« Il n’y a pas d’âge pour apprendre ! »

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N° 406 - Publié le 31 janvier 2023
SOPHIE PODEVIN
À l'Université du Temps Libre de Fougères, la moyenne d'âge est de 75 ans.

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Grâce à des conférences organisées par l’Université du Temps Libre, nos aînés se cultivent près de chez eux.

Beaucoup de têtes aux cheveux blancs sont rassemblées devant le cinéma Le Club, à Fougères en Ille-et-Vilaine. Pour la première conférence de l’année, les adhérents de l’Université du Temps Libre (UTL) de la ville sont venus nombreux. « D’habitude, on est une centaine, annonce Louis Préchoux, le tout nouveau président de l’association locale. Aujourd’hui, il y a vraiment du monde, l’année commence très bien ! »

En effet, les 138 places de la salle sont presque toutes remplies. Il faut dire que le sujet du jour parle au public… La conférence, menée par le neuropsychologue Pierre-Yves Jonin du CHU de Rennes, s’intitule “Mémoire : comment la conserver ? Faut-il s’en inquiéter ? ” Ces conférences sont proposées chaque mois dans les 48 UTL de la région1. Ce sont près de 20 000 adhérents, majoritairement nos aînés, qui profitent de ces événements. « Université du Temps Libre, c’est une autre façon de dire Université pour retraités ! », lâche d’ailleurs en riant Pierre Tronchon, président des UTL de Bretagne.

Peu de jeunes retraités

Françoise, 62 ans, est une jeune retraitée et nouvelle adhérente de l’UTL de Fougères depuis septembre. Elle s’étonne de ne pas voir plus de gens de son âge : « Je ne connais encore personne, mais ça ne va pas m’empêcher de me cultiver. » La moyenne d’âge s’élève en effet à 75 ans. La petite bande de Sissi, Michèle, Jean-Paul et Marie-T, qui oscille entre 72 et 78 ans, s’accorde à dire que de toute façon, « il n’y a pas d’âge pour apprendre ! » Mais il y a des profils plus fréquents que d’autres. « La moitié de nos adhérents sont d’anciens profs ou des professionnels de santé à la retraite », expose Pierre Tronchon, qui ajoute que « les trois-quarts sont des femmes ! » Nombre d’entre eux sont aussi des habitués de la vie associative locale.

Un public exigeant

Pendant la conférence, le public, concentré, laisse parfois échapper des murmures d’approbations. À la fin de l’exposé, les questions sont précises et enrichies d’expériences personnelles. « Nos adhérents sont devenus exigeants, témoigne Pierre Tronchon. Il est parfois difficile de trouver des conférenciers avec un bon niveau. Si la présentation n’est pas au point ou pas suffisamment vulgarisée, on aura des commentaires à la sortie… »

Cette fois, les adhérents de l’UTL fougeraise semblent conquis. Jean-Paul, 78 ans, le vit comme une revanche. « C’est le genre de conférences, en plein après-midi, que je ne pouvais pas suivre quand je travaillais. » En quatre ans, il n’en a loupé aucune. Michel, 73 ans, lui, profite des ateliers et des conférences de l’association depuis douze ans. « C’est très intéressant ! Et ça me change de mon jardin et du bricolage », avoue-t-il. Pour beaucoup, venir à l’UTL est aussi un moyen de « retrouver des copains. » Cela non plus n’a pas d’âge.

SOPHIE PODEVIN

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