Hirac Gurden
Les mystères olfactifs : un voyage étonnant à la découverte de notre odorat
Nadine Cerf-Bensussan
Microbiote et immunité
La rade de Brest,
« un observatoire de l’effondrement »
Actualité

L’histoire de la rade a été retracée par de récents travaux qui tentent d’expliquer le déclin de sa biodiversité.
TOUTES LES ACTUALITÉS
du magazine Sciences Ouest
Sur les traces de la loutre
Actualité

sur cette épreinte.
Mi-novembre, le Groupe mammalogique breton a organisé une sortie de prospection de la loutre pour affiner la cartographie de la répartition de ce discret mustélidé.
TOUTES LES ACTUALITÉS
du magazine Sciences Ouest
Un navire pour étudier sans déranger
Actualité

À Dinard, un bateau doté d'un mini-laboratoire et d'instruments de mesure va permettre aux scientifiques de mieux étudier la biodiversité marine.
TOUTES LES ACTUALITÉS
du magazine Sciences Ouest
Dans les poubelles de l’Histoire
Actualité

La récente découverte d’une poubelle du 16e siècle dans les douves du château de Pontivy pourrait permettre de répondre à de nombreuses interrogations sur le mode de vie au château à cette époque.
Morceaux de céramiques, bris de verre, aiguilles, os d'animaux… Fin octobre, des archéologues ont retrouvé de nombreux vestiges vieux de plusieurs siècles dans les douves côté nord du château de Pontivy (Morbihan). L’opération, qui prenait place dans le cadre des travaux de restauration de l’édifice, doit se poursuivre par une étude en laboratoire. Mais il est déjà possible d’affirmer que « c’est un dépotoir qui a été mis au jour dans ce fossé, ce qui n’est pas très étonnant : les douves sèches étaient des endroits pratiques pour jeter les déchets depuis les murs et les fenêtres », souligne Karine Vincent, archéologue au Service départemental d’archéologie du Morbihan et responsable des opérations au château de Pontivy.
Objets du quotidien
La poubelle moderne est effectivement une invention récente. Autrefois, les déchets étaient regroupés dans des tranchées creusées à cet effet, ou « parfois jetés dans les latrines, elles-mêmes construites au-dessus de fosses qui se sont révélées de précieuses sources d’informations archéologiques », explique la chercheuse qui précise qu'il s'agit-là du quatrième dépotoir découvert à Pontivy.
Parmi les vestiges, beaucoup de fragments de vaisselle en verre ou en céramique, mais aussi des restes alimentaires, comme des os d’animaux et beaucoup de coquilles d’huîtres. « Il y a aussi une quantité importante de petits objets du quotidien : aiguilles, épingles, monnaies… Tous ces éléments rejetés, oubliés ou cassés ont une grande valeur pour nous », insiste Karine Vincent. Puisque tout l’enjeu est maintenant d’étudier en laboratoire ces artefacts afin de dater le dépotoir qui aurait a priori été utilisé au 16e siècle, juste après la construction du château. « De janvier à mars, nous allons analyser les objets pour affiner cette datation et tenter de déterminer combien de temps cette poubelle a fonctionné », résume l’archéologue. Pour cela, les spécialistes pourront notamment s’appuyer sur les différents types de vaisselle dont la forme, le décor et la provenance évoluent avec le temps, suivant la mode.
Routes commerciales
Le dépotoir pourrait donc se révéler une précieuse mine d’informations pour mieux comprendre la vie au château. « Comment y mangeait-on ? Comment s’habillait-on ? Comment se défendait-on ? », s’interroge la chercheuse. Et la provenance de certains objets pourrait même permettre de retracer certaines routes commerciales et les échanges entre Pontivy et le reste de l’Europe. « Plus généralement, cela nous aidera à mieux comprendre la vie en Centre Bretagne aux 16e et 17e siècles, des périodes peu documentées par l’archéologie, raconte Karine Vincent. Le travail des historiens apporte des éléments liés à de grands événements et le nôtre permet de mieux comprendre le quotidien, et qu’y a-t-il de plus quotidien qu’une poubelle ? »
TOUTES LES ACTUALITÉS
du magazine Sciences Ouest
Les parents aidants face au vieillissement
Actualité

Pour accompagner les parents de personnes en situation de handicap, des référents réfléchissent avec eux à leur avenir.
Qui veillera sur mon enfant quand je ne serai plus là ? C’est pour répondre à cette question cruciale qu'a été mis en place le projet Après-parents, porté par l’Adapei1 du Finistère avec le soutien de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. L’engagement de neuf structures a permis de créer un réseau de quinze référents.
Ces professionnels des domaines social et juridique se tiennent à disposition des parents de personnes en situation de handicap pour aborder leurs propres projets de vie et fin de vie, ainsi que ceux de leurs enfants. Près de 120 familles finistériennes ont déjà fait appel au dispositif dans le département depuis sa mise en place en 2022. L’association a souhaité être accompagnée de deux chercheuses pour tirer des enseignements de cette recherche expérimentale, « qui vise à élaborer des solutions concrètes à destination des parents aidants, souvent invisibilisés, précise Françoise Le Borgne-Uguen, professeure en sociologie au Labers2, à l’UBO3 à Brest. Il est essentiel, en tant que scientifique, de se rapprocher de ces questions de société pour anticiper des solutions. »
Lever un tabou
Les chercheuses ont observé les réunions et réalisé des entretiens avec l’ensemble des référents pour comprendre leurs méthodes de travail. « Ces derniers orientent souvent les parents vers d’autres référents plus spécialisés, soulève Françoise Le Borgne-Uguen. Ils échangent sur leurs pratiques, leur accompagnement, la protection juridique ou les questions de succession, et se forment au contact des autres afin d’élargir leurs compétences. »
Prochainement, des entretiens seront menés avec les parents ayant eu recours au dispositif. « Leur fin de vie est encore un tabou fort dans le contexte familial et ce projet permet de le lever, explique Suzy Bossard, maîtresse de conférences en sociologie dans le même laboratoire. Il y a tout un travail qui doit être reconnu autour du suivi du vieillissement de ces parents puis de leur décès, afin de l’anticiper et de réfléchir à une transition plus douce. »
1. Association départementale d’associations de parents et d’amis de personnes handicapées mentales.
2. Laboratoire d’études et de recherche en sociologie.
3. Université de Bretagne Occidentale.
TOUTES LES ACTUALITÉS
du magazine Sciences Ouest