La chirurgie du futur en images

N° 296 - Publié le 13 mars 2012
© IMASCAP
À gauche, l'image en 2D reconstruite à partir de l'image scanner est une vue frontale de l'omoplate et l'humérus sur laquelle on peut voir la position de l'implant en vert. On retrouve celui-ci sur l'image de droite, qui est une capture écran de l'image en 3D. Le chirurgien peut la faire tourner et choisir l'angle qui lui convient le mieux.

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Reconstitution d’images 3D en temps réel, guidage pendant l’opération : des innovations sont en maturation à Brest.

L’utilisation d’images en trois dimensions par les chirurgiens gagne du terrain. Mais celles-ci ne se génèrent pas automatiquement ! Enfin pas encore. Mais c’est l’objectif que vise la société Imascap, créée à Plouzané, près de Brest, fin 2009, par Jean Chaoui, un ancien doctorant du Laboratoire de traitement de l’information médicale (Latim(1)). Il explique : « Le logiciel que nous avons mis au point est capable de générer les informations en 3D en quelques minutes, contre trois à cinq heures sinon, quand l’opération est réalisée manuellement par un ingénieur ou technicien. Car il faut savoir que cette reconstitution est faite à partir d’environ 400 images en 2D issues du scanner, qu’il faut trier, séparer. Par exemple, pour obtenir un beau cliché d’une épaule, il faut éliminer tout ce qu’il y a autour comme les bouts de côtes. » C’est pourquoi le savoir-faire d’Imascap ne s’applique pour l’instant qu’à l’épaule.

L’analyse en 3D permet d’avoir des informations sur les angles, très importantes pour la préparation de l’opération par le chirurgien, beaucoup plus précises qu’avec les clichés en 2D. « Elle permet aussi d’apporter des informations sur la densité osseuse du patient », poursuit Jean Chaoui. Encore en phase d’évaluation clinique, le logiciel devrait être sur le marché d’ici à la fin de l’année.

Imascap travaille aussi sur un autre projet qui consiste à aider le chirurgien pendant l’opération cette fois. Il s’agit d’un système de guidage qui fonctionne grâce à des marqueurs posés sur les instruments du chirurgien et sur les os du patient. Ce mode opératoire a déjà été développé pour le genou et la hanche, mais reste peu utilisé car la technologie est encore un facteur très limitant : elle rend l’opération plus longue car il faut installer les capteurs et elle ne peut pas être pratiquée dans le cadre d’une chirurgie mini-invasive. « Nous travaillons sur une technologie différente, très innovante, mais pour des raisons stratégiques, je ne peux pas en dire plus pour le moment », complète Jean Chaoui qui a juste avoué que l’innovation viendrait du domaine des jeux vidéo, un secteur très dynamique. Les choses devraient se décanter d’ici à deux mois. Mais pour entendre parler de chirurgie augmentée, il faudra encore attendre quatre à cinq ans.

Nathalie Blanc

(1)Le Latim est une unité Inserm qui associe la faculté de médecine, le CHU de Brest et l’École nationale supérieure des télécommunications de Bretagne (Télécom Bretagne).

Jean Chaoui Tél. 06 23 37 40 43
Jean.chaoui [at] imascap.com (Jean[dot]chaoui[at]imascap[dot]com)

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