Sport - La science donne le cap
JUILLET-AOÛT 2007/3€
R e c h e r c h e e t i n n o v a t i o n e n B r e t a g n e n°245
Robotique : à Rennes, ça roule
pour le doctorant italien
Nutrition :des chercheurs ont
suivi les coureurs du désert
Tourisme industriel :
la vallée du Léguer redessinée
éditorial
Sciences Ouest est rédigé et édité par l’Espace des sciences, Centre de culture scientifique technique et industrielle (Association)
■ Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes - nathalie.blanc@espace-sciences.org - www.espace-sciences.org - Tél. 02 23 40 66 66 -
Fax 02 23 40 66 41 ■ Président de l’Espace des sciences : Paul Trehen. Directeur de la publication : Michel Cabaret. Rédactrice en chef : Nathalie Blanc. Rédaction : Jérôme
Cucarull, Céline Duguey, Christelle Garreau, Nicolas Guillas, Alice Vettoretti. Comité de lecture : Louis Bertel (télécommunications), Gilbert Blanchard (biotechnologiesenvironnement),
Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Jean-Claude Bodéré (géographie), Bernard Boudic (information et communication), Daniel Boujard
(génétique-biologie), Michel Branchard (génétique-biologie), Alain Hillion (télécommunications), Jacques Lenfant (informatique), Gérard Maisse (agronomie), Christian
Willaime (physique-chimie-matériaux). Abonnements : Marion Romain, tél. 02 23 40 66 40, marion.romain@espace-sciences.org.
Publicité : AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, info@admedia.fr ■ Sciences Ouest est publié grâce au soutien de la Région
Bretagne, des départements du Finistère et d’Ille-et-Vilaine ■ Édition : Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertôt création
graphique, 35510 Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton. Tirage du n°245 : 5 000 ex. Dépôt légal n°650 ISSN 1623-7110
MICHEL CABARET,
Directeur de l’Espace des sciences
Un été sous le
signe du sport !
En 1994, l’Espace des sciences
présentait l’exposition “Sport et
science”, dont le but était de montrer
comment les recherches scientifiques
permettent d’améliorer les performances
sportives. Un film valorisant les travaux
de l’équipe de recherche de l’unité de
biologie et médecine du sport du CHU
de Rennes, dirigée par le professeur
Rochcongard, avait même été tourné
pour l’occasion. “Le geste gagnant”
montrait l’entraînement de la
championne du monde de kayak.
L’exposition était complétée par des
conférences et le tout avait été très
apprécié du public.
Aujourd’hui, les recherches sur le sport
se développent encore à Rennes.
Ce dossier d’été vous présente les
dernières innovations des laboratoires
de l’Université Rennes 2 sur la nutrition
et la simulation du mouvement des
sportifs, et d’autres nouveaux services
et produits (chronomètre, logiciel de
traitement d’images), qui ont vu le jour
grâce à l’apport des nouvelles
technologies.
Le sport n’est pas la seule discipline à
surfer sur la vague des Tic : un doctorant
en psychologie expérimentale décrypte
l’efficacité des documents pédagogiques
multimédias ; tandis que d’autres
chercheurs utilisent des jeux interactifs
pour les expériences en économie. Mais
les Tic ne sont pas à toutes les pages !
Sciences Ouest vous invite à découvrir
l’aventure de la réhabilitation de l’ancien
site industriel des papeteries Vallée,
dans les Côtes-d’Armor.
L’Espace des sciences continue de vous
accueillir pendant tout l’été, avec une
programmation adaptée et une surprise
au Laboratoire de Merlin : une nouvelle
animation intitulée “cuisine
extraordinaire” !
Bonnes vacances et bon été à l’Espace
des sciences ! ■
Toutes les archives de Sciences Ouest sur Internet en accès gratuit➜ www.espace-sciences.org
Augel
En bref....................................................................................................................... 4/5
Laboratoire
Les chercheurs en économie mènent leurs expériences ...................................... 6
Laboratoire
Comment utilisons-nous les documents multimédias ?........................................ 7
Histoire et société
Tourisme industriel dans la vallée du Léguer .......................................................... 8
Dossier
Sport et science : vers une nouvelle alliance ? ........................................................9
Sociologie et simulation du mouvement dans les labos de Rennes 2 .. 10/11
Sport, alimentation et santé .......................................................................... 12/13
Les nouvelles technologies au service du sport ........................................ 14/15
Lionel Lemonchois, vainqueur de la dernière Route du Rhum ........................ 16
Formation de haut niveau à l’ENS - Pour en savoir plus .................................... 17
Grand angle
Grâce à Andrea Cherubini, le robot rennais roule à l’italienne ! ...................... 18
L’actualité de l’Espace des sciences ................................................................ 19
Agenda.............................................................................................................. 20/21
AFP - Nathalie Blanc - Christian Le Gac - Yvan Zedda - PBcg
3 245/JUILLET-AOÛT 2007
Christelle Garreau - Pornchai Kittiwongsakul/AFP - DR
15
sommaire
6
8
7
Quel temps fait-il à Roscoff ?
■ Des capteurs météorologiques sont
installés sur le toit de la Station biologique
de Roscoff depuis le mois de
janvier. Température de l’air, direction
du vent, pression atmosphérique :
toutes ces données sont depuis peu
disponibles en temps réel sur le site
Internet du centre de recherche. Des
informations qui complètent les
mesures déjà effectuées sur les eaux
marines depuis 1985 par les scientifiques
de Roscoff, dans le cadre d’un
réseau national d’observation du
milieu littoral. Ce suivi sert à l’étude de
l’évolution des systèmes côtiers, face
aux activités humaines et au changement
climatique. Une autre station
météo, couplée à des capteurs océanographiques,
sera installée en mer sur
une balise et mise en service fin 2007.
Rens.➜Pascal Morin,
tél. 02 98 29 23 17,
pascal.morin@sb-roscoff.fr,
www.sb-roscoff.fr/site/observatoire.html
Pour une meilleure gestion
des anguilles
■ La restitution du
programme Indicang
de valorisation des connaissances sur
l’exploitation, l’habitat et l’évolution
de l’anguille européenne a eu lieu les
19 et 20 juin à Nantes. L’objectif est
d’aider les gestionnaires et décideurs
régionaux, nationaux et européens à
restaurer les stocks. Initié dans le cadre
du programme Interreg IIIB(1) “Espace
Atlantique”, Indicang a été lancé en
mai 2004 pour une durée de trois ans
et fédère plus de quarante partenaires
appartenant à quatre pays de l’Arc
Atlantique (Portugal, Espagne, France,
Royaume-Uni). Le projet entre aujourd’hui
dans une deuxième phase qui
consiste à mettre en pratique les
méthodes testées entre 2004 et 2007,
et à augmenter le nombre de bassins
versants étudiés.
Rens.➜Patrick Prouzet,
patrick.prouzet@ifremer.fr,
www.ifremer.fr/indicang/
Des recherches sur le foie
récompensées
■ Le prix Galien, qui récompense des
innovations thérapeutiques récentes ou
des travaux de recherche pharmaceutique,
a été décerné à André Guillouzo
le 27 juin dernier. Directeur de l’unité
Inserm 620 “Détoxication et réparation
tissulaire” et professeur de toxicologie
à l’Université de Rennes 1, André Guillouzo
travaille sur les cultures d’hépatocytes
(cellules du foie) au service du
développement de nouveaux médicaments
depuis 35 ans. Il s’est intéressé à
ces cellules jusqu’à obtenir une nouvelle
lignée qui reproduit en culture les fonctions
des hépatocytes humains et peut
proliférer indéfiniment. Il a également
créé, en collaboration avec son épouse
Christiane Guguen-Guillouzo, la société
Bioprédic qui commercialise des
cellules pour des tests de molécules
médicamenteuses (toxicité chronique,
effets mutagènes ou cancérigènes).
Rens.➜André Guillouzo,
tél. 02 23 23 47 91,
andre.guillouzo@univ-rennes1.fr
Un nouveau laboratoire
à Dinard
■ Le Cresco, Centre de recherche et
d’enseignement sur les écosystèmes
côtiers, ouvrira ses portes début 2008
à Dinard. Ce nouveau centre concrétise
la collaboration entre le laboratoire maritime
du Muséum national d’histoire
naturelle de Dinard et la station marine
de l’Ifremer, basée à Saint-Malo.
Constitué d’une vingtaine de chercheurs,
le centre aura pour mission
l’évaluation de la biodiversité et
l’étude des peuplements de la faune et
de la flore du golfe normando-breton,
incluant notamment la baie du Mont-
Saint-Michel. Il aura aussi un rôle de
surveillance du littoral grâce à la
création d’observatoires destinés à
suivre l’évolution de la biodiversité
des systèmes littoraux. Une troisième
mission est à l’étude : le Cresco pourrait
proposer des formations de niveau
supérieur, ouvrir un centre de découverte
du littoral au public et organiser
des conférences.
Contact➜Éric Feunteun,
tél. 02 99 46 13 90,
eric.feunteun@mnhn.fr
Emergys : 54
entreprises créées
■ Le 27 juin dernier, l’incubateur
breton Emergys a présenté son
bilan : depuis janvier 2000, 54 entreprises
ont été créées, dont 46 sont
encore en activité aujourd’hui. Ce
résultat place l’incubateur au 5e rang
français pour le nombre de créations
d’entreprises, et au 2e rang pour le
nombre moyen d’emplois par entreprise.
À l’occasion de ce bilan, cinq
créateurs d’entreprises sont intervenus
pour expliquer le rôle d’Emergys dans
leur développement : Aléor (Paimpol),
Evodia (Rennes), Hémarina (Morlaix),
Nutrialys (Rennes), Orchids (Plouay).
Fin juin 2007, dix projets sont en cours
d’incubation et fin juillet, Emergys se
verra accorder de nouveaux financements
du ministère de la Recherche,
pour accompagner 26 nouveaux projets
sur la période 2007-2009.
Rens.➜Tél. 02 99 12 73 73,
contact@emergys.tm.fr
Lesmalfaiteurs
n’éblouiront plus !
■ À Lannion, la société Tietronix-Optics,
créée par l’ancien spationaute Jean-
Loup Chrétien, s’est spécialisée dans
les filtres antiéblouissement(2), utilisés
notamment dans la Défense, l’industrie
(soudure) ou l’automobile. Elle adapte
aujourd’hui sa technologie, initialement
mise au point pour les véhicules
spatiaux, à la vidéosurveillance : la
méthode des malfaiteurs qui consiste
à éblouir la caméra avec un projecteur
devient alors inefficace. Les premières
caméras de ce type, Eclipse 2, sont
mises sur le marché en juillet.
Rens.➜www.tietronix-optics.com
À Lannion, on scanne
en relief
■ La société 3D Ouest commercialise
depuis quelques semaines “Worux”,
un scanner tridimensionnel. Plus petit,
transportable et moins cher que les
scanners 3D déjà sur le marché, “Worux”
a été créé pour répondre aux besoins
des petites entreprises. Cet outil, mis au
point au sein de la société lanionnaise,
est composé d’un faisceau laser associé
à des caméras et un plateau tournant. Ce
scanner est basé sur des algorithmes
mathématiques qui assurent l’autocalibrage
du système : l’utilisateur peut
ainsi obtenir un résultat précis sans
effectuer de calibrage de l’appareil
après chaque déplacement. L’entreprise
commercialisera bientôt “Korux”, un
appareil simililaire permettant de
scanner en relief le corps humain, par
exemple à des fins médicales ou pour
réaliser des vêtements sur mesure.
Rens.➜Jean-Michel Delouard,
tél. 02 96 48 68 19,
www.3douest.com
eenn bbrreef..f. ...
4 245/JUILLET-AOÛT 2007
■Du côté des laboratoires
■Les actus de Bretagne Environnement
■ L’aquarium marin de Trégastel, flambant neuf ■ Construire la
maison de demain avec le batipôle de Saint-Brieuc ■ Deux
loutres mortes suite à une capture au collet■Une étape de plus
dans la construction de Natura 2000
➜ www.bretagne-environnement.org/quoideneuf/en_bref/
■Du côté des entreprises
André Guillouzo a reçu le prix Galien en
présence de Valérie Pécresse, ministre de
l’Enseignement supérieur et de la Recherche,
et de Roselyne Bachelot, ministre de la
Santé, de la Jeunesse et des Sports.
DR
DR
Inra/G. Choubert
DR
5 245/JUILLET-AOÛT 2007
■Les échos de l’Ouest
Une première pour
la semaine de l’innovation
■ Avec plus de 1 600 participants,
la première semaine de l’innovation
en Bretagne a
été un succès !
Du 25 au 29 juin,
41 tables rondes,
ateliers pratiques
et portes ouvertes
ont permis aux
responsables
d’entreprises de
créer des contacts
et de mieux appréhender les enjeux de
l’innovation. Parmi les manifestations
organisées, certaines ont été conçues
pour l’occasion, d’autres existaient déjà
et ont trouvé une meilleure visibilité
grâce à cet événement. Cette semaine a
aussi permis de faire tomber quelques
idées reçues : l’innovation n’est pas
toujours synonyme de nouveau produit ;
la recherche et le développement existent
aussi dans la banque, les agences
de voyage, l’ingénierie administrative...
Bretagne Innovation, coordinateur de
l’événement, souhaite le renouveler
tous les deux ans.
Rens.➜www.innovons.fr
L’e-administration dans
les TPE bretonnes
■ Le 20 juin 2007, le
syndicat mixte Mégalis(3)
Bretagne et la Chambre régionale de
Métiers et de l’Artisanat de Bretagne ont
signé une convention pour promouvoir
l’administration électronique auprès
des TPE (Très petites entreprises)
bretonnes, avec le soutien de l’Union
professionnelle artisanale. Cette
convention marque le lancement d’un
plan d’accompagnement et de formation
des entreprises à l’utilisation de la
plate-forme régionale d’administration
électronique e-megalis, qui permet aux
entreprises artisanales de consulter les
avis et procédures en cours, de recevoir
des alertes mails pour repérer les avis
publics relatifs à leur activité, de
répondre par voie électronique aux
marchés... Ce plan débute par une
phase pilote auprès de quarante entreprises
invitées à se former, tester et
évaluer cette salle régionale des
marchés publics qui compte, depuis sa
création, 22 collectivités et 783 entreprises
inscrites.
Rens.➜www.e-megalisbretagne.org
Le parcmarin, enfin !
■ Le décret de création du parc naturel
marin d’Iroise a été signé le 30 juin par
Jean-Louis Borloo, ministre de l’Écologie,
du Développement et de l’Aménagement
durables, et attend la signature
de François Fillon, Premier ministre.
Cette création permet de concrétiser les
actions déjà engagées par la “Mission
pour un parc marin en mer d’Iroise”. Ce
premier parc naturel marin de France
représente une superficie d’environ
3550 km2 et borde 300 km de côtes,
de Porspoder (en face de Ouessant)
à Plouhinec (au sud de la pointe du
Raz), à l’exception de la rade de Brest.
D’autres créations sont envisagées,
pour mettre en place un réseau d’aires
marines protégées coordonné par
l’Agence des aires marines protégées,
créée en avril 2006.
Rens.➜www.parc-marin-iroise.
gouv.fr, tél. 02 98 44 17 00,
mission-iroise@ecologie.gouv.fr
Les gènes de la surdité et la cécité étudiées
au niveau européen
■ En Europe, les affections de l’oeil liées à l’âge concernent 8,3 millions de
personnes et 10 % de la population souffre d’un handicap auditif plus ou moins
important. Le projet Eurohear (25 équipes de recherche) a pour objectifs
d’identifier les gènes responsables de la perte auditive, de comprendre les
mécanismes biologiques de l’audition et de mettre au point des traitements
permettant de prévenir et de guérir les déficiences de l’ouïe.
Les 24 partenaires du projet Evi-Genoret (universités et entreprises) travaillent à
l’amélioration des connaissances du fonctionnement de la rétine et des effets
des mutations génétiques, des facteurs environnementaux et du vieillissement
sur la rétine. Les résultats obtenus sur la période 2002-2006 viennent d’être
publiés ; l’UE continuera à financer la recherche sur la surdité et la cécité dans
son 7e PCRDT(4).
Plus d’informations ➜www.ec.europa.eu/research/hearing-seeing
Rens.➜Euro Info Centre Bretagne, tél. 02 99 25 41 57,
eic@bretagne.cci.fr
■Du côté de l’Europe
(1) Le programme Interreg III B a pour but de développer la coopération transnationale au sein de grands
espaces géographiques, dont l’espace Atlantique. (2) Lire l’article “Le conducteur nocturne ne sera plus jamais
ébloui” dans le n° 232 de Sciences Ouest - mai 2006 sur www.espace-sciences.org (3) Lire l’article “Services et
usages, la nouvelle vocation du réseau Mégalis Bretagne” dans Sciences Ouest n° 240 - février 2007. (4) PCRDT :
Programme cadre de recherche et développement technologique.
■À lire Les coups de coeur de la Bibliothèque de Rennes Métropole
■Du côté d’Internet
Sur les traces des atomes
■ Créé par des physiciens de l’Institut national de
physique nucléaire et de physique des particules
(IN2P3) du CNRS, le site “la radioactivité.com” a
fait peau neuve au mois de juin. Des images plus présentes et une navigation plus
fluide permettent d’accéder simplement aux définitions techniques ainsi qu’aux
réponses à des questions fondamentales : “Qu’est-ce qu’un atome radioactif ? En
existe-t-il à l’état naturel ? Peut-on en fabriquer ?”. Les usages de la radioactivité
sont également présentés : le nucléaire, la médecine, la recherche, la muséographie.
À noter, le site traite aussi de l’histoire de la découverte de la radioactivité et donne
des éléments de bibliographie.
Rens.➜www.laradioactivite.com
DR
hippocampe.com
Yves Gladu
Eiffel : La bataille du vent
■ Toute sa vie durant, Gustave Eiffel a étudié la force du
vent : celle-ci est trois fois plus élevée au sommet qu’à la
base de sa célèbre tour. Cet ouvrage narratif, à la portée
de tous et largement illustré de photographies, courriers et croquis, permet de
découvrir les expériences pionnières de l’ingénieur. ➜ Martin Peter et Jean-
Pierre Cuisinier, Éditions CSTB, 2007.
Lesmachines de Léonard de Vinci : secrets
et inventions des codex
■ Léonard de Vinci, génie ultrainventif de la Renaissance,
dessina des machines imaginées sur des principes de
mécanique et d’hydraulique nouveaux à son époque. Grâce
à un important travail d’infographie réalisé à partir de dessins originaux, ces
machines (navires, machines volantes et autres polisseurs de miroirs concaves...)
sont présentées en trois dimensions avec des schémas techniques et des
commentaires explicatifs. ➜ D. Laurenza, M. Taddei et E. Zanon, Gründ, 2006.
À la recherche de la mémoire : une nouvelle
théorie de l’esprit
■ L’aboutissement des travaux scientifiques qui expliquent la
mémoire et d’autres aspects de l’esprit en termes biologiques
sont présentés ici. Entrecoupé d’éléments biographiques et
écrit par l’un des prix Nobel de médecine de l’année 2000, voici
un ouvrage destiné à des lecteurs sans bagage scientifique particulier. ➜ Eric
Kandel, traduit de l’anglais (États-Unis) par Marcel Filoche, Odile Jacob
(Sciences), 2007.
Les métamorphoses du calcul : une
étonnante histoire de mathématiques
■ Il n’est certes pas simple d’écrire des ouvrages de
vulgarisation sur les mathématiques. Gilles Dowek,
mathématicien et informaticien, tente ici de nous expliquer les
difficiles rapports entre le raisonnement et le calcul au cours de l’histoire. Les
notions abordées (axiome, démonstration, raisonnement, algorithmes...) n’exigent
pas ou peu de formules mais des connaissances de base pour pouvoir suivre
l’auteur dans cet ouvrage fort intéressant. ➜ Gilles Dowek, Le Pommier, 2007.
Retrouvez ces ouvrages en prêt au troisième étage de la Bibliothèque
de Rennes Métropole, Les Champs Libres - plateau sciences et techniques.
Éditions CSTB
Gründ
Odile Jacob
Le Pommier
➜Laboratoire
6 245/JUILLET-AOÛT 2007
Comme en chimie, en physique ou en
sciences de la vie, l’économie expérimentale
est un champ de recherches
qui nécessite des expériences en
laboratoire. Une pratique relativement
récente, qui date des années 90,
menée sans blouse ni pipettes, mais
sous forme de jeux !
Incidence de la fiscalité sur le travail, sur
le goût du risque chez des travailleurs
indépendants, sensibilisation à la protection
de l’environnement, mais aussi étude
du comportement des internautes sur
e-bay, ou encore projet européen concernant
le terrorisme et la sécurité dans les
compagnies aériennes... “Nous étudions des
domaines variés de l’économie grâce à des expériences,
qui se pratiquent sous la forme d’un
jeu”, explique David Masclet, chercheur au
Labex(1), à la faculté de sciences économiques
de l’Université de Rennes 1.
D’abord il faut en faire le “design”, c’està-
dire définir très précisément le cadre,
rédiger les consignes. C’est la partie la plus
délicate. Souvent, il est préférable de sortir
l’expérience de son contexte : les participants
ne savent pas que le projet concerne
la fiscalité ou la sécurité. Parfois, ce n’est
pas possible parce que, sans contexte,
le jeu n’a pas de sens et le joueur ne
comprend pas les consignes. Après le
design vient la phase d’informatisation.
“Quand le prototype du jeu est prêt, on le teste
entre nous, puis avec des participants extérieurs.
Et si les joueurs arrivent normalement au bout
du jeu, les sessions expérimentales peuvent
commencer.” Pour un projet, il faut compter
une vingtaine de sessions avec une vingtaine
de joueurs à chaque fois.
Les joueurs sont rémunérés
La particularité par rapport à des
expériences en psychologie, par exemple,
où l’on peut aussi confiner les participants
pour étudier leur comportement, c’est
qu’en économie expérimentale les joueurs
sont rémunérés. Et qu’ils le sont en fonction
de leur façon de jouer ! De manière à
ce que leur comportement soit le plus
proche possible de celui qu’ils auraient eu
en situation réelle. “Nous avons, par exemple,
testé le goût du risque chez les travailleurs indépendants.
Ceux qui prennent des risques sont
davantage rémunérés mais ils peuvent aussi
tout perdre.” Un enseignement ? “Plus le
niveau de risque est important, plus les participants
développent un comportement prudent.
On peut également voir si le joueur fait bien ce
qu’il annonce, ce que le travail sur les enquêtes
ne permet pas.”
L’autre intérêt de ces expériences en
laboratoire sur du multimédia est que l’on
peut tester davantage de théories économiques.
Comme les conditions d’expérimentation
sont contrôlées, on peut comparer
les résultats de différentes équipes du
monde entier. On apprend, par exemple,
que le joueur est plus égoïste lorsqu’il s’agit
de gain d’argent que d’environnement, ou
d’une manière générale d’un jeu de bien
public (utilisé pour tester la contribution
individuelle à un bien commun).
L’exception Internet
La santé publique ou l’environnement
peuvent être considérés comme des biens
publics. “Un autre enseignement, que l’on
retrouve partout dans le monde, c’est que, dans
les jeux séquentiels de bien public en environnement,
où les joueurs jouent les uns après les
autres et pas simultanément, le comportement
du leader est déterminant pour la contribution
des joueurs suivants. Le deuxième joueur est
toujours un peu moins généreux que le premier
et progressivement la générosité des joueurs
diminue, jusqu’à devenir nulle.” C’est une
constante à une exception près : Internet.
Les contributions gratuites sur la toile ne se
sont pas taries comme logiquement elles
auraient dû le faire. “On peut expliquer
partiellement, par la recherche de la notoriété,
les contributions qui perdurent quand elles sont
à l’origine des logiciels libres, par exemple. Mais
on n’explique pas la pérennité des contributions
totalement anonymes.” ■ C.G.
(1) Le Labex (Laboratoire d’expérimentation en sciences sociales) est une
plate-forme technologique de l’Université de Rennes 1 et du Crem
(Centre de recherche en économie et management). Il compte deux
chercheurs CNRS (Laurent Denant-Boemont et David Masclet) et un
ingénieur (Elven Priour).
Les chercheurs en économie
mènent leurs expériences
Des jeux pour tester la sensibilité
des citoyens à l’environnement
Contact➜David Masclet, tél. 02 23 23 33 18,
david.masclet@univ-rennes1.fr
David Masclet
(debout),
chargé de
recherche
CNRS et
Elven Priour,
ingénieur
informatique
dans la salle
du Labex
à Rennes.
Dans la salle, équipée de 20 postes informatiques en réseau reliés à un poste serveur, les participants
ont des consignes précises. Ils ne doivent pas communiquer entre eux.
Christelle Garreau
Christelle Garreau
➜
7 245/JUILLET-AOÛT 2007
CD-Rom, audio-book, didacticiel,
e-learning, réalité virtuelle... Ces dix
dernières années ont été marquées
par l’essor du multimédia et l’utilisation
quotidienne des ordinateurs et
d’Internet. Mais attention, contrairement
au papier, le supportmultimédia
propose une très grande diversité de
modes de présentation de l’information.
Toujours utiles ?
Sur un ordinateur, un texte peut être lu
sur écran ou écouté à l’aide d’écouteurs;
une illustration peut être immobile ou
dynamique ; un film peut se dérouler à un
rythme défini (comme la télévision) ou être
cadencé par l’utilisateur (interactivité)... Les
concepteurs de documents pédagogiques
sur support multimédia n’ont que l’embarras
du choix ! Et il n’est pas toujours
aisé de choisir sous quelle(s) forme(s)
présenter l’information. “La plupart du temps
c’est uniquement par
intuition ou à cause de
contraintes techniques
de développement que tel
ou tel mode de présentation
est choisi, explique
Amaël Arguel, doctorant
au laboratoire de
psychologie expérimentale
à l’Université
Rennes 2, qui s’intéresse
plus particulièrement au document
pédagogique. Pour rationaliser ces choix, nous
utilisons au laboratoire une méthode expérimentale
fondée sur une approche scientifique.”
Des tests sur des volontaires
Des volontaires sont recrutés par le
laboratoire pour tester un document pédagogique.
Les thèmes abordés diffèrent
selon les expériences : il peut s’agir de la
présentation d’un appareil technique, de
l’explication de phénomènes physiques
ou biologiques, ou bien de la présentation
de gestes de premiers secours... À l’issue
d’une première phase, dite d’apprentissage,
se déroule la phase d’évaluation grâce à des
questionnaires de connaissances. Lors de
l’expérience, tous les participants reçoivent
le même document dans des conditions
identiques. Seuls les facteurs qui sont à
l’étude sont modifiés. Ainsi, sans le savoir,
chaque participant est assigné à un groupe
expérimental. Ensuite, les moyennes des
résultats obtenus au sein de chacun de ces
groupes sont comparées à l’aide de techniques
statistiques et nous pouvons déterminer
quels sont les facteurs qui mènent au
meilleur apprentissage.
Un double enjeu
“Au fil des expériences, il nous est possible
d’affiner la compréhension des facteurs facilitant
l’apprentissage et d’en définir les conditions
d’application”, poursuit Amaël Arguel. Ces
résultats sont utiles pour deux raisons. Ils
permettent tout d’abord d’émettre des
recommandations précises et argumentées
à destination des pédagogues et des
concepteurs de documents multimédias
quant à l’utilisation des différentes techniques
de présentation de l’information. Les
chercheurs peuvent vérifier que ces
nouveaux usages du multimédia sont
acceptés par les utilisateurs. L’autre intérêt
de ces résultats, en plus de ces applications
concrètes, tient à leur aspect fondamental :
ils rendent possible la validation de
modèles théoriques du fonctionnement de
la mémoire et du traitement de l’information
par l’Homme, pour des documents
complexes. “Et nous disposons d’appareils de
mesure de plus en plus performants pour
décrypter les mécanismes cognitifs. Le laboratoire
vient par exemple d’acquérir un système
d’oculométrie (eye-tracking) avec lequel nous
allons lancer très prochainement des études
précises du processus d’exploration visuel du
document pendant l’apprentissage.” Plus question
de s’endormir devant les écrans ! ■
Cet article a été écrit par Amaël Arguel, doctorant
au laboratoire de psychologie expérimentale
à l’Université Rennes 2 et en formation au CIES(1)
(1) La diffusion de la culture scientifique et technique est entrée
officiellement au programme de la formation des futurs maîtres de
conférences. Écrire un article dans Sciences Ouest fait partie des projets
proposés aux moniteurs en formation au Centre d’initiation à
l’enseignement supérieur (CIES) du grand Ouest.
Comment utilisons-nous
les documents multimédias ?
Les scientifiques décryptent
notre manière d’apprendre
Contact➜Amaël Arguel, tél. 02 99 14 19 75,
amael.arguel@uhb.fr
➜Centre de recherche : http://www.uhb.fr/
sc_humaines/ crpcc
Pour participer aux expériences➜Tél. 02 99 14 19 58.
Des volontaires sont recrutés par le laboratoire pour tester un document pédagogique.
Amaël Arguel.
DR
Exemple de parcours oculaire enregistré dans
une étude sur les outils de formation à distance
dans le cadre du projet régional Educare (CRPCC/
CREM / FT R&D, contact eric.jamet@uhb.fr).
DR
DR
➜Laboratoire
➜Histoire et société
8 245/JUILLET-AOÛT 2007
L’ouverture au public du site des
anciennes papeteries Vallée, qui
s’étend sur trois hectares de part et
d’autre des rives du Léguer, dans le
pays de Guingamp (Côtes-d’Armor), est
un événement remarquable. La préservation
du patrimoine industriel reste en
effet relativement exceptionnelle.
La vallée du Léguer constitue depuis très
longtemps une “vallée industrieuse”,
avec de nombreux moulins qui transformaient
le cuir, les plantes textiles ou le blé.
Mais au milieu du XIXe siècle, ces industries
ne sont plus compétitives et sont vouées
à une irrémédiable disparition. En 1856,
une papeterie moderne est alors construite
à l’emplacement de deux moulins, à Plounevez-
Moedec et Locmaria. La présence
d’une belle chute d’eau pour fournir
l’énergie, et sa pureté pour la composition
des pâtes à papier expliquent le choix de
l’emplacement. Cette histoire est liée à la
famille Vallée, qui restera aux commandes
de l’usine pendant plus d’un siècle.
L’innovation au secours
de la croissance
À partir de 1863, l’achat de machines à
vapeur supplée les défaillances de la force
hydraulique afin d’assurer une production
régulière. En 1920, un barrage hydroélectrique
est construit à Kernansquillec, à 3 km
en aval de l’usine, dans un resserrement de
la vallée du Léguer. Il permet à l’usine de
poursuivre sa croissance. Puis l’innovation
vient encore soutenir le développement de
l’entreprise. Ainsi, pour fabriquer les cahiers
d’écolier, un atelier de “réglure”, installé
secrètement, permet à l’usine de conserver
le monopole de cette fabrication pendant
un certain temps. La production grimpe à
3 000 tonnes par an dans les années 1930.
De gros investissements sont réalisés dans
les années 1950, et la production atteint
4 000 tonnes. Mais les capitaux familiaux ne
suffisent plus, notamment pour faire face à
l’ouverture du Marché commun et à une
concurrence accrue. Au début des années
1960, l’entreprise passe sous le contrôle
d’un groupe belge et finit par fermer définitivement
ses portes le 1er mars 1965, après
quelques années de marasme.
La vallée s’ouvre au public
La dégradation du barrage de Kernansquillec
le rend dangereux et, en 1996, l’État
décide de le démolir. Ce type d’opération
est une première en France. La vallée est
alors revalorisée, avec un accent mis sur la
réhabilitation de la rivière à saumons. Elle
devient un lieu de loisirs et de tourisme
vert. C’est à cette occasion que la population
prend conscience de l’existence du
patrimoine des papeteries. Le projet de
valorisation du site naît en 2000 et son
utilité est posée d’emblée : il sera dédié
à des manifestations culturelles et inclura
la friche industrielle. Il est ouvert au public
depuis le 6 juillet dernier. La paysagiste
Laure Planchais a remodelé l’endroit et
élabore un jardin expérimental sur une
dalle de béton qui servait à la réception des
marchandises. Elle y a aménagé des trous
dans lesquels ont été placés divers types de
matériaux que l’on trouve sur le site, afin de
pouvoir observer comment la végétation se
comporte sur ces friches.
Gildas Chasseboeuf, dessinateur illustrateur,
et Isabelle Vaillant, photographe, se
sont intéressés à la valorisation de la
mémoire du site - les gens et les vestiges -,
en s’appuyant en partie sur les témoignages
d’anciens ouvrières et ouvriers. Un
sentier d’interprétation permet de découvrir
le paysage et une boucle de randonnée de
9 km conduit au barrage de Kernansquillec,
restituant ainsi la cohérence de l’espace. ■
J.C.
Tourisme industriel dans la vallée du Léguer
Le site des papeteries Vallée se visite
Le site des
anciennes
papeteries
Vallée
s’étendait sur
trois hectares
de part et
d’autre des
rives du Léguer.
Des visites tout l’été
Des visites guidées et des spectacles ont lieu
tout l’été pour marquer l’ouverture du site.
Rens.➜ Office de tourisme de Belle-Isle-en-
Terre, tél. 02 96 43 01 71. Tout le programme
disponible sur ➜ www.riviere-du-leguer.com
L’illustrateur
Gildas
Chasseboeuf
s’est appuyé
sur les
temoignages
d’anciens
ouvriers.
Des traces de l’ancien barrage de Kernansquillec,
détruit en 1996, sont encore visibles.
DR
Christian Le Gac
DR
Course à la performance, recherche du bien-être et des
bienfaits sur la santé, adaptation de l’alimentation... autant
de sujets qui favorisent l’intégration de la recherche
scientifique dans le sport, en particulier dans la préparation
des athlètes de haut niveau. Or, sur ce point, la France ne se
situe pas en haut du podium.
La Bretagne se démarquerait-elle ? La seule filière “Éducation
physique et sportive” proposée par l’École normale supérieure
a été créée en 2002 sur le campus de Ker Lann, à Bruz près de
Rennes. Et l’ENS peut s’appuyer sur deux laboratoires de
l’Université Rennes 2, remplis de chercheurs spécialistes du
sport, eux-mêmes souvent sportifs !
En sciences humaines et sociales, les scientifiques étudient
la particularité des relations qui se nouent dans un couple
entraîneur - sportif (p.10) ; dans le laboratoire Mouvement
sport et santé (M2S), ils travaillent sur la modélisation du
mouvement sportif, avec des études uniques et récentes sur
l’optimisation du tir au handball, ou de la forme d’une palme
(p.11) ; une équipe s’intéresse aussi aux aspects nutrition -
santé, où il est question de l’alimentation des marathoniens
(p.12) et où le sport est aussi envisagé comme une thérapie
pour traiter certaines maladies comme le diabète (p.13).
Cette nouvelle alliance entre science et sport inspire par
ailleurs des créateurs d’entreprises, dans le domaine des
compléments alimentaires pour sportifs (p.12), mais aussi dans
le secteur périphérique de l’équipement. Technologie RFID au
service du chronométrage, nouveau logiciel de traitement des
images pour exploiter des vidéos sportives (p.14-15), le sport
constitue un vrai terrain d’application pour les Tic !
Mais il reste avant tout une aventure humaine dans laquelle
l’athlète est face à lui-même. C’est ce que nous rappelle Lionel
Lemonchois, vainqueur de la dernière Route du Rhum, à la fin
de ce dossier. Pour que le sport soit toujours un plaisir. ■ N.B.
Sport et science:
vers une nouvelle
alliance ?
Gitana SA/Yvan Zedda 9
245/JUILLET-AOÛT 2007
10 245/JUILLET-AOÛT 2007
Dossier
À l’Université Rennes 2, des chercheurs
s’intéressent à la relation
entraîneur-athlète. Pour comprendre
comment sont transmis les savoirs
entre ces deux spécialistes au fonctionnement
différent.
Depuis les gradins, l’entraîneur fait des
signes à son athlète qui se prépare sur
la piste. Les spectateurs, absorbés par la
compétition, remarquent à peine cette
drôle de gestuelle. Pourtant, elle permet à
l’entraîneur de conseiller le champion
d’après ses observations. Car c’est l’une de
ses spécialités, l’observation,
la base de son
travail. Si un professeur
peut puiser dans un
manuel des exercices et
des méthodes, le coach
sportif, lui, s’appuie
essentiellement sur son
expérience. “Il observe,
analyse, se souvient et
compare avec d’autres situations”,
explique le sociologue Yvon Léziart,
responsable des recherches en didactique
sur les sciences et techniques des activités
physiques et sportives au Créad(1), à
l’Université Rennes 2. C’est un savoir empirique,
tout comme celui du sportif qui
utilise “ses sensations corporelles, sa perception
intérieure du mouvement.”
Sur le stade, l’oral et la pratique priment.
“Le geste accompagne la voix, l’information
passe par des canaux très subtils, allant parfois
jusqu’à l’intonation. L’entraîneur et le sportif
développent ainsi une
véritable grammaire
corporelle”, analyse
Maël Le Paven. Ce
doctorant prépare
une thèse sur la transmission
des savoirs
entre entraîneur et
athlète. Pour ça, il a
suivi quatre “couples”
chez les lanceurs de
haut niveau : marteau, poids, disque et
javelot. Le temps d’une saison, il a assisté
aux entraînements quotidiens, les a filmés
et a organisé des entretiens réguliers.
“Rien n’est écrit”
Au fil des séances se dégagent “des
grandes lignes d’évolution du geste et des consignes
techniques” communes chez les quatre
binômes. Les mouvements sont découpés
en phases, abordées successivement. “Les
premiers entraînements s’attardent sur le haut
du corps et la phase finale du lancer, la prise
d’élan est détaillée plus tard.” Un constat étonnant,
car le programme d’entraînement est
propre à chacun. Au final “rien n’est écrit, les
règles émergent d’elles-mêmes !” Ces lignes
directrices se retrouvent aussi dans l’évolution
des sportifs. Par exemple, “lorsque
l’entraîneur lui demande de modifier son
geste, le sportif perd ses repères et régresse pour
progresser ensuite”, note Yvon Léziart. Une
situation difficile à gérer, surtout lorsque
l’exigence de performance impose des
résultats quasi immédiats.
L’équipe d’Yvon Léziart est l’une des
seules en France à s’intéresser à la transmission
des connaissances dans le sport.
Les relations entraîneur-athlète sont plus
souvent étudiées d’un point de vue psychologique.
On comprend alors l’intérêt que
portent les entraîneurs et les spécialistes,
notamment la fédération française d’athlétisme,
aux recherches menées par Maël Le
Paven. Lanceur de poids de haut niveau,
finaliste aux championnats de France 2007,
celui-ci les a peut-être déjà mises en pratique
dans ses propres entraînements... ■
C.D.
(1) Centre de recherche sur l’éducation, les apprentissages et la didactique.
Contacts ➜Yvon Léziart, tél. 02 99 14 20 56,
yvon.leziart@uhb.fr
➜Maël Le Paven, mael.lepaven@voilà.fr
Maël Le Paven.
Yvon Léziart.
Céline Duguey
Nicolas Guillas
Sport : la science donne le cap
Patrick Hertzog/AFP
La transmission des savoirs vue par des sociologues
Entraîneur, sportif : une langue des signes
Bernard Laporte avec un de ses
joueurs en 2000 à Clairefontaine.
“L’entraîneur et le sportif
développent une véritable
grammaire corporelle”.
Depuis près de dix ans à l’Université
Rennes 2, les recherches sur l’analyse
du mouvement sont menées dans le
milieu du sport. Elles ont acquis
aujourd’hui une portée internationale
et concernent aussi bien le handball,
le rugby que la natation.
Personnages de synthèse, capteurs de
mouvement et lunettes de vision en
relief... Nous ne sommes pas dans une salle
de jeux vidéo, mais bien avec les chercheurs
en biomécanique du laboratoire
“Mouvement, sport, santé”(1) de l’Université
Rennes 2 et de l’équipe-projet “Bunraku” de
l’Irisa(2). Depuis quelques années, Franck
Multon décortique les mouvements des
sportifs, jusqu’à leur simulation en réalité
virtuelle. “Ces outils nous permettent de tester
de façon rigoureuse les hypothèses plus intuitives
des entraîneurs”, explique-t-il.
Un tireur infatigable
Au handball, par exemple, imaginez un
entraîneur demandant à un joueur de tirer
en levant son bras 10 cm plus haut, en décalant
son poignet de 5 cm... Impossible ? Pas
pour le joueur virtuel ! C’est pourquoi la
Fédération française de handball (FFHB) a
fait appel aux chercheurs rennais. Après
avoir déterminé les
données dont il a besoin,
Benoit Bideau, le biomécanicien
de l’équipe,
réalise la capture de
mouvement du tireur.
Ces données sont utilisées
pour modéliser le
mouvement, puis incorporées
dans un moteur
d’animation d’humanoïdes
réalisé en collaboration avec l’Irisa.
La phase suivante se passe dans la salle de
réalité virtuelle de l’institut de recherche,
où, face à l’écran géant, un gardien en chair
et en os est confronté à cet adversaire d’un
nouveau genre... Infatigable, le tireur virtuel
peut reproduire des centaines de fois exactement
le même geste. “On change aussi sa
position de quelques centimètres pour voir
comment le gardien modifie sa parade”, précise
Benoit Bideau. L’étude a ainsi permis de
mettre en évidence les parties du corps du
tireur que le gardien regarde pour anticiper
la direction de la balle et arrêter le tir.
Actuellement, un nouveau projet est en
cours, pour étudier des situations plus
complexes, en ajoutant des défenseurs
devant les buts !
Secret - défense au rugby
La complexité, l’équipe s’y attaque déjà
pour répondre à la demande de la fédération
internationale de rugby. Il s’agit cette
fois de simuler une scène d’un match pour
étudier le comportement d’un joueur face à
une ligne de défenseurs. “En réalité virtuelle,
quand on travaille avec plusieurs joueurs, cela
ajoute des contraintes. Il faut par exemple les
empêcher de se superposer !”, poursuit Benoit
Bideau.
Appliquée à de nombreux sports : nage,
gymnastique, sports de combat, sports
collectifs, la démarche de l’équipe de
biomécanique suscite de plus en plus
l’intérêt des entraîneurs. “Ce sont leurs questions
qui guident nos recherches, note Franck
Multon. Et nous leur fournissons les outils
pour y répondre. Dans le cas du handball, par
exemple, nous cherchons maintenant à faire
évoluer le dispositif pour en faire un outil transportable
et utilisable sur un terrain.” Sans pour
autant remplacer l’entraîneur ! ■ A.V.
(1) Dirigé par Paul Delamarche, le laboratoire “Mouvement, sport, santé”
dépend de l’UFR Activités physiques et sportives (APS). (2) L’Irisa, Institut de
recherche en informatique et systèmes aléatoires, est le centre de
recherche Inria Bretagne - Rennes Atlantique. FranckMulton, responsable
de l’équipe biomécanique, travaille à l’interface entre Université Rennes 2
et Irisa. (3) Insa : Institut national des sciences appliquées.
Contacts ➜FranckMulton, fmulton@inria.fr,
➜Benoit Bideau, benoit.bideau@uhb.fr,
tél. 02 99 14 17 78.
La palme idéale
Pour séduire les nageurs, les palmes
doivent arborer de jolies courbes,
mais aussi avoir prouvé leur efficacité !
C’est pourquoi Décathlon Recherche
& Développement s’est tourné vers
les biomécaniciens de Rennes 2.
L’objectif : optimiser la forme de la
palme, pour obtenir une propulsion maximale, sans blesser le pied ou la cheville. Ce projet
a nécessité la construction d’un robot (en collaboration avec l’Insa(3) de Rennes), capable de
reproduire le même battement de jambes, quelles que soient les palmes utilisées, condition
indispensable pour établir des comparaisons fiables. “Grâce à la ville de Rennes, nous avons
eu accès à une piscine, raconte Benoit Bideau. Nous avons fait tous nos tests la nuit, pendant la
fermeture. Les mesures commençaient vers une heure du matin, après trois heures de montage
du robot !” Ceci n’empêche pas les chercheurs de continuer. Ils travaillent actuellement sur
la visualisation du mouvement en nage monopalme. ■
Benoit Bideau.
Dans la salle de
réalité virtuelle
de l’Irisa,
FranckMulton
décortique
les mouvements
des sportifs.
Des chercheurs modélisent leurs mouvements
Les sportifs pris au jeu
de la réalité virtuelle
Nathalie Blanc
Nathalie Blanc
11 245/JUILLET-AOÛT 2007
DR
Dossier
Sport : la science donne le cap
Dans la chaleur du continent nordafricain,
les chercheurs d’un laboratoire
de l’Université Rennes 2 ont
suivi l’édition 2002 du Marathon des
Sables. Avec dans leurs sacs des
expériences sur la nutrition des sportifs,
dont les résultats viennent de
paraître.
Avril 2002, dans le désert marocain. 30 à
35°C au soleil. Des chercheurs rennais
du laboratoire Mouvement sport et santé(1)
effectuent des prélèvements sanguins sur
des athlètes hors du commun. Dix-neuf
Bretons engagés dans
le Marathon des Sables.
Une course extrême :
240 km à parcourir en
sept jours, avec ses provisions
sur le dos. Et dans
le désert, le moindre
gramme compte. Autant
dire que les réserves de
fruits et légumes sont
limitées ! Pourtant les
produits frais sont ceux qui contiennent
le plus de vitamines A, E ou C. De la famille
des antioxydants, ces substances chimiques
aident notre organisme à lutter
contre les effets négatifs de l’oxygène.
Absorbé en trop grande quantité, ce
dernier peut en effet se révéler toxique. Or
l’activité physique, notamment chez les
sportifs de haut niveau, augmente considérablement
la consommation en oxygène.
Faut-il pour autant qu’ils consomment
plus de vitamines ? Pour les scientifiques
cette épreuve représente une opportunité
exceptionnelle de le savoir : ils ont fourni
à une partie des coureurs participant à
l’expérience des antioxydants sous forme
de compléments alimentaires tandis que
les autres affrontaient le désert avec leurs
seules provisions. Les résultats de cette
étude, parus en avril 2007, sont pour le
moins surprenants. L’organisme des marathoniens
qui n’ont pas reçu d’antioxydants
s’est adapté au fil de la course. À l’arrivée,
ils présentaient des carences, certes, mais
pas plus que ceux à qui on avait donné des
compléments.
La nutrition des sportifs en question
Les scientifiques ont suivi les coureurs dan
Arlette Delamarche.
Céline Duguey
Pierre Verdy/AFP
12 245/JUILLET-AOÛT 2007
Des compléments alimentaires 100 % nat
En contact avec des médecins du sport
et des nutritionnistes, la nouvelle
société Nutri-idea propose des
compléments alimentaires naturels.
“Quand on pratique un sport régulièrement,
il faut répondre à la sollicitation de l’organisme,
d’un point de vue alimentaire. Sinon, on
va vers la carence !” Stéphane Gesret vient de
lancer sa société Nutri-idea. Elle propose
des compléments alimentaires sous la
marque Sporethics(1), “pour ceux qui pratiquent
le sport... au moins deux fois par semaine.”
Ce passionné de sport et ancien directeur
régional de visiteurs médicaux développe
une approche “pédagogique et scientifique” de
la nutrition des sportifs. Cela vient de se
concrétiser par la mise en ligne de dossiers
d’informations téléchargeables “accessibles à
tous, mais sans tomber dans la caricature.” On y
trouve des tables de référence en diététique,
ou des explications sur le stress
oxydant.
Les trois produits Sporethics sont un
complexe antioxydant, du magnésium et
un complexe cuivre-zinc-selenium. C’est le
choix des ingrédients qui fait leur originalité.
“J’ai exigé du laboratoire la certification de
l’origine naturelle de toutes les sources.”
“Il faut le prouver !”
La vitamine C de son complexe antioxydant
vient, par exemple, de cerises biologiques.
“Les compléments alimentaires sont de
plus en plus encadrés(2), surtout les allégations
du type «améliore la performance», «énergie»
ou «antioxydant». Mais j’estime qu’il faut
le prouver !” En s’interdisant d’utiliser
des mots “vendeurs”,
mais plutôt en expliquant
à quoi sert tel
ou tel élément nutritionnel,
Stéphane
Gesret a pour philosophie
de “ne pas
surcharger le sportif” et
veut être “irréprochable”...
d’où le nom
de sa société.
Les produits ont été mis au point, suite à
des recherches et des échanges avec des
nutritionnistes et médecins du sport,
notamment ceux de l’hôpital Pontchaillou.
Stéphane Gesret .
Nicolas Guillas
Sous 30 à 35°C au soleil, les coureurs de l’édition
2007 du Marathon des Sables franchissent la dune
de Tizi Marlkhikh, au sud de Ouarzazate.
13 245/JUILLET-AOÛT 2007
Le sport comme thérapie
“Pour lutter contre
l’obésité et le diabète”
s le désert
Des études sur les effets thérapeutiques
du sport sont actuellement en
cours dans les laboratoires de
l’Université Rennes 2. Elles concernent
essentiellement le traitement du
diabète et des dysfonctionnements
cardio-vasculaires.
Baskets ou charentaises ? Face au sport,
deux tendances se dégagent. Une minorité
s’exerce très régulièrement, et se laisse
parfois tenter par la compétition. Mais chez
la grande majorité des Français, le manque
de pratique sportive se constate dès le plus
jeune âge. Avec pour conséquence une
augmentation du risque d’obésité. “Notre
objectif est de montrer que l’activité physique est
un élément majeur de la santé, précise Arlette
Delamarche, responsable de l’équipe exercice
et dysfonctions métaboliques à l’Université
Rennes 2. L’activité régulière et une
bonne nutrition sont les deux piliers de la lutte
contre l’obésité et le diabète, deux maladies
métaboliques devenues problèmes de santé
publique.” Son étude, menée sur des adolescentes
diabétiques est venue confirmer ce
propos. Pour l’expérience, les jeunes filles
ont été entraînées deux fois par semaine et
ont bénéficié d’un suivi nutritionnel. Après
six mois, elles n’avaient pas perdu de poids.
Un échec ? Surtout pas ! L’exercice a eu des
effets bénéfiques importants, même s’ils
sont moins visibles qu’une diminution du
tour de taille : il a notamment permis l’amélioration
du profil lipidique (taux de cholestérol...),
et par là même une diminution des
risques cardiovasculaires.
Du sport sur ordonnance ?
En fait, le diabète et l’hypercholestérolémie
perturbent fortement le fonctionnement
d’un tissu qui
tapisse la face interne
de nos vaisseaux : l’endothélium.
C’est ce
dysfonctionnement qui
a des conséquences
cardio-vasculaires
importantes. Bernard
Saïag, chercheur dans
la même équipe(1),
travaille donc à l’échelle
de ces vaisseaux sanguins. Mais dans son
laboratoire, ce sont les rats qui courent sur
des tapis roulants !(2) Et si ceux-ci sont pesés
avant et après leur entraînement, ce n’est
pas le poids qui préoccupe le chercheur. Il
utilise un dispositif qui lui permet de suivre
en direct la contraction et la relaxation de
portions d’aorte (artère qui part du coeur)
prélevées sur des animaux sains, entraînés
ou non, diabétiques non traités ou diabétiques
traités à l’insuline... Et teste l’effet de
différents éléments (médiateurs, médicaments).
“Nous arrivons à mimer ce qui se passe
in vivo et à reproduire certains traitements
administrés à l’homme, explique-t-il. Et
bientôt, nous allons essayer de déterminer précisément
la fréquence, l’intensité, et la durée d’un
exercice permettant d’obtenir le meilleur bénéfice
en terme thérapeutique.”
Sachant que l’exercice permet par
exemple de diminuer la pression artérielle
et donc de réduire éventuellement la posologie
d’un antihypertenseur, à quand la
prescription d’une pratique raisonnée et
contrôlée de sport à côté des médicaments
sur nos ordonnances ? ■ C.D./N.B.
Contacts➜Arlette Delamarche, tél. 02 99 14 17 75,
arlette.delamarche@uhb.fr
➜Bernard Saïg, bernard.saiag@wanadoo.fr
➜Françoise Rannou, francoise.rannou@uhb.fr
urels
“Pour la nutrition et la santé du sportif, nous
avons la chance d’avoir, à Rennes, des spécialistes
brillants. Et il y a beaucoup de choses à
faire ! Ce serait génial de proposer des compléments
très spécifiques, adaptés aux carences en
ceci ou cela, ou à telle douleur inflammatoire du
sportif.” Stéphane Gesret cherche des partenariats,
pour des études avec des médecins
et des diététiciens. Ses premiers produits
ont reçu un bon accueil auprès d’athlètes
de haut niveau, en athlétisme ou triathlon.
Les premiers référencements apparaissent
en pharmacie... et bientôt dans des magasins
spécialisés. Cinquante clients, dont
des clubs de foot, ont déjà acheté une
centaine de produits. ■ N.G.
(1) Site Web : www.sporethics.com (2) Pour en savoir plus, rendez-vous sur le
site de l’Autorité européenne de sécurité des aliments : www.efsa.europa.fr
Bernard Saïag.
Nathalie Blanc
(1) Sous groupe “Endothélium et exercice”. Le laboratoire est situé à la faculté
de médecine de l’Université de Rennes 1. (2) Dans la même équipe, Françoise
Rannou mène également des travaux sur les rats, à l’échelle du coeur.
Pour l’étude, les jeunes filles diabétiques, âgées de
16 à 19 ans, étaient entraînées deux fois par
semaine.
DR
Plus généralement, il apparaît dans cette
étude que “l’entraînement permet au corps
d’adapter et de stimuler son système naturel de
défense antioxydant”, explique Arlette
Delamarche, la responsable de l’équipe.
Trouver le bon équilibre
Nul besoin donc, de survitaminer les
sportifs. “Nous luttons contre l’idée reçue : les
vitamines, si ça ne fait pas de bien, ça ne fait
pas de mal. C’est faux !”, ajoute-t-elle. De
nombreux travaux montrent qu’un usage
excessif d’antioxydants, et notamment de
vitamines, peut être dommageable. Il peut
par exemple retarder la cicatrisation de
lésions musculaires provoquées par un
effort intense. La question que se pose
aujourd’hui l’équipe rennaise est celle du
dosage. Comment déterminer le juste équilibre
entre trop et pas assez ? Car les besoins
diffèrent complètement selon les individus.
Il est “impossible de donner des conseils en
aveugle”, estime Arlette Delamarche. D’où
l’importance de ces recherches. Les vitamines
c’est pas automatique, nouveau
slogan chez les sportifs ? ■ C.D.
(1) De l’équipe Exercice et dysfonctionnement métabolique dirigée par
Arlette Delamarche, Université Rennes 2.
Contacts➜Arlette Delamarche, 02 99 14 17 75,
arlette.delamarche@uhb.fr
➜Carole Groussard, carole.groussard@uhb.fr
Dossier
Sport : la science donne le cap
14 245/JUILLET-AOÛT 2007
Un Rennais dans la course
Gaëtan Louis commercialise
le chronomètre de demain
Quand un homme entreprenant et
passionné détecte une technologie
performante, il n’y a pas de temps
perdu. Gaëtan Louis compte inonder
l’Europe de son chronomètre dernière
génération, basé sur un savoir-faire né
à plusieurs milliers de kilomètres de
là, en partant de Rennes !
“Dans le sport, ce n’est pas la performance
qui m’intéresse, mais l’épreuve humaine
et les relations qui se nouent.” Voici l’état
d’esprit qui anime Gaëtan Louis. L’histoire
qui suit est à son image. Été 2006 : Gaëtan
Louis quitte la tête de l’entreprise qu’il avait
créée, Iwedia, dans le domaine du développement
de logiciel. Lassé de l’ambiance
des grands groupes, il décide de mettre son
savoir-faire de créateur d’entreprise au
service de sa seconde passion : le sport.
En quelques mois, il ouvre une boutique de
vêtements de sports d’extérieur et crée en
même temps la société Sport TK(1) pour être
le premier à diffuser en Europe un système
de chronométrage basé sur la technologie
RFID Ipico.
Pas d’aiguilles ni de cadran
Sportif pratiquant, et lui-même organisateur
d’événements sportifs, Gaëtan Louis
connaît bien le monde du chronométrage.
“En France, il existe principalement deux technologies
de chronométrage dont Champion Chip
(technologie hollandaise) qui arrose largement
le marché depuis quelques années. Je voulais
proposer une alternative avec une solution hautement
technologique et économique.” D’autant
que la technologie Ipico, qu’il a ramenée
d’Afrique du Sud, surtout utilisée dans le
monde industriel pour assurer la traçabilité
de paquets ou d’animaux, est très facile à
mettre en oeuvre dans le milieu du sport :
elle devient un chronomètre qui se
compose d’une puce, un carré de quelques
centimètres, que l’athlète fixe au lacet de
sa chaussure et de deux “tapis”. Placés
par exemple au départ et à l’arrivée de la
course, ces carpettes détectent les signaux
RFID des puces. Chacune d’elle possède
un identifiant unique correspondant à un
coureur. Les résultats sont recueillis grâce à
un système électronique autonome et le
classement est mis en forme grâce un logiciel
spécialement conçu et mis au point ici
même à Rennes.
Utilisé pour la première fois en Europe
lors d’une course à pied fin janvier 2007 à
Betton (35), le chronomètre a rempli son
contrat et enregistré tous les compétiteurs,
soit plus de 1300. “Pour l’instant, le système
est parfaitement adapté pour chronométrer
des courses telles que : courses à pied, trails
nature, duathlons et triathlons et des courses de
vélo sur route sans sprints. Et la technologie va
évoluer pour le chronométrage de courses plus
exigeantes en prise de temps et pour être encore
plus économique.”
Des chaussures spécialement
pour l’occasion
En tout cas, elle se déplace à grand pas :
après la Bretagne (Betton, Saint-Gilles,
Pacé...) d’autres courses en France et à
l’étranger ont été chronométrées, avec en
septembre, le championnat de France des
10 km. Un seul hic au Gabon : “Là-bas
certains athlètes courent pieds nus et avaient
acheté des chaussures spécialement pour l’occasion
pour y accrocher la puce. Mais ils les ont
portées à la main pendant la course !” Une
anecdote qui n’empêche pas le chronomètre
d’être actuellement en phase de
déploiement. Les premières commandes
sont en cours et peut-être le trouvera-t-on
bientôt au rendez-vous de grands événements
? Surveillez les tapis ! ■ N.B.
(1) Sport TK pour “Timekeeping” qui veut dire chronométrage.
Contact➜Gaëtan Louis, gaetan.louis@sporttk.com
À l’arrivée, les coureurs repassent sur le tapis qui enregistre leur temps de parcours.
Ici le 28 janvier 2007, lors du premier test en France, à Betton.
DR
Gymnaste, participation au championnat de France
amateurs en 1976. Coureur à pied depuis 1982 :
plus de 40 marathons à son actif, 150 km en
solitaire et 175 km (tour du Morbihan) en 24 h.
Prépare le tour du Mont-Blanc : 170 km entre
2 000 et 2 500 m d’altitude.
Nathalie Blanc
15 245/JUILLET-AOÛT 2007
Le logiciel de Vidéométrix analyse les vidéos sportives
L’intelligence artificielle refait le match
La société rennaise Vidéométrix a
développé un moteur de recherche qui
analyse les vidéos sportives. Cet outil
donne une vie nouvelle, interactive,
aux matchs diffusés sur le Web.
L’internaute regarde ce qu’il veut dans
le match !
Suivre un match de foot à la télévision ou
sur Internet, c’est parfois long. Cliquer
pour voir directement les buts ou les
actions d’un joueur,
c’est plus stimulant.
Les ingénieurs et
chercheurs rennais de
la société Vidéométrix
ont mis au point
un outil informatique,
baptisé Stadis, qui
traite les images
vidéo de matchs. “Sur
les sites Web sportifs, on
reste en général dans un schéma télévisuel,
analyse Romain Thomas, le responsable du
secteur recherche à Vidéométrix. On peut
voir l’intégralité du match, ou lire des résumés
rédigés par des journalistes. Avec notre technologie,
l’internaute visionne exactement ce qu’il
veut, il est son propre éditorialiste.”
La force de ce programme, ou plutôt de
“l’algorithme d’intelligence artificiel” mis au
point par les informaticiens, consiste à
repérer les phases de jeu automatiquement,
en analysant le fichier vidéo : “Si un
joueur est à l’arrêt dans la surface de réparation,
avec d’autres joueurs autour de lui, un penalty
est identifié. Lorsqu’il y a un pic sonore et que la
caméra se braque sur les filets, c’est un but !”
Clubs de foot, chaîne de télévision
Mais la puissance des calculs informatiques
ne fait pas tout ! Le but a-t-il vraiment
été marqué ? Un indexeur “humain” doit
valider les propositions de l’ordinateur.
Mais cela va beaucoup plus vite que
l’indexation classique, en regardant une
vidéo qui défile : l’indexeur travaille avec
trois ordinateurs en même temps, et
répond aux confirmations demandées par
les machines. Ce système permet de valoriser
rapidement les patrimoines vidéo de
clubs de foot, de ligues de sports et de
chaînes de télévision... et apporte une
vision inédite des matchs, pendant des
championnats. Trois ans après sa naissance,
le logiciel Stadis est opérationnel et
devrait décoller cette année. Une dizaine de
contrats sont en cours de signature avec
des clubs... mais pas seulement de foot ! Le
golf, le tennis, le basket et le hockey sur
glace peuvent aussi être passés au scanner.
Côté financement, Vidéométrix a eu une
idée originale. Le site sportif qui enrichit
son offre grâce à la technologie Stadis ne
doit rien débourser ! Vidéométrix s’est en
effet associé à une régie publicitaire et se
rémunère sur la publicité en ligne. Cette
dimension marketing complète le secteur
Recherche et développement, qui occupe
cinq ingénieurs et docteurs en informatique.
Cette équipe va d’ailleurs s’étoffer
avec des doctorants en contrat Cifre(1) et un
sixième chercheur. Et ce n’est pas fini, car
Vidéométrix envisage aussi d’adapter sa
technologie aux téléphones portables. ■
N.G.
(1) Conventions industrielles de formation par la recherche.
Romain Thomas.
Nicolas Guillas
Pornchai Kittiwongsakul/AFP
Coupe du monde de football 2002 en Corée et au Japon. Le logiciel de Vidéométrix
permet de valoriser rapidement le patrimoine d’images vidéo sportives.
Contact➜Romain Thomas, tél. 02 99 36 11 02,
romain.thomas@videometrix.fr
Dossier
Sport : la science donne le cap
16 245/JUILLET-AOÛT 2007
En conditions extrêmes, la science
ne suffit pas toujours. Pour traverser
seul l’Atlantique en moins de huit
jours, le skipper Lionel Lemonchois
s’est appuyé sur des technologies de
communications dernier cri... mais
c’est la connaissance de lui-même,
notamment pour dormir, qui l’a porté.
“Sur les multicoques en solitaire, c’est
surtout l’expérience et la motivation qui
comptent. Il n’y a rien de scientifique dans notre
préparation !”, Lionel Lemonchois est le
grand vainqueur de la dernière Route du
Rhum. À bord du trimaran Gitana 11, il
a pulvérisé le record de la transat, le
6 novembre 2006. Parti de Saint-Malo, il a
rejoint la Guadeloupe en 7 jours, 17 heures
et 19 minutes(1), à 20 noeuds de moyenne !
Pour l’emporter, ce skipper atypique de
47 ans, qui court les océans depuis 25 ans,
n’a pas cherché à améliorer ses méthodes
avec des chercheurs. Ce sont les profs de
sport de la thalassothérapie de Carnac qui
l’ont entraîné. “Nous ne sommes pas des
athlètes, nous n’avons pas d’obligations
physiques, comme le coureur du 100 m haie !
J’entretiens surtout l’effort : je cours, je fais du
vélo, des assouplissements, de la musculation.
Car il faut produire des efforts soutenus pendant
20 minutes, pour tourner la manivelle de winch,
affaler une voile, envoyer un ris ou la grand’voile.”
Pour arriver largement en tête, le Normand
établi aujourd’hui à Crac’h (Morbihan) a
d’abord gagné la bataille... du sommeil. “J’ai
passé 60 % de mon temps à gérer le sommeil.
Avec l’expérience, on se connaît soi-même.
Quand le bateau allait bien et qu’il n’y avait pas
de vent, dès que je ne faisais rien, je me mettais
dans un coin, je fermais les yeux pour me
reposer.” Son sommeil était ainsi saucissonné
en tranches de 10 mn à 4 h. Côté
alimentation, on imagine que tout a été
optimisé à bord, pour accompagner
l’effort et la fatigue... Mais les nutritionnistes
ne sont pas vraiment intervenus.
“Je mange du saucisson, des sardines à l’huile,
des plats déshydratés, du fromage... Il faut
d’abord se faire plaisir.” Le skipper avait déjà
essayé, il y a quelques années, un suivi
nutritionnel strict. Sans effet !
Deux ordinateurs,
deux téléphones satellites
Si l’approche scientifique ne lui a pas
servi directement, Lionel Lemonchois a
utilisé les derniers cris de la technologie, en
informatique et télécommunications. En
plus du GPS et du baromètre, “pour vérifier la
précision des annonces météo”, il avait deux
téléphones satellites, l’un pour la voix,
l’autre pour le haut débit. Plus deux ordinateurs,
dont un portable, pour naviguer sur le
Web, récupérer des photos satellites ou des
fichiers météo. Il intégrait ces données dans
son logiciel de navigation, pour afficher une
carte dynamique, où les flèches indiquent
les vents, leurs directions et leurs forces.
Mais le navigateur n’était pas seul pour
gérer, avec du recul, cette masse d’informations
météo... en tenant compte de son
état de fatigue. Il était en relation avec
un routeur de Météo France et, surtout, un
tacticien, qui le conseillait en le soutenant
psychologiquement. “Les prévisions météo se
font de 3 à 7 jours, contre 2 jours il y a 15 ans.
Pour gagner, il faut aller vite au bon endroit !
On zigzague, on n’arrête pas de naviguer entre
les systèmes météo. Quand on sait que, dans
trois jours, les vents auront telle direction, avec
telle force, on s’arrange pour y être. Et une
course se gagne trois jours à l’avance.” Au final,
et malgré les moyens technologiques équivalents
dont disposent tous les concurrents,
“ce qui est primordial, estime le skipper,
c’est l’envie de faire bien, de se sentir bien dans
ce que l’on fait.” ■ N.G.
(1) Contre 12 jours par Laurent Bourgnon, en 1998.
Lionel Lemonchois, vainqueur de la Route du Rhum
“C’est l’expérience et
la motivation qui comptent !”
Gitana SA/Yvan Zedda
Pour gagner la Route du Rhum, en naviguant entre les systèmes météo, le skipper
s’est servi des technologies dernier cri en informatique et télécommunication.
À LIRE
La Bretagne, première
région sportive
■ Paradis des sports
de pleine nature,
pays du cyclisme et
du nautisme, terre
d’invention du kitesurf,
la Bretagne est
une région sportive !
À découvrir dans le
dernier numéro de la
revue Bretagne(s), éditée par le Conseil
régional.
Rens.➜ Presses universitaires de Rennes,
tél. 02 99 14 14 01, en vente en kiosque,
www.revuebretagnes.com
SUR LE WEB
www.irisa.fr/siames/Richard.Kulpa/
Francais/index.htm
■ Retrouvez sur ce site des vidéos des
modélisations de tir en handball (lire
p. 11). Elles ont été réalisées par
Richard Kulpa, ingénieur au laboratoire
Mouvement sport et santé de
l’Université Rennes 2, lors de sa thèse
en animation d’humanoïdes et
biomécanique.
www.kligego.com
■ Conçu par un Rennais, ce site
s’adresse aux pratiquants et aux organisateurs
d’événements sportifs. Depuis
sa création en mars 2007, il a déjà
recensé plus de 9 600 manifestations
en tennis, badminton et courses à pied
en tout genre, à l’échelle régionale et
nationale. Les inscriptions en ligne sont
possibles et des alertes e-mail sont
également proposées, pour ne rien rater
de votre sport préféré !
EXPOSITION À LOUER
Sciences et sports
■ Sports et handicaps, gestion du poids
chez l’athlète, matériaux toujours plus
performants. En quatorze panneaux,
l’exposition itinérante Sciences et
sports fait le point sur la recherche
médicale, scientifique et technique, en
prenant des exemples dans le sport de
haut niveau mais également dans des
domaines de la santé publique.
Rens.➜ Espace des sciences, service diffusion,
Patrick Le Bozec, tél. 02 23 40 66 46,
diffusion@espace-sciences.org
Le mois prochain : L’archéologie
Presses universitaires de Rennes
17 245/JUILLET-AOÛT 2007
Sport et recherche:une
formation de haut niveau
La seule filière Éducation physique et
sportive (EPS) proposée par l’École
normale supérieure (ENS) a été mise
en place en 2002 sur le campus
breton de Ker Lann, à Bruz. Rencontre
avec Jacques Prioux, responsable de
ce département depuis 2004.
Sciences Ouest : Comment est abordé
le sport à l’ENS ?
Jacques Prioux : Les étudiants reçoivent
ici une formation à l’enseignement et à la
recherche. Après le concours d’entrée, ils
suivent leur cursus au sein de l’UFR Activité
physique et sportive(1) de l’Université Rennes 2.
Ils ont le choix entre plusieurs mentions : activités
physiques adaptées, éducation et motricité,
entraînement sportif, management du
sport. Parallèlement, nous essayons de les
familiariser avec la recherche pour inciter le plus
grand nombre d’entre eux à s’engager dans une
thèse. Une voie que seulement quatre des dix
normaliens en 2e année de master ont choisi
cette année. Nous espérons atteindre les statistiques
générales de l’ENS, à savoir 70 % d’étudiants
à choisir la recherche, que ce soit en
sciences sociales (didactique, sociologie...) ou
bien en sciences de la vie (étude du mouvement,
nutrition...).
S.O. : Vous avez donc des liens forts avec
les laboratoires de recherche de l’Université
Rennes 2 ?
J.P. : C’est indispensable ! Pour l’instant, nous
sommes en étroite collaboration avec le laboratoire
Mouvement sport et santé (M2S) - orienté
sciences de la vie - qui est le seul laboratoire
officiellement rattaché à notre département.
Nous avons aussi signé un Contrat de plan État-
Région pour créer une plate-forme de recherche
dédiée à l’étude du mouvement sur le campus
de Ker Lann. Cela implique, d’ici à 2013, le
déménagement du laboratoire M2S dans les
locaux de l’ENS, et la construction sur le
campus d’un gymnase spécialement équipé
pour mener des activités de recherche. Dans
l’avenir, nous souhaitons également nous
rapprocher de la filière sciences humaines et
sociales de l’Université Rennes 2.
S.O. : Le rythme soutenu de cette formation
laisse-t-il du temps aux étudiants pour faire
du sport ?
J.P. : Oui ! Nous recevons presque chaque
année dans notre effectif des sportifs de haut
niveau. Actuellement, l’un fait partie de l’équipe
de France de décathlon. Nous attendons de
savoir s’il est qualifié pour les jeux Olympiques
de 2008 ! Ils ne bénéficient pas d’aménagements
horaires pour leurs entraînements mais
arrivent à concilier cours et compétition. De
façon générale, ils sont “bien dans leur tête.” ■
Propos recueillis par Céline Duguey
(1) Le département Activités physiques et sportives regroupe deux
thématiques : les Sciences de la vie, au laboratoire Mouvement sport et
santé (lire p.11, 12 et 13) et les sciences humaines, dans une unité du
Créad (lire p.10).
Contact➜Jacques Prioux, tél. 02 99 05 55 47,
jacques.prioux@bretagne.ens-cachan.fr
Céline Duguey
Les étudiants de l’ENS à l’action ! Sur le mur d’escalade de l’Université Rennes 2.
DR
Pour en savoir plus
➜Grand angle
18 245/JUILLET-AOÛT 2007
Andrea Cherubini est à l’Irisa pour huit mois
Le robot rennais roule à l’italienne
Un léger accent italien égaye son français
irréprochable. Andrea Cherubini,
doctorant, est arrivé de Rome en mars
et s’est installé pour quelques mois
dans les laboratoires de l’Irisa afin de
faire plus ample connaissance avec un
robot bien particulier…
Sciences Ouest : Comment êtes-vous arrivé
jusqu’à Rennes ?
Andrea Cherubini : Je suis en thèse au laboratoire
de robotique de l’université La
Sapienza de Rome, la plus grande université
d’Italie. Dans mon département, informatiques
et systèmes, il est courant de
passer une partie de sa thèse à l’étranger.
Mon professeur m’a proposé ce séjour de
huit mois à l’Irisa car il connaissait François
Chaumette, le directeur du laboratoire
Lagadic(1). Je l’avais aussi rencontré l’année
dernière, pendant une école doctorale en
Italie.
En fait, beaucoup d’étudiants et de chercheurs
italiens partent dans le cadre de
collaborations internationales. Mais nos
laboratoires accueillent peu de chercheurs
étrangers. La recherche traverse une
période difficile en ce moment dans notre
pays...
S.O. : En quoi consistent vos recherches ?
A.C. : En Italie, j’ai commencé ma thèse sur
un robot mobile, le chien Aibo de Sony,
dans le cadre d’un projet financé par le téléthon
italien. Le but était de lui “apprendre”
à se déplacer seul dans une maison, en
suivant des lignes droites tracées au sol,
pour aider les personnes handicapées
à leur domicile. Cette expérience à l’Irisa
est l’occasion pour moi de poursuivre mes
travaux sur un autre modèle de robot,
le véhicule électrique autonome Cycab.
Contrairement au chien Aibo, il ne peut pas
se déplacer dans toutes les directions, de
façon latérale notamment. Cela ajoute des
contraintes intéressantes. J’ai tracé une
ligne blanche, mais courbe cette fois, devant
le garage du Cycab pour voir comment le
robot gère des trajets non rectilignes ! Pour
l’instant, je teste encore mes expériences
avec un simulateur, qui permet de prévoir
les mouvements du robot, grâce à un logiciel
développé par Lagadic. Ensuite, je
pourrai faire des tests “grandeur nature”,
indispensables pour une thèse en robotique,
avec le prototype de l’Irisa.
S.O. : Sur un plan plus personnel, quelles
sont vos impressions sur cette expérience
dans notre région ?
A.C. : C’est très bien ! J’ai fait une partie de
mes études, de la troisième à la terminale,
dans un lycée français aux États-Unis, mais
je n’avais encore jamais vécu en France.
Depuis le mois de mars, je découvre la
Bretagne avec mes collègues de l’Irisa, c’est
une région que je n’avais jamais visitée :
la mer, les plages, la musique - bretonne
s’entend - et aussi les fromages français !
S.O. : Quels sont vos projets pour votre
retour en Italie ?
A.C. : Je soutiens ma thèse en novembre, un
mois à peine après mon retour. Ensuite, je
ne sais pas encore. J’aimerais partir faire un
postdoctorat à l’étranger, pourquoi pas ici,
à l’Irisa ! Ça peut être intéressant de poursuivre
l’expérience. ■
Propos recueillis par Nathalie Blanc
et Céline Duguey
(1) Lagadic est le laboratoire d’Asservissement visuel en robotique, vision
et animation (ndlr : lagadic veut dire “petit oeil” en breton).
Contact➜Andrea Cherubini, tél. 02 99 84 75 84,
andrea.cherubini@inria.fr
Le chien Aibo apprend à se déplacer seul
dans la maison, pour venir en aide aux personnes
handicapées.
Le véhicule électrique
autonome de l’Irisa
ne possède pas de volant,
mais une caméra !
Nathalie Blanc
DR
Espace des sciences
19 245/JUILLET-AOÛT 2007
DR
Actualité
Une autre façon d’étudier les sciences
Les collégiens brûlent les planches !
“On en a marre des paparazzis terriens, on
n’est pas des petits hommes verts !”,
protestent les habitants de Mars. Ces propos
ne sortent pas d’un film de science-fiction,
mais de l’une des pièces de théâtre scientifique
montées et jouées par des collégiens, le 19 juin
dernier aux Champs Libres. Organisée par
l’Espace des sciences, l’opération “La science
sur les planches” a donné à plus de cent jeunes d’Ille-et-Vilaine l’occasion de
monter sur scène. Les six pièces présentées, pour la plupart écrites par les élèves
eux-mêmes, traitent de sujets variés : la révolte des Plutoniens depuis que leur
planète n’est plus une “planète principale”, le réchauffement climatique, les
mathématiques, les animaux, la vie de Galilée ou de Bunsen(1).
Conte africain, théâtre comique ou plus classique, ces pièces ont fait découvrir
une autre facette de la science au public, composé pour une grande part de
collégiens. Ces derniers ont pu poser leurs questions aux comédiens en herbe,
qui garderont de beaux souvenirs de cette journée. Pour John, un comédien en
4e au collège Jean-Monnet à Janzé, “C’est bien de voir ce que les autres ont fait.”
“Ça explique les choses”, ajoute Cassandra, à côté de lui.
Du côté des enseignants, l’opération a suscité autant d’enthousiasme :
professeurs de sciences, de français, d’arts plastiques ou de musique se sont
engagés dans le projet. Certains ont même été aidés par des professionnels du
théâtre, grâce au soutien du Conseil général d’Ille-et-Vilaine. L’expérience sera
renouvelée dès l’année prochaine ! ■
Rens.➜ Laurence Le Calvez, laurence.lecalvez@espace-sciences.org ➜ Michel Bouchet,
tél. 02 23 40 66 52, michel.bouchet@espace-sciences.org
Plus d’informations sur notre site ➜ www.espace-sciences.org/animations-exterieures
Du 18 septembre au 2 mars
Illusions, ça trompe
énormément
Dans un décor de cirque, la nouvelle exposition
“Illusions, ça trompe énormément” met tous
vos sens à l’épreuve ! Une multitude de jeux
auditifs, visuels ou tactiles vous attend pour vous
faire perdre vos repères, décortiquer les illusions et
comprendre pourquoi votre cerveau vous trompe. ■
Rens.➜ Retrouvez toutes les informations pratiques dans la rubrique “Expositions”
de notre site Web www.espace-sciences.org
L’Espace des sciences
se visite sur le Web
Vous avez raté une conférence ou
souhaitez revivre un de ces grands
moments sur les trous noirs, les fonds
marins, la santé... ? Rendez-vous sur notre
site Internet, où les films de 2007 sont en
ligne. Ceux qui ne connaissent pas encore
nos salles d’exposition peuvent aussi
préparer leur visite en les découvrant une
première fois sur le Web !
Et pour aller plus loin, téléchargez les
cahiers pédagogiques, ou consultez les
sélections de livres scientifiques de la
bibliothèque de Rennes Métropole.
Rens.➜ www.espace-sciences.org
Du 8 au 14 octobre 2007
Portes ouvertes, conférences, expositions :
la Fête de la science est de retour ! Pour
cette 16e édition, rendez-vous dans les cinq
Villages des sciences répartis sur le territoire
breton. Attention, les réservations sont
obligatoires pour les scolaires.
Rens.➜ Site national, www.fetedelascience.fr
Deux nouvelles
expositions itinérantes
à louer dès la rentrée
● Les régions polaires : Arctique
et Antarctique.
● Pôle Nord, pôle Sud :
les scientifiques en alerte.
Rens.➜ Patrick Lebozec, tél. 02 23 40 66 46,
patrick.lebozec@espace-sciences.org
Exposition
www.espace-sciences.org
Internet
(1) Robert Bunsen, chimiste allemand du XIXe siècle, a popularisé l’utilisation d’un brûleur
à gaz utilisé en laboratoire pour chauffer et stériliser, appelé aujourd’hui bec Bunsen.
DR
DR
■ LANNION 12-13 octobre Place Günsburg
■ MORLAIX 11-12-13-14 octobre Place des
Otages ■ BREST 12-13-14 octobre Place de la
Liberté ■ LORIENT 12-13 octobre Parc Youri-
Gagarine - Rue Jean-Zay ■ RENNES 12-13-14
octobre Place Hoche
Contacts ➜ Côtes-d’Armor et Finistère : Abret
tél. 02 96 46 60 50 - et pour Morlaix : Ville de
Morlaix tél. 02 98 63 85 64 ➜ Morbihan :
Maison de la Mer - tél. 02 97 84 87 37 -
www.ccstilorient.org ➜ Ille-et-Vilaine : Espace
des sciences - tél. 02 23 40 66 45 - www.espacesciences.
org
PROCHAINEMENT
Expos itinérantes DR
Jusqu’au 26 août/Au-delà
de l’image
■ Rennes - Les progrès scientifiques
des dernières années offrent un
regard nouveau sur
les collections de
dessins du musée
des Beaux Arts de
Bretagne. L’exposition
met en avant le
travail de recherche
sur les matériaux
graphiques qui composent les oeuvres
réalisées par le centre de recherche et de
restauration desmusées de France.
Rens.➜museebeauxarts@villerennes.
fr, tél. 02 23 62 17 45,
www.mbar.org
Jusqu’au 26 août/Machines
agricoles à l’affiche
■ Rennes - Destinées
à convaincre le
paysan de l’intérêt de
la mécanisation, les
affiches publicitaires
vantent les mérites
de la modernisation
des matériels. La machine agricole est
alors présentée magnifiée, en pleine
action dans une campagne idéalisée.
En participant à la modification des
mentalités en milieu rural, l’affiche
réussit à rendre familière la présence
desmachines dans les campagnes.
Rens.➜Écomusées du Pays de
Rennes, tél. 02 99 51 38 15,
www.ecomusee-rennes-metropole.fr
Jusqu’au 2 septembre/
Microbes et vaccins
en question
■ Laval - Pourquoi eston
malade ? Qu’est-ce
qu’un microbe ? À quoi
servent les bactéries ?
Comment agit un vaccin ? Vous trouverez
des réponses en partant à la découverte
des microorganismes avec Juliette, une
petite fille de 10 ans. Des séances d’animations
sont programmées autour de
cette exposition.
Rens.➜Musée des Sciences
de Laval, tél. 02 43 49 47 81,
http://www.ccsti-laval.org
Jusqu’en septembre 2007/
La mer pour mémoire
■ Saint-Malo - À travers
les recherches menées
sur les épaves du
Ponant, cette exposition
d’archéologie sousmarine
dévoile l’histoire
maritime du grand Ouest Atlantique.
Rens.➜Musée d’histoire de Saint-
Malo, tél. 02 99 40 71 57.
Jusqu’au 19 octobre/Carnets
de mémoire
■ Rennes - Dans leurs
locaux flambant neufs,
les archives départementales
exposent photographies,
maquettes, journaux, livres, affiches
et autres documents retraçant ainsi
l’histoire plus que millénaire du département.
Rens.➜Archives départementales
d’Ille- et-Vilaine, tél. 02 99 02 40 00,
http://www.ille-et-vilaine.fr/actions/
culture-ille-et-vilaine/archivesdepartementales-
ille-et-vilaine.html
Jusqu’en mai 2008/
Requins : entre peurs et
connaissance
■ Concarneau - Monstres
sanguinaires aux
mâchoires acérées dans
l’imaginaire collectif,
les requins sont pour la
plupart inoffensifs. Surtout convoitées
pour leur chair ou leur peau, de
nombreuses espèces sont aujourd’hui
menacées de disparition. Le muséum
d’histoire naturelle de Concarneau invite
le public à en apprendre un peu plus sur
ces habitants des mers, étudiés à la
station de biologie marine voisine.
Rens.➜Marinarium de Concarneau,
tél. 02 98 50 81 64,
www.mnhn.fr/mnhn/conc/index3.htm
aaggeennddaa
20 245/JUILLET-AOÛT 2007
■Colloques ■Expositions
ADRIA ■ 19 et 20 septembre, Quimper/Le management
de la qualité en laboratoire d’analyses de denrées
alimentaires : un système qualité conforme à la norme ISO 17025
■ 26 et 27 septembre, Rennes/Les bactéries pathogènes
en alimentaire Rens.➜ Séverine Pierre, tél. 02 98 10 18 61,
severine.pierre@adria.tm.fr, www.adria.tm.fr
■ 20 septembre, Rennes/Réglementation et
allégations en nutrition ■ 25, 26 et 27 septembre, Vannes/
Plantes et extraits pour la cosmétique : panorama découverte du
domaine végétal et de ses applications Rens.➜ Ghislaine Bouesnard,
tél. 02 97 47 97 32, sales@archimex.com, www.archimex.com
CEDRE ■ 10 au 14 septembre, Brest/Formation à la lutte
contre les pollutions par hydrocarbures en zone littorale
Rens.➜Centre de documentation de recherche et d’expérimentations,
tél. 02 98 33 10 10, www.cedre.fr
IRPA ■ 18 et 19 septembre, Belle-Isle-en-Terre/Zones
humides, cours d’eau et Plan local d’urbanisme (PLU)
■ 20 septembre, Belle-Isle-en-Terre/Faire l’inventaire des zones
humides etdes cours d’eau dans l’objectif d’une intégration de ceuxci
au PLU Rens.➜ Institut régional du patrimoine, tél. 02 99 79 39 31,
www.irpa-bretagne.org
■Formations
27 et 28 août/Symposium
sur les grilles informatiques
■ Rennes - Le symposium Coregrid,
réseau européen qui réunit 155 chercheurs
venant de 19 pays, est organisé
par l’Irisa en parallèle avec la 13e édition
d’Euro Par, un cycle annuel de conférences
internationales sur l’informatique
distribuée et parallèle qui se tiendra du
28 au 31 août.
Rens.➜Païvi Palosaari,
paivi.palosaari@irisa.fr,
tél. 02 99 84 75 48, www.coregrid.net
Du 4 au 7 septembre/
Réunion Mathématique et
interaction
■ Rennes - L’équipe du projet “géométrie
réelle et complexe en mécanique
hamiltonienne” de l’ANR(1) organise ce
colloque qui comptera parmi ses conférenciers
Bernard Malgrange, membre de
l’académie des Sciences.
Rens.➜Delphine Boucher,
tél. 02 23 23 66 85,
delphine.boucher@univ-rennes1.fr,
Guy Casale, guy.casale@univrennes1.
fr,
http://perso.univ-rennes1.fr/guy.
casale/ANR/ANR_html/main.html
Du 5 au 7 septembre/
Ergonomie dans les Tic
■ Saint-Malo - L’ergonomie des produits
et des services, c’est le thème de
ce congrès organisé pour la Société
d’ergonomie de la langue française par
France Télécom R&D.
Rens.➜Joelle Blanquet,
tél. 01 45 29 49 61,
joe.blanquet@orange-ftgroup.com
Du 6 au 8 septembre/
Cultures, langues
et imaginaires de l’Arc
atlantique
■ Rennes - Colloque international organisé
par le laboratoire Bretagne et pays
celtiques de l’Université Rennes 2.
Rens.➜Laurence Bouvet-Lévêque,
laurence.bouvet-leveque@uhb.fr,
www.uhb.fr
Du 11 au 14 septembre/
Space 2007
■ Rennes - Le salon
des professionnels
des productions
animales en France
rassemble tous les acteurs du secteur
agricole au niveau mondial. Nouveauté
de cette édition 2007, la création d’un
pôle agroénergie pour regrouper les
entreprises qui proposent aux éleveurs
des solutions d’avenir dans lesdomaines
de la méthanisation, de l’énergie solaire
et de l’utilisation du bois.
Rens.➜Éliane Hamard,
tél. 02 99 35 34 38,
e-hamard@parc-expo.com,
www.space.fr
25 septembre/1er forum
Energies Ouest
■ Nantes - Cette première édition abordera
des thèmes tels que l’alimentation
électrique du grand Ouest, l’énergie
bleue, éolienne, et les économies dans
l’industrie. La manifestation se clôturera
par la remise des trophées “intelligences
et énergies” suivie d’une conférence
de Jean-Marie Chevalier, directeur
du Centre de géopolitique de l’énergie
et desmatières premières.
Rens.➜Tél. 02 40 71 07 90,
www.energiesouest.com
26 et 27 septembre/
9es assises nationales sur
les déchets
■ La Baule - L’Europe sera
au coeur des débats lors
de cette neuvième édition
organisée par les Directions
régionales de l’industrie, de la
recherche et de l’environnement. Une
occasion d’évoquer la directive cadre
sur les déchets actuellement discutée
au Parlement européen.
Rens.➜Tél. 02 51 85 80 99,
assises.dechets@emn.fr,
www.assises-dechets.org
(1) Agence nationale pour la recherche.
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21 245/JUILLET-AOÛT 2007
■Sorties
28 et 29 juillet/Instruments
de musique du Moyen Âge
■ Concoret (56) - Le
centre de l’imaginaire
arthurien présente 40
instruments médiévaux
venant d’Orient et d’Occident, démonstration
à l’appui.
31 juillet et 13 août/
Le chemin des dragons
■ Concoret (56) - Une balade au crépuscule
avec le conteur Tortequesne et
les conteurs de Comper. Rendez-vous
à 20 h 30 au parking du bourg de
Tréhorenteuc.
Rens.➜Centre de l’imaginaire
arthurien, tél. 02 97 22 79 96,
centrearthurien@wanadoo.fr,
www.centre-arthurien-broceliande.com
Jusqu’au 23 août/Circuit
découverte
de l’industrie
navale
■ Lorient - Chaque
jeudi matin, venez
découvrir en compagnie
de professionnels de la restauration
navale l’architecture des navires
qu’ils soient de travail ou de plaisance.
Rens.➜CCSTI de Lorient “Maison de
la mer”, tél. 02 97 84 87 37,
www.ccstilorient.org
22 août et 4 septembre/
Tête à tête avec les serpents
■ Nantes - Pour découvrir
l’étonnante variété
des serpents, exotiques
ou autochtones,
venimeux ou constricteurs, bariolés ou
discrets, en manipulant mues, crochets
à venin... et même un python vivant.
Rens.➜Muséum d’histoire naturelle
de Nantes, tél. 02 40 99 26 20,
www.museum.nantes.fr
24 août/Les artistes en
herbe
■ Quimper - Une
sortie nature, pinceaux et crayons à
portée de main, pour s’initier au dessin
et à la peinture et laisser libre cours à sa
fibre artistique. Une sortie organisée par
l’association Eau et rivières de Bretagne.
Rens.➜Inscription obligatoire,
tél. 02 98 01 05 45,
education-29nord@eau-et-riviere.asso.fr
2 septembre/Tout savoir sur
l’abeille, la ruche et le miel
■ Rennes - Comment
récolte-t-on le miel ?
Réponse en direct avec une démonstration
technique commentée dans le
rucher de l’Écomusée, accompagnée
d’une présentation des activités des
apiculteurs, des produits de la ruche et
de l’abeille mellifère.
Rens.➜Écomusée du Pays de Rennes,
tél. 02 99 51 38 15, www.ecomuseerennes-
metropole.fr
Du 19 au 23 septembre/
Festival du film marin
■ Saint-Cast-Le-Guildo (22) - Pour sa
7e édition, le festival vous emmène faire
un tour dans les îles, du Japon à Cuba,
et vous fait revivre les
grandes aventures
maritimes et scientifiques.
Inauguré par
trois jours de programmation
jeunesse, le
festival sera accompagné
pendant cinq jours d’expositions,
de rencontres et d’une régate dans la
baie de Saint-Cast-le-Guildo.
Rens.➜L’ImagiMer,
tél. 02 96 81 03 00,
festival.film.marin@wanadoo.fr,
www.festival-imagimer.com
Zooparc de Trégomeur
■ Trégomeur (22) - Après
d’importants travaux de
rénovation, le zooparc a
rouvert ses portes le 28 avril dernier.
Parc zoologique mais également
végétal, il présente de nombreuses
espèces animales dans leur environnement
naturel et sensibilise les visiteurs
aux problématiques écologiques
actuelles.
Rens.➜Zoo de Trégomeur,
tél. 02 96 79 01 07,
www.zoo-tregomeur.com
La cité de la mer
■ Cherbourg (50) - Du sous-marin
Le Redoutable aux engins de plongée
en passant par la
reconstitution d’une
station abyssale,
c’est tout l’univers
des profondeurs de
l’océan que vous pourrez découvrir dans
ce parc à thème installé dans l’ancienne
gare maritime transatlantique.
Rens.➜La cité de la mer,
tél. 02 33 20 26 26 ,
www.citedelamer.com
■Conférences
4 septembre/Adaptation de l’homme à la vie
en station antarctique
■ Brest - Par Claude Bachelard, docteur au service médical Terres
australes et antarctiques française de l’Institut Paul-Émile-Victor.
Rens.➜Océanopolis, tél. 02 98 34 40 40, www.oceanopolis.com
20 septembre/Mieux se déplacer pour mieux vivre son temps
■ Rennes - Comment transformer nos temps de transports, en constante
augmentation, en temps utile, voire de plaisir ? Le transport public peut-il
réconcilier l’exigence de mobilité durable et notre souhait de confort de
vie ? Autant de questions qui seront abordées lors de la conférence organisée par
Rennes Métropole dans le cadre de la semaine de la mobilité. À 18 h 30 au Triangle.
Rens.➜Le Bureau des Temps, tél. 02 23 62 20 95, bdt@ville-rennes.fr,
www.rennes.fr/temps
■Appel à projets
Services Tic géolocalisés
■ La Mission pour l’électronique, l’informatique et les télécommunications de l’Ouest
lance un appel à projet à toute PME-PMI implantée en Bretagne et intéressée par
la création de nouveaux usages basés sur les technologies de localisation utilisant
des signaux satellites (GPS, Egnos...). Le porteur du projet devra s’associer à au moins
un partenaire - entreprise, établissement public, association... - pour la phase
d’expérimentation de sa solution. Inscriptions ouvertes jusqu’au 14 septembre 2007.
Rens.➜Gérard Baubau, g.baubau@meito.com ;
Patrick Cosquer, p.cosquer@meito.com, www.meito.com
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Philippe Gillet
La Cité de la Mer - Nouvelle Vague
Pour paraître dans le prochain
➜Tél. 02 23 40 66 66 ➜Fax 02 23 40 66 41
➜nathalie.blanc@espace-sciences.org
The race for performance, the search for
well-being and beneficial effects on health,
changes in diet, etc are subjects which lead
to the involvement of scientific research in
sport, in particular for preparing top level
athletes. But, France is not one of the
leaders in this field.
Will Brittany set an example? The only
Physical and Sports Education course
available at the École Normale Supérieure
(ENS) was introduced in 2002 at the Ker
Lann campus, Bruz. The ENS can use two
laboratories at Rennes 2 University, with
sport research scientists who are often
sportsmen themselves.
In Human and Social Sciences, scientists
study the special relationship which
develops between athlete and trainer. In the
Mouvement Sport et Santé (M2S) laboratory
they are working on modelling how athletes
move, recently undertaking a unique study
on perfecting the goal throw at handball and
the shape of the hand (p.11). One team is
looking into nutrition and health aspects,
studying the diet of marathon runners, and
the possibility of sport being a therapy for
treating certain conditions such as diabetes.
This new alliance between science and
sport has also led to the creation of new
companies in the field of food complements
for athletes as well as in the domain of
sports equipment. RFID technology for
timekeeping, new image processing
applications for videos of athletes - sport is a
whole new ball game for information and
communications technologies.
But there is one human exploit where the
athlete is face to face with himself. Lionel
Lemonchois, winner of the last Route du
Rhum race, talks about this at the end of the
feature. Sport should always be a pleasure. ■
22 245/JUILLET-AOÛT 2007
➜
These abstracts in English are sent to foreign universities that have links with Brittany and to the Scientific Advisers in
French Embassies, in an effort to widen the availability of scientific and technical information and promote the research
carried out in Brittany. If you would like to receive these abstracts on a regular basis, with a copy of the corresponding issue
of Sciences Ouest, please contact Nathalie Blanc, Editor, fax +33 2 23 40 66 41, E-mail: nathalie.blanc@espace-sciences.org
Brittany Regional Council
is providing financial backing
for this service.
Research and innovation in Brittany
Abstracts for the international issue
JULY-AUGUST 2007 ■ N°245
FEATURE P.9/17 Sport and science: towards a new alliance
FOCUS ON RESEARCH P.6
Scientists analyse how we learn
Animations, text, interactive programmes
on multimedia systems - there are many
different ways of presenting information.
But what is the most effective method for
teaching? Amaël Arguel, a postgraduate
at Rennes 2 University’s experimental
psychology laboratory, is studying this
question using a scientific, experimental
approach to provide a basis for selecting
methods. The experiments test documents
on volunteers recruited by the laboratory
who are then assessed using a questionnaire
the results of which are compared using
statistical techniques. “Over the course of the
experiments we are able to gain a better
understanding of the factors that make learning
easier and define the application conditions,”
states Amaël Arguel. The results are of use to
multimedia developers and teachers. They
can also be used to test theoretical models
on how memory functions and how the brain
processes information. The laboratory has
just acquired an oculometric system that will
make it possible to set up more precise
studies into the visual exploration of
documents during learning. ■
FOCUS ON RESEARCH P.7
Economists carrying out experiments
Experimental economics was developed in the 1990s to evaluate behaviour relating to
subjects such as tax, safety of airline companies or the behaviour of surfers on e-bay. These
experiments are very special as “they take the form of games,” explains David Masclet, scientist
at Labex at Rennes 1 University economic sciences faculty. The players taking part are paid,
so that their behaviour is as close to reality as possible. This shows, for example, “whether the
player really does what he says, which is not revealed by work based on surveys.” This technique
can also be used to test economic theories and compare results of scientists throughout the
world. Many lessons can be learned: the players are more egoist when they are earning
money than when public issues are at stake (environment or health, for example) and
become more circumspect as the risks increase. The attitude of a leader also determines the
behaviour of the other players. With the exception of Internet where free, uncontrolled,
anonymous reactions are inexhaustable. A phenomenon that has yet to be explained. ■
FOCUS ON NEWS P.8
Redevelopment of the Papeteries Vallée paper mill valley
The site of Papeteries Vallée paper mill, Guingamp (Côtes-d’Armor), has just opened its
doors to the public after the completion of an industrial heritage redevelopment project. The
Papeteries Vallée, named after the owner, was built in 1856 and continued to introduce new
technology, from purchasing steam machinery to building a hydroelectric dam. It was a
flourishing business at the beginning of the 20th century, but after the creation of the
Common Market with increased competition, the mill became part of a Belgian group and
closed down in 1965.
In 1996, the destruction of the dam drew attention to the existence of the paper mill heritage.
The valley was redeveloped to become a place for recreation, leisure and green tourism. The
project to develop the paper mill for cultural events began in 2000. Now visitors can discover
old industrial sites created by a landscaper, while a graphic illustrator and a photographer
have brought to life the people and the remains. The area has now been completed by a
theme trail to the site of the old dam with 9 km loop footpath. ■
23 245/JUILLET-AOÛT 2007
■Tarif normal : 2 ANS54€(au lieu de 66€*) soit 4 nos gratuits / 1 AN 30€(au lieu
de 33€*) soit 1 no gratuit ■ Tarif étudiant (joindre un justificatif) : 2 ANS 27€
(au lieu de 66€*) soit 13 nos gratuits / 1 AN 15€(au lieu de 33€*) soit 6 nos gratuits
■ Tarif étranger ou abonnement de soutien : 2 ANS 76€/ 1 AN 50€
Bulletin d’abonnement et chèque à l’ordre de l’Espace des sciences, à retourner à :
Espace des sciences, Les Champs Libres, 10, cours des Alliés, 35000 Rennes..
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