Les amphibiens à la loupe
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Menacés par la destruction de leur habitat et le changement climatique, les amphibiens sont suivis de près par les scientifiques.
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du magazine Sciences Ouest
Menacés par la destruction de leur habitat et le changement climatique, les amphibiens sont suivis de près par les scientifiques.
Des « petites billes microscopiques qui s’amassent en grappe de raisin ». Voici comment Hugo Robin, doctorant en microbiologie à l’Inserm1, à Rennes, décrit le staphylocoque doré. Dans le cadre de sa thèse, le chercheur s’intéresse à cette bactérie naturellement intégrée au microbiote de trois personnes sur dix sans danger, mais pouvant causer des infections lorsque certaines conditions sont réunies. « Leur gravité varie, ça peut aller du furoncle au décès, note le doctorant, mais le passage à un état virulent est toujours lié à une modulation de l’expression des gènes. » Une bascule engendrée par des interactions à l’intérieur de la bactérie, entre ses protéines et ses ARN régulateurs2. « Je cherche à caractériser ces interactions, déterminer comment elles affectent l’expression des gènes et agissent sur la virulence, résume le chercheur. Cela pourrait apporter une échelle de compréhension supplémentaire au fonctionnement de la bactérie, par exemple sur ses mécanismes de résistance aux antibiotiques », souligne Hugo Robin.
1. Institut national de la santé et de la recherche médicale.
2. De petits éléments génétiques qui modulent l’expression des gènes.
Des cigarettes sont vendues dans la rue, les voyageurs et les habitants des grandes villes ont pu le constater. « Mais il y a peu de données scientifiques sur ce phénomène, et peu de statistiques sur le volume que représente la contrebande, explique Louis Braverman, maître de conférences au Laboratoire d’études et de recherche en sociologie de l’UBO1, à Brest. Les données existantes viennent de l’industrie du tabac, qui pointe systématiquement la vente à la sauvette comme une conséquence de la politique de hausse des prix. »
Pour dépasser cette idée reçue, Louis Braverman pilote depuis l’an dernier deux projets : l’un2 vise à mieux documenter la perte fiscale de l’État et le second3 à comprendre les raisons du recours à ce marché parallèle et les conséquences sur la santé publique. Le travail de terrain a commencé en décembre dernier. À Saint-Denis, Lyon et Marseille, pendant deux ans, les équipes associant sociologues, anthropologues et chercheurs en sciences politiques, vont observer les scènes se déroulant sur les lieux de vente, et mener des entretiens réguliers avec les vendeurs, ainsi que les consommateurs, les riverains et les élus. « Nous allons nous intéresser, par exemple, au sens que les personnes donnent à leur achat de cigarettes dans la rue. L’idée est de changer de perspective, car actuellement la réponse publique se heurte à un déficit de connaissances, ce qui ne permet pas vraiment d’agir sur cette problématique », ajoute Louis Braverman. Les premiers résultats sont attendus dans un an.
1. Université de Bretagne Occidentale.
2. Financé par la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives et la Direction générale des douanes et droits indirects.
3. Financé par l’Institut pour la recherche en santé publique et l’Institut national du cancer.
Des grandes entreprises au monde de la recherche, n’y a-t-il qu’un pas ? Cette chercheuse semble en tout cas l’avoir franchi. En Bretagne, elle a trouvé un port d’attache pour observer les mécanismes de domination qui façonnent le monde.
Regarder attentivement au fond de ces vieux réservoirs peut révéler de très précieuses informations sur la biodiversité qui les habite. D’où l’intérêt de les conserver en bon état.
170 sites ont été inventoriés aux quatre coins de la Bretagne par le protocole ONCB1 depuis son lancement en 2019, « soit des milliers d’hectares », se réjouit Guillaume Gélinaud, conservateur de la réserve naturelle des marais de Séné, qui a participé à sa mise au point. L’objectif ? Inventorier le peuplement d’oiseaux nicheurs communs afin de dégager des données comme le nombre d’espèces ou l’abondance2, mais aussi des indicateurs plus spécifiques tels que l’enjeu de conservation d’une zone, calculé à partir du statut des espèces sur la Liste rouge de l’UICN3. « Entre avril et juin, des observateurs recensent chaque contact avec un oiseau nicheur suivant un protocole précis, explique Guillaume Gélinaud. Il peut s’agir d’un merle qui mange, d’un pinson qui chante ou d’une fauvette en plein vol.» Des données ensuite analysées par l’Ora4, lequel en déduit notamment le nombre de couples par espèce. « On cherche à évaluer les effets des changements environnementaux sur ces oiseaux qui sont d’importants indicateurs de la qualité des milieux », résume le spécialiste.
À cause du réchauffement climatique, l'aire de répartition de la chenille processionnaire s’étend en Bretagne, tout comme la période durant laquelle l’espèce présente un risque.
Jusqu’en août, l’Espace des sciences accueille une exposition sur Léonard de Vinci. À travers ses carnets, maquettes ou dessins, elle met en lumière la pluridisciplinarité du célèbre artiste.
Depuis le 1er février, un nouveau tableau est accroché aux murs du musée de Pont-Aven (Finistère). Devant Route de Gennevilliers de Paul Signac, on s’extasie bien sûr de la beauté de la peinture, on admire la technique… et on parle climat. Issue des collections du Musée d’Orsay, à Paris, partenaire de son homologue finistérien, l’œuvre fait partie d’un programme national de prêt de tableaux intitulé « 100 œuvres pour le climat ». Elle a été sélectionnée par les élèves de la classe d’arts plastiques du collège Penanroz, à Pont-Aven, qui ont assisté à l’accrochage.
« Il y avait un projet de médiation autour des arbres avec eux, donc ils ont choisi parmi la liste d’œuvres en fonction de ce critère, précise Sophie Kervran, directrice et conservatrice en chef. Ce tableau montre des arbres chenus qui perdent leur vitalité, et en arrière-plan une usine. Il permet d’aborder le changement climatique et les débuts de l’industrialisation. » Des temps de discussion ont été organisés avec les élèves et le grand public, qui peut retrouver l’œuvre dans le parcours permanent du musée jusqu’au 18 mai. « Au-delà de son intérêt esthétique, l’art peut raconter des choses sur notre vie actuelle et participer à la réflexion citoyenne », ajoute Sophie Kervran. Il est également possible d’admirer, au Musée national de la Marine à Brest, Les Glaciers, mer de Kara, une toile d’Alexandre Sergejewitsch Borisoff, tout en méditant sur la fonte des glaces.