L'imagerie scientifique
Hommage
à Hubert
Cunen
SCI4NCES
RECHERCH INNO • T O EN - TAGNE
Lima
Ken
Travaillez au Palais,
Respirez au Grand Large
PALAIS DU
GRAND LARGE
SAINT-MAW
Palais du Grand Large
1, quai Duguay -Trouin - BP 109 - 35407 Saint-Malo cedex
Té1.02 99 20 60 20 - Fax 02 99 20 60 30 - e.mail : contact@pgl-congres.com / Site web : www.pgl-congres.com
SC~uI•L'ES
Tirage du n°219
5 000 ex.
Dépôt légal n°650
il ISSN 1623-7110
ACTUALITÉ
Concordia, une nouvelle
station en Antarctique
ENTREPRISE
Étendre l'usage des
technologies vocales
Dixid développe de nouveaux
services grand public
DOSSIER
L'imagerie scientifique
Voir au coeur
des échantillons
Europia, un regroupement
des compétences rennaises
en imagerie scientifique 1
De l'acquisition des images
à leur modélisation 11
Quand le porc est le modèle
de l'Homme 12
L'IRM pour aller au coeur
des produits alimentaires 13
L'imagerie à la croisée des
chemins de trois disciplines 1
Des molécules reporters
pour voir vivre les cellules
Onis, parc technologique
haut de gamme pour
l'imagerie analytique .... 16/1 /
L'imagerie au service
de l'environnement 16/17
Pour en savoir plus 17
COMMENT CA MARCHE?
Le scanner et l'IRM 18
ESPACE DES SCIENCES 19
AGENDA 20121
Sciences Ouest sur Internet
www.espace-sciences.org
SOMMAIRE
MARS 2005
Hommage à un grand
homme . Hubert Curien
EN BREF 4/5
~
9
Physicien cristallographe de formation, père de la fusée Ariane,
ministre de la Recherche et grand promoteur de la popularisation
des connaissances scientifiques, Hubert Curien nous a quittés
le 6 février dernier à l'âge de 80 ans.
Né le 30 octobre 1924 à Comimont, dans les Vosges, Hubert Curien manifeste dès ses
études secondaires un goût marqué pour les sciences. Maître de conférences à 29 ans
puis professeur, il découvre une nouvelle forme cristalline du gallium"'. Il devient
directeur général du CNRS à 45 ans, puis prend en main, en 1973, la destinée de la Direction
générale de la recherche scientifique et technique (DGRST). Président du Centre national
d'études spatiales (Cnes) en 1976, il réussit la mise en orbite du premier lanceur Ariane en 1979.
Un exploit qui prend d'autant plus sa mesure aujourd'hui que l'on vient d'assister au dernier
succès d'Ariane 5, véritable fleuron de l'indépendance spatiale française et européenne.
C'est également Hubert Curien qui recrute le premier Français envoyé dans l'espace : le Breton
Jean-Loup Chrétien.
De 1984 à 1986 puis de 1988 à 1993, Hubert Curien met à profit ses compétences de
scientifique et de manager au service du gouvemement pour lequel il se voit confier le
portefeuille du ministère de la Recherche. Durant toute cette période, il continuera cependant
de donner ses cours magistraux et ce, jusqu'à 70 ans. Il présidera le laboratoire européen de
physique des particules (Cern) de 1994 à 1996, la Fondation de France de 1998 à 2000, avant de
devenir président de l'Académie des sciences de 2001 à 2003.
Une carrière sans faille,
une personnalité incontestée
En plus de toutes ces responsabilités, Hubert Curien
soutenait fermement les activités de culture scientifique et
technique et c'est cet homme-là, que nous côtoyions à
l'Espace des sciences, à qui je voudrais particulièrement
rendre hommage. Fondateur et père de l'Amcsti"' en 1982, Yves Laurent Hubert Curien
on lui doit surtout la création des CCSTI'3' en région en 1985 et Michel Cabaret
et le lancement de la Fête de la science en 1992. Il était très à l'Espace des sciences en 1996.
impliqué dans la vie de notre association où il était venu
plusieurs fois présenter des conférences sur la physique, l'énergie, la conquête spatiale..., ou
inaugurer des expositions. Il a toujours manifesté son soutien à nos projets, notamment dans le
cadre de celui, encore non achevé, des Champs Libres, à l'inauguration duquel il nous avait
promis d'assister. De très nombreux amis rennais et bretons l'ont fréquenté et ont eu la chance
de travailler avec lui : Christian Willaime, Michel Nusimovici, Yves Laurent, Jean Hameurt, Claude
Champaud, Paul Trehen et Edmond Hervé.
Hubert Curien savait si bien concilier l'exigence scientifique avec une approche toujours
marquée par un grand humanisme que son départ crée une profonde émotion. n
"' Le gallium est un élément chimique proche du bore et de l'aluminium utilisé couramment aujourd'hui en électronique dans la fabrication des semi-conducteurs.
Amati : Association des musées et des centres pour le développement de la (Aure 5cientifique technique et industrielle.
01 CCSTI : Centre de culture scientifique technique et industrielle.
59S
3
SCIENCES OUEST est rédigé et édité par l'Espace des sciences, Centre de culture scientifique
technique et industrielle (Association) n Espace des sciences, 6, place des Colombes, 35000
Rennes - nathalie.blanc@espace-sciences.org - www.espace-sdences.org - Tél. 02 99 35 28 22
- Fax 02 99 35 28 21 n Président de l'Espace des sciences : Paul Trehen. Directeur de la publication :
Michel Cabaret. Rédactrice en chef: Nathalie Blanc. Rédaction : Christelle Garreau, Sébastien Panou,
Karine Prié-Latimier, Denis Rouède. Comité de lecture : Gilbert Blanchard (biotechnologiesenvironnement),
Philippe Blanchet (sciences humaines et sociales), Michel Branchard (génétiquebiologie),
Alain Hillion (télécommunications), Gérard Maisse (agronomie), Christian Willaime (physiquechimie-
matériaux). Abonnements : Jérôme Doré, tél. 02 99 35 28 20, jerome.dore@espacesciences.org.
Publicité : AD Media - Alain Diard, tél. 02 99 67 76 67, info®admedia.fr n Sciences Ouest est publié
grâce au soutien de la Région Bretagne, des départements du Finistère et d'Ille-et-Vilaine et des Fonds
européens n Édition : Espace des sciences. Réalisation : Pierrick Bertôt création graphique, 35510
Cesson-Sévigné. Impression : TPI, 35830 Betton.
4 FINISTERE
~•
ÉCHOS DE L'OUEST
LA SANTÉ DES BRETONS
Une étude sur la santé
des Bretons au cours des
vingt dernières années a été rendue
publique fin 2004. Réalisée par l'Observatoire
de la santé en Bretagne à
la demande de l'État et du Conseil
régional, dans le cadre du plan État-
Région, elle fournit des indicateurs à
l'échelle de la Bretagne, qu'elle compare
à d'autres régions, et à l'échelle
des départements. Le document est
structuré en cinq parties : données
générales ; pathologies observées ;
santé aux âges de la vie ; déterminants
et facteurs de risque ; inégalités et
santé. Il est téléchargeable à l'adresse
suivante :
-~ www,orsbretagne,fr
L'ADRIA A UNE NOUVELLE
PRÉSIDENTE
~\n - • • En tant que conseillère
régionale (élections de
mars 2004) Véronique Raher-Heriaud
a été nommée, début 2005, à la présidence
du conseil de
surveillance d'Adria
Développement, le
centre de transfert
de technologies et
d'innovations en
agroalimentaire
basé à Quimper. De formation universitaire
supérieure en agroalimentaire,
conseillère en entreprise dans une
Chambre de commerce et d'industrie,
elle remplace Jean-François Garrec,
actuel président de la CCI de
Quimper.
Rens.-.Anne Piclet,
responsable communication
d'Adria Développement,
tél. 02 98 10 18 42,
anne.pidet@adria.tm.fr
PARTENARIAT ENTRE L'ARC
ET LA BRETAGNE
Le 28 janvier demier,
METZQPQLE Michel Lucas, président
de l'Arc est venu signer,
dans la capitale bretonne, des protocoles
de partenariat avec la Région
Bretagne et Rennes Métropole. Après
dix ans de reconstruction, l'Association
de recherche contre le cancer
souhaite en effet se rapprocher de
partenaires locaux et proches du terrain
afin de participer au financement
de projets de recherche prometteurs
et fédérateurs et au soutien des
jeunes chercheurs. Michel Lucas a
trouvé à Rennes des partenaires totalement
en phase avec ses projets
puisque, comme l'a souligné André
Lespagnol, vice-président du Conseil
régional : Taxe santé est dans les priorités
de la région Bretagne" ; et que de
son côté, Jacques Rolland, vice-président
de Rennes Métropole, a rappelé
qu'un quart des allocations aux jeunes
chercheurs délivrées par Rennes
Métropole depuis 4 ans concerne la
recherche sur la cancer. Deux équipements
furent également inaugurés
durant cette journée qui fut clôturée
par une conférence grand public sur
les avancées de la recherche contre le
cancer.
Rens.-~ www,arc.asso.fr
LES FILLES ET LA SCIENCE
Ingénieure en aéronautique, en
électronique, ou dans le bâtiment,
chirurgien, statisticienne ou géophysicienne...
Le 5 février dernier, 59 lauréates
ont reçu le prix de la vocation
scientifique et technique des filles.
Il leur a été remis par Bernadette
Malgorn, préfète de la Région Bretagne
et présidente du jury, en présence
de Marc Debène, recteur de
l'académie de Rennes. Créé en 1991,
ce prix a pour objectif d'encourager
les jeunes filles qui accèdent à l'enseignement
supérieur à s'orienter
vers des formations scientifiques et
techniques, dans lesquelles elles sont
encore largement minoritaires. Ainsi,
en 2004 et pour l'ensemble de la Bretagne
: 70 filles ont présenté l'option
"initiation aux sciences de l'ingénieur"
au baccalauréat, contre 466 garçons ;
et 127 l'option "sciences et techniques
industrielles", contre 1 082 garçons.
Enfin, s'agissant des écoles
d'ingénieurs : celles-ci comptaient
6714 garçons pour 1628 filles pour
l'année scolaire 2003/2004. Chacune
des lauréates recevra 800 € attribués
par l'État et les collectivités locales.
Rens.-. www,bretagne.prefgouvfr
BRETAGNE
LES TRANSPORTS
INTELLIGENTS S'INSTALLENT
A LANNION
Le Groupement d'intérêt
scientifique des systèmes
de transports intelligents
(Gis -ITS) s'est officiellement
installé à Lannion, le 10 février
dernier. Il est composé d'unités de
recherche des universités de Nantes
et de Rennes I, de l'ENST-Bretagne,
l'Ensieta"', le Cete Ouest'4, France
Télécom R&D et de la Chambre de
métiers des Côtes-d'Armor ; le conseil
de groupement, qui est l'instance
décisionnelle et de suivi du travail,
est présidé par Denis Mer, du Conseil
général des Côtes-d'Armor; le conseil
scientifique par
Philippe Dhaussy
de l'Ensieta, et le
directeur du Gis
est Patrick Bosc, de l'Enssat. Fruit
d'une volonté politique du Conseil
général des Côtes-d'Armor relayée
parla Région Bretagne, le Gis "a vocation
à mettre en oeuvre et à coordonner
les projets de recherche ; à
encadrer des programmes d'innovation
et d'expérimentation sur plateforme
; à développer des synergies
avec d'autres structures régionales,
nationales et internationales engagées
dans ce domaine".
Rens. -.Joël Crestel, directeur
Enssat Lannion, tél. 02 96 46 90 26,
joeLcrestel@enssatfr
UN OBSERVATOIRE DE
L'EAU POUR LA BRETAGNE
Le 7 février dernier,
Chloë Fromangé a rejoint
l'équipe chargée de l'animation
du réseau Bretagne Environnement
pour mettre en place un
observatoire de l'eau en Bretagne. Né
de la volonté du Conseil régional et
de l'État (Direction régionale de l'environnement-
Diren Bretagne) de
rendre plus accessibles et de faciliter
la compréhension des données
régionales sur l'eau,
cet outil se présentera
sous la forme
d'un site Internet et
sera destiné au
grand public. Une
démarche que connaît déjà bien
Chloë Fromangé, pour avoir été animatrice
de vie associative à "Eau et
rivière de Bretagne" et en charge de
thèmes comme : eau et pesticide ;
eau et consommation ; eau et santé.
L'observatoire de l'eau en Bretagne
devrait être accessible d'ici le début
de l'année 2006.
Rens.-P Chloë Fromangé,
chloe.fromange@bretagneenvironnement
org,
ww,bretagne-environnement org
ENST
SCIENCES OUEST 2.I9/T4AR5 2005
DU CÔTÉ DES LABORATOIRES
LES TURBOCODES UNE NOUVELLE FOIS À L'HONNEUR
Le prix Marconi 2005 a été décerné à Claude Berrou, directeur
d'études au département électronique de l'ENST Bretagne et codécouvreur
avec Alain Glavieux, décédé en septembre dernier, des
turbocodes, une méthode révolutionnaire de codage utilisée
aujourd'hui dans de nombreux systèmes de télécommunications comme la
troisième génération de téléphone mobile. Attribué "... à des scientifiques ou
des entrepreneurs pour leur contribution aux sciences de l'information et de la
communication et leur détermination à faire de leur recherche un élément de
développement social, économique et culturel", c'est la première fois que le prix
Marconi revient à un chercheur français. Notons également que le laboratoire de
Traitement algorithmique et matériel de la communication et de la connaissance
(Tamcic) de l'ENST B, dont Main Glavieux était l'initiateur et le directeur, vient
d'être labellisé par le CNRS sous forme d'Unité mixte de recherche (UMR 2872).
Rens.-r Claude eerrou, tél. 02 29 00 13 06, claude.berrou@enst-bretagne.fr
INTERNET
MÉMORABLE, VECTEUR DE VALORISATION
DE LA RECHERCHE DE L'UNIVERSITÉ RENNES 2
Mémorable est une base bibliographique qui recense plus de
8000 mémoires réalisés à l'Université Rennes 2 depuis 1941, à
l'exception des thèses qui sont répertoriées dans un site spécialisé
Système universitaire de documentation -Sudoc). Couvrant déjà plusieurs
secteurs disciplinaires et notamment l'histoire de la Bretagne, Mémorable est
cependant en phase d'enrichissement : "Un gros travail de saisie va être réalisé
cet été notamment pour référencer des mémoires écrits entre 1951 et 1990",
précise Dominique Ferré, responsable du service de gestion et valorisation des
périodiques. Ce qui devrait doubler le stock.
-,www.uhb.fr/scd/memorable
RENNESZ
UIINERSITE
LES ACTUS DE BRETAGNE ENVIRONNEMENT
Le rhume des foins Des achats publics,;
À LIRE DU CÔTÉ DE L'EUROPE
JACQUES FassEw
La
recherche
française
va
très
Comment les pattes
viennent au serpent
Fssat sur I fluuele plenienf An ugl
TECHNOLOGIES CLÉS
EN BRETAGNE
Une étude prospective sur les
"technologies clés pour 2005" a été
réalisée au niveau de la Bretagne, en
liaison avec les différents partenaires
du développement économique et de
la recherche locaux (Anvar, Délégation
régionale à la recherche et à la technologie
- Drire, Insee, Conseil régional
et Conseil économique et social). Son
but : soutenir les entreprises bretonnes
en identifiant les technologies
porteuses d'avenir et dont la maîtrise
sera déterminante en termes de compétitivité,
puis mettre en place des
actions concrètes destinées à faciliter
leur acquisition. Les technologies dés
scientifiques retenues en priorité (hors
pôles de compétitivité) sont : imagerie
intelligente, capteurs intelligents,
matériaux (optimisation des propriétés
physiques), systèmes embarqués
et traçabilité.
Rens. -* Christophe Filloneau,
Drire Bretagne,
Christophe.filloneau@industrie.gouvfr
USAGE DES TICS'
EN AQUACULTURE
Doter les aquaculteurs
d'outils efficaces pour
résoudre leurs problèmes quotidiens,
c'est ce que propose e-Aqua, un
projet européen mené en Espagne,
Irlande, Royaume-Uni et France.
Initiée par la Technopole Quimper-
Comouaille, la démarche est conduite
en Bretagne par
le Cempama''',
établissement
de formation et
basé à Fouesnant,
et made
in B, une agence de création multimédia
de Quimper. 22 professionnels
bretons (18 conchyliculteurs et 4 pisciculteurs)
ont été sollicités (entretiens,
visites des exploitations, discussions...)
et les premiers résultats de la
phase d'observation ont été présentés
le 3 février demier à Morlaix.
Elle révèle que l'équipement informatique
se généralise dans les
exploitations, mais que son usage
reste modeste (comptabilité, gestion,
facturation...) et bien en deçà des
potentialités offertes par les Tic. Plusieurs
pistes de travail ont été dégagées
(réglementation, traçabilité,
marketing, démarche qualité...) et le
Cempama et made in B travaillent
aujourd'hui sur le développement
d'outils informatiques pour 5 exploitations.
Rens.-.Maélle Robin,
Technopole Quimper-Cornouaille,
tél. 02 98 10 02 00,
maelle. robin@tech-quimper. fr,
Le rapport de l'enquête est en ligne
à l'adresse a www.e-aqua.org
LES PRIX DESCARTES
2004
Début décembre 2004, à
Prague, le commissaire européen
pour la science et la recherche,
fanez Potoènik, a attribué le prix
Descartes 2004 de l'UE (1 million
d'euros), récompensant l'excellence
scientifique et couronnant
des travaux de recherche transfrontalière
remarquables, à deux
équipes paneuropéennes actives
dans le domaine de la science de
la vie et de la physique. La première
équipe lauréate a accompli
des percées révolutionnaires dans
le domaine de la cryptographie
quantique, une avancée cruciale
vers la sécurisation des réseaux
de télécommunications mondiaux.
La deuxième a contribué à une
meilleure compréhension de
l'ADN mitochondrial, qui est tenu
pour l'une des clés du processus
de vieillissement. Illustrant le lien
essentiel entre la science et la
communication, un nouveau prix
européen Descartes pour la communication
en science, doté de
250000 euros, a récompensé cinq
personnalités pour leur rôle exceptionnel
dans la mise à la portée et
la sensibilisation d'un vaste public
à la science et la technologie en
Europe. L'un des lauréats est
d'ailleurs français. Il a été primé
pour son documentaire Face à
phasme, dans lequel il décrypte
des insectes qui détestent l'eau et
possèdent un sang de couleur
verte, qui s'immobilisent jusqu'à
ressembler à des végétaux lorsqu'ils
observent leur environnement...
Pour consulter l'appel
à proposition pour 2005 -r
http3/fp6.cordis.lu/fp6/call detail
s.cfm?CALE ID=191
Rens.-► eic@bretagne.cci.fr
Ensieta : École nationale supérieure d'ingénieurs d Brest.
Cete : Centre d'études techniques de l'équipement. Celui de
l'Ouest est d Nantes. "' Tic : Technologies de l'information et de
la communication. Le Cempama est un établissement public
dépendant du ministére de l'Agriculture et de la Pêche.
partie l'origine des difficultés actuelles.
Jacques Fossey donne des éléments d'analyse sur la situation
des scientifiques français : pourquoi elle s'est dégradée,
quelles sont les pistes à suivre pour sortir de cette crise et
empêcher la fuite des cerveaux vers l'étranger.
-~ Jacques Fossey, L'Archipel, 2004.
COMMENT LES PATTES
VIENNENT AU SERPENT :
ESSAI SUR L'ÉTONNANTE
PLASTICITÉ DU VIVANT
e-aQua
LA RECHERCHE FRANÇAISE VA TRÈS BIEN...
ET POURQUOI NOS CHERCHEURS S'EXILENT-ILS AUX ÉTATS-UNIS ?
Jacques Fossey, ingénieur chimiste en poste au CNRS, expose la situation des chercheurs français
qui exercent une activité sans garantie de résultat, mais indispensable à l'évolution des sociétés.
Cet ouvrage retrace le parcours de l'auteur et, plus
largement, les évolutions qui sont intervenues dans le
milieu de la recherche depuis la fin de la Seconde Les coups de
Guerre mondiale, qui expliquent en grande coeur de la bibliothèque
des Champs Libres
La bibliothèque Colombia (centre commercial
à Rennes) a fermé définitivement ses portes
le 26 février dernier pour préparer le transfert de
ses collections vers le troisième étage de la bibliothèque
des Champs Libres, qui sera consacré aux
sciences et techniques. Elle continue cependant
à vous suggérer des idées de lecture. Vous
pourrez retrouver les ouvrages présentés
dans cette rubrique dès le premier
trimestre 2006 dans les
Qu'est-ce que la vie ? Voici une question bien Champs Libres.
complexe qu'on n'a cessé de se poser, depuis que
l'humanité existe. Les auteurs de ce livre tentent d'y répondre en abordant la question de
manière pluridisciplinaire et en alimentant leurs réflexions des avancées récentes en matière de
biologie de l'évolution et du développement.
Ils se basent sur la notion de plasticité de l'être vivant, c'est-à-dire la capacité de la vie à
s'auto-organise r à partir du chaos, à recevoir une forme ou à se déformer tout en gardant une unité et une cohérence.
On apprend ainsi, au fil des pages, pourquoi les serpents n'ont pas de pattes ou encore pourquoi l'Homme est si
différent du chimpanzé ou de la souris alors que leurs génomes sont très similaires...
-+ Dominique Lambert, René Rezsdhazy, Flammarion, 2004.
DU CÔTÉ DES ENTREPRISES
5
oider -ùf/en bref/
II UI RS 2005
Depuis le mois de septembre 2003, le Conseil général du
Finistère pilote, dans le cadre du programme européen
"Equal", un projet sur le développement de l'emploi
féminin. En premier lieu, la plate-forme "Entreprendre au
féminin" propose au niveau du Finistère et en relation avec
les partenaires locaux (Technopole de Quimper-Cornouaille,
Chambre de commerce et d'industrie...) plusieurs actions
parmi lesquelles une formation en développement
personnel et un accompagnement personnalisé des futures
créatrices. "En 2003, nous avons commencé par faire faire
une étude socio-économique par une sociologue de l'UBO,
explique Isabelle Guéguen, du Conseil général, qui a mis
en évidence le fait que la création d'une entreprise est
souvent vécue chez les femmes comme une recherche
identitaire, un tournant dans leur vie professionnelle
6 évidemment mais aussi personnelle; ce qui nécessite une
approche et un accompagnement particuliers."
Autre champ de bataille du projet : une étude sur les
inégalités professionnelles hommes/femmes dans les
industries agroalimentaires a été réalisée avec cinq
entreprises finistériennes volontaires de ce secteur
d'activité, très important dans le Finistère et dans lequel
la majeure partie des postes sont de bas niveau de
qualification. Le but : informer les femmes sur la formation,
les promouvoir dans les équipes, les aider à accéder, quand
elles en manifestent le désir, à des postes dits masculins
(équarrissage, par exemple). Un guide faisant la synthèse
de tous ces éléments est en cours de réalisation et un
colloque sera organisé à Quimper, le 23 septembre
prochain, en présence des cinq entreprises. n
Contact 4 Isabelle Guéguen, Conseil général du Finistère,
tél. 02 98 76 25 64.
U,mMaS 2005
Contacts 4 Nathalie Liva
et Sylvie Huguet,
tél. 02 99 67 42 00,
nliva@bretagne-innovation.tm.fr
Innover au féminin
Une initiative est née il y a maintenant plus d'un an
au sein de la communauté européenne : promouvoir
l'innovation de PME portées par des femmes. Dans
notre contrée, c'est l'association Bretagne Innovation
qui porte le projet. Description.
ne entreprise sur 3 en Europe
est créée par une femme ; en
2000, seulement, 8% des femmes
actives étaient leur
propre employeur soit
2 fois moins que les
hommes en activité. "La
tendance est même
beaucoup plus marquée
l'on compare le nombre
"hommes et de femmes
qui dirigent des entreplus
d'un salarié, précise
Nathalie Liva, chef de projet à
Bretagne Innovation. Et les femmes
sont également sous-représentées
dans les domaines de l'industrie ou
des technologies. La faible participation
des PME portées
par des femmes dans les projets européens
de recherche et d'innovation
(5 %) est bien évidemment due à
cette sous-représentation."
Un constat qui a fait réagir les
instances européennes avec le lancement
du réseau européen de promotion
de la création d'entreprises par
les femmes, "Prowomen", une opération
menée sur la période 2000-2003.
"Women 2FP6" est en quelque sorte
le deuxième volet, avec cette fois la
promotion de l'innovation dans des
PME portées par des femmes. "Nous
souhaitons favoriser les rencontres
entre des entreprises menant déjà
des programmes de R&D ou ayant
un potentiel en innovation, avec des
porteurs de projet", poursuit Nathalie
Liva. Trois grands thèmes ont été
privilégiés par l'Europe : la santé,
les Tic et les aspects économiques
et sociaux (services, aides à la personne).
"L'idée n'est pas de sélectionner
les entreprises en fonction de
leur secteur d'activité, poursuit-elle,
il s'agit plutôt d'une approche par
projet. Ainsi, une entreprise du secteur
agroalimentaire (très présent
en Bretagne !) peut être amenée à
développer un outil faisant appel
aux nouvelles technologies de l'information
et de la communication, ou
pourra s'inscrire dans le thème santé
avec des travaux sur la nutrition."
La première phase du projet
passée (l'information des partenaires
régionaux de septembre à
décembre 2004), Bretagne Innovation
s'est lancée depuis janvier 2005
dans la phase active d'identification
des entreprises susceptibles d'être
intéressées. "Nous avons repéré un
peu plus de 200 PME (sur les 3 000
que comporte notre base de données)
dirigées par des femmes dans le secteur
de l'industrie et des technologies,
poursuit Nathalie Liva. Nous les
avons informées pour leur faire
connaître l'opération et aujourd'hui
nous avons déjà une dizaine de
retours positifs." Passage à la troisième
phase : la rédaction des profils
de coopération technologique
qui va permettre de rechercher des
partenaires pour le projet d'innovation
au niveau européen. Là, il est
encore trop tôt pour se prononcer
mais Nathalie Liva est positive : "Les
personnes qui nous ont répondu ont
vraiment l'air motivé !" En attendant,
des réunions d'information sur les
programmes européens vont être
organisées fin mais, début avril dans
différentes villes de la région
(Rennes, Lannion, Quimper, Carhaix).
Pour que l'Europe devienne un
réflexe ! N.B.
Nathalie Liva,
chef de projet
à Bretagne
Innovation.
PLATE-FQRMEENTREPRENDRE AU FÉMI i
GRAND SUD / Reportage en antarctique
Sébastien Panou a suivi pendant trois mois les équipes de
l'Institut polaire français Paul-Émile-Victor en Antarctique :
Océan austral, rencontre avec les manchots, base Dumont
d'Urville, raid transcontinental en tracteur, construction de
Concordia... Ses reportages, publiés dans Libération, sont ici
assortis de commentaires plus personnels, de portraits, de
détails de la vie quotidienne et d'une riche iconographie. n
4 Marines Éditions. 96 pages. 35 €. www.reportage-en-antarctique.com
La France et l'Italie ont annoncé l'ouverture à
l'hivernage de leur station Concordia au coeur de
l'Antarctique. Treize personnes vont y vivre isolées,
sans possibilité de secours jusqu'en novembre,
traversant un hiver sombre où le thermomètre
descend à -80°C.
laire Le Calvez a
rencontré l'Antarctique
par hasard. "Je ne
savais même pas qu'on
pouvait y aller." C'était
en 2002, devant une petite annonce.
Née à Lannion, cette ingénieure de
29 ans allait plaquer son boulot en
région parisienne pour un premier
hivernage à Dumont d'Urville, sur
la côte de Terre Adélie. Aujourd'hui,
elle est chef technique de la toute
nouvelle station Concordia, et seule
femme, à 1100 km à l'intérieur du
continent.
L'été tire à sa fin. Il fait -45°C. Et le
dernier avion, un petit Twin Otter
rouge et blanc, vient de l'abandonner
là, au milieu de nulle part,
avec 12 compagnons d'hivernage. "Je
trouve beau l'infini, disait-elle avant
son départ. C'est impressionnant de
tourner sur soi en voyant toujours
l'horizon."
Dôme C, l'emplacement de
Concordia, culmine à 3 300 mm. Mais
la pente du plateau est tellement
Enfin, ils éviteront que la chaleur des
planchers ne fasse s'enfoncer la station
dans la glace. La structure métallique
est recouverte de panneaux
isolants. À l'intérieur : des chambres
individuelles de 10 m2, un réfectoire,
une cuisine, une salle de vidéo, une
salle de sports, un minihôpital, des
laboratoires... Concordia tire toute
son énergie du fuel, convoyé par
tracteurs, comme l'ensemble des
matériaux et les 50 tonnes d'aliments,
depuis la station Dumont
d'Urville (15 jours de raid à 9 km/h ! ).
L'ensemble, financé par la France et
l'Italie, a coûté 30 millions d'euros.
Seuls les Américains et les Russes
disposaient jusqu'alors de bases
permanentes à l'intérieur du continent
: Amundsen-Scott et Vostok. Et
encore, les Russes auraient renoncé
à y maintenir là leur habitée en hiver.
C'est là-bas que le record de froid
sur terre avait été enregistré en
1983 : -89°3C !
Gérard jugie, directeur de l'Ipev,
considère ce premier hivernage
comme "une année zéro, un vol de
qualification." Autant dire que les
treize premiers hivernants ont du
travail : finir les aménagements intérieurs,
traduire les notices d'utilisation
de tous les équipements, définir
tous les protocoles d'évacuation,
intervention incendie ou opération
chirurgicale qui serviront aux suivants.
Claire Le Calvez veillera plus
particulièrement au bon fonctionnement
du système de recyclage
des eaux usées, mis au point pour
l'Agence spatiale européenne. Certains
tuyaux devant circuler à l'extérieur
sont chauffés. Tout comme la
réserve d'eau faite de glace fondue
en été pour limiter les travaux en
hiver où personne n'est sûr du bon
fonctionnement des engins par
-70°C.
Quelques missions scientifiques
sont menées dès cette année :
microbiologie, chimie de l'atmosphère,
glaciologie... Des mesures
d'astronomie devraient également
finir de qualifier ce site déjà considéré
comme l'un des meilleurs lieux
d'observation sur terre, du fait de
l'obscurité (4 mois de nuit totale), de
la sécheresse (moins de 50 mm de
précipitations annuelles), de l'altitude
et de l'absence de pollution
lumineuse.
La vie quotidienne s'organise.
"C'est un défi, expliquait Claire Le
Calvez avant son départ, pour moi et
pour la station." Contrairement aux
bases du littoral, ici, il n'y a pas beaucoup
de prétextes de sorties. Pas de
manchots, pas de phoques, pas de
banquise. Le désert. Il faudra gérer
son sommeil, son temps libre, ses
coups de blues, supporter le groupe
et ses inévitables accrochages.
Patrice Godon, chef de la logistique
polaire à l'Ipev, a prévenu lors d'un
demier briefing : "Les problèmes viennent
toujours de petits riens du quotidien,
comme l'aspirateur qui n'est pas
à sa place." Au cours des tests médicaux
et psychologiques de recrutement,
le docteur Bachelard privilégie
les "gens stables émotionnellement."
Malgré les facilités de télécommunications
(mail, radio, téléphone
satellite), les hivernants ne pourront
pas compter sur une aide extérieure
avant novembre prochain. Les
avions ne prennent pas le risque de
se poser en hiver. Si le froid ne lui
brûle pas trop les bronches, Claire a
prévu de courir. Vers l'infini... n
Sébastien Panou
"' En décembre 2004, le forage glaciaire Epica a atteint
3 270 mètres. Il devrait permettre de reconstituer un million
d'années d'histoire du climat.
Contact 4 Ipev, www.ipev.fr
7
douce jusqu'à la côte que le paysage
paraît plat. Du blanc à perte de vue,
avec une croûte de glace à peine
ciselée de reliefs poussés par les
vents.
L'Institut polaire français PaulÉmile-
Victor a annoncé le 15 février
l'ouverture officielle de la base
franco-italienne. C'est l'aboutissement
de plus de dix ans d'études,
choix de matériaux résistant au froid
et de cinq saisons d'assemblage
pendant les courts étés austraux
(trois mois). Les deux bâtiments
cylindriques s'appuient sur de larges
pieds réglables, qui devront permettre
en cas d'affaissement de
rééquilibrer l'ensemble. En laissant
passer le vent, ces pilotis ont aussi
l'avantage de limiter les congères.
St If NIES OUEI 219/MARS 2005
• Serveur d'applications
solutions vocales pour tous
Ex-ingénieur chez France Télécom R&D, puis chez Télisma,
Hervé Le Guillou dirige la société Dixid depuis sa crem+inr, on ru-Fra-ma 7M~
Qu'entendez-vous par "ergonomique" ?
L'ergonomie des dialogues joue un rôle central
dans les applications vocales. Sur un serveur vocal,
8 comme sur un site web, les informations peuvent
Karine Latimier Quels sont les critères de succès
d'une application vocale ?
Hervé Le Guillou : Le choix des technologies utilisées
est essentiel pour fournir un service performant en
termes d'efficacité et de fiabilité. Les
développements récents dans le domaine
des technologies vocales, la capacité croissante
des microprocesseurs ou encore le
i.
crois-
)„„
perfectionnement des algorithmes constituent
un indéniable progrès. Mais pour qu'un service
vocal soit efficace, les technologies ne suffisent pas, le
service doit aussi être impérativement ergonomique.
évoluer énormément ; nous devons proposer à
l'utilisateur habitué des raccourcis ; il faut penser
à toutes les réponses possibles. Notre travail consiste
à contraindre et à guider l'utilisateur sans qu'il s'en
aperçoive. Il faut aider l'utilisateur à se fabriquer une
arborescence mentale du service.
Cela nécessite de vraies compétences ?
Oui, c'est la mission de l'ergonome. Il a un rôle
d'interface entre le concepteur et l'utilisateur final. Il
prend en compte les aspects cognitifs, sociaux et
comportementaux des utilisateurs finaux. Le travail de
l'ergonome doit ainsi aboutir à rendre l'usage du service
facile et naturel. Par ailleurs, l'ergonome maîtrise les
connaissances nécessaires à la mise en oeuvre de tests
d'usage et de production, qui sont les phases clés
finalisant le développement d'un service. n
ENTREPRISE
Les technologies de reconnaissance vocale et de
synthèse de la parole existent depuis plus d'une
décennie, mais ce n'est qu'aujourd'hui qu'elles
sortent des laboratoires et arrivent véritablement
à maturité. La jeune société bretonne Dixid
souhaite placer les technologies vocales à la
portée de tous en offrant ses services de conseil
et d'ingénierie aux PME et collectivités locales.
Étendre l'usage des technologies vocales
Dixid développe de nouveaux services
grand public
Créée en 2003 à Lannion, Dixid
s'est fixé comme mission de
répandre l'usage des technologies
vocales en créant des applications
et des services grand public"'. Pour
cela, elle s'adresse aux PME et collectivités
locales en leur faisant
découvrir les bénéfices apportés
par ces technologies. Et ils sont
nombreux. Tout d'abord, ces technologies
sont aujourd'hui fiables
et matures. De plus, elles sont
accessibles à tous, sans différence
d'âge, de statut social ou de niveau
d'études. La voix est en effet l'interface
la plus naturelle, car maîtrisée
de tous et ne nécessitant aucun
apprentissage. Dans un monde où
l'accès à l'information via Internet
est devenu prédominant, les technologies
vocales offrent une alternative
convaincante : 99% de la
population française possède au
moins un téléphone.
De fait, les nouveaux besoins
abondent : portail vocal donnant
des informations touristiques ou
administratives, annuaire d'entreprise
mettant directement en relation
l'appelant lorsqu'il prononce
le nom de son interlocuteur... La
société Dixid travaille notamment
sur deux projets dans des domaines
d'applications très différents. Le
premier, "Horacall", est un service
vocal d'informations pour utilisateurs
de transports publics urbains.
Les clients, après avoir associé un
mot clé aux arrêts familiers (maison,
bureau, mairie...), peuvent connaître,
par un simple coup de fil, le délai
réel de passage du prochain bus
à la station désignée. Le second
concerne un programme réalisé en
collaboration avec l'Insemi, l'Irisa et
le Centre hospitalier de Lannion. Il
s'agit cette fois de proposer un outil
de détection et de rééducation de
la dyslexie, basé sur le traitement
de signaux vocaux.
client, depuis la définition de ses
besoins jusqu'au développement
du produit.
Un an et demi après sa création,
l'entreprise bénéficie du statut de
Jeune entreprise innovante et
compte aujourd'hui six personnes,
dont quatre ingénieurs et un ergonome.
Dixid a notamment obtenu
une aide au recrutement pour l'innovation
d'Oséo-Anvar, lui permettant
d'embaucher un ingénieur et
de lancer son programme de création
de services vocaux à partir de
sites web. Hébergée dans la maison
des entreprises du technopôle Anticipa
(à Lannion), elle est également
accompagnée depuis sa création
par l'Adit (Agence de développement
industriel du Trégor). •
Texte réalisé par Karine Prié-Latimier,
Oséo-Anvar Bretagne, klatimier@anvarfr
Of 20,~m anvar
"' La jeune société Dixid avait été présentée dans le n°205 de
Sciences Ouest (décembre 2003), dans le cadre d'un
dossier consacré au langage.
Contact 9 Dixid, Hervé Le Guillou,
tél. 02 96 48 44 28,
hleguillou@dixid.com,
www.dixid.com
Dixid intégrateur
de solutions
Les domaines d'expertises
nécessaires pour développer ces
applications sont nombreux. La
parfaite maîtrise de l'ensemble des
technologies de reconnaissance
et de synthèse vocales permet à
Dixid de proposer une prise en
charge complète du projet d'un
.4 DOSSIER
il .
Voir au coeur
des échantillons
L'imagerie scientifique bouge. Le grand public la connaît surtout dans son
utilisation médicale. Scanner, scintigraphie, doppler, on a tous dans notre
entourage quelqu'un qui a été "imagé" si on ne l'a pas déjà vécu soi-même. On
ne sait pas très bien comment tout cela fonctionne mais les images nous ont
souvent bluffés. L'imagerie montre ce que l'oeil ne voit pas. Pas seulement ce
qui est caché, mais aussi les différences de composition, de température, de
pH, de concentration, de densité. Tout ce qui peut faire l'objet d'une mesure
peut être imagé. Et on comprend tout l'intérêt de ces images pour les
scientifiques. Comment pourraient-ils ne pas rêver de voir au coeur de leurs
échantillons, d'en connaître la composition sans avoir à les broyer pour les
analyser, comment pourraient-ils ne pas rêver de ces "yeux" si performants
qu'ils peuvent suivre un phénomène biologique à l'intérieur même d'une
cellule vivante. En révéler les mécanismes les plus intimes tout en la laissant
vivre... Et du rêve à la réalité, il n'y a désormais presque plus qu'une question
d'argent, car les équipements existent. Ils existent mais ils sont très
sophistiqués et très chers. Et c'est là que l'on parle de structuration de la
recherche, de réseau d'excellence, de pôles de compétences.
Sciences Ouest vous avait présenté Ouest-genopole® (n°186, mars 2002), et
le Cancéropôle (n°211, juin 2004). En imagerie aussi la recherche se structure
pour pouvoir se doter d'équipements haut de gamme qui profitent à tous.
Dans l'agglomération rennaise, les collectivités locales, universités, organismes
de recherche travaillent de concert pour équiper des plates-formes techniques
d'outils de pointe dans toutes les méthodes d'imagerie : spectrométrie de
masse, nanoSims, scanner X, RMN/IRM, multiphotonique, microscopie de
fluorescence... Va-t-on parler d'imagerie rennaise comme on parle
d'aérospatial toulousain ? Pas encore. Certes, des rapprochements se sont
déjà opérés entre différentes équipes et disciplines pour répondre à un
besoin en équipement d'imagerie. C'est le cas de la plate-forme Prism,
opérationnelle depuis plusieurs années. Le rapprochement de physiciens,
biologistes et chimistes est à l'origine de Pixel, une toute jeune plate-forme en
multiphotonique. Une troisième plate-forme s'est montée, Onis, dans une
démarche très différente : constituer un parc technologique haut de gamme en
imagerie analytique. Trois plates-formes qui ont en commun l'imagerie
scientifique et que l'Université de Rennes 1 englobe dans un ensemble
baptisé Europia : Europole en imagerie analytique et fonctionnelle.
Ce dossier propose un aperçu des avancées promises par l'imagerie
scientifique, une présentation des spécificités des plates-formes techniques et
des questions qu'elles posent à la communauté scientifique. n
Christelle Garreau
Tranche de financement déjà Part de chacune des platesacquise
pour le projet Europia formes dans le financement
ONIS PRISM MEL
Part des Collectivités 30% 51% 68%
financeurs Ministère de la recherche 8,5% 28%
dans chacune CNRS 10% 4%
des plates- Inserm 8,5%
formes État+ Inra 45%
Cemagref 4%
Partenaires privés 25%
10 Europe 18%
48%
Région Bretagne
20%
Rennes Métropole
20%
C.G. d'Ille-et-Vilaine
12%
état
ONIS
PRISM
PIXEL
EUROPIA,
un regroupement des compétences
rennaises en imagerie scientifique
Ancien vice-président
pour la recherche de
l'Université de Rennes 1,
Pierre Dixneuf
coordonne la mise en
place d'Europia, un
vaste projet autour de
l'imagerie scientifique
sur l'agglomération
rennaise. Le point
sur cet investissement
ambitieux en quatre
mots clés.
IMAGERIE
Europia est une plate-forme globale,
qui regroupe trois platesformes
technologiques : Pixel, Prism
et Onis"'. Le point commun entre
celles-ci est qu'elles sont dédiées à
l'imagerie scientifique. Chacune des
trois plates-formes apporte une
contribution différente à l'observation
des phénomènes dans des
domaines multidisciplinaires, physiques,
chimiques et biologiques et
les équipements seront localisés au
plus près des équipes de recherche
compétentes. En simplifiant, toute la
partie RMN (et IRM) est la spécialité
spectrométrie de masse (NanoSims),
imagerie infrarouge, Raman également
sur le campus de Beaulieu, et
de fluorescence à Villejean.
FONCTIONNEMENT
Europia sera constituée sous la
forme d'un Groupement d'intérêt
scientifique (Gis), selon le
même protocole d'accord que celui
du réseau Ouest-genopole®. Europia
devrait être dotée d'un conseil scientifique
constitué d'un directeur, de
représentants de chaque plateforme
technologique et d'un représentant
du pôle transversal
"traitement du signal et informatique".
Les équipes qui pilotent les
plates-formes sont pluridisciplinaires.
Elles en sont les utilisateurs
privilégiés, mais les plates-formes
restent ouvertes à tous les laboratoires
français et européens dont les
projets scientifiques peuvent être
accélérés par l'imagerie.
FINANCEMENT
La superplate-forme Europia est
dans la phase finale de constitution.
Les statuts doivent être finalisés
avant la signature définitive de la
convention entre les collectivités
locales et Europia (Université de
Rennes I, Inra, Cemagref, CNRS).
D'ores et déjà, les scientifiques ont
un accord de principe sur le financement
des équipements. Les financements
sont étalés sur 7 ans, de 2001
à 2008. Le budget global d'Europia
s'élève à près de 12 millions d'euros,
dont 4,4 millions sont financés par
les collectivités locales (voir tableau
ci-dessous). Un seul point reste en
suspens pour cette partie du financement,
celui de la récupération de
la TVA sur les équipements par les
laboratoires dans le cadre du contrat
de plan État-Région. Un dernier point
non négligeable pour certaines
unités de recherche. La décision de
permettre ou non cette récupération
revient à la préfète. Décision à la fin
de ce mois de février (non encore
connue à l'heure où nous mettons en
pages ces lignes).
RETOMBÉES
Les collectivités locales, et notamment
le Conseil régional, attendent
des retombées économiques,
sous la forme de prestations de services
ou de recherche pour épauler
les nouveaux projets des entreprises
bretonnes ainsi que des créations de
start-up innovantes. Mais le bénéfice
le plus immédiat sera pour la
recherche. La communauté scientifique
rennaise sera plus à l'aise pour
développer des collaborations avec
des équipes européennes, parce
que les équipements complémentaires
et performants constitueront
une plate-forme globale unique en
Europe. Les jeunes chercheurs
seront plus attirés par une structure
parmi les mieux équipées. Ainsi,
l'appareil NanoSims de la plateforme
Onis n'aura qu'une dizaine
d'équivalents dans le monde à ce
niveau de performances. Pour le
moment, Europia est un fabuleux
outil, mais à terme il devrait permettre
aux équipes de développer
leurs compétences, leurs savoirs
donc leurs publications et leur valorisation.
Alors et seulement alors,
Europia deviendra un pôle d'excellence.
n C.G.
"' Pixel : Projet d'imagerie multi(X) photonique étendue
large bande ; Prism : Plate-forme rennaise d'imagerie et
spectroscopie structurale et métabolique ; Onis : Observatoire
national en innovation scientifique.
Contact 4 Pierre Dixneuf,
tél. 02 23 23 62 80,
pierre.dixneuf@univ-rennesl.fr
de Prism, qui est répartie sur trois
sites : à l'Université de Rennes I à
Villejean pour le petit animal, à l'Inra
Saint-Gilles pour les animaux de
taille moyenne (rongeurs, porcs) et
au Cemagref (site de Beauregard)
pour les produits alimentaires.
Située sur le campus de Beaulieu, la
plate-forme Pixel apporte une solution
à l'observation des phénomènes
biologiques à l'échelle du micromètre
sans altération du matériel
vivant, grâce à l'imagerie multiphotonique.
Enfin, l'imagerie analytique
est l'affaire de la plate-forme Onis
qui regroupe des équipements en
De l'acquisition des images
à leur modélisation
Jean-Louis Coatrieux, du Laboratoire traitement du
signal et de l'image (LTSI), et Patrick Bouthemy de
l'Irisa, ont été chargés par l'Université de Rennes 1
d'établir un rapport sur l'imagerie à Rennes, dans
le cadre de la promotion de cette thématique par
la mise en place d'un pôle image. Celui-ci serait
une contribution au pôle de compétitivité régional
"Images et réseaux". Jean-Louis Coatrieux évoque
la place du traitement du signal et de l'image dans
la plate-forme Europia.
Jean-Louis Coatrieux dans une des salles d'informatique avec deux membres
du Laboratoire traitement du signal et de l'image : une étudiante en thèse
qui travaille sur le suivi des vaisseaux cardiaques et un ingénieur
chargé de coordonner la mise en place d'une plateforme
de recherche technologique et clinique.
Sciences Ouest : L'imagerie est-elle
vraiment une thématique forte
de la recherche rennaise ?
Jean-Louis Coatrieux : Rennes est un
des seuls sites en France à pouvoir
maîtriser toute la chaîne de l'image :
acquisition, analyse, transmission,
exploitation, modélisation. Parallèlement,
pour de nombreuses disciplines
(chimie, environnement,
sciences de la Terre, des matériaux,
de la vie), l'image est devenue un
instrument d'investigation essentiel.
On pense aux images satellite, à
l'imagerie médicale, mais il y a aussi
l'imagerie aérienne, sous-marine, la
synthèse d'images, la télévision... Le
deuxième atout de Rennes c'est de
regrouper de nombreuses entreprises
innovantes touchant à l'image,
en télésurveillance, réalité virtuelle,
3D... Troisième atout enfin, la formation
aux Stic, les sciences des technologies
de l'information et de la
communication, avec trois masters
et un diplôme d'ingénieur. Ces trois
points forts justifient le choix de
l'université de vouloir mettre en
avant le pôle image rennais.
5.0. : Comment sont
nées les compétences
informatiques rennaises
en imagerie ?
J.L.C. : L'installation du
CCETT"' en 1972 à Rennes a
eu un impact considérable
sur le développement des
activités en images numériques.
Ces compétences ont
d'abord profité à la télévision,
puis se sont étendues aux technologies
de communication, à la
synthèse d'images, la robotique,
l'analyse de documents, la télédétection...
De grands groupes sont venus
installer leur département recherche
et développement sur Rennes et ont
établi des collaborations avec des
laboratoires de l'université, dont
l'Irisa, le LTSI et l'IETR'2'. Ces laboratoires
publics ont acquis une solide
réputation et apportent aujourd'hui à
l'université une crédibilité certaine
dans le domaine du traitement des
données de l'imagerie.
5.0. : justement, les laboratoires
de traitement de l'image
s'impliquent-ils dans la mise
en place de la plate-forme
Europia ?
J.L.C. : Europia fait partie des "grands
équipements" soutenus dans le
cadre du Contrat de plan État-
Région (signé pour la période 2000-
2006). Elle se divise en trois plates-
Modélisation
d'arbres
vasculaires
hépathiques.
formes d'imagerie. La compétence
rennaise en traitement de l'image
numérique est un atout majeur et
transversal pour ces trois platesformes.
Elle intervient sur les aspects
informatiques créés par les nouveaux
outils d'imagerie, lorsqu'il y a
lieu d'imaginer d'autres méthodes
d'analyses que celles proposées
avec les équipements commerciaux.
5.0. : Des exemples concrets ?
1.L.C. : Nous travaillons au LTSI avec
les chimistes d'Onis sur la caractérisation
de polymères. Nous voulons
les observer à différents niveaux de
résolution. À 100 pm, l'image que
nous obtenons est très différente de
celle que nous avons à I pm. Nous
voulons comprendre les propriétés
que nous voyons d'une échelle d'observation
à une autre.
Dans le domaine de la
santé, nous travaillons
aussi sur
la vascularisation
du foie avec une
équipe de Prism. Nous
modélisons le développement
des vaisseaux sanguins. Les mécanismes
pathophysiologiques sont
complexes et nous travaillons sur
la base de cellules aux propriétés
simplifiées. Nous voulons intégrer
davantage de propriétés de la cellule
telle qu'elle se comporte in vivo
pour affiner notre modèle.
5.0. : Chaque
projet scientifique
développé dans le
cadre d'Europia sera
accompagné ainsi par les
laboratoires relevant des sciences
et technologies de l'information ?
J.L.C.: Non, il va falloir définir des
priorités. Parfois il n'y aura pas lieu
d'investir du temps sur cet aspect,
car les logiciels disponibles apporteront
une réponse suffisante aux
utilisateurs dans leur propre problématique
de recherche. Pour le reste,
nous devrons identifier les projets
pour lesquels le traitement de
l'image peut apporter des contributions
originales et conduire à
des innovations. Nous ne pourrons
pas tout faire. Il faudra aussi
disposer de nouveaux moyens en
chercheurs et en ingénieurs. Cela,
c'est à l'université de le définir : une
configuration minimale ou bien une
configuration optimale qui traduisent
vraiment l'ambition rennaise
en imagerie scientifique. n
CCETT : Centre commun d'étude de télécommunication
et télévision. "' IETR : Institut d'électronique et de
tél&ommunications de Rennes.
11
OUEST 219/MARS 2005
12
Ami 1411.
L'IMAGERIE SCIENTIFIQUE
Les outils de l'imac7Prie médicale au milieu dec champs
Quand le porc est le modèle de l'Homme
Prism est une plate-forme
scientifique consacrée
à l'imagerie et la
spectroscopie structurale
et métabolique. Ses outils
sont répartis sur trois
sites : deux à Villejean et
le troisième sur la station
Inra de Saint-Gilles.
Les équipes qui utilisent
cette plate-forme
travaillent dans les
domaines de la santé et
de l'environnement.
Escapade à Saint-Gilles.
Le porc modèle est chouchouté,
lavé tous les jours, il dort dans une
salle climatisée. Il est très docile et
peut rester une heure dans un hamac
d'expérimentation. Des jouets
accrochés près de son groin l'aide
à passer le temps...
aint-Gilles. Les bâtiments de la
station de recherche Inra s'éparpillent
dans la verte campagne. Ici on
étudie la physiologie du porc pris
comme modèle de l'Homme. Ainsi
on y croise des médecins neurologues,
gastroentérologues et nutritionnistes.
Ceux de l'équipe de
Charles-Henri Malbert, un des
responsables de Prism"'. "Nous
sommes sept dans l'équipe dont trois
médecins effectivement." Ici donc,
au milieu des champs, l'unité Inra
travaille sur la prévention des pathologies
humaines. Et plus particulièrement
sur les phénomènes du tractus
digestif qui influencent le comportement
alimentaire. Sur le porc ?
"Exactement ! Le porc est l'animal qui
a la physiologie digestive la plus
proche de celle de l'Homme. De plus,
son cerveau est formé de nombreuses
circonvolutions tout comme le nôtre.
Donc c'est un très bon modèle pour
nos études." Et voilà. La prévention
de l'obésité fera peut-être un bond
grâce au cochon... Mais que l'écheveau
est complexe. Charles-Henri
Malbert s'en accommode. "Aujourd'hui
nous avons les outils analytiques
pour dénouer les fils." Par outils,
il entend ceux de la médecine
nucléaire : scanner X, gamma
caméra, scintigraphie, Doppler,
tomographie d'émission positons.
Exactement les mêmes que ceux
que l'on trouve dans les hôpitaux.
C'est unique en France. "Grâce à eux
nous pouvons visualiser l'activité cérébrale
en fonction d'un stimulus envoyé
depuis l'appareil digestif." Il faut savoir
qu'autour du système digestif, il y a
plus de neurones que dans le cerveau.
Ceux-ci envoient des informations
au cerveau par l'intermédiaire
du nerf vague. "Nous décortiquons ces
informations. Nous avons pu localiser
dans le cerveau plusieurs zones de
réception de l'information venant de
l'estomac. Des zones parfois inattendues.
Nous avons pu montrer que l'insuline
que l'on utilise chez les patients
diabétiques se comporte comme un
modulateur des neurones du système
digestif."
Toute la difficulté consiste à savoir
isoler ce qui correspond effectivement
à la réponse cérébrale. Le cerveau
fonctionne sans arrêt, il reçoit
toutes les informations qui arrivent
de toutes les parties du corps. Comment
savoir qu'une zone en
particulier réagit à une information
venant du tractus digestif ? "Il faut
tester des séries d'animaux. Plus le stimulus
est petit, moins on a de chance
de repérer la réponse dans le bruit de
fond, plus il faut augmenter le nombre
d'animaux. Nous testons donc un lot
d'animaux témoins et un lot d'animaux
stimulés, et nous soustrayons
Charles-Henri
Malbert directeur
de recherche,
responsable de
l'équipe physiologie
de l'ingestion, dans
la salle d'opération
de la station Inra
de Saint-Gilles.
l'activité du lot témoin à celle du lot
stimulé. Ce qui reste, c'est la réponse."
Dit comme ça, cela paraît simple,
mais pour faire ce travail de traitement
de données, il faut huit jours
entiers de calculs sur un système
informatique massivement parallèle.
Charles-Henri Malbert va même plus
loin : pour lui, 90% du travail de
recherche concerne le traitement
informatique des données. Avec
cinq scientifiques (quatre Américains
et un Suisse), il a développé un logiciel
qui lui permet de coupler les
données issues des différentes techniques
d'imagerie. Mais prévient-il,
"attention de ne pas glisser vers l'esthétique,
le sensationnel. Nous ne cherchons
pas à faire de belles images,
nous voulons qu'elles soient révélatrices
du phénomène biologique, c'est là le
but de l'imagerie scientifique." n C.G.
"' Prism est aussi la plate-forme imagerie du Canréropâle du
grand Ouest - voir Sciences Ouest n° 211. juin 2004.
Contact 4 Charles-Henri Malbert,
tél. 02 23 48 52 00,
Charles-Henri.Malbert@rennes.inra.fr
sOENCEs OUEST I19/1,1A1n 2005
PORTAIL INRA
POUR LES PATHOLOGIES HUMAINES
L'Inra élabore un portail "miniporcs" à destination des industries
pharmaceutiques et des partenaires institutionnels (Inserm, CNRS,
universités). Il s'agit de leur donner accès aux animaux et aux
méthodologies pour un certain nombre de travaux qui pourraient être
complémentaires de ceux réalisés par les équipes Inra. À cette fin, l'Inra
développe un type particulier d'animaux : des porcs de petite taille (40 kg à
l'âge adulte) qui seront plus faciles à manipuler que les animaux actuels qui
peuvent peser plus de 100 kg à la fin de leur croissance. Quatre sites Inra
sont concernés : Saint-Gilles qui fournit les compétences et le matériel en
imagerie médicale fonctionnelle, Jouy-en-Josas près de Paris qui fournit
l'imagerie d'intervention, le Magnereaud près de Surgères pour la chirurgie
de transplantation, et enfin Theix près de Clermont-Ferrand pour les
aspects liés au métabolisme. Ce portail sera proposé d'ici 6 mois dans sa
phase 1 (technologies et compétences) et d'ici trois ans dans sa phase 2
(mise à disposition d'animaux modèles de petite taille). n
I
François Mariette, directeur de recherche, est responsable de l'équipe RMN/1RM
à l'Unité de recherche technologie des équipements agroalimentaires. Il est ici
devant l'appareil IRM "corps entier". Au centre de l'appareil, le "four".
Répartition au sein
du pâton de la
quantité de gaz issus
40°C de la fermentation
par les levures,
pendant l'étape
précédant la cuisson.
(0,8 équivaut à 80%
de fraction de gaz
en volume).
C
i
4110 gisti ~ -400*
0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.3 0.4 05 06 0.7 0.8
t = 0.5 min t= 73.2 min i t = 117.8 min t= 151.2 min t=190.2min
L'IRM pour aller
au coeur des produits alimentaires
Beauregard.
Le Cemagref, institut
public de recherche,
est un des trois sites de
Prism. Son domaine : les
produits alimentaires,
ses outils : l'IRM.
1RM, en médecine, est la technique
d'imagerie utilisée notamment
pour l'étude et la détection
d'anomalies du cerveau. Le patient
est allongé sur le plateau et la
machine tourne autour de lui. "C'est
ce qu'on appelle un appareil corps
entier, c'est celui que nous avons",
précise François Mariette, directeur
de recherche, responsable de
l'équipe RMN/IRM. Mais au lieu de
l'utiliser pour des patients, les scientifiques
du Cemagref y mettent des
carcasses de porc, des truites, du
pain, du fromage... Chaque produit
alimentaire a son caisson de plexiglas,
des prototypes fabriqués spécialement
pour "passer sur le billard
de lIRM". Ils sont tous entreposés
dans une salle, derrière celle qui
accueille l'appareil. "Le plus grand
est celui pour les carcasses de porc.
Grâce à l'IRM, nous pouvons localiser
le gras dans l'animal. Nous pouvons
séparer le gras intermuscles de celui
qui est souscutané. Et il y a aussi différents
types de gras dans les muscles.
C'est un de nos sujets de recherche."
Des sarcophages spécifiques pour
l'IRM de produits de bouches, ce
n'est pas banal en soi. Mais ce n'est
pas tout : les options installées sur
l'appareil en font un équipement
unique dans son genre en France.
Les chercheurs peuvent en effet
suivre aussi bien la cuisson que la
congélation d'un produit alimentaire.
L'équipe a conçu un four à chaleur
pulsée qui monte jusqu'à 180°C et un
système de congélation qui descend
jusqu'à -27°C (comme un congélateur
quatre étoiles). Chacun de ces
deux systèmes peut être installé sur
le plateau d'analyse. "Prenons le cas
du pain, par exemple, nous pouvons
tout d'abord suivre la pousse du pain,
sa façon de lever, l'homogénéité de la
mie, observer si les trous sont gros ou
petits à l'intérieur du pâton, ceci sans
le manipuler, et sans tuer les levures
qui permettent la levée. Et puis nous
pouvons voir comment il se comporte
pendant la cuisson. Les pâtons industriels
passent souvent par une phase
de congélation avant d'arriver sur leur
lieu de cuisson. Nous avons pu montrer
que les congélations à -40°C
étaient préjudiciables à la qualité
du pain, alors que celles à -30°C ne
l'étaient pas." Les savoirs empiriques
peuvent être validés scientifiquement,
ils peuvent être complétés et
parfois invalidés. "On a toujours
considéré que le déplacement de l'eau
dans un produit alimentaire était uniquement
fonction de sa quantité. En
gros, plus il y avait d'eau, plus elle
était mobile. Or, nous avons montré
que ce n'était pas forcément le cas, car
la diffusion dépend de la composition
de la matière sèche, de la proportion
gras-protéine, par exemple." Une
découverte particulièrement intéressante
pour prévoir le comportement
des produits alimentaires lors les
processus de transformation.
Pour autant le dialogue avec les
professionnels de l'agroalimentaire
est loin d'être évident. "Les réactions
sont très variables. Il y a ceux qui n'y
voient aucun bénéfice pour eux.
D'autres y voient un intérêt mais ne
peuvent pas dégager de temps pour
des travaux de recherche même avec
des résultats à très court terme. Enfin,
il y a aussi ceux qui sont demandeurs
de réponses pour faire évoluer leurs
procédés de fabrication. Notre équipe
travaille régulièrement avec ces entreprises,
parfois en prestataire de service.
Nous leur proposons aussi des prestations
de recherche, c'est en général
un travail qui dure 6 mois et qui
correspond mieux à leur rythme.
Certains des projets plus ambitieux se
construisent dans le cadre d'une thèse
de doctorat. Mais il faut reconnaître
que cette solution, malgré les aides
financières via les bourses Cifre, est
encore difficile à vendre. Par contre,
cela permet un réel travail en partenariat
qui nous permet à la fois de les
accompagner dans leur projet et de
faire évoluer notre offre."
Gras sous-cutané
Muscle Gras intermuscles
L'IRM permet la localisation du gras
dans l'animal et la séparation du gras
intermuscles du gras sous-cutané.
L'équipe RMN/IRM rassemble
5 chercheurs, 4 ingénieurs et techniciens
et 5 doctorants. La mise en
place d'Europia lui permettra de
remplacer son matériel IRM qui
arrive en fin de vie et d'acquérir un
appareil plus performant. Mais audelà,
François Mariette espère
qu'Europia sera aussi une manière
de créer des passerelles entre les
plates-formes Prism, Pixel et Onis.
Il souhaite que les équipes qui animent
ces plateaux techniques aient
une meilleure connaissance des
compétences des uns et des autres
afin que tout chercheur dont le
projet nécessiterait les outils de
l'imagerie scientifique soit rapidement
aiguillé vers le bon interlocuteur.
"C'est en cela aussi qu'Europia
sera visible de l'extérieur." n C.G.
Contact 4 François Mariette,
Cemagref, Unité de recherche
technologie des équipements
agroalimentaires, tél. 02 23 48 21 21,
francois.mariette@cemagref.fr
13
L'IMAGERIE SCIEMfi1QUE
L'imagerie à la croisée
des rherr►in de trois disciplines
Au sein du Groupe matière condensée et
matériaux (GMCM)"), de l'Université de
Rennes 1, l'équipe biophysique s'est investie
dans la mise en place de la plate-forme
d'imagerie multiphotonique Pixel, au côté
de chimistes et de biologistes. Trois physiciens
de cette équipe vous présentent le projet.
~
Les enjeux de l'imagerie
multiphotonique
et du projet Pixel
Un des besoins actuels de la
biologie est de pouvoir réaliser
une exploration anatomique et fonctionnelle
des cellules et des tissus
dans leur environnement naturel
(organe, animal entier...). Cela nécessite
d'imager en profondeur avec
une phototoxicité la plus faible possible.
L'avènement de la microscopie
multiphotonique, il y a une dizaine
d'années, a permis de repousser
les limites de l'imagerie optique
conventionnelle. Cette technique
naissante est actuellement en plein
développement et le projet de
plate-forme d'imagerie multiphotonique
Pixel s'inscrit dans cette dynamique.
Basée sur l'utilisation de lasers
infrarouges femtosecondes, cette
technique est à la fois moins invasive
et plus performante en termes de
profondeur de pénétration et de
résolution spatiale et temporelle.
Des effets (dits non linéaires) apportent
de nouveaux contrastes révélant
une variété d'effets inaccessibles par
les méthodes standards, comme par
exemple l'activité électrique des cellules
ou l'organisation membranaire.
L'apport des physiciens
dans le projet Pixel
Notre contribution se situe à plusieurs
niveaux. Tout d'abord dans le
choix de l'instrumentation qui sera
installée sur la plate-forme. Ce choix
relève essentiellement de compétences
en optique, en physique des
lasers et des interactions lumièrematière.
Cette expertise s'est déjà
traduite par le développement,
depuis deux ans, d'un prototype
dans l'équipe biophysique du
GMCM. Ce prototype, qui tient
compte des problématiques biologiques
de nos partenaires, a vocation
à développer la technique de microscopie
multiphotonique jusqu'à ses
limites. Notre rôle de physiciens est
aussi d'apporter des outils de modélisation
et des concepts nouveaux.
Par exemple, l'élaboration et l'étude
de systèmes qui simulent le comportement
des organismes vivants tout
en réduisant la complexité permettront
une interprétation des mécanismes
biophysiques mis en jeu à
partir de modèles mathématiques.
Denis Rouède derrière la table
qui accueille le prototype conçu
pour démontrer la faisabilité de la
plate-forme multiphotonique.
Les atouts de Pixel
Pixel est un challenge passionnant
au coeur de la pluridisciplinarité. En
effet, l'obtention d'images permettant
d'extraire des données quantitatives
est le fruit d'étapes qui
nécessitent la mise en commun de
tout un travail amont, comme la mise
au point de marqueurs adaptés et
bien caractérisés du point de vue
photophysique. De même la compréhension
de leurs propriétés physiques
dans des systèmes modèles
permettra d'aborder toute la complexité
du vivant.
C'est à la fois la diversité et les
complémentarités des compétences
développées par les chimistes, les
physiciens et les biologistes de
l'Université de Rennes 1 qui sont justement,
par leur mise en commun,
de formidables atouts pour Pixel.
Denis Rouède
FRANÇOIS TIAHO*
explique l'intérêt de Pixel pour les biolog'stes
"Les maladies neurodégénératives et les accidents
vasculaires cérébraux constituent un problème majeur de
santé publique dans les pays occidentaux. Comprendre les
mécanismes de formation des réseaux de neurones in vivo
dans l'embryon de xénope (le crapaud de laboratoire) en
développement est un challenge et une des pistes de
recherche privilégiée par certains neurobiologistes. La
plate-forme pluridisciplinaire Pixel permettra de lever le verrou technologique
qui empêchait de telles investigations scientifiques in vivo." n
Contact 4 François Tiaho, tél. 02 23 23 51 33, francois.tiaho@univ-rennesl.fr
' François Dahu fait partie de l'équipe Transgenése et différenciation neuronale chez le xénope avec Pascal Benquet,
14
Georgette Bonneç Daniel Boujard et Thierry Madigou. Cette équipe appartient à l'UMR-CNRS 6026, Interactions cellulaires
et moléculaires de l'Université de Rennes 1 (voir article dans le n°198 de Sciences Ouest - avril2003).
Image de microscopie multiphotonique
d'un réseau de neurones, de tranches
aiguës de cerveau de tétard de xénope.
Des molécules reporters
pour voir vivre les cellules
Le laser femtoseconde sera monté
sur une table à coussin d'air pour
assurer l'horizontalité parfaite des
rayons infrarouges. Ici, on peut voir
le système optique (succession de
miroirs et de lentilles) du prototype
actuellement hébergé dans le
laboratoire des physiciens.
"' UMR CNRS 6626.
Contact 4 Denis Rouède,
tél. 02 23 23 65 24,
denis.roued e@ u n iv-rennes 1.fr
Reconstruction 3D d'un réseau
de neurones sensoriels en
formation, dans la partie dorsale
d'une portion de moelle épinière
d'embryon de xénope.
Mireille Blanchard-Desce
est arrivée au
laboratoire de chimie
moléculaire de
l'Université de Rennes 1,
il y a cinq ans, avec des
compétences nouvelles
en multiphotonique,
et plus précisément
en conception de
"molécules reporters".
'intérêt de la multiphotonique
c'est de pouvoir suivre dans le
temps l'activité de tissus vivants
sans les altérer, et ce jusqu'au niveau
cellulaire, avec une résolution tridimensionnelle.
Cela implique beaucoup
de contraintes car les cellules
vivantes sont très fragiles, et ne sont
pas très contrastées. C'est la raison
pour laquelle la lumière utilisée est
située dans le proche infrarouge,
beaucoup moins destructeur que les
UV avec cependant un pouvoir de
pénétration 5 fois plus important.
Mais il faut aussi avoir la possibilité
de suivre le phénomène biologique
que l'on étudie. "C'est là que nous
intervenons ; nous fabriquons des
sortes de colorants, des molécules
reporters, qui sont introduites dans le
milieu de culture des tissus et qui
réagissent aux variations d'activité des
cellules." Il y a dans tous les organismes
vivants des molécules endogènes
qui peuvent réagir à un bombardement
de photons en émettant
de la lumière, on parle de chromophores.
C'est le cas de certains acides
aminés, comme le tryptophane. Mais
ils ne sont pas très sensibles à l'excitation
multiphonique. Les molécules
reporters sont 106 à 109 fois plus efficaces.
Elles peuvent absorber 2 à 3
photons simultanément.
"Nos molécules reporters ont commencé
à faire leurs preuves. Déjà, les
colorants testés sur des neurones en
culture étudiés par le laboratoire du
professeur Webb aux États-Unis ont
été brevetés en collaboration avec cette
équipe américaine." Ils ont permis
d'imager et de suivre les variations
de potentiels membranaires sur des
neurones en culture -c'est-à-dire
l'activité neuronale- avec une excellente
résolution à la fois spatiale
(inférieure au micron) et temporelle
(inférieure à la milliseconde). De
telles performances n'avaient pu
être atteintes auparavant et ouvrent
bien des perspectives dans la
recherche sur les maladies neurodégénératives.
"Nous travaillons à
rendre nos molécules encore plus sen-
Mireille Blanchard dirige le laboratoire
de chimie moléculaire qui met au
point les molécules reporters utilisées
en multiphotonique.
sibles pour pouvoir utiliser encore
moins d'énergie pour l'excitation. Et
nous voulons aussi travailler sur des
structures vivantes complexes." Une
expérience sur le cerveau de rat est
en cours. "Une molécule reporter ne
peut pas tout faire, il nous faudra créer
des familles de molécules adaptées à
chaque usage." Mireille Blanchard
évoque aussi des applications à plus
long terme dans les supports média
tels que les écrans 3D, ou le stockage
de données. "Si on peut avec précision
exciter un point précis dans un
objet, un point que l'on situe dans les
trois dimensions (dans ce cas on ne
parle plus de pixel, mais de voxel), on
peut imaginer qu'on pourrait au final
transformer ce point chimiquement
pour qu'il stocke une donnée..." L'ère
de la multiphotonique ne fait que
commencer. n C.G.
Contact 4 Mireille Blanchard-Desce,
tél. 02 23 23 62 77,
mireille.blanchard-desce@univ-rennes1.fr
LA MUlTIPHOTONIQUE
ar" ^
Les images ont été obteries
en collaboration avec Denis R" ède
(GMCM, Université de Rennes jf
Les neurones sont visualisés à ide
d'un colorant commercial (Dl-4-Aneps).
La multiphotonique consiste à utiliser un laser infrarouge pour balayer
l'échantillon en émettant des photons en rafales dans des temps très courts
que l'on compte en femtoseconde, soit 1015 secondes. C'est là tout l'intérêt
car il n'est plus nécessaire d'obtenir l'excitation (donc l'émission d'un
rayonnement) avec l'énergie d'un seul photon. On peut obtenir une
réponse avec 2 voire 3 photons successifs qui frappent la molécule, à
condition que celle-ci soit capable d'accumuler l'énergie de ces photons
pour émettre "sa réponse". -!
15
SCIENCES WEST 219,MMS 2W5
AlICr9m414rs
Abs.
1.2721
1.1322
0.9962
0.9464
0.7125
0.5696
0.4267
0.2929
0.1469
0.0070
-0.1261
Y
e
160
100
62.1
21171.6 21300 21400 21464.1
349.6
306
200
L'IMAGERIE
„IENTIFI„ datli4
Onis, parc technologique haut de gamme pour
Troisième plate-forme technique d'Europia, Onis,
Observatoire national en imagerie scientifique,
est celle des trois qui correspond peut-être le
mieux à l'idée qu'on se fait d'une plate-forme
pluridisciplinaire au service de la recherche,
mais aussi du secteur privé. Olivier Lavastre en
est un des coordinateurs scientifiques.
Onis propose une large panoplie
d'outils de pointe pour
faire de l'imagerie analytique. Mais
qu'est-ce que l'imagerie analytique ?
"Il s'agit de pouvoir attribuer à chaque
pixel d'une image représentant l'échantillon,
(ou à chaque voxel de la représentation
3D d'un échantillon), une
valeur quantitative et/ou qualitative.
On peut ainsi visualiser la composition
chimique point par point d'un tissu cellulaire,
d'un polymère, d'un échantillon
de sol, dans un insecte, une plante ou
un lichen... Savoir comment sont positionnés
des composants chimiques, où
Imagerie infrarouge de circuits
imprimés.
sont stockés les métaux lourds dans des
échantillons issus de zones polluées,
détecter les zones d'hétérogénéité dans
un matériau apparemment homogène",
explique Olivier Lavastre
(Institut de chimie de Rennes), l'un
des coordinateurs de la plate-forme
pour les sciences de la matière, au
côté de Claude Prigent (IFR Génétique
fonctionnelle agronomie et
santé) et de Gérard Gruau (Caren -
voir article ci-dessous) assurant
respectivement les domaines des
sciences du vivant et de l'environnement.
Car les applications sont
infinies...
Les équipements d'Onis (spectroscopie
moyen et proche infrarouge,
Raman, spectrométrie de
masse NanoSims, microscopie de
fluorescence...) lui permettent de se
positionner dans tous les domaines :
santé, environnement, électronique,
agroalimentaire, capteurs intelligents,
chimie, nanosciences, biotechnologies,
matériaux... "Tous les
laboratoires, quelles que soient leurs
thématiques, pourront s'appuyer sur
Coupe histologique d'une artère
en imagerie spectrométrie de masse
NanoSims.
de tels équipements en imagerie analytique."
Voilà donc l'intérêt d'Onis,
c'est de pouvoir mutualiser de gros
équipements accessibles à l'ensemble
des scientifiques. Et des
entreprises ? "Effectivement, c'est
une particularité de cette plate-forme
que d'avoir dès le début pensé à une
ouverture vers l'environnement économique.
Différentes formules sont
prévues : contrats de recherche et
L'imagerie au service de l'environnement
Des perspectives extraordinaires, oui mais...
Pour la plate-forme Onis, trois chercheurs ont été
sollicités pour jouer le rôle de conseillers scientifiques :
un en sciences de la vie, un autre en sciences de la
matière, le troisième pour les thématiques
environnement. Gérard Gruau, directeur de recherche
au CNRS et membre de l'UMR Géosciences du Caren,
est chargé des projets liés à l'environnement basés
sur la technologie NanoSims.
w ur la table l'écran plat d'un portable
affiche une série d'images
colorées. À côté, un gros dossier,
baptisé NanoSims. Devant, un petit
sachet plastique. "Il
contient un petit morceau
de sol, figé par de
la résine, avec au centre
un morceau de racine",
précise Gérard Gruau. Un des sujets
de recherche de l'unité est de comprendre
les mouvements des éléments
métalliques qui peuvent être
complexés ou relargués dans l'environnement,
lors de réactions chimiques
comme la réduction dans les
sols. Éléments métalliques, cela
nous ramène à la pollution par les
métaux lourds ? "Par exemple. Nous
cherchons à savoir comment les polluants
sont transférés du sol vers les
plantes, comment ils sont stockés, et
dans quelles conditions la racine les
restitue à l'environnement. Pour le
moment, nous utilisons le laser et nous
faisons des mesures point par point
pour accéder à la composition chimique
de cet échantillon. Cela veut
dire que je vais pointer le laser à
quelques endroits bien choisis dans
l'échantillon, par exemple le long d'un
segment qui va de l'extérieur à l'intérieur
de la racine. J'aurai une dizaine
de points de mesure. Partout où
j'aurai pointé le laser, j'aurai fait un
trou dans l'échantillon. Un trou de
I pin (10'm) de diamètre. Avec la
technologie NanoSims (une nouvelle
génération de spectromètre de masse),
je pourrais avoir une mesure pour
chaque point de 50 nm (10'm) de
diamètre. Je peux même avoir simultanément
cinq métaux dont des
métaux lourds, le fer, le cadmium, le
plomb, ou des éléments légers comme
l'oxygène, le carbone... Pratiquement
tous les éléments du tableau périodique
de Mendeleïev, s'enthousiasme
Gérard Gruau. Et en plus je n'aurais
pas altéré mon échantillon."
Mais, parce qu'il y a un mais,
même présenté sous une forme
figée dans de la résine, l'échantillon
n'est pas encore prêt à passer à
l'analyse. Pour cela, il faut encore
qu'il rentre dans le support (un
anneau métallique d'à peine I cm de
diamètre) et que sa surface soit parfaitement
plane.
"Cela peut paraître paradoxal d'être
arrêté par des détails comme ça, mais
c'est une vraie difficulté." L'enthou-
Section de dent de dinosaure vue au
microscope à transmission. Les différents
constituants de cette dent (émail,
dentine, vacuole) contiennent des
informations chimiques susceptibles de
permettre une reconstruction des climats
anciens. L'analyse d'objets de taille
inframicrométrique comme les vacuoles
nécessite des instruments de type
NanoSims 50.
16
l'imagerie analytique IRM ou IRMN
IRMN. Image à résonance magnétique nucléaire. Voilà ce que
l'on devrait dire. Mais le nom nucléaire a été omis pour ne pas
effrayer les patients soumis aux examens médicaux d'IRM.
Nucléaire évoque en général un phénomène radioactif. Mais
dans le cas de l'IRMN, il s'agit de l'adjectif qui fait référence au
noyau des atomes. L'IRMN est une technique de spectroscopie
qui repose sur le principe de l'absorption par le noyau des
atomes de certains rayonnements électromagnétiques sous
l'effet d'un fort champ magnétique. Cela consiste à faire passer
un noyau d'un état de basse énergie à un état de plus grande
énergie par l'absorption d'un photon. Cette transition est
appelée la résonance. En médecine, c'est la résonance
magnétique de l'hydrogène qui est la plus utilisée.
développement, prestation de services
haute technologie, actions de formation
spécialisées ou de diffusion grand
public. Au vu de la constante évolution
technologique, d'une intense concurrence
sur tous les marchés et d'une
nécessité de plus en plus marquée en
termes de normes de qualité ou de traçabilité,
l'accès aux technologies clés
Onis peut être primordial pour renforcer
la compétitivité ou le potentiel
d'innovation des entreprises." Et cela
permettrait aussi de rentabiliser le
parc technologique. Onis prévoit
également que l'ouverture au secteur
privé puisse se faire beaucoup
plus en amont avec les sociétés
d'instrumentation. Des partenariats
ont été négociés avec certaines
d'entre elles pour faire baisser le
coût des équipements en échange
des bénéfices attendus en termes
de développement et de transfert
technologique. Mais il faudra peutêtre
aller au-delà et lier davantage
Section polie de sol montrant la
présence d'oxyde de fer autour d'un
conduit racinaire et au sein même
des cellules constitutives de la racine.
Des analyses chimiques réalisées par
ailleurs mettent en évidence le fait
que les oxydes de fer sont porteurs
de métaux lourds comme le cuivre et
l'uranium. La mise en oeuvre de
NanoSims 50 sur cet objet permettrait
de préciser la localisation exacte des
métaux dans la structure.
siasme baisse. "D'abord, la préparation
induira peut-être un biais dans les
mesures." Et ensuite ? "Il faut trouver
quelqu'un qui ait le temps de le préparer
et qui sache le faire..." Voilà où
le bât blesse. Le "couac" de la course
à l'équipement. Le scientifique est
de moins en moins autonome par
rapport à la technique. Tant qu'il
travaille de façon privilégiée sur
Imagerie Raman 3D d'un matériau
composite multicouche.
les équipementiers et les scientifiques
dans la maintenance et le
fonctionnement des outils, pour
que chacun puisse suivre le rythme
soutenu de l'innovation dans le
domaine de l'imagerie. Et cela est
d'autant plus important qu'Onis a
été conçu comme un centre d'imagerie
haut de gamme ce qui le place
nécessairement dans la course à
l'équipement. n C.G.
Contact 4 Olivier Lavastre,
tél. 02 23 23 56 30,
lavastre@univ-rennesl.fr
une machine, il peut acquérir les
compétences pour l'exploiter au
mieux de ses performances, et
même l'améliorer. Aujourd'hui, il
touche à tellement d'équipements
différents que ce n'est plus possible.
Loutil seul, si perfectionné, ne suffit
plus. Il faut l'accompagner scientifiquement
et techniquement. L'équipement
NanoSims par lequel Gérard
Gruau s'est laissé séduire n'échappe
pas à cette contrainte, et aujourd'hui
aucun scientifique n'a été désigné
pour devenir expert d'un instrument
d'analyse dont il n'aura qu'une utilisation
très partielle... L'accompagnement
technique suffira-t-il pour créer
autour de cet outil un véritable pôle
de compétences reconnu par la communauté
scientifique nationale et
internationale ? Sans volet logistique,
le "greffon" imagerie Nano-
Sims d'Onis pourrait bien mettre du
temps avant d'être accepté. n C.G.
Contact _, Gérard Grau,
tél. 02 23 23 60 86,
gerard.grau@univ-rennesl.fr
Un site Web pour Europia
Europia n'est pas encore complètement
opérationnelle. Mais déjà un site Web est prévu
pour présenter la mégaplate-forme d'imagerie
rennaise à la communauté scientifique internationale. Le site
sera rédigé en anglais. Affaire à suivre.
Cemagref : deux études rennaises en ligne
L'équipe rennaise de l'Unité de technologie des équipements
alimentaires présente deux études
RMN/IRM intéressantes sur le site du
Cemagref : une sur la qualité du lait et une
autre sur l'évaluation de tissus animaux (la
viande de porc). Un lien permet d'accéder
au site de la plate-forme Prism (en cours de construction mais
accessible). À consulter sur :
- www.rennes.cemagref.fr/tere
ei Les xénopes de Rennes 1
Le xénope revient souvent dans les
publications scientifiques. Ce crapaud
africain est un modèle très apprécié
des biologistes. Il a été utilisé par les
scientifiques dès la fin du XIX' siècle. La
femelle est particulièrement productive. L'Université de
Rennes 1 possède, depuis 1995, une animalerie où sont élevés
des milliers de xénopes. Rennes est l'unique centre d'élevage
de xénopes de France. L'animalerie fournit près de 4000
animaux par an à de nombreux laboratoires français. On peut
même commander ses crapauds en ligne sur :
http://xenopus.univ-rennesl.fr
Recensement national
Le Critt Santé Bretagne réalise actuellement un état des lieux
national qui couvre les différents champs de l'imagerie
médicale : de l'imagerie moléculaire et métabolique dédiée au
diagnostic jusqu'à l'imagerie thérapeutique. Au niveau régional
sont recensés les laboratoires contribuant à la recherche sur
l'imagerie médicale, les entreprises innovantes, les centres de
soins et leurs équipements, les plates-formes régionales
dédiées ainsi que les projets de transfert technologique sur ce
thème. Une synthèse des appels d'offres du Critt Santé a déjà
montré que sur les 5 dernières années, 30 projets d'innovation
en imagerie médicale ont été déposés, dont 19 projets ont été
financés par le Conseil régional de Bretagne.
Rens.-3 Christine Alami, Critt santé Bretagne,
tél. 02 23 23 45 85, christine.alami@univ-rennes1.fr,
www.critt-sante.fr
ROTATION
Tube émetteur de rayons X
en rotation alternée
$
E
Anneau
C
â
z
E
Détecteurs ffi
(ou capteurs)
Figure 1
Figure 2
14- Moment magnétique
Vitesse angulaire
de rotation
COMMENT ÇA MARCHE?
Le scanner et l'IRM
Grâce à la collaboration
entre physiciens,
biologistes et médecins,
les techniques
d'imagerie médicale
n'ont cessé de
progresser depuis la
découverte des rayons X
par le physicien
allemand Röntgen en
1895 et la première
radiographie jamais
réalisée, celle de la main
de son épouse, la même
année. Zoom sur deux
de ces techniques,
le scanner et l'IRM,
utilisées aujourd'hui en
routine.
Le scanner
ou tomodensitométrie
mais un détecteur : situé en face du
tube émetteur de rayons X et tournant
en même temps que lui, il
mesure l'intensité de sortie du faisceau
de rayons X, après qu'il ait traversé
l'organisme. Un puissant
système informatique traite -en
quelques secondes I - les millions de
données acquises durant l'examen
et les traduit en images sur un écran
(imprimées ensuite sur un film
photographique). Les différences
d'absorption des rayons X par
les tissus sont traduites en niveaux
de gris (du noir au blanc). Le plus
souvent, afin d'améliorer encore
la qualité des images, on injecte
au patient un produit de contraste
à base d'iode. La technique du
scanner permet également de
reconstituer une image en trois
dimensions. Avec elle on peut localiser
précisément un organe par
~
du proton i
Mouvement du moment magnétique
du proton autour du champ B fourni
par l'aimant de l'appareil d'IRM.
On appelle ce mouvement
"mouvement de précession".
rapport à un autre et détecter
nombre d'anomalies (kystes, ganglions
tumeurs, hémorragie...). Elle
permet aussi, en servant de guide
lors de ponctions d'organes situés en
profondeur dans notre organisme,
d'éviter une opération.
L'Imagerie par résonance
magnétique, l'IRM
Contrairement au scanner, la
technique d'IRM n'est pas basée
sur l'emploi de rayonnements mais
sur celui d'un champ magnétique
et d'ondes radio. Elle repose sur la
propriété du noyau des atomes d'hydrogène
de pouvoir se comporter
comme une petite toupie aimantée
dans certaines conditions. Or, ces
atomes sont présents partout dans
notre corps : dans l'eau (qui compose
plus de 60 % de notre organisme)
et dans les graisses, en
quantités différentes suivant les
tissus.
Le noyau de l'atome d'hydrogène
ne contient qu'un seul proton qui,
comme tous les autres protons de
tous les autres noyaux atomiques,
possède un petit champ magnétique.
Lorsque les protons sont
placés dans un fort champ magnétique"'
-fourni par le gros aimant en
forme de tunnel à l'intérieur duquel
rentre le patient- ils s'aimantent. La
résultante de toutes ces petites
aimantations est un champ magnétique
M aligné avec celui, B, fourni
par le gros aimant (un peu comme
l'aiguille aimantée d'une boussole
s'aligne avec la direction du champ
Schéma du principe de
fonctionnement d'un scanner
magnétique terrestre). En fait, à
l'échelle de chaque proton, son
moment magnétique décrit autour
de B un mouvement oscillatoire de
rotation "en forme de cône" (Fig.2).
Ce mouvement s'effectue avec une
fréquence bien précise. En émettant,
grâce aux antennes émettrices de
"l'appareillage IRM", des ondes
électromagnétiques de même
fréquence, on excite les noyaux d'hydrogène
et perturbe l'état d'équilibre
du système (M et B ne sont plus
alignés) : c'est le phénomène de
résonance''. Ces ondes sont émises
sous forme d'impulsions très brèves.
Après chaque impulsion, les protons
restituent l'énergie accumulée pendant
leur excitation en produisant
un signal, réceptionné par des
antennes. Ce signal dépendant
étroitement de la concentration en
eau des molécules environnantes,
on peut ainsi distinguer chaque
tissu. L'appareillage est relié à des
ordinateurs qui traitent les signaux
afin de reconstruire des images du
tissu ou de l'organe analysé en deux
dimensions ou en trois dimensions.
La précision des images étant inférieure
au millimètre, la technique
permet de révéler à un stade précoce
un grand nombre d'anomalies
invisibles à ce stade en radiographie
"classique", en échographie ou avec
un scanner.
Il existe aujourd'hui de nombreuses
techniques d'imagerie
médicale (voir Sciences Ouest n° 211 -
juin 2004, page 16). Elles permettent
de meilleurs diagnostics et traitements,
mais aussi une meilleure
compréhension du fonctionnement
de notre organisme. n
"'En milieu clinique ou de recherche biomédicale, le champ
magnétique fourni par cet aimant est de 4 d... plus de 150 fois
(pour les aimants destiné a aimanter le corps tout entier)
le champ magnétique terrestre. ° 1 Un système oscillant d une
fréquence donnée est mis en résonance lorsque, sous l'influence
d'une perturbation externe appliquée avec la même fréquence,
l'amplitude des vibrations du système est amplifiée. A la
cessation de l'application de la perturbation, le système revient
d l'équilibre en oscillant a la même fréquence.
Sylvie Furois, CNRS et Centre
de vulgarisation de la connaissance,
Université Paris-Sud XI,
www.cvc.u-psud.fr
La radiographie "classique" utilise
la propriété des rayons X de
traverser l'organisme et d'impressionner
une pellicule photographique.
Comme les différentes
parties du corps réagissent différemment
aux rayons X -certaines se laissent
traverser totalement, d'autres
les arrêtent-, on voit, sur la radiographie,
les contours des organes
traversés. Avec les progrès considérables
accomplis dans la sensibilité
des films photographiques, les
doses de rayons X délivrées diminuent.
Cependant, de même que
deux personnes marchant rapprochées
l'une derrière l'autre avec le
soleil dans le dos ne voient sur le sol
qu'une seule ombre de leurs deux
silhouettes, les ombres des organes
traversés par le faisceau de rayons X
sont confondues sur la plaque
photographique.
Le scanner, ou tomodensitométrie,
résout ce problème en réalisant,
pour la zone étudiée, des images de
coupes fines sous différents angles :
il permet ainsi une visualisation
"en profondeur". Pour ce faire, au
lieu d'être fixe, le tube générant les
rayons X tourne autour du patient :
c'est lui qui est contenu dans l'anneau
entourant la couchette sur
laquelle est allongé le patient (Fig. I ).
18 Ici, pas de plaque photographique
F'. outi'. 2 i 4/MARS 2005
À TRAVERS CHAMPS
• Depuis le mois d'octobre, vous avez peut-être déjà eu
l'occasion de voir, sur TV Rennes, la chronique : À travers champs. Elle se
présente sous la forme de quarante petits films de 2 minutes, dont un est
diffusé chaque semaine. Le but : commencer à ouvrir virtuellement les
portes des Champs Libres en faisant découvrir aux téléspectateurs un
panel de métiers exercés par le personnel des 3 entités Musée de
Bretagne, bibliothèque et Espace des sciences, et en montrant les
préparatifs relatifs au déménagement... Or, à l'occasion de ses 18 ans et
depuis le 14 février dernier, TV Rennes est diffusée en hertzien sur un
territoire élargi au département de l'Ille-et-Vilaine (canal 37). Une nouvelle
grille de programmes est proposée et les plages de diffusion de À travers
champs sont : le lundi à 19h 35 et 23 h 20 et le mardi à 13 h 20.
www. tv-rennes. corn
L'ESPACE DES SCIENCES
GORILLES À L'ENTRÉE !
Non qu'il faille montrer patte blanche avant de pénétrer dans le lieu,
mais des regards de gorilles sont bien là à nous observer... Et que
ressentons-nous face à ces grands singes des forêts africaines ? Les
légendes et les récits d'aventuriers en ont fait des êtres terrifiants, alors
que les observations réalisées par les scientifiques à partir de la seconde
moitié du XXe siècle décrivent des géants pacifiques. Tel est le
cheminement de l'exposition "Gorilles" qui, sous les regards croisés d'une
biologiste et d'une artiste peintre, part de la perception que nous,
humains, avons de cet animal, avant d'aborder son histoire naturelle (Notre
cousin ?) puis sa vie sociale ; de décrire les forêts tropicales où il vit pour
terminer sur un aspect plus grave qui est celui de sa disparition. Le tout
dans une scénographie originale mêlant, toiles, objets d'art africain, extraits
de films et modules interactifs... À partir du 15 mars.
"Gorilles" : une exposition interactive conçue et réalisée par l'Espace des
sciences en partenariat avec le Palais de la Découverte. Dates -*Jusqu'en
septembre au centre commercial Colombia (Rennes). Horaires -i Du lundi
au vendredi de 12 h 30 à 18 h 30 et le samedi de 10 h à 18 h 30. Accueil des
groupes et scolaires sur réservations. Animations tout public : tous les
jours à 16h. Plein tarif : 2 €; réduit 1€; 25 € pour les groupes ;
gratuit pour les enfants de moins de 12 ans accompagnés.
02 99 35 28 28.
CON
15 mars/Gorilles en péril : que faire ?
Par Alexander Harcourt, professeur au département d'anthropologie à
l'université de Califomie, Davis, États-Unis.
22 mars/L'origine et la structure ultime de la matière
Par Yves Schutz, directeur de recherche au Cern (organisation
européenne pour la recherche nucléaire) à Genève.
5 avril/Les courants côtiers : origine et rôle
dans l'environnement marin
Par Pascal Lazure, physicien à l'Ifremer.
12 avril/Gorille, mon cousin : de King Kong
au géant magnifique
Par Pascal Picq, paléoanthropologue au Collège de France.
Rens.4 Ces 4 conférences ont lieu à 20 h 30 au centre culturel
Le Triangle (salle Archipel) qui se trouve bd de Yougoslavie, Rennes -
Station Val: Triangle. Entrée libre.
À MORLAIX (FinistPre)
Dans le souhait de "permettre à tout citoyen de mieux
appréhender l'information scientifique et technique", l'équipe
municipale de Morlaix a rejoint le projet développé par l'Espace des
sciences. C'est ainsi que, depuis le mois de février, la ville accueille
chaque mois une exposition itinérante de notre association. Chaque
exposition étant agrémentée d'une conférence animée
par un chercheur ou spécialiste du sujet, permettant
ainsi d'ouvrir le débat avec le grand public.
Expositions
Jusqu'au 18 mars/Le Miroir de Méduse
Du 19 mars au 8 avril/Quand les atomes rayonnent
Une exposition qui aborde le thème de la
découverte de la radioactivité naturelle,
véritable révolution de la pensée scientifique,
qui a bouleversé la compréhension de
l'univers et l'évolution des connaissances et
qui, par sa portée, a aussi profondément
influencé l'histoire des sociétés humaines et la vie des hommes.
Galerie marchande du centre commercial Leclerc
(La Boissière - Morlaix).
Conférence
21 mars/Énergie et matière : des minibig bang
dans le laboratoire
Par Yves Schutz, directeur de recherche au Cern (organisation
européenne pour la recherche nucléaire) à Genève. Dans
l'amphithéâtre de l'IUT, de 20h à 21 h 30.
Rens.-, Pascale Gérard, directrice de la communication de la ville
de Morlaix, tél. 02 98 63 10 20, communication@villedemorlaix.org,
Christine Lallouét coordination culturelle, tél. 02 98 63 10 14,
culture@villedemorlaix.org
À CHÂTEAUGIRON (111e-et-Vilaine)
Exposition
9 mars/Les 5- vous parlent de l'eau
Maquettes animées, panneaux, diaporamas sonorisés,
et oeuvres artistiques, cette exposition est le fruit du travail
d'une centaine d'élèves de 5' des collèges Victor-Ségalen
et Sainte-Croix de Châteaugiron. Un projet réalisé sur une idée de la
ville de Châteaugiron, qui va vivre pendant 15 jours au rythme de
l'eau, et grâce au partenariat entre le Conseil général d'Ille-et-Vilaine
et l'Espace des sciences, coordonnateur du projet.
Rem Médiathèque de Châteaugiron, téL 02 99 37 50 55,
www.ville-chateaugiron.fr
19
FORMATIONS
\~ ~
ADRIA
5 et 6 avril, Paris/Aliments santé : les compléments
alimentaires (en partenariat avec Archimex)
6 et 7 avril, Rennes/PME : Comment se développer
en grande surface ?
13 et 14 avril, Dinard/De la cuisine à l'usine
Rens.-# Séverine Pierre, tél. 02 98 10 18 49, www.adria.tm.fr
L Archimex ARCHIMEX
14 avril, Vannes/Micro-ingrédients et additifs en
nutrition animale : nouveaux développements
et perspectives
12 mai, Vannes/Encapsulation : nouveaux
développements
Rens. -A Service formation, tél. 02 97 47 97 35,
formation@archimex.com, www.archimex.com
I RPA
13 avril, Belle-Isle-en-Terre/Gestion douce des eaux
pluviales
26 et 28 avril, Belle-Isle-en-Terre/Zones humides,
cours d'eau et PLU"'
Rens. -► Institut régional du patrimoine, téL 02 99 79 39 31,
www.irpa-bretagen.org
osIn-ete
`Sciences PLANÈTE SCIENCES
Vk Planète Sciences est habilitée par le ministère de la Jeunesse
et des Sports pour organiser des sessions Bafa12 ' avec des
spécialisations en sciences et techniques :
Du 24 avril au 1' mai, Montigny-sur-Loing/
Bafa base / Bafa qualification ; spécialisation en
astronomie, environnement robotique, microfusées
Rens. -A Planète Sciences, Marielle Carenzi, téL 01 69 02 23 91,
marielle.carenzi@planete-sciences.org
112
Supélec
ri
SUPÉLEC
Du 5 au 7 avril, Rennes/Radio logicielle
Du 9 au 13 mai, Rennes/Composants
programmables-composants et programmation
Rens Catherine Pilet, tél. 02 99 84 45 40,
catherine.pilet@rennes.supelec.fr
IFRIA
26 mai, Quimper/Management de compétences
Seconde édition de la journée de Formation
ingénieur aux techniques des industries
agroalimentaires (journée Fiti2A)
Rens. i Michelle Jéquel, Technopôle Quimper-Cornouaille,
tél. 02 96 10 02 00 ; Marie-Hélène Quémener, Fiti2A,
tél. 02 98 64 19 51, www.univ-brest.fr/fiti2a
Toute l'actualité
sur le trot
dans les IAA.
0 AGENDA
COLLOQUES
19 mars/LE PATRIMOINE
INDUSTRIEL EN BRETAGNE
Saint-Thélo (22) - L'occasion de partager
les expériences conduites par
des associations, des collectivités territoriales,
des entreprises... pour valoriser,
en Bretagne, des éléments du
patrimoine industriel : bâtiments,
machines, savoir-faire...
Rens.-, Institut culturel de
Bretagne, tél. 02 97 68 31 10 ;
Maison des Toiles de Saint-Thélo,
téL 02 96 56 38 26.
24 et 25 mars/ÉCOLOGIE
DE L'HABITAT ANCIEN
Brest - Ce congrès propose
une approche multidisciplinaire
qui mêlera droit, techniques,
santé et formation. À la faculté
de médecine.
Rens.-* Jean-Dominique
Dewitte, tél. 02 98 22 35 09.
7 et 8 avril/REGARDS
CROISÉS SUR L'AUTISME
Brest - Par les professeurs
Golse (Paris) et Barthélémy
(Tours). À la faculté de médecine.
Rens.-# Service universitaire
de pédopsychiatrie, professeur
Lazartigues, tél. 02 98 01 50 46.
28 avril/ACTUALITÉS
EN TRAUMATOLOGIE
DU SPORT
Aberwrach - Organisé par
l'équipe d'orthopédie -traumatologie
du CHU de Brest.
Rens.-) Docteur Dubrana,
tél. 02 98 34 78 74.
24 et 25 mars/LE FROID
ET LES IAA, ET SI VOUS
RAFRAÎCHISSIEZ
VOS CONNAISSANCES ?
Dinan - Première édition des rencontres
entre utilisateurs et professionnels
du froid, organisée par
l'Institut français du
froid industriel et
du génie climatique
(Iffi). Parmi les thèmes
abordés : production
et distribution du
froid ; entrepôt et atelier de préparation
de denrées alimentaires ;
transport frigorifique.
Rens.-. Pôle cristal du pays de
Dinan, téL 02 96 87 14 15.
24 et 25 mars/
JOURNÉES CANCÉROPÔLE
GRAND OUEST
Le Mans - Le Cancéropôle grand
Ouest (voir dossier de Sciences
Ouest n°211 - juin 2004) organise
son premier colloque annuel au
Centre hospitalier du Mans.
Rens. -. Tél. 02 40 08 70 03,
Canceropole.Go@nantes.inserm.fr
7 avril/3Es RENCONTRES
SYNERG'ETIC
Bruz (35) - Favoriser
la collaboration entre
meito les laboratoires de
recherche et les entreprises en
Bretagne et Pays de la Loire, tel est le
thème de cette journée qui proposera
deux tribunes : l'une aux grands
groupes (Renault, Thomson, France
Télécom, Thalès, Atmel...), l'autre à
des PME-PMI. Un espace d'exposition
sera par ailleurs réservé aux représentants
de la recherche publique (Irisa,
IETR, Supélec, ENSI..).
Rens. i Meito, tél. 02 99 84 85 00,
www.meito.com
28 et 29 avril/LE LAIT, UN
COLLOQUE 100 % ENTIER
Quimper - L'association des étudiants
de la Licence professionnelle
aliments-santé (Lipas) organise un
colloque scientifique dont le thème
cette année est le lait.
Rens.-* Annie Le Cam, responsable
de la licence Aliments - santé,
www.univ-brest.fillipas/
CONFÉRENCES
31 mars/LES TECHNOLOGIES IPV6
ET LE NOUVEL INTERNET
Rennes - Matinale de Rennes Atalante
au cours de laquelle seront abordées les
questions des nouvelles fonctionnalités et enjeux
de cette nouvelle technologie. À l'espace des
technologies innovantes (Eti, ex-espace HD) sur le
campus de Beaulieu. 8 h 15 - 10 h 15.
Rens. -► Rennes Atalante, téL 02 99 12 73 73,
www.rennes-atalante.fr
5 avril/LE DAHU ET AUTRES ANIMAUX MYTHIQUES : UN JEU ANCIEN
AVEC LES SCIENCES
Nantes - Par Marcel Jacquat, directeur du muséum de La Chaux-de-Fond, Suisse.
À 20 h 30 dans l'amphithéâtre du muséum de Nantes. Entrée libre.
Rens. -. Muséum d'histoire naturelle de Nantes, tél. 02 40 99 26 20, www.museum.nantes.fr
11 avril/LE TRAITEMENT DU CANCER DU SEIN
Brest - Conférence donnée dans le cadre des lundis du CHU. Entrée libre ; amphis 500 et 600 de
la faculté de droit, d'économie et de gestion, 12, rue de Kergoat ; de 18 h 30 à 20 h.
Rens.-. www.chu-brest.fr/actualités
20
AtaÎânté
Muséum
d'histoire
naturelle
de Nantes
114U
. M,252 2005
En eveôadur
Cultive
ter SEPTEMBRE 05
/ ESPACE DES SCIENCES / RENNES /
/ CENTRE COLOMBIA /
LES DERNIERS MAGAZINES
du magazine Sciences Ouest