Quand on a goûté à la recherche, il est difficile d’envisager autre chose

Portrait

N° 252 - Publié le 15 décembre 2014
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L'épreuve par 7
Christine Morin

Lauréate du prix Excellencia 2007

Magazine

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Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Avant mes études j’étais attirée par l’enseignement. Après ma thèse, en revanche, si je n’avais pas trouvé de poste académique, j’aurais cherché un emploi qui laisse place à l’initiative, auprès des services recherche et développement des entreprises. Quand on a goûté à la recherche, il est difficile d’envisager autre chose.

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Aujourd’hui, la journée commence à peine. Mais hier, j’ai trouvé une preuve tangible de l’impact de mes recherches.
Lors d’un salon, j’ai visité le stand d’une toute jeune entreprise née grâce aux travaux que je mène depuis 1998.

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Oui, énormément. Le hasard des rencontres essentiellement. J’ai croisé sur ma route, personnelle ou professionnelle, un certain nombre de personnes qui m’ont influencée sans le savoir. Comme la personne à côté de laquelle je mangeais lorsque j’étais lycéenne. Elle s’est engagée dans une thèse avant moi. Je me suis dit « si elle peut le faire, pourquoi pas moi. »

Qu’avez-vous perdu ?

Du temps vraiment libre. Avec les années, mon emploi du temps est de plus en plus contraint. Au bureau je fais des choses qui me plaisent, mais je ne peux plus me poser et me demander ce sur quoi je veux me concentrer pour les heures à venir. Trop souvent je pare au plus urgent.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

Une maladie grave, c’est ce que je ne voudrais vraiment pas trouver sur mon chemin ou sur celui de mes proches. Cela a des répercussions sur la vie entière, c’est ce qui m’effraie.

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

La recette miracle pour dégager du temps libre ! Trouver l’organisation parfaite ou presque pour passer plus de temps avec mes proches. C’est vraiment ma préoccupation du moment, j’ai envie de profiter de la vie. Si on pouvait moins dormir tout en étant en pleine forme...

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

L’inexplicable. Ces situations que l’on ne comprend pas, lorsqu’il manque une pièce du puzzle. Je suis certaine qu’il restera toujours une part d’irrationnel, l’élément manquant n’existe pas toujours et c’est sûrement mieux comme ça !

Appelée de bon matin à l’Inria, dans son bureau de directrice de recherche.

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