnaires,
les modèles numériques
d'océan et de prévision météorologique
sont affinés. Et si l'on y
ajoute les données recueillies au ras
des flots, qui existent par ailleurs
(voir ci-contre), la structure tridimensionnelle
de l'océan est aussi
mieux connue. Ces recherches se
font en partenariat avec l'Ifremer.
Car toutes ces données sur les
océans, leur température de surface
ou leur éclairement solaire intéressent
de nombreux acteurs, depuis
les océanographes, en passant par
le monde de pêche et l'industrie
côtière, jusqu'aux spécialistes de la
météorologie et de l'évolution du
climat. N.G.
° Saf . Satellite Application Facility, ou Centre d'applications
satellitaires- Il y a sept Saf au total, parmi les services météo
des 18 États membres d'Eumetsat!" Pour en savoir plus,
rende:-cous sur wwu' osi-saf org
Pierre Le Borgne,
tel. 02 96 05 67 08,
pierre.leborgne@meteo.fr
www.osi-saf.org
OE 20E
Les bouées ancrées sont accrochées à de
grosses chaînes en acier, elles-mêmes reliées
à un corps mort d'environ 1,5 tonne.
. f.,3 w"`+!`
SCIENCES OUEST 22 22/îî11N 700,
La sécheresse en Bretagne : mythe ou réalité ?
SriEelres Ouest : Comment
définiriez-vous un épisode de
sécheresse ?
La
sécheresse se caractérise
par une combinaison de
deux facteurs, l'absence
de pluies et des températures
élevées. En fait, il
s'agit d'un déséquilibre entre l'offre
et la demande en eau.
Vous avez étudié
ce déséquilibre en eau en
Bretagne ?
Oui, j'ai soutenu ma thèse en
1994 sur la sécheresse dans la France
de l'ouest, c'est-à-dire en Basse-
Normandie, Bretagne et Pays de la
Loire. Et il est vrai que cela m'a valu
bien des sourires ! Mais c'est très
sérieux : j'ai travaillé d'après les données
météo pour réaliser un bilan
fréquentiel et statistique de la
La Bretagne vue parle satellite Modis
ciel dégagé l Ce type de carte satellite
permet de visualiser l'occupation des
sols (forêts et villes en sombre) et de
suivre certains paramètres climatiques
comme la sécheresse.
sécheresse pendant la seconde
moitié du XXe siècle, d'après un indicateur
appelé le déficit d'évapotranspiration
(voir encadré). Je suis
ensuite passé à une échelle plus
fine, avec le suivi de l'état hydrique
du couvert végétal grâce au satellite
américain Noaa'''
O. A partir de quelles
données?
On peut connaître l'état
hydrique d'un végétal en mesurant
son rayonnement électromagnétique
dans différentes longueurs d'ondes.
De par sa teneur en eau et en chlorophylle,
un végétal vert va, par
exemple, réfléchir fortement dans le
proche infrarouge et absorber dans
le rouge. Le suivi de ces données
fait d'ailleurs l'objet d'une thèse au
Costel depuis 2004, grâce au demier
satellite américain Modis dont la
résolution est encore meilleure.
S.0, : Alors la sécheresse
existe-t-elle en Bretagne ?
Oui ! Mais ce phénomène n'est
pas nouveau : les années peu arrosées
reviennent "régulièrement"
dans l'Ouest, tous les 10 à 15 ans,
depuis le début du XX' siècle. On
retrouve même des écrits d'historiens
qui retracent ce genre d'épisodes
aux XVII' et XIXe siècles.
Mais est-ce qu'ils
augmentent ? Cela est-il lié
au changement climatique ?
L'évolution climatique est
aujourd'hui avérée. En France de
l'ouest, comme dans d'autres parties
du monde, les températures augmentent
depuis un siècle. Mais
on n'observe pas de diminution
des précipitations annuelles sur la
façade atlantique de l'Europe. C'est
au niveau de la répartition que cela
change : on constate une augmentation
des pluies en hiver et une
diminution en été. Si pour l'instant,
la fréquence des épisodes de sécheresse
n'a pas augmenté, on peut dire
qu'on ne va pas vers une diminution
des risques de sécheresse.
Ce qu'il faut noter, c'est que ce sont
nos besoins qui changent : nous
LE CALCUL DE LA SÉCHERESSE
'`.,3 sécheresse est un déséquilibre entre l'offre et la demande en eau. L'indicateur utilisé
est le déficit d'évapotranspiration. Il s'obtient en faisant la différence entre
l'évapotranspiration potentielle (ETP), qui est la quantité optimale d'eau dont ont
besoin les végétaux, et l'évapotranspiration réelle (ETR) qui correspond à ce dont ils
disposent réellement. L'évapotranspiration est calculée à partir de la température, de
l'insolation, du vent, de l'humidité. Ces données sont relevées par les stations météo
automatiques, soit une dizaine de points par départements.
Directeur du laboratoire Coster'" de Rennes,
Vincent Dubreuil a notamment travaillé sur le
suivi de la sécheresse en France de l'ouest.
Où l'on comprend que tout est en fait question
de relativité.
L'évolution climatique se lit dans le vol des
a Terre se réchauffe, tous les
bio-indicateurs sont au rouge.
À première vue, c'est une évidence.
La preuve, depuis une vingtaine
d'années, le guêpier d'Europe, une
espèce d'oiseau méridionale, niche
de plus en plus vers le Nord, notamment
en baie d'Audierne, et jusqu'au
Danemark ! Et depuis trente ans,
toutes les espèces nordiques d'oiseaux
marins, les petits pingouins,
guillemots ou macareux ne se reproduisent
pratiquement plus sur les
falaises bretonnes - sauf aux SeptÎles,
au large de Perros-Guirec, et
au cap Fréhel, où ils résistent. Côté
plantes, des orchidées méridionales,
aux avant-postes avec leurs graines
légères, prolifèrent désormais dans
notre région : de nouvelles espèces,
notamment l'ophrys jaune, fleurissent
sur les dunes de Gâvres et la
presqu'île de Quiberon !
"Il serait tentant de dire que le
réchauffement climatique s'observe
déjà, note Bruno Bargain, directeur
scientifique de l'association Bretagne
vivante. Mais il y a beaucoup
d'incertitudes et les projections à partir
d'indicateurs biologiques sont parfois
périlleuses." Spécialiste du baguage
et du recensement d'oiseaux en baie
d'Audierne, où nichent des migrateurs
transsahariens, le naturaliste a
plus d'un argument dans son sac.
"Les oiseaux sont capturés du début
jusqu'à la fin de leur passage et,
depuis vingt ans, nous notons la date
médiane, lorsque 50% d'entre eux
sont passés. Plus de 10 000 phragmites
des joncs et 5 000 rousseroles
effarvates sont ainsi recensées chaque
année. Mais lorsqu'on effectue des statistiques
sur les dates, il n'y a pas de
pente significative, qui indiquerait une
modification de l'horloge biologique,
sur aucune espèce."
Protocoles fixes
Quant aux campagnes d'observation
proposées au public, notamment
sur la date de retour des
hirondelles, Bruno Bargain estime
Le guepier d'Europe est un oiseau
méditerranéen, qui remonte vers le
Nord et niche aujourd'hui en baie
d'Audierne, dans le sud du Finistère.
Pour anticiper l'évolution du climat, les mesures
météo ne sont pas les seules données dont on
dispose. Les oiseaux et les plantes peuvent être des
bio-indicateurs pertinents. Encore faut-il se baser
sur des mesures fiables, estime Bruno Bargain, de
Bretagne vivante.
-3 LA MÉTÉO Le chan.ement
>~.0 ;‘,/,‘..
Distribution spatiale des trajectoires des tempêtes
autour de l'Atlantique au cours d'une année')
Carte issue
du modèle
de contrôle
simulant le
climat actuel,
d'après des
teneurs en CO2
mesurées entre
1961 et 1990.
Carte issue du
modèle
"perturbé".
La teneur en CO2
a été estimée à
l'horizon
2070-2099,
c'est-à-dire
multipliée par 2
par rapport
à la teneur
actuelle.
MIN
18
nary l'-''
Avis de tempêtes en Bretagne
les modèles temporisent
En France, les esprits sont restés marqués par
la tempête de 1999. Depuis, les rumeurs les plus
folles circulent sur une augmentation de
la fréquence du phénomène. Pas si sûr estime
un doctorant traqueur de tempêtes à l'Université
Rennes 2.
HISTORIQUE DES SÉCHERESSES
EN BRETAGNE
1921 (qualifiée de sécheresse du siècle, elle
a touché toute l'Europe avec des répercussions
dramatiques en Europe de l'Est),
1944 et 1945 (étés secs), 1947, 1949,1959
(surtout en Normandie et en Bretagne),
1969 (sécheresse de fin d'été, début d'automne),
fin 1974 et 1976 (sur toute l'année
avec un point culminant en juin), 1985
(à l'automne), fin 1988 et 1989 (sur toute
l'année), 1990 (sécheresse intense), 2003
(centrée sur le mois d'août).
consommons de plus en plus d'eau
(NDLR : la population mondiale a
doublé entre 1950 et 2000, alors que
la consommation en eau a été multipliée
par 4). Et puis si les étés secs
sont bien vécus dans le sud de la
France ou bons pour le blé et la
vigne, ils le sont beaucoup moins en
Bretagne qui est une région centrée
sur l'élevage et donc sur la culture de
maïs fourrage. La perception de la
sécheresse est donc aussi une question
d'orientation économique. n
Propos recueillis par Nathalie Blanc
"' Le laboratoire Castel (Climat et occupation du sol par
télédétection) regroupe des géographes a Brest, Rennes,
Nantes et Caen. Le Costel de Rennes fait partie du Centre
armoricain de recherche en environnement (Caron). "' Vincent
Dubreuil a utilisé les données issues des satellites Noaa
(américain) et Spot végétation (européen). dont la résolution
spatiale est de l'ordre du kilomètre.
Cool rt 4 Vincent Dubreuil,
tél. 02 99 14 18 55,
vincent.dubreuil@uhb.fr
oiseaux
que leurs résultats ne sont pas fiables.
"En focalisant l'attention de
beaucoup de monde sur un phénomène,
il est naturellement observé
plus rapidement." Alors, comment
avoir de bons indicateurs et des
mesures sans distorsion ? "Des
groupes de recherche, réunissant climatologues,
ornithologues et botanistes,
doivent faire le point, à l'échelle
régionale, et mettre en commun leurs
informations. Pour un suivi sur des
temps longs, selon des protocoles fixes."
Et même si les faisceaux de présomptions
sur le réchauffement climatique
sont chaque jour plus
nombreux, "il faut rester humble",
conclut le naturaliste. N.G.
Bruno Bargain,
tél. 02 98 87 73 54
sepnb.trunvel@wanadoo.fr
Asix ans déjà,
David Jouan
voulait faire la pluie
et le beau temps,
assaillant ses parents
de questions sur la
météo. Le virus ne le quittera pas.
Il termine actuellement une thèse
sur "La variabilité des tempêtes
en Europe de l'Ouest et proche
Atlantique, dans le cadre d'un changement
climatique", à l'Université
Rennes 2. "J'ai toujours eu en tête de
mettre à profit mes connaissances de
géographe en climatologie", expliquet-
il. Commencée un an après les
événements de l'hiver 1999, sa
thèse sur les tempêtes est un thème
"à la mode". Elle est d'ailleurs
financée par le Centre scientifique et
technique du bâtiment (CSTB) de
Nantes qui s'intéresse à ces questions
quand il s'agit de dimensionner
des ouvrages pour leur résistance
par rapport au vent.
Et pour traquer les courants d'air,
ou plus précisément les tourbillons
potentiels, il a utilisé deux modèles
de climat développés par Météo
France et le Laboratoire de métrologie
dynamique de l'Université
Paris VII. "Arpège - climat et LMD-Z
ont des résolutions différentes, mais
les recouper permet de confirmer une
tendance", précise-t-il. Le premier
galop est une simulation de contrôle
qui consiste à régler le modèle par
rapport à la réalité, à partir de paramètres
atmosphériques actuels. Le
modèle est ensuite lancé "en mode
perturbé", c'est-à-dire avec une augmentation
de la teneur en dioxyde
de carbone de l'atmosphère. "Ce
paramètre a été choisi, car il est déjà
au centre de plusieurs scénarios
réalisés par les experts de l'IPCC' sur
les conséquences du changement climatique",
précise encore David
Jouan. Il influe en effet sur l'augmentation
de la température, mais
peut également être à l'origine de la
modification des trajectoires de
vent. Une fois lancés, les modèles
reproduisent une photographie
virtuelle du climat, toutes les six
heures, sur une période de trente
ans. Tout le travail consiste ensuite à
décrypter et à mettre en forme le
monceau de données afin de comparer
la trajectoire et l'intensité des
tempêtes dans les deux cas.
Globalement stables
Les résultats sont loin d'être alarmistes.
Les événements sont globalement
stables en Europe du Nord-
Ouest. Aucune variation d'intensité
n'est observée et les fréquences
sont relativement constantes. Seul
petit changement relevé : une légère
diminution du nombre de trajectoires
touchant la région méditerranéenne.
C'en est même décevant
pour le doctorant ! "On pensait effectivement
que l'augmentation de température
aurait plus de conséquences.
Mais cette stabilité peut s'expliquer de
différentes façons. Par le fait que les
modèles ont du mal à extrapoler les
situations extrêmes et que les données
concernant le vent sont très difficiles à
récolter. Enfin, il se peut que trente
ans constituent un échantillon trop
court et que des variations soient plutôt
observables sur une période de 100 à
150 ans."
De quoi nous rassurer et d'apporter
encore du vent au moulin des
chercheurs... n N.B.
"' IPCC : International Panel of Climat Change. Groupe
d'experts qui comprend des climatologues et des économistes.
Calculée a partir de la densité de trajectoires par saisons et
pour 1000000km' .
Contact -4 David Jouan,
davjouan@yahoo.fr
Une nappe de cirrus au-dessus
de Lannion, scannée par le Lidar.
La discontinuité est due aux vents.
Cette illustration montre la présence
d'aérosols aux alentours de 2 km
d'altitude et le cirrus à 11 km.
LA MÉTÉO D'autres usa.es de la
Météo France doit répondre à de nouveaux besoins
Les demandes d'études météo pleuvent
La météo ne se résume pas à prévoir le temps
de demain. À la demande d'administrations ou
de sociétés, Météo France réalise des études très
variées. Elles peuvent s'intéresser aux feux de forêt,
à la mortalité de poulets liée à la chaleur, ou
répondre aux besoins de la grande distribution et
de la cosmétique.
e risque de sécheresse intéresse
tout le monde. Pour le mesurer,
où l'on se trouve, rien de tel qu'une
bonne carte. Pour les régions Bretagne,
Normandie et Pays de la
Loire, c'est la division Études et climatologie
de Météo France Ouest, à
Saint-Jacques-de-la-Lande, près de
Rennes, qui la réalise. Les données
sont recueillies par les pluviomètres
et les radars. "Pour établir
la carte d'indicateur de
sécheresse, les données
sont la pluie et l'évapo-
=transpiration, calculée à
partir de la température,
de l'ensoleillement, du vent et de l'humidité"',
explique Joël Jan, responsable
de la division. Ces éléments
peuvent renseigner, chaque jour, les
préfectures, les DDAF''' ou les chambres
d'agriculture. Nous réalisons une
autre forme de bilan hydrique pour la
Le 13 avril dernier, l'indice de
sécheresse pour le grand Ouest
oscillait entre 60 et 100 % (sol saturé
en eau). Le zéro de cet indicateur de
l'état des sols superficiels correspond
à un sol sec.
sécurité civile, adaptée aux feux de
forêt, et dont l'échelle est établie à
partir d'observations de feu, transmises
par les pompiers."
En plus de ces études classiques,
Météo France répond aujourd'hui à
des demandes diverses, en croisant
les données météo, recueillies par
les radars, les stations au sol et
les satellites, avec d'autres types
d'informations. Il s'agit par exemple
d'évaluer, pour la communauté
urbaine de Lorient, l'énergie
éolienne disponible sur son territoire.
Ou encore, d'établir des cartes
d'ensoleillement pour une société
de cosmétique, dont certains produits
sont instables au soleil. La
météo intéresse aussi les grandes
surfaces, car l'approvisionnement
de certains produits est lié au soleil,
comme la bière ou les boissons
fraîches. Parmi ses clients différents,
Météo France compte aussi Groupama.
"Leur demande fait suite à la
canicule de 2003, qui a engendré une
hécatombe dans les élevages de poulets
en Bretagne, explique l'ingénieur
climatologue Franck Baraer.
Groupama propose aux éleveurs une
assurance «coup de chaleur» et avait
besoin d'établir des seuils pertinents. Il
fallait prendre en compte le fait que la
mortalité des poulets dépend de la
température et de l'humidité."
La pluie décennale
Une autre étude, réalisée cette
fois pour la Diren131 consistait à établir
la carte des précipitations
décennales et centennales, c'est-àdire
qui ne se reproduisent qu'une
fois tous les 10 ou 100 ans. Ces informations
sont essentielles pour
appréhender le risque de crues !
Enfin, une étude a été menée sur la
température de la chaussée, pour
évaluer le risque de gel et de verglas.
Les mesures classiques, sous
abri, sont toujours faites à 1,50 m
du sol, mais il y a parfois plus de
3 degrés de différence avec le sol !
L'indice forêt météo (IFM) est un
indicateur de risque de feu de forêt.
Il est calculé, chaque jour, à partir
de l'indice de la veille et des
informations météorologiques du
jour (pluie, température, humidité,
vent). Plus il est élevé, plus le risque
de déclenchement d'un feu, pour
cause météorologique, est grand.
Les nuages ne sont pas le territoire réservé des
météorologistes et des poètes. À l'Enssat de
Lannion, un rayon laser les scrute et les dissèque,
dans le cadre d'un contrat avec le Celan'", à Bruz.
Les cirrus passés au scanner
I Is planent au-dessus des autres,
I jusqu'à 12000 m d'altitude. Mais
leurs mouvements n'intéressent
pas seulement les prévisionnistes
et les rêveurs. Les cirrus sont l'objet
d'études du groupe de propagation
atmosphérique, dirigé par Olga
Lado-Bordowsky, au sein du laboratoire
d'optronique de l'Enssat, à
Lannion. "Nous analysons les caractéristiques
physiques des cirrus, leur
température et les
altitudes de la couche
nuageuse, explique
l'ingénieur Greggory
Swiathy, qui collabore
avec le professeur.
Leurs caractéristiques optiques
sont obtenues grâce aux mesures
réalisées à partir d'un Lidar'', qui est
l'équivalent du radar dans le domaine
visible." La source du lidar est un
laser dont la longueur d'onde d'émission
est de 532 nm. Ce faisceau vert
parcourt 25 km à la verticale de
l'Enssat et le rayonnement rétrodiffusé
par les cristaux de glace des
cirrus est collecté par un télescope.
"Lorsque les cirrus passent, nous
tirons avec le laser afin d'obtenir leurs
profils de caractéristiques optiques, à
chaque seconde, comme si nous scannions
les nuages, résume Greggory
Swiathy. Nous pouvons alors distinguer
les cirro-stratus des cirrus fins et
des cirro-cumulus." Les données
obtenues sont couplées avec les
mesures satellite concomitantes,
obtenues par le Centre de météoSOinni
IBO mn,
nvn
19D mn
,n rra
IO mn
ICO
90 nen
nnn
Cette carte indique le risque de pluie
décennale. Elle chiffre la quantité
d'eau maximale qui peut tomber
pendant une seule journée, une fois
tous les dix ans en moyenne (50 mm
correspondent à 5011m?).
Pour cette étude, un algorithme a
été créé, qui estime la température
de surface, à partir de données
comme la force du vent, la présence
de nuages et la température sous
abri. Des mesures prises par
Cofiroute, l'an dernier, ont permis de
valider les simulations. Ce produit,
conçu à Saint-Jacques, a ensuite été
proposé à des DDE141 et des sociétés
d'autoroute - sur toute la France, car
la Bretagne n'est pas la seule
concernée ! n N.G.
"' Voir l'encadré sur "Le calcul de la sécheresse", page 14.
DDAF : Directions départementales de l'agriculture et de
la forêt. "' Diren : Direction régionale de l'environnement.
DDE : Direction départementale de l'équipement.
tacts 4 Joël Jan, tél. 02 99 65 22 21,
joel.jan@meteo.fr ;
Franck Baraer, tél. 02 99 65 22 32,
franck.baraer@meteo.fr
rologie spatiale de Lannion, et
avec les radiosondages de Brest-
Guipavas. Ces études sur les cirrus
s'inscrivent dans le cadre d'un contrat
avec le Celar et plus récemment
d'une étude particulière avec
l'Onera''. Elles permettent aussi
de mieux comprendre les échanges
d'énergie entre la terre, l'océan et
l'atmosphère. n
"' Celar: Centre d'électronique de l'armement."' Lidar: Light
Detection and Ranging. "' Onera : Office national d'études et
de recherches aérospatiales.
Contact Olga Lado-Bordowsky,
tél. 02 96 46 50 30,
olga.lado-bordowsky@enssat.fr
http://optro.enssat.fr/axes/axe_I idar. ph p
Pour en savoir plus
Sites Web
Les microclimats bretons
Des palmiers et des mimosas à Landévennec ?
Des cactus à Roscoff ? Des fraises à Plougastel ?
Comment expliquer la présence de plantes de
pays chauds sous
les airs humides
et tempérés de la
Bretagne ? Lire l'article
sur les microclimats
bretons sur
le site de Bretagne
Environnement. À lire également dans la rubrique
"air et climat", d'autres sujets sur les aléas climatiques,
la qualité de l'air ou les mesures météo.
www.bretagne-environnement.org/
article1083145951
Le site qui fait le beau temps
En plus de la célèbre carte de France qui vous
accueille avec ses soleils ou ses nuages, le site
de Météo France
regorge d'informations,
parmi lesquelles
une dizaine
de dossiers thématiques
sur les
nuages, les vents,
la neige, ou l'effet de serre..., tous illustrés ou
agrémentés d'animations. À noter également une
rubrique santé et environnement, sans oublier le
glossaire météo.
-t www.meteofrance.com
À lire
Regards croisés sur les risques
up climatiques
Philosophes, historiens, sociologues,
économistes, juristes,
géographes, climatologues
et hydrologues ont contribué
à cet ouvrage sur les risques
climatiques. Les aspects historiques,
liés à la mémoire et
à la sociologie du risque, viennent ainsi compléter
les exemples précis sur les risques de sécheresses
ou d'inondations.
Les risques climatiques, sous la direction de
Denis Lamarre, Belin Sup, 2005.
Du vent dans les pages
Éole est le bulletin d'information mensuelle de la
direction interrégionale Ouest de Météo France. Il
relate l'actualité météorologique locale, explique
les phénomènes climatiques, affiche les records...
Tous les numéros depuis janvier 2004 sont téléchargeables
sur le site de Bretagne Environnement
: www.bretagne-environnement.org,
rubrique "À lire" dans "Air et climat".
n,.,- -+ Météo France, direction interrégionale
Ouest, Saint-Jacques-de-la-Lande,
tél. 02 99 65 24 11.
Bibliographie
Quelques titres choisis par la bibliothèque
des Champs Libres (futur espace sciences et
techniques), pour poursuivre la réflexion sur la
météorologie et le climat...
Combien pèse un nuage ?
Ou pourquoi les nuages ne tombent pas
Jean-Pierre Chalon, EDP sciences, Bulles de
sciences, 2002. Explique les bases de la
météorologie à partir du cas des nuages. Décrit en
détail les nuages et les cyclones, comment ils se
forment et pourquoi ils sont des rouages si
importants de l'atmosphère.
L'encyclopédie du climat
William James Burroughs, Delachaux et Niestlé,
Les encyclopédies du naturaliste, 2000.
L'invention des nuages : comment
un météorologue amateur a découvert
le langage du ciel ?
Richard Hamblyn, J.-C. Lattès, 2003. Biographie de
Luke Howard (1772-1864), météorologue amateur
et pharmacien de son état, qui élabora en 1802
une classification des nuages et leur donna les
noms qu'ils portent encore aujourd'hui : cirrus,
stratus, cumulus, nimbus...
Peut-on croire la météo ?
Robert Sadoumy, Le pommier, Les petites pommes
du savoir, 2003.
Le climat, jeu dangereux : quelques
prévisions pour les siècles à venir
Jean Jouzel, Anne Debroise, Dunod, Quai des
sciences, 2004. Fruit de la collaboration du célèbre
climatologue Jean Jouzel et de la journaliste
scientifique Anne Debroise, cet ouvrage de
vulgarisation comporte quatre parties, répondant
à quatre grandes interrogations relatives au
réchauffement de la planète, à la responsabilité
humaine dans le changement climatique, à
l'évolution du climat et aux actions possibles.
Introduction à la climatologie :
le rayonnement et la température,
l'atmosphère, l'eau, le climat et
l'activité humaine
André Hufty, De Boeck, 2001.
Histoire humaine et comparée
du climat. Tome 1 : Canicules et glaciers,
Xllle-XVIIIn siècles.
Emmanuel Le Roy Ladurie, Fayard, 2004.
Le mois prochain :
La recherche en littérature
SCIENCES OUEST 222/JUIN 2005
4x risquas climatiques
Conditions
El Nino
COMMENT ÇA MARCHE
El Nino Conditions
normales
Boucle
6 de convection
"El Nino", l'enfant en
espagnol, et par extension
l'enfant Jésus, est un
phénomène climatique
aux conséquences parfois
désastreuses, arrivant
tous les 5-6 ans aux
alentours de Noël sur
les côtes sud-américaines.
Son mécanisme reste
aujourd'hui encore mal
compris.
Cest une histoire de courants
marins, de moussons, d'alizés
qui s'inversent, et de plancton... Tout
se passe dans le Pacifique. Bordé à
l'est par le continent américain, et à
l'ouest par l'Australie et l'Indonésie,
le plus grand océan de la planète
est le théâtre habituel d'un régime
climatique bien réglé.
Dans des conditions normales,
la Terre tournant toujours dans
le même sens, les vents soufflent
le plus souvent d'est en ouest. Sur
le Pacifique, ces vents - les fameux
alizés- règnent en maîtres. Tout
le monde s'y plie, même le grand
océan. L'eau de surface, chauffée
par le soleil, est poussée d'est en
ouest, arrivant toute chaude sur les
côtes indonésiennes. Là, elle s'évapore,
puis se condense en formant
d'immenses nuages et, quand ceuxci
sont bien gorgés d'eau, c'est la
saison des moussons, l'heure des
précipitations torrentielles qui
abreuvent les fameuses "Rain forest"
de Bornéo - les plus anciennes forêts
tropicales de la planète.
De l'autre côté, sur les côtes américaines,
c'est le contraire. Comme
les eaux chaudes de surface sont
entraînées à l'ouest par les alizés,
les eaux froides des profondeurs
remontent à la surface dans un mouvement
bien orchestré appelé
"Upwelling". Dans cette eau froide
se développe le plancton dont se
nourrissent poissons et cétacés. La
pêche est bonne à Valparaiso. Ces
eaux refroidissent l'air qui se trouve
au-dessus. L'air froid, contrairement
au chaud, ne s'élève pas, il est
dense. Pas de condensation, pas de
nuages, pas de pluie, un anticyclone
froid et sec s'installe durablement
18 sur les côtes du Chili.
lC@N~ OW yf L I,,IOIN 2005
Autre conséquence de la poussée
des eaux par les alizés : le niveau de
la mer n'est pas le même d'un côté
à l'autre du Pacifique. A l'ouest, la
mer est plus haute de parfois plus
de 50 cm qu'à l'est.
Arrive alors parfois El Nino... Les
alizés faiblissent, parfois s'inversent,
l'eau chaude, plus haute, glisse vers
l'eau basse et froide à l'est. Et tout
le régime climatique bien huilé qui
régnait sur le Pacifique se dérègle :
l'eau chaude refluant vers l'est
amène avec elle nuages et précipitations.
À la rencontre des eaux
chaudes et froides, au milieu du
Pacifique, en Polynésie, ce sont
tempêtes, cyclones et raz de marée.
Sur les côtes sud-américaines, c'est
le déluge avec son cortège d'inondations
et de désastres humains.
Dans l'eau pas assez froide, le
plancton ne se développe plus
autant, les poissons se raréfient et
les pêcheurs en souffrent.
De l'autre côté, la situation n'est
pas meilleure : l'eau froide des profondeurs
remonte à la surface, en
place de l'eau chaude génératrice de
moussons. Plus de nuages, plus de
pluies. L'air s'assèche, la terre
devient aride : d'où les grands incendies
de 1997-1998 qui ont ravagé la
moitié de l'île de Bornéo.
Quelles sont les causes de El
Nino ? Les scientifiques ne le savent
pas encore. Ils continuent d'étudier
ses manifestations, essaient autant
que faire se peut de prévoir le prochain
événement afin de s'y préparer
au mieux. Plusieurs études
sont en cours mettant en oeuvre
laboratoires internationaux et satellites
d'observation.
Heureusement, El Nino ne survient
qu'une ou deux fois tous les dix
ans, avec à chaque fois une puissance
différente, pas toujours aussi
dévastatrice. À la fin d'un événement
El Nino, qui depuis le début
Le phénomène El Nino. Il arrive
que les alizés faiblissent et s'inversent.
L'eau chaude, plus haute, glisse alors
vers l'eau basse et froide à l'est.
Et tout le régime climatique bien huilé
qui régnait sur le Pacifique se dérègle.
de l'affaiblissement des alizés jusqu'au
retour à la normale prend plusieurs
mois, le régime climatique
habituel reprend ses droits sur le
Pacifique. Parfois, l'habitude exagère
: il fait encore plus humide à
l'ouest, et encore plus froid et sec à
l'est. Quand des extrema sont
atteints, on appelle le phénomène...
"La Nina". n
Article réalisé par Xavier Labouze
du Centre de vulgarisation de
la connaissance, unité de service
de l'Université Paris-Sud XI,
www.cvc-psud.fr
L'ESPACE DES SCIENCES
AU PAYS C)F MÛRI AIX
(Finistère)
Dans le souhait de "permettre à
tout citoyen de mieux appréhender
l'information scientifique et technique",
l'équipe municipale de Morlaix
a rejoint le projet développé par
l'Espace des sciences en présentant
chaque mois une exposition et une
conférence associée. Ce mois-ci :
L'exposition
Le système
solaire sera
présentée
jusqu'au
I ef juillet.
Galerie
marchande
du centre
commercial
Leclerc
(La Boissière
- Morlaix).
La conférence sur le même thème
sera donnée le 10 juin par Bruno
Mauguin, responsable planétarium à
l'Espace des sciences, amphithéâtre
de l'IUT, de 20 h à 21 h 30.
Rens.-,= Pascale Gérard, directrice de la
communication de la ville de Morlaix,
tél. 02 98 63 10 20,
communication @villedemorlaix. org,
Christine Lallouét coordination
culturelle, tél. 02 98 63 10 14,
culture@villedemorlaix.org
Les élèves en maternelle comparent
leurs empreintes avec celles des gorilles.
De petits humains sur les pas des gorilles
Parmi les publics qui découvrent l'exposition
Gorilles, les scolaires ont des animations sur
mesure. Les élèves, de la maternelle jusqu'au
lycée, sont accueillis, tous les jours sauf le
mercredi et le week-end, par des médiateurs
qui ne manquent pas d'idées.
On y voit des élèves en maternelle qui
comparent leurs mains et leurs pieds avec
ceux des gorilles. Tiens, ces grands singes ont
les bras plus longs que leurs jambes ! Cela
explique pourquoi, même à quatre pattes, la
tête est plus haute que les jambes. Sous la
houlette d'un médiateur scientifique, les
enfants comparent les empreintes et le nombre
de doigts. Et voici une comptine ! Dans un
autre atelier, ils découvrent la journée d'un
gorillon - une autre manière d'apprendre
beaucoup de choses. Les jeunes écoutent
ensuite des cris de gorilles, puis découvrent
leur vie en groupe. Des jeux sur l'alimentation
sont aussi au programme.
De leur côté, les enfants de l'école primaire
jouent aux petits chercheurs. À l'aide de
différents objets, comme une cape de pluie
ou une boussole, ils arpentent la forêt, sur
les traces des gorilles. À eux de reconstituer,
à partir d'indices, ce qu'apprennent les
scientifiques, en refaisant leur cheminement.
Tiens ! Une empreinte. C'est l'occasion d'en
savoir un peu plus sur la locomotion du gorille.
Des sons et des vidéos permettent d'aller plus
loin dans les connaissances des relations
sociales. Des graines sont trouvées, qui
dévoilent l'alimentation de ces grands singes.
Tiens ! Ils mangent des fruits et sont végétariens.
Quand on est collégiens ou lycéens, en
plus des comparaisons morphologiques et
anatomiques, on apprend que le gorille n'est
pas du tout notre ancêtre. C'est un cousin
proche de l'homme, et qui a, lui aussi,
beaucoup évolué de son côté. Comme les plus
jeunes, les adolescents sont également
sensibilisés au risque de disparition qui pèse
sur les gorilles. Mais à la fin de la séance, ils font
en plus un débat, pour mieux comprendre
l'intérêt de la protection de ces grands singes.
Les primaires se passionnent pour la vie
des gorilles.
"Gorilles" : une exposition interactive conçue et réalisée par l'Espace des sciences.
Dates -.Jusqu'en septembre 2005 au centre commercial Colombia (Rennes). Horaires i Du lundi
au vendredi de 12 h 30 à 18 h 30 et le samedi de 10 h à 18 h 30. Accueil des groupes et
scolaires sur réservations. Animations tout public : tous les jours à 16 h. Tarifs -• Plein tarif : 2 €;
réduit 1€; 25€ pour les groupes; gratuit pour les enfants de moins de 12 ans accompagnés.
Renseignements et réservations 402 99 35 28 28.
ESPACE DES SCIENCES
CONFIANCE RENOUVELÉE
Lors de sa dernière assemblée générale, le
9 mars dernier, l'Espace des sciences a
notamment signé deux conventions de
partenariat.
La première concerne la
Fédération bretonne du Crédit
Agricole qui, à l'occasion de
ses 10 ans de partenariat, a décidé de porter
de 20 à 25% sa prise en charge du coût de
location des expositions itinérantes pour les
associations, établissements d'enseignement
et collectivités locales.
La seconde a été
errer signée avec l'Ifremer,
établissement public de recherche en
sciences et en technologies marines, en vue
de renforcer et de continuer à développer les
contacts déjà établis depuis plusieurs années
avec le centre de Brest : coorganisation des
conférences, validation scientifique de
documents édités par l'Espace des sciences,
prêts de documentations (photos, films),
dont les droits sont détenus par l'Ifremer. 19
SC FNO'S OUEST 222/JUIN 2005
FORMATIONS
/,'-..~, ~
ADRIA
22 et 23 juin, Paris/Ethnofood : le marché des
produits exotiques
28 et 29 juin, Rennes/Conduite et expertise de
l'HACCP
28, 29 et 30 juin, Quimper/Conduite de l'autoclave
Rens.-t Séverine Pierre, tél. 02 98 10 18 49, www.adria.tm.fr
L Archimex ARCHIMEX
23 et 24 juin, Vannes/Redécouverte des huiles
essentielles
28 et 29 juin, Vannes/Échantillonnage :
problématiques et méthodes
Rens. 4 Service formation, tét 02 97 47 97 35,
formation@archimex.com, www.archimex.com
1Su1p1é1le1c
SUPÉLEC
Du 20 au 24 juin, Rennes/Systèmes en temps réel
pour applications industrielles
21 et 22 juin, Rennes/La détection d'intrusions -
Utilisation de l'outil Snort
28 et 29 juin, Rennes/Cryptographie pour l'ingénieur
Rens. -+ Catherine Pilet, tél. 02 99 84 45 40,
catherine.pilet@rennes.supelec.fr
Deust Technicien multimédia interactif NOUVEAU
et communicant (TMIC)
Brest - Une nouvelle promotion ouvre en septembre 2005.
Rens.-. Sufcep, téL 02 98 01 63 32, www.univ-brest fr/fc
SORTIES
JOUER EN DÉCOUVRANT
LA SCIENCE
Il reste des places
dans les "séjours Petits
20 débrouillards" organisés en Bre-
APPEL À PROJETS
TECHNOLOGIES DU HAUT DÉBIT
Les Régions Bretagne et Pays de la Loire lancent, pour la
5e année consécutive, un appel à projets visant à encourager
le développement de services innovants utilisant les technologies à haut
débit. Parmi les thèmes privilégiés cette année : le transfert d'images
professionnelles (imagerie médicale), les services pour les personnes en
situation de handicap ou d'isolement, la diffusion de contenus multimédias
dans les domaines touristiques, culturels, éducatifs et environnementaux.
La date limite de dépôt des dossiers est fixée au I I juillet.
Rens. - Meito, tél. 02 99 84 85 00, aap@meito.com
11/
meito
-4' „
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e vae,and
dans la vine
® AGENDA
COLLOQUES
3 juillet/LES JOUETS DU
P TTO U
Rennes - Cette animation
de l'Écomusée du Pays de
Rennes a pour but de faire découvrir
aux enfants les jouets à la mode du
"patou", c'est-à-dire fabriqués à partir
de matériaux fournis par la nature.
Démonstrations et confections en
direct. Les enfants commencent à
posséder la dextérité suffisante pour
cette activité à partir de 8 ans.
Rens.-. Écomusée du Pays
de Rennes, tél. 02 99 51 38 15,
www.ecomusee-rennes-metropole.fr
DANS LA NATURE
"Balade au pays des ours",
"Vivons la préhistoire", "La hutte des
p'tits castors"..., voici quelques-uns
des intitulés des séjours, classes
ou chantiers nature proposés par le
réseau école et nature, pour découvrir
le monde dès l'âge de 4 ans.
Rens. —► Le catalogue est
téléchargeable sur le site :
www.ecole-et-nature.org
tagne. Les séjours proposés sont
toujours fortement liés au lieu ou à
l'actualité. En cette année 2005 ce
sont Einstein et jules Verne qui sont
à l'honneur : • Comment Einstein et
jules Verne peuvent se rencontrer
sur un chemin... • À la recherche du
capitaine Némo.
Du 30 juillet au 9 août, 450 €,
Paimpol. L'association des Petits
débrouillards propose aux enfants
de découvrir les sciences et les
techniques à l'aide de jeux et d'expériences
simples et amusantes.
Rens. -. Association Les Petits
débrouillards - Bretagne,
tél. 02 99 50 05 14,
bretagne@lespetitsdebrouillards.org,
http://debrouillonetdyndns.org
22 juin/SYSTÈMES
EMBARQUÉS
Rennes - La 34e
édition des rencontres Irisatech
abordera le thème des systèmes
embarqués, et plus particulièrement
leur modélisation formelle et leurs
applications. L'objectif : donner un
aperçu des évolutions récentes des
méthodes de conception de systèmes
enfouis et/ou temps réel.
Rens.-. Chantal Le Tonquèze,
téL 02 99 84 75 33. Programme et
inscription-. www.irisa.fr/ irisatech/
23 juin/BIOTECHNO 2005
Rennes - Organisées
par les jeunes docteurs
ou doctorants du réseau national Biotechno,
ces "8P5 rencontres Biotechno"
ont pour but de favoriser les contacts
entre les acteurs issus des secteurs
de la santé, de l'agroalimentaire, de
l'environnement ou des nouvelles
technologies et les jeunes chercheurs.
Rens. Élise Petit,
tél. 02 23 23 49 59,
rennes@biotechno. asso. fr,
www.biotechno.asso.fr
Du 27 au 29 juin/
TÉLÉCOMMUNICATIONS ET
SYSTÈMES DE TRANSPORT
INTELLIGENTS
Brest - Transports
publics, services de sécurité ou régulation
de trafic seront abordés au
cours de cette 5e conférence internationale
consacrée aux télécommunications
dans les systèmes de
transport intelligents. Pour la première
fois en Europe, après quatre
éditions en Asie, elle est organisée
par le technopôle Brest-Iroise et
l'ENST Bretagne.
Rens.-. Murièle Couchevellou,
Technopôle Brest-Iroise,
tél.02 98 05 07 01.
30 juin et Zef juillet/
~ • Roscoff - La 2e édition
RBPGO2
des Rencontres de biologie physique
du grand Ouest (RBPG0) a
pour but de poursuivre le développement
de l'interface biologie-physique,
dans le cadre particulier de
l'émergence de la chimie et de la
biologie structurale à Roscoff. Des
thèmes comme le cancer, la biologie
marine et les propriétés des aliments
seront abordés.
Rens.-► www.sb-roscoff.fr/RBPGO/
Du 6 et 7 juillet/FILIÈRES
LAIT ET GESTION
DES TERRITOIRES
Rennes - Gestion des
marchés et développement durable,
politique européenne, évolution de
la filière..., seront au coeur de ces
deux journées organisées par le
Centre européen de recherche sur le
lait (Cerel) qui regroupe l'ensemble
des compétences de la filière lait de
l'Ouest.
Rens.-* Mireille Bourgoin,
téL 02 23 48 59 25,
journees. cerel @rennes. inra. fr,
www.cerel.org
Du 12 au 17 septembre/
GÉOMORPHOLOGIE
ET ENVIRONNEMENT
LITTORAL
Dinard - Cet atelier thématique
est organisé par le laboratoire de
géomorphologie et environnement
littoral (École pratique des hautes
études) de Dinard et concerne l'apprentissage
des méthodologies pour
l'étude des systèmes côtiers. Les
inscriptions sont possibles jusqu'au
31 juillet.
Rens.-. Laboratoire de
géomorphologie et environnement
littoral, tél. 02 99 46 10 72,
geomorphol ogie. dinard @ephe.
sorbonne.fr
15 et 16 septembre/
LES GOÉLANDS EN VILLE
Brest - "Moins de
petits, moins de bruit",
tel est l'intitulé de ce
colloque organisé par
la Ville de Brest. D'un côté, les goélands
causent diverses nuisances
en ville, de l'autre, l'espèce la plus
implantée en milieu urbain, le goéland
argenté, est globalement en
régression à l'échelle nationale et
européenne. Des débats en perspectives...
Rens. -► Direction santé -
environnement, Ville de Brest,
téL 02 98 80 45 37, Robert Tanguy,
robert. tanguy@mairie-brest. fr
Inscrip. en ligne-. www.mairiebrest.
fr/colloque-goelands
I 0. 1 S A
ulypthr1lo
RADAME
cnes
FORMATION CONTINUE - UNIVERSITÉ DE RENNES 1
FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES
Master administration générale et territoriale
Master analyse de projets
industriels, agricoles, sociaux et d'environnement
Master concurrence, consommation
et droit de la propriété industrielle
Master conjoncture et prévisions
Master économie internationale et PME
Master évaluation et analyse financière
pour les collectivités territoriales
Master finance d'entreprise en ligne
Master ingénierie des marchés
Master ingénierie des politiques rurales
Master logistique
Master métiers de la formation en économie et gestion
Licence professionnelle assurance, banque, finance
DU conseils en gestion de patrimoine
SERVICE FORMATION CONTINUE
4, rue Kléber - 35000 Rennes
Tél.: 02 23 23 39 50 - Fax : 02 99 63 30 33
http:llsfc.univ-rennesl .fr
EXPOSITIONS CONFÉRENCES
Jusqu'au 30 juin/
LES MARÉES NOIRES :
DU PÉTROLE À LA MER
Pleumeur-Bodou - Cette exposition
sur les marées noires est présentée
au Planétarium de Bretagne
dans le cadre du "suivi des conséquences
écologiques et écotoxicologiques
du naufrage de l'Erika".
Au-delà de l'aspect purement maritime
et littoral, il y est aussi question
de pollution et de biodégradabilité
en général.
Rens.-. Brigitte Cabioch,
tél. 02 96 15 80 30,
www. planetarium-bretagne. fr
Jusqu'au 8 juillet/
À 50 ANS, UNE
AUTRE VIE
DEVANT SOI
1• Rennes - Cette exposition
proposée par la
Caisse primaire d'assurance maladie
d'Ille-et-Vilaine sera accompagnée
de nombreuses interventions d'animatrices
de l'Espace santé et de
médecins sur l'ostéoporose, la
mémoire, les maladies cardio-vasculaires...
À l'espace santé, 8, rue de
Coetquen ; du lundi au vendredi de
9hà 12h30 et de 13h45 à 18h.
Rens.-. Espace santé,
téL 02 99 78 15 03.
Du 8 au 28 juillet/
DANS LES
COULISSES DE LA
RECHERCHE
Laval - Cette exposition
retrace l'histoire de sept
transferts de technologies à partir
de l'expérience réelle de sept laboratoires
et entreprises. Elle montre
comment un nouvel "objet" issu de
la recherche arrive à sortir du laboratoire
pour devenir une innovation
technologique. Un parcours exigeant,
parfois long mais gratifiant.
Rens.-s CCSTI de Laval,
tél. 02 43 49 47 81,
sciences@agglo-la val. fr,
www.mul timania.com/ccstidelaval
Jusqu'en septembre/
LES MÉTIERS DU BOIS
ET DE LA FORGE
Inzinzac-Lochrist (56) - Les
métiers du feu et du fer
n'étaient pas les seuls pratiqués
aux Forges d'Hennenbont.
Il existait à l'usine
d'autres ateliers et corps de métiers
spécialisés dans le travail du bois. À
travers des outils, de nombreuses
réalisations personnelles d'anciens
des Forges et le témoignage d'un
ancien modeleur, cette exposition
a pour but de montrer que le travail
du bois était très présent dans toutes
les familles du village ouvrier des
Forges, issues pour la plupart des
campagnes du Morbihan.
Rens.-0 Écomusée industriel,
tél. 02 97 36 98 21.
Jusqu'au 2 octobre/
LA MER POUR MÉMOIRE
Douamenez - Tour
à tour symbole
d'épouvante ou de
fortune providentielle,
le naufrage s'est
imposé dans l'univers
marin. Les épaves sont des capsules
de temps brutalement figées, dont
les archéologues nous livrent les
secrets. Cette exposition d'archéologie
sous-marine en Atlantique,
prévue pour l'itinérance jusqu'en
2009, est actuellement présentée au
port-musée de Douamenez.
Rens.-. Port-musée,
tél. 02 98 92 65 20,
www.port-musee.org
JULES VERNE EST
À L'HONNEUR SUR LES
CÔTES BRETONNES
La maison de la mer à Lorient et
Océanopolis à Brest commémorent
le centenaire de l'écrivain,
via une exposition et des conférences.
Du 26 mai au 31 juillet/
NAVIGUEZ SOUS
LES MERS
Lorient - La nouvelle
exposition du
CCSTI de Lorient
vous fait plonger dans
ale monde de Jules
Veme. Redécouvrez le Nautilus
et les autres héros de Vingt mille
lieux sous les mers au regard des
progrès techniques utilisés dans
la conception des sous-marins et
des avancées en océanographie.
Jusqu'en mars 2006/
JULES VERNE ET L'OCÉAN
Brest - Certaines étapes du
voyage du Nautilus dans Vingt
mille lieux sous les mers font
l'objet d'un parcours s'appuyant
sur les animaux et l'information
scientifique présents à Océanopolis,
confrontant ainsi l'imaginaire
du roman à la réalité.
Rens. Océanopolis,
téL 02 98 34 40 40,
www.oceanopolis.com
14 juin/DE JULES VERNE
À L'ESPACE...
Pleumeur-Bodou -
Le court métrage De
Jules Verne à l'espace :
une histoire de la communication
sera projeté en avant-première au
musée des Télécoms. La projection
sera suivie d'une table ronde. Cette
rencontre intervient dans le cadre
du programme "Les nouveaux récits
de l'espace, l'esprit Jules Verne" mis
en place par le Centre national
d'études spatiales (Cnes). À 18 h.
Rens. - Sylvie Guignard,
tél. 02 96 46 63 64,
www.cnes-observatoire.net
16 juin/LES ENJEUX DU
MONDE NUMÉRIQUE
Rennes - Yves Gassot, directeur
générale de l'Idate"', présentera la
5' édition du rapport
Digiworld, qui analyse
les mondes des télécommunications,
de
l'Internet et des médias audiovisuels.
Matinale de Rennes Atalante
de 8 h 15 à 10 h 15, à l'espace des
technologies innovantes, sur le
campus de Beaulieu.
Rens. -► Rennes Atalante,
téL 02 9912 73 73,
www.rennes-atalante.fr
20 juin/LES PATHOLOGIES
DE LA THYROÏDE
Brest - Conférence
donnée dans le cadre
des lundis du CHU. Entrée libre ;
amphis 500 et 600 de la faculté de
droit, d'économie et de gestion, 12,
rue de Kergoat ; de 18 h 30 - 20 h.
Rens.-► www.chu-brest.fr/actualités
5 juillet/UNE FENÊTRE SUR
LES FONDS SOUS-MARINS
Lorient - Un voyage à
bord d'un sous-marin océanographique,
où l'aventure
scientifique et les images captées
à travers le hublot du Nautilus
rivalisent avec l'univers sous-marin
dévoilé par la plume de Jules Verne.
Une conférence donnée par Jean-Paul
Justiniano, pilote de submersible à
Génavir/Ifremer. De 18h 30 à 20 h.
Rens.-► CCSTI de Lorient,
tél. 02 97 84 87 37,
www. ccstil orien t. org
4W
-14uu
4rV
CCSTI
LORIENT
21
"' [date : Centre d'études et de conseil spécialisé dans l'analyse des secteurs de la communication. : . 'P ï.9: JUIN 2005
i -:
~.;
~~
These abstracts in English are sent to foreign
universities that have links with Brittany and to
the Scientific Advisers in French Embassies, in an
effort to widen the availability of scientific and
technical information and promote the research
carried out in Brittany.
If you would like to receive these abstracts on a
regular basis, with a copy of the corresponding
issue of Sciences Ouest, please contact
Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 99 35 28 21,
E-mail: nathalie.blanc@espace-sciences.org
EJ Brittany Regional
Council is providing
financial backing
BRETAGNE for this service.
June 2005•N°222
SCIENCES
RESEARCH AN D INNOVATION IN BRITTANY
ABSTRACTS FOR THE INTERNATIONAL ISSUE
---
SPOTLIGHT ON THE NEVI P.6
FORUM ON AGRICULTURE
AND SOCIETY - A SWEEPING LOOK
AT A CHANGING WORLD
On 14th April, more than 500 people came
to Brest to discuss the future of farming
during the second "Agriculture and Society"
conference organised by the FDSEA"' and
Finistère Chamber of Agriculture. Between
the replacement of older generations
by young farmers, food safety and
independence, the reform of the Common
Agricultural Policy (CAP) and the relocation
of production, the topics discussed at
the conference provided an opportunity to
compare and contrast points of view on a
changing world. It was also an opportunity to
meet Norbert Balcon, farmers son, journalist
and independent researcher aged 27 who is
about to undertake a comparative study of
Belgian and Brazilian cattle farming, and to
chat with two female agriculture students
who see the "agricultural world" as a vast
canvas with a wide range of different career
paths. "You can work in areas as diverse as
consultancy, international trade or banking,"
explained one of them. n
SPOTLIGHT ON LABORATORIES P.7
WHAT MAKES LUCY WALK?
Making Lucy walk. This is not a new
idea. However, the unusual feature of the
experiment in which two researchers from
Rennes took part is the fact that the scientists
did not begin with human movement or the
functional anatomy of a human skeleton
(attributing a function a priori). Instead,
paleo-anthropologist Gilles Berillon (UPR
2147, CNRS - Paris) and his colleagues used
an architectural approach. They began by
digitising the bones, rebuilding them in 3D
and recreating the joints and connective
tissue. Even then, Lucy's skeleton was
"missing a few things". Enter Franck Multon,
a computer programmer specialising in
the simulation of human movement at
the Biomechanics Laboratory within the
University of Rennes 2, and Georges
Dumont, lecturer in Mechanical Engineering
at ENS Cachan (Brittany Campus), who
specialises in building models of movement
in a virtual world. Computer simulation was
used to test a large number of parameters
and the scientists advanced several reliable
suggestions on bipedal movement that
might be applicable to Lucy. n
SPOTLIGHT ON SCIENCE
AND SOCIETY P.8
CARRYING WATER IS AN AGE-OLD
STORY
RENNES AND CARHAIX,
TOWNS WITH AQUEDUCTS
In their day, Carhaix and Rennes each
took an audacious technical decision - they
would build an aqueduct to meet their
needs for water.
In Carhaix, in the 2nd century, water flowed
into the baths and the ornamental basins in
monuments. However, behind this prestige
and ostentation was real technical prowess.
The aqueduct ran over a distance of 27 km at
a depth of 20 cm below the surface of the
ground, making it one of the longest in
Ancient Gaul. Cost-cutting was nevertheless
METEOROLOGY FUELS EVERYDAY
DISCUSSIONS P.9/17
It's a bit chilly today! What a lovely day!
The weather supplies key words that are
easily used when chatting to somebody in the
morning, meeting a neighbour or seeing a
colleague at the office. And this year, with
spring hardly in the air, the question of a
summer drought is already being discussed
in Brittany. People remember the summer of
1976 and the soaring temperatures of 2003
and look to the forecasters and climatologists.
Have weather patterns changed?
Sciences Ouest went to meet meteorologists
to see how they work and what instruments
they use in Brittany, a region that has a
reputation for being damp. The region is
home to the interregional offices of Météo
France for the west of the country, in Saint-
Jacques-de-la-Lande (near Rennes). Lannion
boasts a space meteorology centre and Brest
has a branch of the marine meteorology
centre. In all these places, the weather is
studied in real time. Software is tested to
forecast the weather over the next six hours,
tools are designed to process the data
provided by new satellites, the most
sophisticated weather balloons are
developed to collect weather data. In the
laboratories of the University of Rennes 2,
climatologists analyse past weather patterns
a priority - the aqueduct ran up and down
the slopes of steep-sided valleys even if this
meant extending the ducts by several
kilometres rather than building a bridge. Yet
it was all a matter of compromise. A 900-
metre tunnel, for example, was built instead
of running the aqueduct round a hill, which
would have extended it by 7 km.
In Rennes, in the middle of the 19th century,
the water supply problem was also a matter
of public health. There was far from enough
well water to meet people's needs and
hygiene experts were concerned about its
lack of cleanliness. The problem lay in the
catchment of underground water. The
opening of a public water supply system
in 1882 marked the start of an era in which
water became plentiful. n
or simulate climates in the future, while
the Bretagne Vivante Association in Brest
provides information on climate bioindicators.
All of them reject a number of
preconceived ideas on drought and storms
in Brittany.
Weather information is vital for some and of
only secondary interest for others but the
weather affects our moods and our leisure
activities. In short, it fills our everyday life -
sometimes to an unsuspected degree as
certain studies commissioned from Météo
France in Saint-Jacques-de-la-Lande have
shown. They have linked weather data to
the consumption of certain food products
such as beer or soft drinks and, in doing so,
have helped stores to improve their stock
management! n
"' FDSEA : Fédération départementale des syndicats d'evpioita is agricoles (farmers' federation).
AN IN-DEPTH LOOK AT
METEOROLOGY
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