Les animaux disparus
DOSSIER DU MOIS Les animaux disparus sées, selon que l'on voit le verre à moitié vide ou à moitié plein. Le verre à moitié plein, c'est une croissance forte du potentiel de recherche en Bretagne depuis un quart de siècle : croissance du nombre de chercheurs publics, d'établissements universitaires, d'écoles d'ingénieurs, plus faible croissance de la recherche industrielle, mais cependant suffisante pour permettre le développement de pôles d'excellence. Le verre à moitié vide peut se résumer dans les chiffres suivants : la Bretagne abrite 1,7% des chercheurs français, pour environ 5% de la population. Même si ces 1,7% en 1987 n'étaient que 0,8% en 1977, tous les chiffres cités par Madeleine Brocard montrent la permanence de l'opposition Paris-provinces, et particulièrement lorsqu'il s'agit d'inventorier les lieux de pouvoir dans la recherche. En 1968, l'Ile de France recevait des investissements inférieurs à ce qu'aurait impliqué son potentiel de chercheurs, alors que l'Ouest était parmi les zones privilégiées ; en 1985, c'est de nouveau Paris qui est privilégié et l'Ouest repasse en négatif. Recherche et industrie A propos des premières vagues de décentralisation, le jugement de Madeleine Brocart est particulièrement sévère pour la Bretagne : "Dans un désert ou semi-désert régional, l'implantation de laboratoires dans un secteur d'activité dynamique devait entraîner celle des "fabricants", créer des emplois, enclencher réactions et rétroactions. La Bretagne, avec le CNET à Lannion et les firmes électroniques, a servi de "preuve" avant la Côte d'Azur, recevant des installa- Suite page 2 • /II4ZJILJi'L/iii III ~~D MENSUEL DE L'INNOVATION REGIONALE OCTOBRE 1991 - N°71 - 18 F La science etles régions r. ATTENTION PORTE DONNANT SUR LA PROVINCE ro AU DCIA OE ctr*e ~iNirE LA DIRCCTiDN DECLiNE TbUIE , REs£0145A6Ldt, Dans son livre "La Science et les régions : géoscopie de la France", Madeleine Brocard, professeur aux universités du Havre et de Rouen, montre que la localisation des activités scientifiques demeure tributaire d'un "système" de fonctionnement qui oppose Paris à l'ensemble des régions... RESEAU est édité par le Centre de Culture Scientifique, Technique et Industrielle (CCSTI). CCSTI, 6, place des Colombes, 35000 RENNES. Tél. 99 30 57 97 - Fax 99 30 36 15. Le mouvement technopolitain, la prise en charge de certains programmes de recherche par les Régions ou les Villes, quelques trop rares mesures de réelle décentralisation... et surtout beaucoup de discours volontaristes, traduisent de façon significative la tentative d'émergence de "la Science" dans le développement économique local. Pour . autant, une géoscopie de la recherche française peut-elle traduire autre chose qu'une hypercentralisation parisienne, associée à quelques aires du Sud-Est plus ou moins dépendantes et à des velléités inconséquentes dans la plupart des autres régions ? Telle est la question à laquelle Madeleine Brocard a tenté de répondre, en géographe, dans un ouvrage très bien documenté où l'on appréciera la qualité de la cartographie descriptive. L'ouvrage s'ouvre sur une note d'espoir pour les "non-parisiens" : en 1964, Paris, la régioncapitale, monopolisait 64% des chercheurs travaillant dans l'Hexagone, alors que ce chiffre est tombé à 52% en 1985. Les nombreuses cartes que l'on voit défiler en feuilletant l'ouvrage donnent une image assez identique : que ce soit le nombre de chercheurs, les dépenses de recherche publique, le taux de scolarisation, l'encadrement des universités, etc, Paris arrive toujours largement en tête, suivi du grand Sud-Est (Rhône-Alpes, Provence-Côte d'Azur, Languedoc-Roussillon) et assez loin derrière vient la Bretagne, qui apparaît comme le gisement de "houille grise" du grand Ouest français. Croissance et décroissance Mais que signifient ces cartes et ces chiffres ? On peut en faire deux lectures oppoLe management technopolitain Quelques raisons qui invitent à pratiquer le management de type technopolitain : Nous sommes entrés dans un système ouvert, dans lequel nul ne peut prétendre développer durablement une dynamique des hommes : sans être obligé de valoriser en permanence sa propre utilité, son niveau d'excellence ; - sans développer le partenariat basé sur un échange équilibré "d'utilités" ; sans développer sa propre culture et sans apprendre, pour bien la vivre, la gestion complexe de l'ordre et du désordre (créativité). Nous sommes entrés dans un monde de mobilité qui suppose une capacité à anticiper, ce qui nécessite de : - définir un projet, le faire évoluer si besoin, mais toujours se positionner par rapport à un projet ; - dans tous les cas, privilégier l'anticipation sur le consensus ; - créer des structures souples, rapides et "branchées". Nous sommes entrés dans un monde dominé par la matière grise, qui nous impose de choisir les hommes comme un atout "différenciant", ce qui suppose : - accepter chaque homme dans sa totalité, sous tous ses aspects, homo physicus, homo sapiens, homo demens, homo victor ; apprendre à orchestrer les différences d'autant plus fortes que chacun aura de plus en plus le désir d'avoir un vécu personnel (projet) ; - conduire des actions d'animation pour développer l'écoute, maintenir l'éveil afin d'éviter l'état de "stupeur", de crainte, source d'inhibitions. Une des clés pour réussir aujourd'hui : la pratique conjointe de l'humour par rapport à soi et de la rigueur dans l'exercice de son métier. Jean-Yves Delaune Président de l'association "France Technopoles", Président de Nantes Atlanpole. Chercheurs et dépenses secteur public 1968 différences de poids 1 Li a tg: des régions 1 wb rs positives 11.49S wkurs négafies Différencede pou cebge 9.60 sJ1k 2.64 0.10 I 1 ~ Chercheurs et dépenses secteur public 1985 différences de poids des régions vole rs positives voleurs négative, Différence de pourcenb9 14.0 4.4 7 0.2 La science et les régions 1/2 La vie des labos Le silence des étoiles 3/4 Les sigles du mois 5 Forum de l'innovation I.I.I. fait son beurre 7 Professeur Cumulus Evaluation... A Plouneurone 8 Dossier Les animaux disparus 9/10/11/12 Perspectives Les programmes communautaires 13/14 Que va-t-il se passer ? 15/16/17 Que passé s'est-il 7 17/18 L'entreprise du mois Fertilara 19 Q U T A D I T ? "J'ai été bête, je suis bête et je demeurerai bête pendant tous les jours de ma vie" . Réponse page 18 N'11 Suite de la page 1 tions de l'Ecole des Mines et du CNRS à Sophia-Antipolis. On souhaite à la seconde plus de succès qu'à la première, où vingt ans plus tard, les licenciements font la une de Ouest-France dans un "espace vécu" où il n'y a pas d'alternative, où quitter "le pays" redevient cette nécessité que la science et la technologie devaient éviter !... Avaient-ils donc raison ceux qui, dans les années 65-72, redoutaient la dispersion géographique de notre potentiel scientifique au nom de la qualité et de l'efficacité ? N'avait-on pas trop vite confondu Rennes et Boston ? La géographie et la science se seraient-elles vengées de ce déménagement du territoire" ? En 1968, l'lle-de-France remit des investissements inférieurs à ce qu'impliquerait son potentiel de chercheurs, contrairement au Sud-Est et à quelques régions de l'Ouest. En 1985, la prééminence parisienne est réaffirmée dans les investissements, au détriment de presque toutes les autres régions. C'est de très mauvais augure pour l'avenir scientifique de la Province. (figures et commentaire extraits de "La science et les régions"). Un potentiel inutilisé Ces jugements sévères pour la Bretagne le sont en réalité pour la politique centralisée de décentralisation. Madeleine Brocard sait tenir compte de la volonté régionale, de "l'intelligence des lieux" et de la nouvelle donne créée par le fait européen. Il reste que le bilan est pauvre et que les discours de réussite des responsables locaux ont un effet anesthésiant qui cache le mal et empêche de l'affronter. Ces discours se réfèrent trop à la minorité des laboratoires reconnus, alors que des richesses dorment dans nos friches intellectuelles. Tel est l'un des défauts, et probablement une cause du pessimisme de l'ouvrage de Madeleine Brocard : une référence trop forte aux grands organismes et aux grands programmes (car ce sont les seuls bien inventoriés !) et un oubli du potentiel inutilisé, inorganisé et souvent méprisé qui existe dans les Universités provinciales. Jacques de Certaines Madeleine Brocard, "La science et les régions : géoscopie de la France", Ed. Reclus - La Documentation française, Montpellier - Paris, 1991. Prix 220 F. LA VIE DES LABOS Le silence des étoiles Pourquoi Emile Le Roux n'est-il pas Prix Nobel de Physique? En 1978, Arno Penzias et Robert Wilson reçoivent le Prix Nobel de Physique pour avoir mesuré, en 1965, le rayonnement fossile émis peu après le Big Bang. Dix ans plus tôt, à Paris, un chercheur de l'Ecole Normale Supérieure (ENS), avait mesuré le même rayonnement. Pour la première fois, Emile Le Roux accepte de raconter son histoire : RESEAU l'a rencontré... n 1955, sous la direction active de Jean-François Denisse, Emile Le Roux prépare sa thèse de radioastronomie, entre l'ENS et l'Observatoire de Paris, dirigés respectivement par Yves Rocard et André Danjon(1). Avec la collaboration de Jean Delannoy, Bernard Morlet et James Lequeux, qui préparent leur diplôme d'études supérieures, Emile Le Roux étalonne l'antenne qu'il a construite : celle-ci est équipée du miroir parabolique d'un ancien radar allemand "Wurtzburg". Le problème est de mesurer, en valeur absolue, le rayonnement des étoiles (longueur d'onde 33 centimètres). Pour éliminer le bruit de fond du récepteur, Emile Le Roux a l'idée d'étalonner le signal reçu en effectuant des séries de mesures dans toutes les positions de l'antenne, du zénith à l'horizon, et en se servant du sol comme référence de rayonnement. Une fois le bruit de fond soustrait, il reste un rayonnement uniforme et très faible : le signal des étoiles. Emile Le Roux consigne cette observation dans sa thèse, qu'il soutient en 1956... et ne publie pas. Il pense à autre chose : le mystère de la particule élémentaire. Pourquoi l'électron libre ou l'atome au repos, ne diffusent-t-ils aucun rayonnement ? Quelle est leur structure ? Dépassant le macrocosme, l'univers, Emile Le Roux entre dans le microcosme, la particule élémentaire, abandonne Paris et l'astronomie en 1964 pour se consacrer à la physique théorique à Rennes, passant ainsi vraisemblablement à côté du Prix Nobel. L'histoire serait restée dans l'ombre sans l'intervention de Fabien Bretenaker et Albert Le Floc'h, chercheurs à Rennes 1, qui sous la forme d'un article paru cet été dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences, ont voulu rendre justice à leur ami et confrère. Voici un miroir parabolique "Wurtzburg" semblable à l'antenne qui a permis de mesurer le rayonnement fossile pour la 1- fois. Station astronomique de Nançay (Cher). 1955 à Paris Dans les années 50, la France manque de tout et en particulier de matériel électronique. On récupère les pièces laissées sur le Mur de l'Atlantique, on achète aux Etats-Unis, en Hollande, les composants les plus "modernes". Qui plus est, la pénurie de l'aprèsguerre est également une pénurie en hommes et surtout en physiciens : les jeunes chercheurs de l'époque sont souvent des autodidactes. L'équipe de radioastronomie déménage à l'Observatoire, mieux adapté à la nature de ses travaux. Les conditions sont très différentes 10 ans plus tard, aux Etats- Unis : Arno Penzias et Robert Wilson utilisent une antenne sophistiquée, équipée d'un système de refroidissement permettant de supprimer le bruit de fond et de mesurer le signal des étoiles, avec une précision 100 fois meilleure que celle d'Emile Le Roux et de ses collègues. Rigueur et modestie Pourquoi Emile Le Roux n'a-t-il pas pensé à identifier sa mesure à celle du rayonnement fossile, émis peu après le Big Bang ? D'une part, en 1956, ces modèles étaient encore peu 171 Suite page 4 El Selon la théorie du Big Bang, au début de l'histoire du monde, l'univers était une soupe dense de particules élémentaires baignant dans un gaz chaud. Après son explosion (Big Bang), l'univers commença à s'étendre et à se refroidir, émettant un rayonnement thermique uniforme. Ce rayonnement est le signal le plus vieux et le plus lointain qui ait jamais été détecté. Suite de lu poge 3 connus. Comme l'écrit Steven Weinberg(2) : "Dans les années cinquante, l'étude de l'origine de l'univers était généralement considérée comme le genre de choses auquel un savant respectable ne devrait pas passer son temps. Ce jugement ne manquait d'ailleurs pas de fondement". Emile Le Roux est un radioastronome, pas un cosmologue : la nuance est de taille. Le radioastronome et l'astrophysicien observent et mesurent, sans s'aventurer au-delà du réel. Le cosmologue, lui, se transpose dans le temps et l'espace, émet des hypothèses, puis cherche du côté des astronomes des mesures qui peuvent coïncider avec sa vision de l'univers. D'autre part, même en 1991, Emile Le Roux doute des théories du Big Bang : ce sont des hypothèses intéressantes, certes, mais non vérifiées. Comme Steven Weinberg, Emile Le Roux considère que les cosmologues sont NDLR : L'histoire d'Emile Le Roux montre bien l'importance de la communication scientifique. Même -sans "preuves", le chercheur se doit de publier ses résultats, en indiquant clairement leurs limites et les conditions de travail. Les publications d'Emile Le Roux auraient certainement intéressé les autres radioastronomes, comme Penzias et Wilson ! La Science n'est pas une affaire personnelle : chaque membre de la communauté scientifique se doit d'apporter sa contribution, parle jeu des publications. plutôt fantaisistes : "Pourquoi l'univers serait-il en expansion ? Qu'est-ce qui nous autorise à éliminer l'idée qu'il peut être, momentanément, en expansion "chez nous" et en contraction ailleurs ? Comment voulons- nous comprendre l'univers alors que nous ne connaissons même pas l'atome d'hydrogène, le plus simple de tous ? Dans le doute, je préfère m'abstenir." Ceci explique pourquoi Emile Le Roux, après 40 ans de recherche en astronomie puis en physique théorique, a peu publié sur ses travaux. La dizaine de publications qui portent son nom sont le résultat de recherches radioastronomiques(3) ou de quelques collaborations dans d'autres domaines, comme l'optique. Pour Emile Le Roux, un chercheur est littéralement celui qui cherche, pas forcément celui qui trouve : il ne devrait rien publier avant d'avoir les preuves suffisantes. Mais la relativité générale ? A-t-on eu tort d'en parler ? Réponse d'Emile Le Roux : "Einstein, lui, était un génie." RESEAU ne peut que rendre hommage à tant de rigueur... et de modestie. (1)André Danjon (1890-1967) : astrophysicien qui découvrit, entre autres, l'influence du Soleil sur la Lune durant ses éclipses. (2)Steven Weinberg, Prix Nobel de Physique 1979: "Les trois premières minutes de l'univers", Coll. "Science ouverte", Ed. du Seuil, 1978. (3)Référence : Mesures absolues de faible densité de flux de rayonnement à 900 MHZ ; J. Delannoy, J.-F. Denisse, E. Le Roux et B. Morlet. Annales astrophysiques, Tome 20, N°6, p. 222-237, 1957. Âgé de 65 ans, Emile Le Roux est retraité depuis un an. Il reste passionné par les étoiles et les électrons, mais aussi par la peinture : c'est un admirateur de Mathurin Méheut, dont les fresques décorent les murs de l'Institut de Géologie de Rennes. MUSEE DES TELECOMMUNICATIONS DE PLEUMEUR—BODOU Au pied du village de Pleumeur-Bodou, à quelques kilomètres de la mer, le Musée des Télécommunications internationales et le Radôme accueillent les visiteurs. Les espaces du Musée : câbles sous-marins, Radio-communications, Satellites, Etablissement des communications internationales, Nouveaux services... Sous le Radôme : la grande antenne cornet et son histoire. Tout à côté : le Planétarium du Trégor, le Village Gaulois. Musée des Télécommunications 22560 PLEUMEUR-BODOU Ouvert toute l'année sauf janvier Parking - Cafétéria - Boutique f consultez l'Annuaire Electronique Tél. 96 23 99 99 Télécopie : 96 05 22 28 [TELECOM No _ Musée des Télécommunications FRANCE _ _' = ltt Pleumeur-Bodou — — - Côtes-d'Armor N'11 4 Département Bac 2°" degré et place Bac technologique et place Côtes d'Armor 74,93 % 4 69,90 % 3 Finistère 78,12 % 2 68,53 % 4 Ille et Vilaine 78,67 % 1 72,41 % 1 Morbihan 76,48 % 3 71,35 % 2 SIGLES DU MOIS SMIRO Service Météorologique Interrégional Ouest Statut juridique : Le Service météorologique interrégional ouest (SMIRO) est un service extérieur territorial de la Direction de la météorologie nationale, administration d'Etat dépendant du Ministère de l'équipement, du logement, des transports et de l'espace. Créé en 1945, le service prend sa forme actuelle en 1985. Nombre d'adhérents : 12 centres départementaux de la météorologie et 7 stations météorologiques. Structures : Le SMIRO se compose d'une direction et d'un service technique interrégional à Rennes • d'un centre de la météorologie dans chaque département de Bretagne, des Pays de la Loire et de Basse-Normandie • de stations météorologiques à Dinard, St- Nazaire, Quimper, Lorient, Lanvéoc et Landivisiau. Budget-Financement 1991 : Environ 60 millions de francs : crédits du budget de l'Etat • recettes d'assistance aux usagers, rattachées au budget de la Météorologie nationale par fonds de concours. Missions : L'activité du SMIRO est orientée vers la satisfaction des besoins météorologiques de sa circonscription : Bretagne, Pays de la Loire, Basse-Normandie • sa mission prioritaire est la sécurité des personnes et des biens, par la prévention des accidents liés aux intempéries (crues, tempêtes), aux pollutions atmosphériques... Activités : • Observation du temps et mesure de paramètres caractéristiques (température, pression, humidité, vent, ...) • archivage de données à des fins d'exploitation ou de recherche (expertises, enquêtes, études de site, reconstitution d'événements remarquables...) • élaboration de prévisions. Nombre d'employés : 195 dont 41 ingénieurs, 139 techniciens, 13 administratifs et 2 ouvriers d'Etat. Correspondant : Henri Cazes, chargé de communication. Adresse : 27, rue Jules Vallès, 35136 St-Jacques de la Lande adresse postale BP 42 A, 35031 Rennes cedex, tél. 99 31 91 90. RESEAU OCTOBRE 91 - N°71 Institut d'Informatique Industrielle Statut juridique : Association loi 1901, créée en novembre 1984, présidée par Pierre Maille, Maire de Brest. Nombre d'adhérents : 15. Structures représentées au Conseil d'administration : Ville de Brest, Communauté urbaine de Brest, Ecole nationale Sup Télécom Bretagne, Université de Bretagne occidentale, société Thomson CSF/RCM-CEBM, société TNI, structure de transfert Bretagne Technologies. Budget-financement 90/91 : 5 MF. Financement : Ville de Brest, Communauté urbaine de Brest, Région, Ministère de l'industrie, de la recherche et de la technologie, Fonds social européen, taxes d'apprentissage, partenariats Recherche-Développement, expertises. Mission : Développement économique dans le domaine de l'informatique industrielle avec comme spécialités la modélisation, les méthodes et le prototypage pour des projets pluridisciplinaires. Activités : • Formation de type Mastère pour ingénieurs diplômés (en collaboration avec Sup Télécom Bretagne) • formation continue pour cadres • expertise en informatique industrielle pour PMI-PME • partenariat industriel en Recherche- Développement • réponse aux appels d'offres ministériels • transfert de technologie ou pré-industrialisation. Projets : • Maintenance préventive pour l'agroalimentaire (modélisation objet et approche cognitive de la filière lait) • spécification semi-formelle et conception orientée objet pour un système d'information hospitalier • utilisation des réseaux connexionnistes pour les contre-mesures radar militaires • lecture automatique de caractères manuscrits sur des bordereaux de commande • archivage informatique de tracés de routes de chalutiers • poste de travail pour enseignement assisté par ordinateur • environnement haute technologie : postes de travail graphiques en réseau, conception synchrone et orientée objet, réseaux connexionnistes. Nombre d'employés : 14. Correspondant : Laurence Hervé, Directeur. Adresse : Institut d'Informatique Industrielle, Technopole Brest-Iroise, CP n° 5, 29608 Brest cedex, tél. 98 05 44 61, fax 98 05 47 67, télex 941 414 F. RESEAU OCTOBRE 91 - N°71 TIM LA BRETAGNE EN CHIFFRES Technologie Industrielle des Matériaux Décision du Conseil : septembre 91 ; clôture de l'appel d'offre : 14 février 92. Durée : 1991-1994. ( Suite du programme BRITE-EURAM I). Montant : 663 millions d'écus ( environ 4,5 milliards de francs). Forme des projets : La plus grosse partie du budget (77%) est consacrée à des projets à frais partagés, 10% à des actions de recherche fondamentale et 9% à des projets de recherche coopératifs (CRAFT, Cooperative research action for technology). Objet : Ce programme se propose de soutenir la recherche industrielle pour renforcer la compétitivité des industries manufacturières européennes. Il porte sur la conception et les applications de matériaux nouveaux et technologies d'ingénierie. Domaines : L'appel d'offre porte sur 3 domaines : • les matériauxmatières premières (matériaux composites, céramiques, polymères, verres avancés, matériaux optiques, conducteurs électriques, supraconducteurs à haute température, recyclage) • la conception et la fabrication (techniques et outils innovants, maintenance et fiabilité) l'aéronautique (technologies de l'environnement, aérodynamique et avionique). Particularités : 5 millions d'écus (35 millions de francs) ont été réservés à la faisabilité des projets des PME (30000 écus au maximum par projet). TIM (au même titre que ESPRIT` est spécialement conçu pour les PME n'ayant pas de facilités pour faire elle-même de la recherche sur un problème technique : dans le cadre des projets CRAFT, les PME de plusieurs Etats-membres ont la possibilité de coopérer et de se regrouper sur un projet de recherche commun. Contacts : • Thierry Acquitter, Euro Info Centre, 99 25 41 57 Françoise Girault, ANRT Europe, tél. (1) 47 04 47 57 • Claude Gaillard, Ministère de l'industrie, tél. (1) 45 56 43 20 • Maurice Gelus, Ministère de la recherche et de la technologie, tél. (1) 46 34 37 59 • Robert-Jan Smith ou Angel Perez-Sainz, CCE, DG XII à Bruxelles, tél. 32 (2) 236 32 96. RESEAU OCTOBRE 91 - N°71 BAC 91 : LES RÉSULTATS DE L'ACADÉMIE DE RENNES 22790 reçus sur 30343 candidats, soit 75% de réussite. Classement par département, en fonction des pourcentages de réussite au Bac 2 "d degré et au Bac technologique. RESEAU OCTOBRE 91 - N°71 N'1l 6 Le Centre Commun d'Études de Télédiffusion et Télécommunications 1 L_ ASSOCIE chercheurs et moyens du CNET et de TDF CONTRIBUE à l'essor de l'AUDIOVISUEL et de la TÉLÉMATIQUE et ÉTUDIE les Réseaux et Services à LARGE BANDE (TVHD, SON numérique de haute qualité, ...) les Services TÉLÉMATIQUES et MULTIMÉDIA (sur NUMÉRIS, ...) les NORMES internationales dans ces domaines Observer un site, un lieu public, maîtriser le champ d'observation, règler la position de la caméra, le zoom, et disposer alors d'une image "vivante" en temps réel constitue une nouveauté pour l'usager. Le CCETT développe actuellement de nouveaux services dans le domaine de la téléobservation sur les réseaux de télécommunications : via le réseau téléphonique, relayé par le réseau Télétel Vitesse Rapide, l'utilisateur visualisera sur un Minitel Photographique des images noir et blanc, via le réseau NUMÉRIS, l'utilisateur disposera d'images couleur de bonne qualité sur un microordinateur. L'effort de recherche du CCETT a porté sur les techniques de codage d'images maintenant normalisées àl'ISOsous le nom de JPEG et sur la définition de protocoles de communication. Ces nouveaux services couvrent aussi bien le domaine grand public que professionnel. Une expérimentation en vraie grandeur est menée actuellement en partenariat avec MÉTÉO FRANCE à l'aéroport de Cherbourg. Les résultats de cette expérience feront l'objet d'une communication au Colloque Téléobservation qui se tiendra au CCETT le 17 octobre 1991. Tél : 99 12 41 11 - 4, rue du Clos Courte) - B.P. 59 - 35512 CESSON-SÉVIGNE Cédex METTEZ UNE PUCE OU UN PUMA DANS VOTRE PRODUIT POUR FAIRE LE BOND TECHNOLOGIQUE AVEC LA MICRO-ELECTRONIQUE OU LES MATERIAUX AVANCES. CONSULTEZ LA PROGRAMME PCE D ~'2IBChIXMGIIEd vole po119E BR E T A GNE 99 25 33 00 Direction Régionale de l'Industrie, de la Recherche et de l'Environnement de Bretagne 9, rue du Clos-Courtel - 35043 RENNES Cedex - Tél. 99 25 33 00 - Télécopie 99 25 33 03 PUMA IIfNSIOM IES iE011100ES Id11111M161111Y11ns g Éx Ligne de montage de yaourts aux fruits. FOR UM DE L'INNOVATION fait son beurre L'informatique au service des industries agroalimentaires La production agroalimentaire manipule des produits "vivants", elle n'a donc pas droit à l'erreur : tout incident de fabrication peut avoir des conséquences sur la santé des consommateurs. ABrest, l'Institut d'Informatique Industrielle est le maître d'oeuvre du nouveau projet MIAM : Modélisation intelligente appliquée à la maintenance. Mis en place avec l'aide du Ministère de la recherche et de la technologie et bientôt du Conseil régional, MIAM s'adresse à la filière lait, qui se caractérise par de grosses quantités (5 milliards de litres/an en Bretagne) et une faible valeur ajoutée. L'objectif de cette modélisation intelligente est de parvenir aux meilleures solutions pour une maintenance préventive, en s'appuyant sur le suivi des flux de matières dans le processus de fabrication. Lancé en septembre 91, le projet réunit des partenaires industriels et des centres de recherche, comme l'Institut technique du gruyère à Rennes et l'équipe "Automatisation intégrée de production" du Centre de recherche en automatique de Nancy (CRAN). Du côté des industriels, le groupe EVEN (Nova, St-Florigny, Régilait, ...) a voulu relever ce nouveau challenge : optimiser la chaîne de production pour améliorer la qualité et l'hygiène. Un projet éclectique Bien sûr, les difficultés sont nombreuses, de par la diversité des produits fabriqués : lait pasteurisé, beurre, fromages, yaourts, entremets, ... et la dualité du système de production. Les opérations dites séquentielles, comme l'emballage et la manutention, sont purement mécaniques. Les opérations continues, comme la fermentation et la coagulation, font intervenir divers paramètres physiques, chimiques et biologiques, qui doivent être mesurés et pris en compte dans la modélisation. Pour certaines opérations difficiles à représenter par les mathématiques, l'expérience aura valeur de loi : le projet MIAM associe l'approche mathématique à l'approche cognitive, la matière grise des chercheurs à celle des techniciens de l'industrie. L'approche cognitive Etalé sur deux ans, le projet MIAM prévoit, dans un premier temps, la classification des différentes opérations de production, puis le choix d'une ligne de fabrication générique et enfin sa modélisation. Une fois cette première étape réalisée, les chercheurs interrogeront les équipes de maintenance et de qualité qui travailleront sur cette ligne prototype. Leurs observations permettront d'améliorer la ligne et de mettre au point une maquette de système expert pour le pronostic des dysfonctionnements. Dans un langage plus mathématique, les différentes étapes du programme peuvent être ainsi décrites : approche objet pour les classes de modèles, spécification semi-formelle du système de production, approche synchrone pour décrire le comportement du système et approche cognitive pour les comportements non formalisables par l'algèbre ou la logique. Ce qu'il faut retenir du projet MIAM, c'est l'appétit qu'ont les industriels et les chercheurs à travailler ensemble ! Contact : Laurence Hervé, 98 05 44 61. Les trois I III est spécialisé en Génie logiciel avec mise au point de modèles et de prototypes à partir de l'objet. Initialement centrés sur le Technopole Brest Iroise, ses objectifs s'intègrent maintenant au niveau régional. Ill bénéficie d'un large réseau relationnel universitaire et industriel, tels le laboratoire "Reconnaissance des formes et intelligence artificielle" au Centre de recherche en informatique de Nancy et le récent groupe de travail régional sur les "Réseaux connexionnistes". N'1! 0 SERVICE METEOROLOGIQUE INTERREGIONAL OUEST BREST L' 1 ALENCON -( SAINT-BRIEUC .-, iI `~•r `.v="rttif-~ r - h RENNES 1 LAVAL (I ~' .~ ').., r' i LE MANS VANNES i .."-.6... râ :~. . i' `• NANTES .~—"_- i ANGERS , (If-4- LA r'4- U ROCHESUR- YON 12 Centres Départementaux d votre service ETEO C ' ERBOURG 7 CAEN i N'11 ~ PROFESSEUR CUMULUS Evaluation... A Plouneurone res vite notre petit monde clos s'est 1 scindé en deux, ceux qui connaissaient les ficelles du métier de manager de la recherche et ceux qui les découvraient. Les premiers, familiers des bureaux parisiens et des couloirs du TGV, ricanaient devant les seconds, pataugeant dans des procédures changeant chaque matin au gré des informations que notre directeur recevait toujours en retard. Enfin l'échéance de l'expédition des dossiers vers Paris arriva. Avant cela, les conseillers scientifiques locaux durent "classer" nos dossiers recommencés dix fois à la plus grande joie du représentant local des photocopieurs Bertha. Monsieur le Directeur de l'I2RM (Institut International de Recherche sur les Mirages), décréta qu'il y avait un accord unanime et que son dossier, étant le meilleur, devait être classé premier. Il classa ensuite les dossiers de ses collègues directeurs par ordre d'âge des dépositaires et relégua en queue de liste les simples équipes de Recherche. Nous étions, en quelque sorte, les boucs émissaires. Nos chefs étant unanimes, il parut inutile de réunir le conseil scientifique. On convoqua les chercheurs pour la proclamation officielle des résultats et on transmit les dossiers à Paris. Peut-être, après de long mois, le jugement parisien nous parviendra-t-il. Peutêtre pouvons-nous craindre que de telles manoeuvres ne favorisent pas une bonne appréciation de notre Université de Plouneurone. Cela a-t-il de l'importance ? Nous retrouverons notre quiétude jusqu'au prochain soubresaut ministériel. On n'a jamais vu de lien entre la valeur des équipes, leur évaluation officielle et l'arrivée des subventions. Ce n'est pas juste avant l'an 2000 que l'on va bousculer nos habitudes en essayant de nous faire croire que l'on veut vraiment changer quelque chose. Professeur Cumulus Chercheur sous évolué. NDLR : L'association "Les p'tits débrouillards" est venue cet été récupérer son professeur Scientifix, le gentil professeur qui aide les enfants à comprendre les sciences. Son collègue, le professeur Cumulus, prend la relève, trop heureux de pouvoir exprimer ses doutes quant à l'avenir de la recherche. Est-il nécessaire de préciser que ses propos n'engagent d'autre responsabilité que la sienne ? Monsieur le Ministre a décrété la contractualisation de la recherche à l'Université de Plouneurone. Le service spécialisé du Ministère, la Direction pour la Réhabilitation des Etudes Décadentes va donc nous évaluer. Quelle audace ! De quoi se mêle-t-on ? Nous étions si bien entre nous et si satisfaits de nos propres travaux. La décision ministérielle étant sans appel, il fallut étaler notre "actif" dans des dossiers longs et compliqués. Le chaudron local s'est mis à bouillir, troublant la savante quiétude installée depuis des décennies. La maffia universitaire locale est sortie d'une longue hibernation : réunions formelles et informelles, complots de couloirs, détournement de chercheurs, falsification de bilans, vol de résultats..., il nous fallut réapprendre d'urgence les plus élémentaires malhonnêtetés de notre métier. ALLO METED INFORMATIONS TELEPHONEES DE METEO-FRANCE Prévisions générales Prévisions par département Marine 36.65.02.XX 36.65.08)0K 3,65' par appel (XX étant le numéro du département) OU PAR MINITEL 3615 METEO DOSSIER : LES ANIMAUX DISPARUS II était une fois dans l'Ouest un dinosaure Un Muséum ne se contente pas d'exposer les pièces collectées : le travail du conservateur consiste également à redonner vie à ces objets inanimés, en recréant leur environnement. Récemment, Serge Régnault, conservateur au Muséum d'histoire naturelle de Nantes, et Philippe Corbard, ont entrepris de reconstituer un dinosaure Coelusaurien, à la taille réelle, à partir de l'empreinte de ses pas, fossilisée sur la plage du Veillon, en Vendée. Une étude minutieuse de l'empreinte, associée à une bonne connaissance des dinosaures, leur a permis de préciser le type de Dinosaure auteur de ces traces et d'imaginer son allure. vendéen sera au Muséum de Nantes à partir du mois prochain. En ce moment, il est visible tous les jours au Centre Colombia, à Rennes, où il incite les promeneurs à monter voir l'exposition "Histoire d'animaux disparus", une production du CCSTI réalisée en collaboration avec l'Institut de géologie de Rennes et le Muséum d'histoire naturelle de Nantes. Photo Patrick Jean, Ville de Nantes, MINN. Cette reconstitution s'est aussi inspirée des travaux de paléontologistes américains, qui ont trouvé sur leur sol des empreintes semblables à celles du Veillon et, dans un autre site, quelques éléments de squelette. Ce dinosaure N'11 0 Signalée pour la première fois en 1879, cette dent fossile a été trouvée dans une carrière alors en pleine activité, au sud de Rennes. -Ellllee fut rapportée à un lointain cousin cheval, dénommé Hipparion. Si la communauté scientifique admit que cette dent avait appartenu à cet animal, elle ne put se mettre d'accord sur son âge. Ne connaissant pas le niveau"' précis où elle fut recueillie et se basant sur l'âge donné à cet animal en Europe du sud-est, les auteurs successifs lui attribuèrent une ancienneté variant de 5 à 20 millions d'années. La savane armoricaine Cette question demeura sans réponse durant un siècle. En 1979, des recherches La molaire d'Hipparion gracile" menées en Maine et Loire permirent de DOSSIER : LES ANIMAUX DISPARUS Préhistoire de dents L'énigme de la dent retrouver d'autres dents d'Hipparion dans un niveau bien daté. Une étude approfondie de ce niveau a montré que dans l'ouest de la France, il y a environ 15 millions d'années, des groupes d'Equidés vivaient au sein d'une végétation clairsemée : scène rappelant les troupeaux de zèbres dans l'actuelle savane africaine. Ainsi la dent fossile de Chartres de Bretagne et celles découvertes ultérieurement, ont contribué à reconstituer ce que fut la vie dans nos régions en ces temps lointains. Serge Régnault Conservateur au Muséum d'Histoire Naturelle de Nantes. "niveau : strate de la roche, correspondant à l'intervalle de temps pendant lequel s'est déposé un type de sédiment. L'alimentation des reptiles volants ISSENEICITE W11 Apparus sur terre voici environ 200 millions d'années, d'étranges reptiles appelés Ptérosauriens°1 se sont adaptés au milieu aérien, où ils ont vécu pendant 125 à 130 millions d'années. Dorant cette période, ces animaux, dont la taille allait de celle d'un moineau à une envergure de 12 mètres, ont adopté différents modes de vie. Il a en effet été possible de connaître leurs habitudes, en particulier alimentaires, grâce à l'étude des squelettes fossilisés. L'observation de leur système dentaire permet de se faire une idée de ce que furent les régimes alimentaires des 85 espèces de Ptérosauriens reconnues à ce jour. Les ptérosauriens à dents La plupart des Ptérosauriens se nourrissaient de poissons : leur denture était très développée, avec des dents acérées de différentes tailles, inclinées vers l'avant. Certains de ces "reptiles volants" possédaient de petites dents millimétriques et se nourrissaient d'insectes, qu'ils chassaient peut-être en se déplaçant dans les airs. D'autres avaient des centaines de dents en lamelles leur permettant probablement de filtrer le plancton, comme le font les baleines actuelles, mais on ignore jusqu'à présent la manière dont ils procédaient pour y parvenir. Les ptérosauriens à bec D'autres individus n'avaient qu'un bec étroit édenté et corné, sous lequel existait une poche : ce dispositif évoque ce qui existe chez les pélicans actuels. Dans certains cas, des restes de poissons ont été retrouvés dans l'empreinte fossilisée d'un jabot ou dans la cage thoracique. Ces reptiles devaient alors pêcher en vol, en effleurant la surface des eaux où évoluaient leurs proies. Bon voilier, == Rhamphorhynchus semble avoir été adapté à la capture des insectes en plein vol. Reconstitution X1/5, d'après Williston. Ainsi, l'observation et l'analyse de restes fossilisés permettent de reconstituer la vie quotidienne de ces maîtres des airs que furent les "reptiles volants", disparus il y a 65 millions d'années. Serge Régnault Conservateur au Muséum d'Histoire Naturelle de Nantes (2) ptérosaurien : de pteron : aile et sauros : lézard. 10 Photo Patrick Jean, Ville de Nantes, MNNN. DOSSIER : LES ANIMAUX DISPARUS Pour le plaisir et la connaissance Au Muséum d'histoire naturelle de Nantes, le badaud tombera en arrêt devant le requin pèlerin de 6 mètres, pêché à Concarneau en 1959, ou devant la momie rapportée d'Egypte par Frédéric Cailliaud, conservateur du Muséum de 1836 à 1869. Mais les vraies richesses sont ailleurs... Les collections rassemblées au fil des siècles au Muséum de Nantes s'expliquent par la situation géologique et géographique et l'histoire de cet établissement. Ceci est particulièrement vrai pour les collections paléontologiques, constituées initialement de spécimens récoltés dans la région et enrichies progressivement au fil des dons et des conservateurs. Ce fonds initial est représenté par des fossiles de l'ère Paléozoïque et du Tertiaire local, auxquels vinrent s'ajouter des spécimens représentatifs des terrains secondaires de la bordure du massif armoricain. Un patrimoine culturel Ces collections sont le plus souvent le fruit d'une vie de passion : celle de paléontologistes professionnels ou amateurs. Citons, entre autres, les collections Dubuisson, Cailliaud, Bertrand-Geslin, Bureau, Mignen, Gourdon, Lebesconte, dont la conservation intégrale permet en outre de nous éclairer sur les progrès réalisés dans la connaissance des différents domaines de recherche en paléontologie. Ces collections sont par ailleurs des références, tant pour le chercheur que pour l'amateur éclairé et le curieux intéressé par les "productions de la nature". Le spécialiste y trouve les spécimens de référence (types et figurés), indispensables à l'avancement de ses travaux de recherche. L'amateur peut comparer ses récoltes aux échantillons recueillis par ses prédécesseurs sur le terrain. Les collections paléontologiques du Muséum de Nantes sont riches de plusieurs dizaines de milliers d'échantillons. Elles contiennent des spécimens prestigieux comme la dent d'Hipparion de la Chaussairie (voir page 10), récoltée au 19° siècle. La politique d'acquisition d'exemplaires a toujours existé au Muséum de Nantes. Elle permet, en complétant les présentations, de développer les connaissances et l'information dont le public peut disposer. Montrer ces acquisitions au public est aussi un encouragement à accroître le patrimoine culturel dont pourra bénéficier la collectivité, permettant à celle-ci d'accéder à une meilleure connaissance de l'histoire de la vie. Serge Regnault Conservateur au Muséum d'Histoire Naturelle de Nantes. les collections paléontologiques, rangées et soigneusement étiquetées, sont à la disposition des chercheurs mais aussi des amateurs en quête de nouvelles connaissances. Muséum d'Histoire Naturelle de Nantes, 12, rue Voltaire : Entrée : 15 F ou 7 F tarif réduit. Fermé le lundi, ouvert le dimanche (entrée gratuite) de 14 à 18 h et les autres jours de 10 à 12hetde 140 18 h. Tél. 40 4167 67. N71 m DOSSIER : LES ANIMAUX DISPARUS La vie est belle les surprises de l'évolution 171 La vie est belle, certes, mais d'où vient-elle ? et où va-t-elle ? éternelles questions qui ont toujours déchaîné les passions et mobilisé philosophies et religions. Après divers ouvrages consacrés à l'homme et à l'évolutionw, Stephen Jay Gould a écrit en 1989 "Wonderful Life", publié en français en 1991 sous le titre "La vie est belle" 0. Gould a emprunté ce titre au film de Frank Capra qui illustre le poids, dans le déroulement de la vie, d'événements mineurs et totalement imprévisibles. Si la Terre a 4,5 milliards d'années, le développement des organismes pluricellulaires ne s'est effectué que pendant les 700 derniers millions d'années. Durant les périodes antérieures, la vie n'était pas absente mais tous les organismes étaient unicellulaires. L'apparition des pluricellulaires semble avoir procédé par "explosions" successives : - environ 700 millions d'années : explosion d'organismes à corps mou, très peu diversifiés sur le plan de l'organisation : c'est la faune d'Ediacara ; - environ 570 millions d'années : développement brutal d'organismes à squelette dur qui, pour la plupart, disparaissent très rapidement ; - environ 530 millions d'années : apparition de toute une série d'organismes à corps mou, correspondant à des plans d'organisation très diversifiés : c'est la faune de Burgess. Etranges merveilles Découverts en 1909 par C.D. Walcott, dans les Montagnes Rocheuses canadiennes, les organismes de la faune de Burgess ont été décrits entre 1910 et 1930. Walcott les classe tous dans des groupes connus (essentiellement vers et arthropodes) et les considère comme les précurseurs de la faune actuelle. Depuis la fm des années 1960, le matériel récolté par Walcott puis lors de missions plus récentes a été réétudié principalement par Briggs, Collins, Conway Morris et Whittington. Les résultats obtenus sont étonnants à plus d'un titre et il apparaît, en particulier, que sur la trentaine d'organismes décrits, 8 ont des plans d'organisation inconnus, 12 sont des arthropodes uniques et 1 possède l'organisation typique de la lignée des vertébrés : baguette dorsale rigide et bandelettes musculaires. Parce que tous ces organismes sont très étranges, comme Opabinia avec ses 5 yeux ou Hallucigenia avec ses piquants et ses tentacules sur le dos, Stephen Jay Gould leur donne le nom d' "étranges merveilles". L'homme, un "accident" ? Le problème le plus important posé par les recherches récentes découle directement de la constatation suivante : jamais la diversité des plans d'organisation des organismes n'a été plus grande qu'au moment de la mise en place de la faune de Burgess ; puisque, pour la plupart, ces plans d'organisation ne se perpétuent pas, on doit en conclure que l'évolution ne procède pas par améliorations successives à partir d'un stock ancestral d'organismes. Dans ce cas quels sont les mécanismes de l'évolution ? "La vie est belle" foisonne d'idées dont il est bien difficile d'établir une synthèse concise mais on peut cependant retenir quelques axes de réflexion ; - si les causes et les mécanismes des grandes "explosions" (Ediacara, Burgess) nous restent inconnus, il apparaît qu'à partir des populations plus ou moins diversifiées d'organismes, l'évolution procède par décimations massives n'épargnant que de rares survivants ; - sur la base des connaissances actuelles, il est impossible de prévoir, parmi les organismes de Burgess, ceux qui vont "réussir" et ceux qui sont voués à la disparition. Les causes essentielles de la décimation massive relèvent de la notion de contingence : elles sont variées, imprévisibles et le plus souvent d'importance mineure. Si l'on pouvait dérouler et rembobiner plusieurs fois le "film de la vie", le résultat serait donc vraisemblablement différent à chaque fois. Dans ce cadre, c'est donc parce que le petit organisme à baguette dorsale de Burgess a survécu à la décimation que les mammifères se sont développés et que S.J. Gould est là pour nous le dire. L'homme ne serait-il qu'un petit rameau échappé fortuitement à une destruction massive et non une "tendance de l'évolution" ? Jean-Jacques Chauve) "'Darwin et les grandes énigmes de la vie (Pygmalion 1979, Le Seuil 1984) - Le Pouce du Panda (Grasset 1982, Livre de Poche 1986) - La Malmesure de l'homme (Ramsay 1983, Livre de Poche 1986) - Quand les poules auront des dents (Fayard 1984, Le Seuil 1991) - Le Sourire du flamant rose (Le Seuil 1988) - Aux racines du temps (Grasset 1990). "'La Vie est belle. Les surprises de l'évolution (Le Seuil 1991). D'après les illustrations de Marianne Collins. ENTREPRISE CENTRE DE RECHERCHE I o COMMISSION . - - - - - - . - n . - o n 4n PUBLICATION DU PROGRAMME AU JOCE' 1 COMITE DU PROGRAMME PREPARATION DU PROJET Recherche des partenaires Contrat entre les partenaires Montage du dossier 1 PUBLICATION DE L'APPEL D'OFFRE AU JOCE' Enregistrement Sélection Décision
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