Quand le jeu devient pathologique
Les pouvoirs du jeu
TOUT LE DOSSIER
du magazine Sciences Ouest
Les humains se tatouent depuis des millénaires, mais comment expliquer que les tatouages persistent alors que notre système immunitaire fait tout son possible pour les détruire ?
Une douzaine de chercheurs et de non-chercheurs proches du milieu carcéral collectent les mémoires de l’ancienne prison rennaise pour montrer que le passé d’un lieu peut inspirer son avenir.
La main qui tient la raquette modifie la vitesse et le sens de rotation du volant dans l’air. Des détails cruciaux pour certains coups comme le slice.
Avec le Tournoi des six nations, les crânes des rugbymen sont au centre des préoccupations. Il faut dire que certains symptômes des commotions cérébrales peuvent perdurer.
Une simple photo et le nom de la plante apparaît à l’écran. C’est ce que proposent plusieurs applications1 pour smartphone : des systèmes opaques, sans explications pour apprendre la botanique. Pourtant, depuis le 18e siècle, il existe des documents classant les plantes en fonction de leur morphologie. On parle de clés de détermination. Simon Castellan, chercheur en informatique au centre Inria2 de Rennes, souhaite créer une version de ces outils plus accessible pour le grand public, avec l’aide de l’informatique.
Grâce à cette initiative, intitulée Back to the trees, le promeneur pourra identifier les espèces végétales en répondant sur un document papier à des questions qui s’affinent au fur et à mesure : s’agit-il d’un arbre ou d’un arbuste ? Les feuilles sont-elles vertes ou non ? En cochant l’ensemble des critères, le curieux obtiendra le nom de l’espèce.
« Pour mettre au point cet outil, nous développons un modèle probabiliste capable d’anticiper les plantes qui auront le plus de chance d’être cherchées par l’utilisateur en fonction du lieu fréquenté », explique le scientifique. L’objectif est de permettre aux parcs et jardins partenaires du projet de fournir ces nouvelles clés de détermination aux visiteurs. Une phase de test est prévue en avril au Jardin des Mille Pas, à Rennes. D’ici là, Simon Castellan et son équipe ont de quoi faire : « Les catalogues de botanistes en ligne n’étant pas accessibles, nous devons recenser les plantes du parc une par une, ainsi que leurs caractéristiques. »
1. Telles que Pl@ntnet, PlantSnap et Tela Botanica.
2. Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique.
Dans la nuit du 8 au 9 janvier 1924, une énorme tempête a balayé la côte atlantique. « Statistiquement, un événement de cette force ne se produit qu’une fois par millénaire », note Pierre Pouzet, enseignant-chercheur en géographie à l’Isen1 Nantes. Il vient de co-publier avec le BRGM2 une étude dans laquelle l’analyse de sédiments prélevés sur le littoral morbihannais est croisée avec des sources historiques. Six événements tempétueux ont été mis en évidence entre 1896 et 1999, dont celui de 1924. « Ce sont du moins ceux qui ont laissé des traces en déposant du sable au-delà du cordon dunaire. Nous avons cherché ces occurrences de sable marin dans des carottes et les avons datées », raconte le scientifique, qui s’est ensuite servi des archives de la météo marine pour déterminer quels paramètres avaient favorisé les tempêtes. Il a constaté que plus les vagues sont hautes et la marée forte, plus la mer franchit le cordon dunaire. « Reconstruire les tempêtes passées nous aide à mieux connaître ces phénomènes que l’on comprend encore mal », indique le géographe.
1. Institut supérieur de l'électronique et du numérique.
2. Bureau de recherches géologiques et minières.
« On sait que le trouble du spectre de l’autisme (TSA) se caractérise notamment par des problèmes d’interactions avec les humains, mais qu’en est-il avec les animaux ? », s’interroge Manon Toutain. Cette doctorante en éthologie au laboratoire Ethos, à Rennes, vient de publier une revue de littérature dans laquelle elle a analysé 21 articles scientifiques pour répondre à la question. Car l’attention visuelle façonne notre représentation du monde. En décodant les émotions sur les visages, nous extrayons des informations qui permettent d’interagir et de s’adapter à différentes situations. « Les personnes atteintes de TSA ont des difficultés à explorer le visage des humains qu’ils n’ont pas avec les animaux, ce qui pourrait expliquer pourquoi les interactions avec ces derniers sont plus faciles », résume la chercheuse. Un résultat précieux pour celle qui doit soutenir sa thèse en décembre : « la revue de littérature est une étape importante, elle permet de faire le point sur ce qui a été fait pour orienter les recherches. »