Aurélie Penaud, ambassadrice de la Fête de la science dans le Finistère

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N° 365 - Publié le 1 octobre 2018
Julie Danet

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« Un champ des possibles s’est ouvert à moi »

Sur les murs immaculés, coccolites et diatomées... La nouvelle chanson d’après l’été ? Bienvenue dans l’univers d’Aurélie Penaud, maître de conférences en paléoclimatologie au sein du Laboratoire géosciences océan(1) à Plouzané. « En réalité, je travaille plutôt sur les dinoflagellés, des algues microscopiques, et sur les grains de pollen fossilisés dans la vase pour caractériser les évolutions environnementales du passé, montre-t-elle sur le poster qu’elle utilise lors de ses rencontres avec le public. Il faut en identifier et dénombrer des milliers pour avoir des résultats interprétables à partir des sédiments. » Un jeu de patience !

Avant de s’assoir à son bureau, elle jette un coup d’œil à travers la fenêtre. La mer. Un réflexe. « J’ai besoin de vivre près d’elle, avoue la jeune femme originaire de Bordeaux. En 2010 quand j’ai su que j’avais ce poste, je ne savais pas si je devais rire ou pleurer. Brest, une ville grise et pluvieuse... Autant d’idées reçues vite déchues ! » Elle se sent à sa place ici comme au sein de son équipe Peps(2). Un acronyme qui lui sied parfaitement.

Aiguiser son regard critique

Les idées reçues, c’est le thème national de cette édition de la Fête de la science. « Une belle entrée en matière pour apprendre aux enfants que les sciences sont un outil à aiguiser leur regard critique, que chacun doit construire son raisonnement », insiste la chercheuse qui est l’ambassadrice de l’événement dans le Finistère (lire ci-dessous). « C’est peut-être un peu pompeux comme titre surtout s’il n’y a pas de Ferrero », plaisante-t-elle. Plus sérieusement, elle réfléchit au discours d’inauguration qu’elle donnera le 13 octobre au Quartz à Brest.

Comprendre l’intérêt d’apprendre

Ce besoin de comprendre par elle-même, Aurélie le ressent depuis longtemps. Après une expérience décevante en classe prépa, elle s’épanouit à la fac de sciences, à Bordeaux. Elle a plus de temps pour comprendre l’intérêt d’apprendre. Elle est alors en route vers son rêve d’enfant : devenir volcanologue. Mais un jour, elle assiste à Paris à une conférence d’André Berger, expert de l’évolution du climat, qui la pousse vers une thèse de paléo-océanographie au laboratoire Epoc(3). « Un vaste champ des possibles s’est alors ouvert à moi... C’était une découverte. Une vie ne sera pas suffisante pour appréhender toutes les interactions de la machine climatique, mais j’espère parvenir à en comprendre quelques-unes », sourit-elle. Passionnée ?

« J’aime ce que je fais, mais je me méfie de la notion de passion. On peut être un scientifique brillant tout en étant passionné par autre chose. » Un message que “Madame l’Ambassadrice” veut transmettre.

 

(1) LGO (CNRS, UBO, UBS) implanté au sein de l’Institut européen universitaire de la mer (IUEM).
(2) Paléoenvironnements et paléobiosphère.
(3) Laboratoire Environnements et paléoenvironnements océaniques et continentaux, Université de Bordeaux.

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