Les pouvoirs de la police en discussion

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N° 427 - Publié le 3 mars 2025
© LAURENT GUIZARD

Les conclusions du Beauvau des polices municipales sont annoncées pour fin mars. Adrien Mével, docteur en science politique au laboratoire Arènes (Rennes), nous éclaire sur ce qui pourrait changer dans leurs missions.

Tout d’abord, qu’est-ce que le Beauvau des polices municipales ?C’est une concertation nationale sur les pouvoirs des agents de la police municipale, qui dépendent des maires. Concrètement, cela prend la forme de négociations entre toutes les parties prenantes, en particulier entre les syndicats et l’employeur1. Du côté syndical, on défend une meilleure rémunération et de meilleures retraites en s’inspirant de ce qui se fait déjà dans la police nationale. L’État voudrait en profiter pour...
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Des scientifiques à l’écoute des forêts

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N° 427 - Publié le 3 mars 2025
© RÉMI BRUANT
103 forêts sont équipées de ces magnétophones en France métropolitaine.

Des chercheurs enregistrent les sons d’une centaine de forêts du territoire métropolitain, pour dresser leur paysage sonore et mieux les protéger.

Depuis le début du mois, de petits magnétophones sont à nouveau suspendus aux troncs des arbres de 103 forêts françaises, dont trois bretonnes1. Ces boîtiers sont déployés pour la deuxième fois dans le cadre du projet Sonosylva, porté par le MNHN2 et l’OFB3. De 2024 à 2026, entre mars et septembre, ils se déclenchent soixante secondes toutes les quinze minutes, un jour sur deux, pour enregistrer les sons de la forêt.
L’objectif ? Suivre l’évolution de la biodiversité grâce à l’éco-acoustique. Chants d’oiseaux, cris d’animaux ou encore battements d’ailes d’insectes… « Tout cela va nous donner une idée du paysage sonore des milieux forestiers, encore relativement méconnu, mais aussi de la pollution sonore », explique Ludovic Crochard, coordinateur du projet au MNHN. La faune peut en effet être dérangée par des bruits inhabituels d’origine humaine, susceptibles de perturber le repos ou l’accouplement.

Étude non invasive


Cette nouvelle méthode de suivi de la biodiversité « rend possible l’étude non invasive de cortèges d’espèces plus importants avec un effort humain limité puisque nous avons besoin de peu de monde sur le terrain », souligne le chargé de projet. Les enregistrements offrent par ailleurs une vue globale du paysage sonore tout en donnant la possibilité de zoomer à l’échelle des espèces.
Chaque année, fin septembre, les boîtiers sont décrochés et les données transmises au muséum. Elles sont ensuite analysées par différents algorithmes qui permettent de balayer un éventail de problématiques très larges, « de la diversité sonore d’une forêt au déplacement de l’heure du pic d’activité selon les saisons en passant par le nombre d’avions entendus, illustre Ludovic Crochard. Nous comparerons ensuite les sites entre eux et leur propre évolution. »

Violette Vauloup

1. Réserve biologique intégrale du Bois du Loch, réserve biologique intégrale de Saint-Aignan et réserve naturelle régionale des Landes de Monteneuf.
2. Muséum national d’Histoire naturelle.
3. Office français de la biodiversité.

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La voix des bottes de paille

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N° 427 - Publié le 3 mars 2025
© ERIC WITTERSHEIM

 

C’est un projet de recherche original qu’ont lancé il y a un an Thibault Le Page, doctorant en anthropologie et dessinateur, et Olivia Blondel, urbaniste et sociologue : celui de l’étude des structures en botte de paille qui bordent les voies bretonnes. Ayant grandi dans le Trégor, le premier a vu « ces structures éclore au bord des routes » toute sa jeunesse, et se penche aujourd’hui sur leur histoire et les messages que peuvent y lire les automobilistes. L’objectif ? Réaliser une archéologie de ce véritable média périurbain. « Il y a une variété assez étonnante dans les formes et les sujets, constate déjà Olivia Blondel. On passe des tracteurs aux Pokémons, de l’annonce d’une fête agricole à celle d’un mariage… Au-delà des clivages politiques, ce sont des objets revendicatifs qui font dialoguer imaginaires mondialisés et nécessités locales, voire intimes. » Une première exposition réunissant photos et dessins tirés de l'enquête est prévue à l’écomusée de Ker Dreger (Finistère) cet été. D’ici là, les deux chercheurs continuent de collecter photographies personnelles et témoignages pour enrichir leur collection.

Anna Sardin

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Les prairies naturelles, un milieu à préserver

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N° 427 - Publié le 3 mars 2025
© PHOTOMET / ADOBE STOCK

 

Des papillons aux orchidées, en passant par les marguerites, les prairies naturelles hébergent une grande biodiversité. Utilisées pour l’alimentation animale, ces zones présentent aussi un fort intérêt pour le milieu agricole. Sauf que ce sont des écosystèmes très menacés en Bretagne : les trois quarts ont disparu en 40 ans.
Une étude débutée en 2024 pour quatre ans, menée par le Conservatoire botanique national de Brest (CBNB), vise à réaliser un inventaire de la végétation et un guide de reconnaissance des différents types de prairies de la région. « On veut faire prendre conscience aux professionnels bretons qui gèrent ces milieux de l’enjeu de préservation des prairies tant sur le plan environnemental qu’agronomique », révèle Élise Laurent, chargée d’études spécialiste de la flore et des habitats au CBNB. Professionnels agricoles et de l’environnement composent le comité de suivi du programme. Constituer un réseau multi-acteurs formés et sensibilisés à l’identification et à la protection de ces prairies, voici le défi de l’équipe pour 2028.

Fabio Perruchet

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Les mystères des mines de cuivre

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N° 427 - Publié le 3 mars 2025
© ZOE POTTIER
Les oxydes de cuivre sont visibles sur ce prélèvement en vert la malachite, en bleu l'azurite.

 

Malachite et azurite comptent parmi les oxydes de cuivre : des minéraux formés à partir de ce dernier et que l’on retrouve dans la roche. S’ils intéressent Zoé Pottier, étudiante du master 2 en Sciences de la Terre, des planètes et de l’environnement à l’Université de Rennes, c’est parce qu’elle revient du Mexique où elle a étudié le gisement de cuivre de Milpillas. En analysant des échantillons prélevés dans la mine, elle souhaite dater la formation de ces composés pour mieux comprendre la formation des gisements. « Ils sont les résultats d’infiltrations d’eau qui ont entraîné des particules dans une zone où elles se sont accumulées, ainsi que de l’érosion qui exhume ces roches. En comprenant mieux les altérations propices à la concentration du cuivre, on peut potentiellement trouver de nouveaux gisements », explique l’étudiante. Une question qui fait directement écho à l’actualité puisqu’à l’heure de l’électrification de la société, la demande en cuivre (nécessaire à la production de câbles et de batteries) est multipliée et que les gisements connus s’épuisent.

Violette Vauloup

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Les jeunes lorientais et la mer

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N° 427 - Publié le 3 mars 2025
© ANNA SARDIN
Avec l'option Sciences de la mer, les lycéens découvrent des facettes variées du monde maritime.

Une toute nouvelle option pour les Secondes du Lycée Colbert, à Lorient, leur permet de découvrir le monde maritime en passant par les sciences.

Dans la criée glacée du port de pêche de Lorient, un petit groupe se tient devant des rails vides. Au petit matin y circulent normalement des caisses entières de poissons fraîchement pêchés, que des professionnels viennent acheter depuis les estrades métalliques. Cet après-midi de février, la place est prise par Pauline Siloret, médiatrice scientifique à l'Espace des sciences/Maison de la Mer, qui détaille pour quelques élèves de Seconde le fonctionnement de ce marché au poisson bien particulier.

Depuis la rentrée


S’ils sont en visite guidée au port plutôt que dans une salle de classe, c’est parce qu’ils ont choisi de suivre l’option Sciences de la mer, une nouveauté depuis la rentrée dernière au Lycée Colbert. « C’est un projet qui permet de faire découvrir les activités portuaires et maritimes aux élèves, à l’interface entre le lycée et le monde de la recherche », explique Julie Durand, responsable du projet à la Maison de la Mer. Au programme : des interventions par des chercheurs de l’UBS1, également partenaire du programme, comme celle de la semaine précédente qui abordait les conséquences de l’élévation du niveau des océans. Une autre partie du temps est dédiée aux SVT et à la physique, ainsi qu’à l’information sur le matériel et la navigation.

Une « chouette option qui diversifie les sujets et fait intervenir plein d’acteurs différents », résume Pauline Siloret. Une fois sur les quais, la médiatrice retrace dans les grandes lignes l’historique du port, détaille son fonctionnement et présente sa flotte. « Lorient est le troisième port national en ventes à la criée, avec 17 000 tonnes de poisson vendues en 2023 », précise-t-elle aux élèves, entre deux discussions sur le salaire des marins-pêcheurs et la diversité des engins de pêche. « Nous sommes déjà venus en septembre, lors de la toute première séance, pour observer l’aire de réparation navale », se souvient Yoann Madec, professeur de sciences industrielles, qui accompagne le groupe ce jour-là. Deux heures de l’agenda hebdomadaire des lycéens volontaires sont consacrées à cette option. 

Séance à l'Ifremer


À la fin de l’année, ils pourront passer le BIMer2, une certification qui atteste de leur découverte de la culture maritime. « À l’initiative du chef d’établissement, quelques professeurs se sont formés pour faire passer cette certification, mettre en place un programme et accompagner les élèves », indique l’enseignant. Et pour la suite ? « La prochaine séance se déroulera à la station Ifremer de Lorient, pour voir le bassin d’essai d’engins de pêche et les dernières innovations », confie Julie Durand. Yoann Madec voit même plus loin : « Cette année, c’est encore expérimental, mais nous voudrions étendre cette option aux classes de Première et de Terminale ». Avis aux futurs lycéens !

Anna Sardin

1. Université Bretagne Sud.
2. Brevet d’initiation à la mer.

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Ces femmes qui font la science

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N° 427 - Publié le 3 mars 2025

 

« L’idée est née d’un constat, celui d’un manque de reconnaissance des femmes dans les sciences », se souvient Joanna Robic, cheffe de projet à l’Université de Rennes. Cette idée, c’est l’exposition Les vies intenses, présentée du 4 au 28 mars au Jeu de Paume, à Rennes. Issue d’une collaboration entre six organismes de recherche1 et l’Agence Sensible, spécialisée dans la réalisation de dispositifs artistiques et participatifs, elle esquisse les portraits de neuf chercheuses bretonnes.

« On voulait rendre ces femmes accessibles en proposant une imagerie un peu décalée et des textes abordables, pour donner envie à des jeunes de collège et de lycée, en particulier les filles, de devenir chercheuses, de montrer que c’est possible », raconte Marion Poupineau, responsable de projet à l’Agence Sensible. Le tout à travers des triptyques composés d’un portrait, d’une nature morte d’objets chers à chaque chercheuse et d’un texte qui revient sur leurs parcours. « Il était important pour nous de montrer qui elles sont en dehors de leurs recherches, ça contribue à créer une forme d’empathie qui permet d’en faire des modèles », note Marion Poupineau. C’est ainsi que la théière et le mors d’Hélène Hivert, les médiators de Marta Mira Osuna ou encore le gant de karaté de Fabienne Gauffre, racontent d’une autre manière les vies intenses de la mathématicienne, la biologiste et la chimiste. L’exposition est en accès libre, des visites guidées et ateliers spécifiques incluant des rencontres avec les chercheuses sont prévus sur inscription.

Violette Vauloup

1. L’Université de Rennes, l’EHESP, l’Insa Rennes, le CNRS, l’Inserm et l’Inria.

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Urbex : exploration de l’abandon

Grand angle

N° 427 - Publié le 3 mars 2025
© AUDE LE GALLOU

Depuis quelques années, la pratique suscite un engouement grandissant. De la simple recherche du frisson d’adrénaline à l’enquête historique, l’exploration de lieux désaffectés invite à repenser la notion d’abandon et le rôle de ces sites à la marge.

Un manoir déserté, une usine délaissée, une église ouverte à tous les vents… On les imagine silencieux, ces lieux abandonnés. Comme si le temps les avait rendus muets. Les années sont passées, le vent s’y est engouffré, la poussière s’y accumule et parfois, les traces de passage aussi, symptômes parmi d’autres de la vie qui continue de traverser ces endroits aux frontières de l’habité, que certains explorent.Vestiges des temps modernes« Au sens large, l’urbex – ou exploration urbaine – concerne...
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N° 427 - Publié le 28 février 2025

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