« Le réchauffement climatique favorise les allergies »

Climat : notre santé en danger

N° 402 - Publié le 29 septembre 2022
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Sophie Frain, analyste pollen au sein du réseau Capt’air

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Le réseau Capt’air a pour mission de recueillir les données liées au pollen en Bretagne. Quelles évolutions avez-vous noté ces dernières années ?

Nous avons observé une augmentation de la période d’émission des pollens. Il y a 30 ans, en Bretagne, cette saison s’étendait de fin février jusqu’à mi-août. Désormais elle court de fin décembre jusqu’à mi-octobre. Et la quantité moyenne de pollens que nous mesurons dans l’air augmente chaque année.

Est-ce une conséquence directe du réchauffement climatique ?

Tout à fait. Les hivers sont plus doux, ce qui avance la floraison et donc la période de production pollinique de certains arbres, tandis que les pluies moins abondantes font que les pollens sont moins plaqués au sol. La pollution de l’air a aussi un effet aggravant.

Lequel ?

D’une part, elle irrite les voies respiratoires. D’autre part, les particules fines détruisent les grains de pollens, libérant les protéines qu’ils contiennent, qui sont plus allergisantes. Et puis la pollution stresse aussi les arbres qui, par réflexe de survie, augmentent leur production de pollen.

À quoi faut-il s’attendre pour l’avenir ?

Il y a 20 ans, 10 à 15 % de la population était allergique contre 20 à 30 % aujourd’hui. L’OMS prévoit 50 % d’ici 2050. Les risques pour la santé sont principalement liés à l’augmentation associée de maladies respiratoires, comme l’asthme.

HUGO LEROUX

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