Fast-food : l’envers du burger
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Derrière le chiffre d’affaires florissant des fast-foods, se cachent des stratégies bien huilées qui poussent à consommer de la viande et vont jusqu’à transformer notre rapport à celle-ci.
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Romain Huët, un chercheur dans la guerre
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Depuis 2012, le chercheur multiplie les séjours en Syrie et en Ukraine pour comprendre les mécanismes qui conduisent des individus ordinaires dans la guerre. Un terrain qui « ne laisse pas indifférent ».
Qu’est ce qui peut bien pousser un universitaire français à passer son été avec une trentaine de combattants biélorusses sur le front ukrainien ? En juillet et août, Romain Huët s’est rendu trois semaines dans le Donbass auprès d’une brigade de volontaires qui combat l’armée russe. L’ethnographe rennais, enseignant-chercheur à l’Université Rennes 2, les avait rencontrés lors d’un précédent séjour, dans le cadre de son travail sur les engagés volontaires en Ukraine et en Syrie¹. « Mais je n’avais pas passé assez de temps avec eux pour avoir un aperçu de leur quotidien, de leur vécu intime de la guerre », raconte-t-il.
L’expérience de la guerre
Qu’il travaille sur le suicide, les émeutes ou les conflits armés, Romain Huët sonde la violence. « Je n’aime pas la guerre mais je cherche à comprendre son pouvoir d’attraction. Pourquoi certains basculent dans des formes de violence ? Comment une exposition durable à celle-ci affecte la subjectivité et le rapport au monde ? », interroge-t-il. Pour comprendre, il part à la rencontre de figures ordinaires précipitées au milieu du chaos. « Je ne m’intéresse pas aux professionnels de la guerre mais aux gens comme vous et moi qui décident de prendre les armes », explique le chercheur.
Romain Huët explore les récits intimes et les trajectoires personnelles ; les affects sont sa porte d’entrée vers l’expérience de la violence. « Les humains ne sont pas tout à fait rationnels, cela ne vous aura pas échappé », lance-t-il. À travers les émotions et les sensations, l’ethnographe tente de saisir cette part de pulsionnel « qui mérite d’être analysée ».
Funambule
Depuis 2012, le chercheur s’est rendu cinq fois en Syrie et autant en Ukraine. « L’immersion est nécessaire avec des groupes très fermés. » Il faut en effet atténuer la méfiance. Plusieurs fois, on l’a pris pour un espion. « Quand on est tous les jours avec les gens, on finit par accéder à des formes de sincérité », confie-t-il. C’est là que l’ethnographe récolte ses données, à travers des entretiens et des observations. Alors parfois, s’installe un rapport proche de l’amitié, il l’admet : « Ce sont des terrains qui ne laissent pas indifférents, il y a peu de distance ». La proximité, c’est aussi celle de la violence. Romain Huët s’y expose sans y prendre part. Comme sur une ligne de crête, il s’approche, l’observe et consigne tout dans un carnet qui ne le quitte jamais. « Pour moi, un chercheur est un funambule », compare-t-il.
Mais le cadre universitaire est loin d’être adapté. « Il n’existe pas de protocole pour envoyer des chercheurs dans ces zones, officiellement mon ordre de mission est pour la Pologne », confie l’ethnographe. Il n’y a pas non plus d’accompagnement psychologique au retour. Romain Huët est même parti en Syrie sur ses fonds propres. Pourtant, « rien de ce qui agite le monde ne devrait être soustrait à la connaissance, c’est le rôle de la recherche », soulève-t-il.
1. La guerre en tête : sur le front, de la Syrie à l’Ukraine, aux éditions Presses universitaires de France (2024).
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Pechkeur, le projet qui fait parler les marins
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Pour améliorer la santé et les conditions de travail de ces professionnels, des chercheurs les interrogent avec une méthode originale.
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L'huître pourrait aider la recherche sur le cancer
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En étudiant la résistance des huîtres à un virus qui frappe les bassins ostréicoles depuis des années, des scientifiques ont fait une découverte surprenante qui ouvre une fenêtre sur la recherche contre le cancer.
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Le jeu vidéo pour amener au sport
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« Les capacités physiques des collégiens sont en baisse, ils ne sont plus capables de courir aussi vite et longtemps qu’il y a une dizaine d'années, et les écrans occupent un temps non négligeable de leur vie », note Annick Durny, enseignante-chercheuse en psychologie du sport au laboratoire M2S1, près de Rennes. Partant de ces deux constats, le projet Move Play, lancé en février2, veut utiliser le jeu vidéo pour amener à la pratique sportive, « un peu comme Pokemon Go il y a quelques années », compare la coordinatrice du projet. L’idée : combiner les dimensions psycho-sociales et psycho-cognitives ainsi que l’informatique pour développer un jeu qui nécessiterait de bouger, en partant des attentes des adolescents eux-mêmes. Les chercheurs doivent maintenant s’entretenir avec des élèves pour évaluer leurs envies et la pertinence d’un tel projet. Si cela s’avère concluant, l’équipe de Move Play prévoit de lancer des démarches pour un projet européen l’année prochaine, afin de continuer les recherches avec plus de temps, de moyens et des partenariats à l’étranger.
1. Mouvement, sport, santé.
2. Dans le cadre du projet Tissage.
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Tous à l'eau !
microbiote

Autrefois appelé flore intestinale, cet univers microscopique composé d’une multitude de micro- organismes commence juste à livrer ses secrets.
Cette exposition, inspirée du livre « Le Charme discret de l’intestin. Tout sur un organe mal aimé... » de Giulia et Jill Enders, permet de découvrir que nous cohabitons avec des milliards de bactéries, de virus mais aussi de champignons, dont 99 % résident dans notre intestin.
L'adolescence... et tout commence
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Pourquoi nos goûts changent-ils avec le temps ?
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Du 14 au 19 octobre, la Semaine du goût célèbre la diversité des saveurs. Sucré, salé, amer, acide, umami… ces notes sont captées par des récepteurs au niveau de la bouche et de l’intestin, qui transmettent un certain nombre d’informations au cerveau. Des scientifiques ont montré que les nouveau-nés de nombreuses espèces de mammifères ont une aversion spontanée pour l’amer et une attraction pour le sucré. « C’est un mécanisme de protection encodé dans nos gènes, explique David Val-Laillet, directeur de recherches en neurosciences comportementales à l’Institut Numecan1, à Rennes. Dans la nature, de nombreuses substances toxiques ont un goût amer. » Mais en grandissant, nos goûts changent. « L’individu affine ses préférences et ses aversions par des expériences répétées, en associant une flaveur2 à ses conséquences, comme un apport de nutriment ou un moment convivial », détaille le chercheur. C’est ainsi que certains adultes en viennent à raffoler du café, des endives ou de la bière…
1. Nutrition, métabolismes et cancer.
2. La combinaison du goût et de l’odeur d’un aliment en bouche.
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