Les défis des états d’urgence
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Déclarés en cas de grave danger imminent menaçant la nation, les états d'urgence ont récemment été appliqués plusieurs fois en France. Zoom sur les limites de ces régimes juridiques qui posent question.
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Lumière sur la biodiversité nocturne
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Comment la nuit est-elle perçue en ville ? C’est la question que se pose la chaire universitaire Noz Breizh qui rassemble une diversité d’acteurs sur cette thématique : sociologues, psychologues, urbanistes et écologues.
Les terrains d’étude choisis pour y répondre sont situés dans plusieurs quartiers de Brest. « Ils permettent de croiser les trois dimensions du projet : l’aspect sociologique1 de la vie nocturne, le numérique en ville et le lien entre pollution lumineuse et biodiversité », précise Edna Hernández González, coordinatrice de la chaire et maîtresse de conférences en urbanisme à l’Institut de Géoarchitecture de l’UBO2 à Brest.
L’impact de la pollution lumineuse est actuellement étudié sur un taxon3 peu connu des habitants : les chauves-souris. « L’hypothèse est que ces espèces nocturnes fréquentent les haies moins soumises à l’éclairage », explique Yoann Roulet, doctorant en écologie au laboratoire Géoarchitecture de l’UBO. Un programme national de sciences participatives aide à l’analyse des données acoustiques. Son nom ? Vigie Chiro. Le grand public peut prendre part au projet en se formant, à l'aide d'un tutoriel, à la reconnaissance des cris chez les chauves-souris.
« Il n’y a pas besoin d’être un expert pour participer, ces données permettent un suivi et un partage des connaissances au niveau national », précise l’écologue.
Dans l’œil des chauves-souris
En partenariat avec le Centre européen de réalité virtuelle, un prototype est développé pour se représenter la vision des animaux et comprendre comment leur œil est sensible à la lumière. Quatre espèces ont été sélectionnées : la chauve-souris, l’oiseau, la grenouille et le papillon de nuit. « L’idée est de choisir des animaux qu’on peut croiser dans la région, en contact avec les activités humaines et la pollution lumineuse. Si je voyais comme une chauve-souris, est-ce que la lumière me dérangerait ? », déclare Yoann Roulet. Ce nouvel outil de sensibilisation sera bientôt présenté lors d’événements grand public pour relever le ressenti des usagers.
1. Lire Sciences Ouest n°407, mars 2023.
2. Université de Bretagne Occidentale.
3. Groupe défini d’êtres vivants.
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Que cherche le RN au Parlement européen ?
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À un mois des élections européennes, la sociologue Estelle Delaine décrypte les stratégies du Rassemblement national au Parlement européen et les intérêts du parti à intégrer ses bancs.
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12 espèces de champignons menacées de disparition
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Pour la première fois, la liste rouge de l’UICN1 des espèces menacées en France est consacrée aux champignons. Cet état des lieux diffusé début avril s’est porté sur trois groupes : les bolets, les lactaires et les tricholomes. Parmi les 319 espèces qu’ils rassemblent, douze sont menacées de disparition. « Les humains exercent une pression sur la nature qui devient intolérable pour certains éléments », regrette Pascal Hériveau, président de l’Association mycologique Ploemeur-Morbihan. Urbanisation, sylviculture intensive, abattage de vieux arbres, dérèglement climatique… les menaces ne manquent pas pour les champignons et leurs habitats. Pourtant, ils jouent un rôle majeur : certains apportent des éléments nutritifs aux arbres et les rendent plus résistants, tandis que d’autres dégradent les organismes morts. « Sans champignons, les feuilles et les branches qui tombent au sol finiraient par étouffer les forêts », illustre le mycologue.
1. Union internationale pour la conservation de la nature.
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Coup de chaud chez les manchots
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« Imaginez faire un footing en combinaison de ski. C’est un peu ce que vivent les manchots durant leur mue ! », nous confie Agnès Lewden, chercheuse ISblue1 à l’UBO2 et au Lemar3 à Brest. Lors de cette étape cruciale pour leur développement, la pousse de nouvelles plumes augmente la production de chaleur corporelle. Souhaitant observer comment les manchots régulent la chaleur avec ce nouveau plumage, la biologiste a mesuré les températures de surface des manchots papous (Pygoscelis papua) à Océanopolis durant leur mue grâce à une caméra thermique. Son étude, qui vient d’être publiée4, révèle qu’en début de mue, le corps des manchots est bien plus isolé en raison d’une double couche de plumage. Les nouvelles plumes poussent sous les anciennes sans que ces dernières ne tombent immédiatement.
Dissiper le surplus de chaleur
Alors comment éviter un coup de chaud ? Les manchots vont tenter de dissiper le surplus de chaleur provoqué par cette double isolation, vers les zones du bec et des pieds. Appelées fenêtres thermiques, ces parties sont dépourvues de plumage et donc moins isolées. La chercheuse a ainsi montré que les températures de surface de ces zones augmentent. Agnès Lewden réalise actuellement une nouvelle étude pour savoir si cette dissipation de chaleur par les extrémités suffit aux manchots et leur évite d’avoir trop chaud. « L’objectif ultime est de comprendre si les manchots seraient plus vulnérables en période de mue dans le contexte actuel de changement climatique. »
1. École universitaire de recherche interdisciplinaire spécialisée en sciences et technologies marines.
2. Université de Bretagne Occidentale.
3. Laboratoire des sciences de l’environnement marin.
4. Journal of Experimental Biology, 2024.
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Détecter les drones grâce à la télévision
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Et si les ondes qui diffusent la télé pouvaient aussi servir à protéger des sites sensibles ? C'est sur cette piste que s’est lancée une équipe de chercheurs rennais.
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Vrai pétrole, fausse marée noire
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À Brest, les équipes du Cedre forment chaque année plus de 1 000 personnes du monde entier à la lutte contre les pollutions accidentelles des eaux. Reportage.
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Mieux analyser la santé des soignants
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La pandémie du Covid l’a bien montré : les professionnels de santé sont exposés à de nombreux risques liés à leur métier. Mais ces expositions et leurs conséquences sont peu documentées. Pourtant, il existe des données. La cohorte Constances regroupe des informations sur l’état de santé de 220 000 Français, dont 12 500 professionnels de santé. Depuis fin 2023, une équipe de l’Irset1, basé à Rennes, s’attache à étudier les liens entre l’exposome2 de ces professionnels et leur santé physique et mentale en créant « un outil qui associe à des métiers et des secteurs certaines nuisances, comme les horaires prolongés, les risques de troubles musculosquelettiques ou encore un faible sentiment de reconnaissance », explique Alexis Descatha, médecin au CHU d’Angers et coordinateur du projet, persuadé qu’analyser la santé de « ces fonctionnaires d’exception permettra de mieux les protéger, et au fond, c’est aussi notre santé qui en dépend », résume-t-il.
1. Institut de recherche en santé, environnement et travail.
2. Ensemble des expositions environnementales auxquelles un individu est soumis tout au long de sa vie.
alexis.descatha [chez] inserm.fr (alexis[dot]descatha[at]inserm[dot]fr)
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Comment percevons-nous les animaux ?
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Le 23 mai, Rennes accueille la 6e journée interdisciplinaire sur la condition animale, pendant laquelle des scientifiques exploreront les multiples facettes des relations entre les humains et les autres animaux. Il faut dire que nous interagissons depuis la nuit des temps. « D’après la théorie évolutionniste, nous avons même été programmés pour nous intéresser à ces derniers afin d’assurer notre survie », explique Émilie Dardenne, responsable du diplôme Animaux et société à l’Université Rennes 2 et co-organisatrice de l’événement. Il a d’ailleurs été prouvé que le contact avec les animaux de compagnie contribue à développer le partage et l’empathie chez les enfants. « Mais à mesure que ces derniers s’imprègnent des normes anthropocentriques, leur affinité pour les organismes non humains a tendance à décroître », souligne la chercheuse, qui insiste sur l’importance des constructions culturelles dans notre rapport aux animaux : « Nous avons par exemple tendance à sous-estimer les capacités cognitives et émotionnelles des animaux d’élevage pour pouvoir continuer à les manger ».
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