« Par la recherche on apporte des connaissances et des services à la société et cela donne du sens à mon travail. »

Portrait

N° 311 - Publié le 10 juillet 2013
© W. Thomas- Staton biologique de Roscoff - CNRS/UPMC
L'épreuve par 7
Philippe Potin

Directeur de recherche CNRS en biologie marine

Magazine

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Qu’auriez-vous fait si vous n’aviez pas été chercheur ?

Goémonier, car j’ai baigné dans les algues depuis l’âge de trois ans ! Ou alors toute autre activité liée au littoral, comme la pêche à pied. Plus tard, après le bac, je me suis tourné vers le social.
J’ai commencé un cursus en mathématiques appliquées aux sciences sociales. Mais je ne voyais pas trop en quoi ces deux disciplines pouvaient être liées, alors je suis revenu à la biologie.

Aujourd’hui, qu’avez-vous trouvé ?

Une certaine adéquation entre mes convictions personnelles et mon activité professionnelle. Par la recherche on apporte des connaissances et des services à la société et cela donne du sens à mon travail.

Le hasard vous a-t-il déjà aidé ?

Oui, notamment le hasard des rencontres. Je pense à celle avec Bernard Kloareg (NDLR l’actuel directeur de la Station biologique de Roscoff). À l’époque, il travaillait aux États-Unis et j’étais moniteur à Roscoff. Il était de passage et je le rencontre à la terrasse d’un café. Et là, autour d’un verre de bière, il me propose un sujet de thèse ! Je n’ai pas quitté la Station depuis.

Qu’avez-vous perdu ?

Du temps pour la méditation et les engagements associatifs, politiques et syndicaux. Quand j’étais adolescent, je pensais que tout était possible. Je n’avais pas de priorités à gérer. Aujourd’hui, je me rends compte que c’est très difficile.

Que faudrait-il mieux ne pas trouver ?

Je pense que l’on peut tout trouver. Après, c’est une question de conscience, d’éthique par rapport à l’utilisation qui peut être faite des découvertes.

Quelle est la découverte qui changerait votre vie ?

Je ne vois pas car je n’attends rien de la recherche à titre personnel. Pour moi, les découvertes doivent bénéficier à tout le monde. Je pense à tous les travaux qui concernent l’avenir de la Terre. J’espère que la période qui va suivre sera au moins aussi longue que celle qui vient de passer. Cela ne changerait pas ma vie, mais me rendrait plus optimiste.

Qu’est-ce qui vous ferait douter de la rationalité ?

L’existence même de l’homme qui, par définition, est irrationnel.

Interviewé depuis la Station biologique de Roscoff, par Nathalie Blanc.

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