Il tend ses micros aux bélugas

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N° 270 - Publié le 10 août 2014
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Un chercheur en océanographie acoustique développe des techniques d’écoute passive de l’océan.

La technique est au point. C’est la conclusion que Cédric Gervaise, chercheur en océanographie acoustique à l’Ensieta(1), a rapportée dans ses valises, à son retour du Canada fin septembre. Il a perfectionné durant cinq mois son protocole d’écoute pour décrypter les interactions entre les baleines bélugas et l’environnement (passage de bateaux...).

Avec ses collègues du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent et du ministère de Pêches et Océans Canada, il a positionné quatre hydrophones (micros sous-marins) dans des points stratégiques de l’embouchure du Saguenay. Tous les sons recueillis en continu par les appareils sont stockés puis analysés grâce à un protocole mis en place par le chercheur. L’écoute dite passive (les sondes fonctionnent immergées durant des mois, sans intervention humaine) a été couplée à des sonars actifs et à une observation visuelle pour étalonner l’ensemble des données recueillies.

Non intrusif

De ces enregistrements sonores, Cédric Gervaise déduit le nombre de bélugas qui passent, leur localisation ou encore l’impact de la vitesse des bateaux de tourisme sur le bruit ambiant dans l’eau. « Nous avons, par exemple, observé que diminuer la vitesse d’un navire de tourisme de 25 à 15 nœuds réduit le bruit de 5 décibels, précise Cédric Gervaise. L’intérêt de l’écoute passive est d’obtenir des informations précises et fiables de façon simple, peu onéreuse et non intrusive pour le milieu. »

Surveiller le parc marin

Le spécialiste en acoustique met aujourd’hui ses protocoles d’assemblage des hydrophones, d’étalonnage et de traitement des données au service de divers projets scientifiques. « Nous signons, par exemple, une convention avec le parc marin d’Iroise et l’agence des aires marines protégées pour tester les potentialités de l’acoustique passive comme outil de connaissance et de surveillance du parc marin », confie le chercheur. La mission se déroulera de 2010 à 2011. D’autres collaborations existent déjà avec le Shom(2), la DGA(3) ou encore avec un autre laboratoire brestois, le Lemar(4).

(1) École nationale supérieure d’ingénieurs de Brest.
(2) Service hydrographique et océanographique de la marine.
(3) Direction générale de l’armement.
(4) Laboratoire des sciences de l’environnement marin (IUEM, Brest).

Cédric Gervaise, Tél. 02 98 34 88 01
Cedric.gervaise [at] ensieta.fr (Cedric[dot]gervaise[at]ensieta[dot]fr)

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