Sous les pavés, le passé

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N° 421 - Publié le 29 août 2024
© SANDRINE LALAIN / INRAP
Dégagement minutieux d’un squelette sur le chantier de fouilles de l’Hôtel-Dieu à Rennes.

 

Des squelettes et un sanctuaire enfouis sous les pieds des Rennais : c’est ce que révèlent les travaux archéologiques menés par l’Inrap1 depuis mars dernier, sur une parcelle du quartier de l’Hôtel-Dieu. Ces fouilles préventives, qui se termineront fin septembre, succèdent à celles menées en 2016 et 2017 sur les parcelles contiguës. « L’intérêt, c’est que le cumul des recherches réalisées dans le cadre de la requalification de ce quartier a permis d’étudier plus d’un hectare de vestiges, ce qui est considérable dans un contexte urbain », explique Romuald Ferrette, l’archéologue responsable de l'opération. « Avec l’archéologie préventive, qui permet de découvrir les couches de vestiges les unes après les autres, on peut retracer l’histoire du quartier depuis la fondation de Condate, la ville antique. » Les scientifiques ont pu confirmer qu’un sanctuaire y existait au 3e siècle, puis une nécropole dès le siècle suivant. La zone est ensuite retournée à l’état de champ, jusqu’à la construction d’un hôpital sous Napoléon III. 

Anna Sardin

1. Institut national de recherches archéologiques préventives.

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Lumière sur les profondeurs

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N° 421 - Publié le 29 août 2024
© DR
Epsilonema au microscope

 

Le projet Meiodyssea, lancé en juin par l’Ifremer1 pour une durée de trois ans, vise à découvrir et décrire entre 125 et 200 espèces de la méiofaune océanique. Certains de ces organismes de moins d’un millimètre vivant dans le sédiment des fonds marins sont dits « sentinelles », puisqu’ils renseignent sur l’état de santé de leur environnement. Mieux les connaître devrait donc permettre de comprendre davantage les conséquences des activités humaines sur les écosystèmes marins, afin de favoriser la préservation de ces derniers. La particularité du projet ? Sa méthode innovante, basée sur des nouvelles technologies qui permettront d’analyser un grand nombre d’échantillons en un temps record. Pour l’instant, « les appareils sont en cours d’installation et de test », rapporte Daniela Zeppilli, coordinatrice du projet et responsable du Laboratoire environnement profond (LEP) à l’Ifremer, à Brest. « La campagne de prélèvements de sédiments dans l’océan Pacifique est l’étape suivante qui se déroulera à partir du mois de novembre. »

Charles Paillet

1. Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer.

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Les sciences participatives pour protéger les côtes

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N° 421 - Publié le 29 août 2024
© MOUNCEF SEDRATI


Braquer tous les regards sur le littoral breton : c’est l’objectif du projet AdaLitt-Breizh, mené par le laboratoire Geo-Ocean de l’UBS1 et l’Observatoire citoyen du littoral morbihannais (OCLM). Grâce à plusieurs protocoles de sciences participatives, ils proposent aux citoyens de s’impliquer dans la surveillance du trait de côte et de son évolution. « L’idée est de combiner les mesures physiques réalisées par les scientifiques et des observations faites par les associations et les passants sur place, explique Mouncef Sedrati, responsable de l’équipe et enseignant-chercheur en géomorphologie littorale à l’UBS. Ainsi, on améliore les connaissances des habitants sur l’impact du changement climatique. Ils deviennent des acteurs à part entière, des vigies… et même des promoteurs des solutions de gestion douce, pour éviter les digues en béton par exemple. »

L’une des options qui s’offre aux scientifiques en herbe est d’utiliser le dispositif Coastsnap. Des plateformes installées sur les côtes permettent de prendre une photo avec un téléphone et de l’envoyer directement au laboratoire, où elle est analysée à l’aide d’un algorithme. Cela permet de multiplier les données et de regarder l'évolution du littoral. Testé à l’échelle du Morbihan dès 2017, le dispositif s’étend depuis 2022 à d’autres municipalités côtières volontaires… Comme aux alentours de Saint-Malo, où quatre stations devraient bientôt être installées pour allier sciences et balade en bord de mer. À vos téléphones !
 

Anna Sardin

1. Université Bretagne Sud.

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À Nantes, les réserves du muséum se réveillent

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N° 421 - Publié le 29 août 2024
© MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DE NANTES
Il s'agit de la dernière exposition du muséum avant sa réouverture, prévue en 2029.

Avant des travaux de rénovation prévus fin 2025, pour une durée de trois ans, le Muséum de Nantes présente une exposition dévoilant l’histoire de ses collections cachées du public.

On se croirait dans les réserves. Le long d’étalages de caisses bien ordonnées, repose une grande variété d’oiseaux, insectes, coquilles, herbiers, minéraux et objets ethnologiques. Ils nous accueillent dans l’exposition Trésors & biodiversité au Muséum d'Histoire naturelle de Nantes.

« L’intention était de présenter un inventaire riche et diversifié des collections peu visibles du public, précise Marie Dartige, responsable des expositions. Ces caisses de transport numérotées sont un vrai fil conducteur, elles rappellent les réserves et le déménagement des collections que va vivre le muséum. » En 2025, un grand projet de rénovation va commencer pour repenser entièrement l’établissement.

Une maquette géante de libellule trône à l’entrée de l’exposition. « Elle surprend les visiteurs et présente les missions transversales du lieu : l’étude et l’inventaire des libellules dans le monde », confie Jonathan Orain, médiateur scientifique.

De la Malaisie à la Loire-Atlantique


L’œil est ensuite attiré par l’impressionnant Argus géant, ce grand oiseau de Malaisie, et par l’ensemble coloré des collections ornithologiques ramenées de différents voyages naturalistes au 19e siècle. Plus surprenant, au milieu des caisses, une armure de samouraï ne passe pas inaperçue. « Une spécialiste l’a datée de l’ère Edo1 ; elle provient d’un legs mais nous manquons d’informations sur cet objet… Cela pose question sur son parcours et la façon dont il a été inventorié dans les collections », révèle Paul Duclos, médiateur scientifique.

En face, les espèces régionales prennent place. Blaireau, castor, loutre d’Europe ou encore hermine représentent bien la diversité des mammifères visibles en Loire-Atlantique. Pour mieux les reconnaître, rien de plus simple ! Le visiteur doit associer l’animal correspondant à son empreinte. Adaptées à tous les âges, des vitrines à même le sol sont aussi dissimulées parmi le mobilier. Comme un jeu de cache-cache, le visiteur peut rechercher une carapace de tortue sillonnée, un bernard l’hermite ou même un coco-fesse, la graine du cocotier de mer.

Un fragile équilibre


Au centre de la seconde salle, des caisses en bois sont empilées les unes sur les autres, dans un fragile équilibre… manquant presque de faire tomber leur précieux contenu. Une belle manière d’illustrer la menace qui pèse sur cette biodiversité foisonnante traversant la sixième crise d’extinction majeure. Au mur, une frise chronologique montre que les espèces ont vécu des périodes de changements environnementaux intenses, conduisant à la disparition de 60 et 90 % d’entre elles. Aurélie Del Prete, médiatrice scientifique rappelle que « les cinq crises précédentes n’étaient pas liées à l’Homme ; certaines espèces ont disparu, d’autres ont survécu, c’est un cycle naturel ». Aujourd’hui, le phénomène est accéléré à cause des activités humaines comme l’agriculture intensive, l’urbanisation ou encore les émissions de gaz à effets de serre. Le Muséum de Nantes nous invite donc à une réflexion sur la beauté du vivant et sa protection afin de conserver ces trésors de biodiversité pour les générations futures.

Fabio Perruchet

1. L'époque d'Edo (1603-1868) correspond à une période où le Japon se referme, coupant tout commerce avec l'extérieur.

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La mort, une affaire de vivants

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La Bretagne, terre de la mort ?

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Vivre le deuil, du collectif à l’intime

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Les rites funéraires, par les vivants, pour les vivants

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Quand la mort est omniprésente

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Expérience de mort imminente : que dit la science ?

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N° 421 - Publié le 29 août 2024

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