Des pères aux pairs
L'adolescence, une crise ?
TOUT LE DOSSIER
du magazine Sciences Ouest
À la rentrée 2023, la métropole rennaise accueillait 73 586 étudiants, et pourrait en compter jusqu’à 77 500 à l’horizon 20301. Comme dans la plupart des villes universitaires, la tension immobilière s’accroît d’année en année.
La fin de la construction de la station polaire Tara marque le début d’une aventure, tout aussi hors-norme que le chantier qui se termine cet automne.
Méconnu du grand public, cet animal marin fait l’objet de recherches approfondies menées par l’association Al Lark.
Tout est parti du stéréotype selon lequel les populations les plus précaires ne se sentiraient pas concernées par les sujets d’écologie.
« Ce sont pourtant les moins pollueuses et les plus impactées par les dégradations environnementales », révèle Édith Gaillard, enseignante-chercheuse en sociologie au Labers1, à Brest. Avec son équipe, elle s’est alors posé la question suivante : quels savoirs existe-t-il dans les quartiers populaires pour faire face au changement climatique ? Le projet Précarité et climat2 a pour objectif de visibiliser les pratiques des habitants de quartiers populaires de Vannes. Grâce à un appel lancé en 2023 pour échanger avec eux sur le logement et la mobilité, les sociologues ont mené des entretiens avec une dizaine de personnes.
Célibataires, mères ou retraitées, toutes les participantes sont des femmes. Parmi elles, cinq séniores ont montré un fort engagement. « Elles ont un mode de vie économe, leurs gestes du quotidien vont de soi, précise Édith Gaillard. Par exemple, elles récupèrent l’eau froide de leur douche pour arroser les plantes et s’impliquent dans des jardins partagés. »
Les interrogées ont aussi une conscience aigüe des modes de consommation, au-delà des enjeux financiers. « Les mères parlent de faire circuler les objets de puériculture pour en faire profiter d’autres », confie Christophe Vernier, chargé de mission à Clim’Actions Bretagne. Des témoignages qui devraient nourrir les futures actions de sensibilisation prévues pour 2025.
1. Laboratoire d’étude de recherches en sociologie à l'Université de Bretagne Occidentale.
2. Porté par l’association Clim’Actions Bretagne, dans le cadre du programme « Recherche et société » de la Région Bretagne.
Le projet est ambitieux. Séquencer le génome de 4 500 espèces marines eucaryotes1, soit le tiers de celles connues en France, pour en faire une base de données ouverte. Le coup d’envoi d’ATLASea, donné en juin à la Station marine de Dinard, marque le début de huit ans de travail. « Le génome est la carte d’identité qui recense toutes les informations génétiques d’un organisme, le séquençage permet de la lire », clarifie Line Le Gall, professeure au MNHN2 et pilote du projet DIVE-Sea, premier maillon de la chaîne d’ATLASea. Son objectif : collecter les espèces, les identifier et prélever un morceau de tissu contenant l’ADN. Congelé à - 196 °C dans de l’azote liquide, il est ensuite acheminé à Évry (Essonne) et séquencé par les scientifiques du CEA3. « C’est impossible de prédire toutes les retombées scientifiques mais on pourrait par exemple mieux comprendre la sortie des eaux des organismes marins pour conquérir les terres. Dans tous les cas, cela va bouleverser la connaissance, jamais nous n’aurons eu cette quantité de données sur le milieu marin », assure la chercheuse.
1. Organismes possédant au moins une cellule avec un noyau.
2. Muséum national d'histoire naturelle.
3. Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives.
Dans 40 à 60 % des cas, les invendus des boulangeries sont jetés. Cependant, il existe des alternatives telles que le don ou l’alimentation animale. Le pain peut avoir plusieurs vies. Et si le recyclage était une solution durable ? Le nouveau projet µCOSMOS vise à étudier comment les boulangeries artisanales pourraient réutiliser leur surplus de pain comme ingrédient pour d’autres préparations alimentaires : biscuit, baguette, ou encore pain au levain. « Nous nous interrogeons sur la façon dont les professionnels gèrent les invendus de pain, quels sont leurs problèmes et leurs attentes », précise Tiphaine Lucas, chercheuse à l’Inrae1 à Rennes et responsable du projet. Multidisciplinaire, cette recherche cible autant les processus de transformation alimentaire que l’impact environnemental et l’organisation des acteurs autour du recyclage alimentaire. Quatre thèses de spécialités différentes approfondiront ce sujet d’actualité. Un travail qui devrait apporter des solutions à la conception de nouveaux aliments.
1. Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement.