La sexualité vue par la jeunesse

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N° 425 - Publié le 24 décembre 2024
© KUDRYAVTSEV PAVEL / ISTOCK

 

« La France a beaucoup légiféré sur la sexualité ces dernières années. On a par exemple redéfini le viol et modifié l’appréhension juridique du consentement des mineurs pour punir plus efficacement les actes sexuels des majeurs sur les mineurs n’ayant pas atteint la majorité sexuelle, observe François-Xavier Roux-Demare. La sexualité de la jeunesse est un sujet de société très important mais les lois sont faites par des adultes. » Alors cet enseignant-chercheur en droit à l’UBO1, à Brest, a eu l’idée de faire dialoguer ses étudiants du master 2 « Droit des personnes vulnérables » avec des lycéens pour comprendre le regard que les jeunes portent sur la sexualité. Les échanges, sur des sujets aussi variés que le consentement, l’intolérance à l’homosexualité ou encore la prostitution des jeunes ont donné un livre, La sexualité de la jeunesse, paru le 3 décembre2. S’y mêlent l’analyse des étudiants, celle de quelques chercheurs et témoignages de lycéens, pour éroder un peu le tabou qui pèse sur le sujet.

Violette Vauloup

1. Université de Bretagne Occidentale.
2. Édité par l’Institut francophone pour la justice et la démocratie.

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L’apprentissage de l’écriture manuscrite est un long processus

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N° 425 - Publié le 24 décembre 2024
© LAURENT GUIZARD

Professeure en psychologie du développement et de l’éducation au LP3C¹ à l’UBO², Nathalie Bonneton-Botté nous présente l’évolution de l’enseignement de cette pratique.

À l’ère du numérique,  la journée mondiale de l’écriture manuscrite,  le 23 janvier, rappelle l’importance de cette dernière pour la mémorisation des lettres et l’initiation à la lecture.Comment l’écriture manuscrite est-elle enseignée à l’école ?En France, nous l’enseignons relativement tôt : un enfant doit être capable d’écrire une phrase à la main avant d’entrer au CP. La motricité acquise permet de mieux mémoriser la forme des lettres et de se préparer à la lecture. L’écriture cursive,...
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Les élèves à la rencontre de la nature

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N° 425 - Publié le 24 décembre 2024
© PROMOTION SANTÉ BRETAGNE

 

Reconnecter les élèves à la nature, voici l’objectif du projet « Comment la nature nous fait du bien ? » porté par l’association Promotion santé Bretagne et le Réseau d’éducation à l’environnement en Bretagne (REEB). « On a voulu comprendre comment le contact régulier avec la nature peut développer les compétences cognitives, émotionnelles, sociales mais aussi écologiques », dévoile Mathilde Penloup, animatrice de réseau au REEB à Guingamp. Ce projet, lancé en 2022, a impliqué sept établissements bretons, de la maternelle au lycée, en proposant des actions en lien avec la nature. Ils ont été accompagnés par un acteur de la santé ou de l’éducation de l’environnement pour construire et expérimenter des activités durant l’année scolaire passée.

Se reconnecter à la nature


Observation d’araignées, marche en forêt, espace vert transformé en salle de classe… Ces actions « ont aidé les élèves à rencontrer la biodiversité pour mieux l’intégrer et lever leurs peurs », explique la référente. Les enseignants et les élèves disent avoir ressenti « un temps de lâcher prise et un sentiment de liberté sortant du cadre de la classe, précise Mathilde Penloup. Une lycéenne a confié avoir appris à aimer la nature en s’éloignant de son portable ». Cette étude a permis de produire un document de synthèse, accompagné de fiches pédagogiques et de capsules vidéo, qui sera présenté lors du colloque régional Santé nature à Belle-Isle-en-Terre (Côtes-d’Armor) en janvier. « D’autres établissements et éducateurs pourront s’en saisir. Le but, c’est d’essaimer ! »

Fabio Perruchet

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Un nouvel outil pour mesurer le silicium

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N° 425 - Publié le 24 décembre 2024
© OSCAR CHUBERRE / COLLECTIF DR

 

Pendant deux ans, Lucie Cassarino a travaillé à élaborer un outil un peu particulier. Avec l’équipe du projet Moduss, qui s'achève fin janvier, cette chercheuse du Lemar1, à Plouzané, près de Brest, a conçu un module équipé de différents capteurs destiné à être plongé dans l’océan pour mesurer la salinité, la température ou encore le niveau de chlorophylle… mais surtout la concentration en silice dissoute. « Cette dernière est un nutriment essentiel pour les organismes marins qui possèdent un squelette de silice, c’est un peu comme notre calcium », compare Lucie Cassarino. Parmi eux, les diatomées, des microalgues à la base de la chaîne alimentaire océanique. Une perturbation dans le cycle du silicium peut donc bouleverser tout un équilibre. « Ce module contrôlable à distance permettra de mieux le comprendre en récoltant des données plus facilement, en particulier dans les zones polaires où les prélèvements sont impossibles en hiver et demandent beaucoup d’efforts logistiques en été », résume la chercheuse.

Violette Vauloup

1. Laboratoire des sciences de l'environnement marin.

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Une petite balade dans la connaissance

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N° 425 - Publié le 24 décembre 2024
© IMAGE ISSUE DE LA VIDEO L'UNIVERS TOURNE AUTOUR DE CE PENDULE DE FOUCAULT !
Sur YouTube, Théo Drieu tente de répondre à un grand nombre de questions. Ici, il s'intéresse au Pendule de Foucault.

Très suivi sur les réseaux sociaux, le youtubeur Théo Drieu éclaircit, pour le plus grand bonheur de ses abonnés, quelques mystères abyssaux et intersidéraux.

L’Univers est-il infini ? Qu’est-ce qui se cache dans les abysses ? Quel temps fait-il sur les autres planètes du Système solaire ? C’est à ces questions-là et à beaucoup d’autres que Théo Drieu tente de répondre au fil des 279 vidéos que compte sa chaîne YouTube. Intitulée Balade Mentale, elle est suivie par plus d’un million d’internautes, avides de contenu scientifique et de petites et grandes « promenades dans la connaissance ».

Des vidéos vues des millions de fois 


Récemment installé à Rennes, le jeune homme cherche depuis longtemps le pourquoi du comment. « J’ai toujours regardé beaucoup de vidéos de vulgarisation. Mais je me suis rendu compte que quelques-unes racontaient des bêtises sur des sujets que je connaissais, et ça m'a fait bondir ! C’est ce qui m’a donné l’idée de me lancer. » En 2015, il décide alors d’y remédier lui-même : deux semaines de congés, un copain à la caméra et quelques scripts plus tard, le voilà lancé sur la toile. Son succès croissant lui permet, depuis presque six ans, de se consacrer à plein temps à cette activité. « De fil en aiguille, je me suis tourné vers des thématiques qui me plaisaient tout spécialement, comme l’astronomie… Et ça fonctionne : ma vidéo “L’Univers est-il infini ?” cumule plus de trois millions de vues. »

Mais bien d’autres sujets sont au menu, comme l’assèchement total de la Méditerranée il y a cinq millions d’années ou les inondations de Missoula, un déluge qui a déferlé sur les États-Unis après l’effondrement d’un lac glaciaire il y a des dizaines de milliers d’années. Des sujets historiques et géologiques pas forcement racoleurs de premier abord, mais qu’il se plaît à mettre en scène. « Ce que j’aime, c’est aller plus loin que ce que je sais, découvrir des choses auxquelles je n’aurais pas pensé et réussir à donner une réponse à des questions un peu complexes. »

Un format scientifique atypique


L’un des avantages de YouTube, c’est qu’il permet de laisser libre court à la création. « Internet a permis l’émergence de formats scientifiques atypiques, qui n’auraient jamais pu voir le jour autrement », soutient le vidéaste. D’ailleurs, s’il s’appuie sur la science pour trouver ses réponses, il veut avant tout susciter l’émotion chez son public. Exit donc la théorie de la relativité générale, bonjour les plongées spatiales vertigineuses sur fond de musique épique. « Je propose une sorte de voyage, pour ressentir tout autant que comprendre. » Mais le jeune homme tient à préciser : « Je n’ai pas la prétention de tout pouvoir expliquer en vingt minutes ! »

Pour la suite, Théo Drieu a encore une liste interminable de questions alambiquées qu’il prévoit de décortiquer en vidéo. Et deux bandes dessinées dont il est l’auteur sortiront bientôt, pour en remettre une couche sur l’infiniment grand et se questionner sur l’existence des extraterrestres. 

ANNA SARDIN

Les vidéos sont à découvrir sur YouTube @BaladeMentale.

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La sensibilité face au monde marin

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N° 425 - Publié le 24 décembre 2024
© JEAN-FRANÇOIS LE BESCOND / L'OEIL DE PACO

Si vous aviez le choix entre sauver un ours polaire ou une méduse, qui protégeriez-vous en priorité ? À Océanopolis, un jeu sérieux permet au jeune public de mieux comprendre nos émotions envers les animaux marins.

Tiphaine Birien, médiatrice scientifique, nous emmène au cœur de la nouvelle Cité des Océanautes d’Océanopolis, à Brest, pour nous faire découvrir un jeu sérieux pédagogique consacré aux émotions ressenties face à la biodiversité marine. « On souhaite faire de la science participative avec nos jeunes visiteurs ; ce jeu leur donne la parole et les rend acteurs », présente la co-créatrice de la Cité.

Pour construire le dispositif, deux chercheuses en psychologie ont travaillé sur le projet de recherche Compateer1 en se basant sur une étude récente s’intéressant au développement de nos émotions à l’égard des espèces. Elle y distingue l’empathie de la compassion : « Si je prête des émotions à une espèce, je suis plus empathique envers elle et si je préfère sauver une espèce plutôt qu’une autre, alors je ressens davantage de compassion pour elle », explique Nathalie Marec-Breton, professeure des universités en psychologie du développement et de l’éducation à l’Université Rennes 2.

Lien de parenté


Cette étude a permis d’identifier chez l’adulte une relation forte entre la proximité évolutive des espèces et les degrés d’empathie et de compassion. Ainsi, plus notre lien de parenté avec une espèce2 est fort, plus nous ressentons ces sentiments pour elle. Nous souhaitons donc davantage protéger un ours polaire, qui est un mammifère comme nous, qu’une méduse. « Plus les espèces sont éloignées de nous sur l’arbre du vivant, moins on a envie de les protéger », résume donc Nathalie Marec-Breton.

Mais qu’en est-il chez les enfants ? « Pour les sensibiliser à l’environnement, il est préférable de jouer sur l’émotion, la dimension sensible, plutôt que sur l’angle de la connaissance », indique Nathalie Bonneton-Botté, professeure des universités en psychologie du développement et de l’éducation au LP3C3 à l’UBO4. Ainsi, deux questions sont pertinentes à poser à ce public : de quel animal te sens-tu le plus proche et qui veux-tu protéger ? Dans le cadre du jeu sérieux mis en place à Océanopolis, vingt animaux représentatifs de la biodiversité marine ont été sélectionnés, dont l’oursin, la méduse, l’éponge et le macareux. 

Un quiz interactif


Le jeu, qui prend la forme d’un quiz interactif sur tablette numérique, comprend dix questions faisant appel à l’empathie et dix autres à la compassion. À partir de deux photos d’animaux, le jeune visiteur doit sélectionner l’espèce dont il se sent le plus proche émotionnellement, puis celle qu’il veut protéger en priorité. 

Les résultats dépendent de nombreux facteurs. Un questionnaire est rempli avant toute session de jeu afin de récolter des informations précieuses pour les chercheuses : l’âge de l’enfant, sa connaissance de la biodiversité, la possession d’un animal de compagnie ou encore sa proximité à la mer. « L’écosystème marin est peu visible par rapport au milieu terrestre, nous souhaitons concevoir un dispositif qui permette de mieux considérer sa biodiversité », confie Nathalie Bonneton-Botté. 

Une classe d’élèves de primaire de Brest a déjà testé le jeu et dans quelques semaines plusieurs groupes d’enfants pourront bientôt réaliser le quiz avant ou après leur visite à Océanopolis. Les scientifiques devraient ainsi savoir si cette sensibilisation modifie leur perception du milieu marin. Plus généralement, ces questionnements sur l’empathie et la compassion sont de plus en plus présents à l’école. La notion de bien-être animal a ainsi fait son apparition dans le programme scolaire de septembre 2024. « On peut se sentir plus proche d’un animal qui nous ressemble, sourit Tiphaine Birien. Mais notre compassion envers une espèce peut changer, plus on la connaît, plus on a envie de la protéger. »

Fabio Perruchet

1. Pour développement de la compassion à l’égard du patrimoine marin et éducation à l’environnement en région Bretagne.
2. La relation phylogénétique est mise en évidence par la présence de caractères dérivant d'un ancêtre commun.
3. Laboratoire de psychologie : cognition, comportement, communication.
4. Université de Bretagne Occidentale.

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N° 425 - Publié le 24 décembre 2024
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