« Il reste encore beaucoup de dinosaures à découvrir »
Dinosaures, une histoire mouvementée
TOUT LE DOSSIER
du magazine Sciences Ouest
Un nouvel « or blanc » fait couler beaucoup d’encre depuis quelques mois. Alors que certains sont à sa recherche dans les sols bretons, l’hydrogène pourrait donner du fil à retordre aux plus enthousiastes.
Pour prouver que l’on peut vivre mieux avec moins, deux explorateurs ont vécu en autonomie pendant quatre mois dans le désert. Une web-série sur la conception de leur projet s’apprête à sortir.
Fortement décriée de nos jours, la chasse à la baleine aurait eu des conséquences irréversibles plus tôt qu'on ne le pensait. Les Basques furent parmi les premiers à la pratiquer dans un but commercial, au 11e siècle. Cette pratique s’industrialisa aux quatre coins du globe dès le 19e siècle, mais il se pourrait qu’elle ait causé la disparition de certaines espèces au Moyen Âge. C’est l’hypothèse avancée par le chercheur norvégien Youri van den Hurk1, dans une étude qui vient de paraître. Pas moins de 700 ossements de baleines de l’Europe atlantique ont été rassemblés sur une période tout aussi impressionnante, s’étendant de 3 500 avant notre ère jusqu’au 18e siècle.
« J’ai ressorti pour l’étude une vertèbre de baleine que j’ai découverte il y a 15 ans sur le site de Guéthary, dans le pays basque », raconte Brice Ephrem, chercheur au Creeah2 à Rennes qui a contribué à l’étude. Lors de l’analyse des os, c’est la surprise : de nombreux spécimens de baleine franche et de baleine grise sont identifiés, deux espèces qu’on ne retrouve plus dans l’Est de l’Atlantique Nord. Il faut dire que du-rant l’époque médiévale, les Basques, les Normands, les Anglo-Saxons ou encore les Scandinaves chas-saient ces cétacés. « On peut donc penser que cela a eu un effet direct sur ces populations de baleines et a peut-être même provoqué leur disparition dans cette partie de l’Atlantique », estime l’archéologue, qui nuance : « Il ne faut cependant pas exclure les conditions climatiques et environnementales. » Reste à déterminer pourquoi ces espèces auraient été ciblées, peut-être pour leur abondance ou pour la facilité à les chasser.
1. Post-doctorant à l’Université norvégienne des sciences et de la technologie.
2. Centre de recherche en archéologie, archéosciences, histoire.
Près de cinq ans après l’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, la reconstruction progresse, tout comme la recherche sur les vestiges et la mémoire de la cathédrale. Mais comment ces deux chantiers hors normes s’articulent-ils ?
À Rennes, des chercheurs utilisent le cinéma pour déconstruire la fascination autour de la catastrophe qui a détruit Pompéi ou encore l’héroïsation des premiers chrétiens.
Extrêmement résistant et presque toujours mortel, le virus de la peste porcine africaine (PPA) touche les porcs comme les sangliers. S’il a pour l’instant épargné le territoire français, « la menace est clairement forte », se méfie Olivier Bourry, responsable adjoint du Laboratoire national de référence sur la peste porcine africaine, à l’Anses1, à Ploufragan (Côtes-d’Armor). Car depuis quelques années, des foyers sont repérés à quelques kilomètres de nos frontières. Les élevages d’Europe de l’Ouest2 sont bien protégés contre le virus, beaucoup plus difficile à gérer dans la faune sauvage, où la solution pourrait prendre la forme d’un vaccin. Les équipes bretonnes de l’Anses viennent d’entrer dans la dernière phase de test3 d’un produit découvert de manière fortuite en 2019. « En préparant du virus inactivé de la PPA pour des outils de diagnostic, nous nous sommes rendu compte que l’on avait créé un potentiel vaccin », se souvient Olivier Bourry avant d’ajouter qu’à terme, « on pourrait vacciner les porcs dans les pays où le virus circule, mais aussi les sangliers via des appâts. »
1. Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail.
2. Dans lesquels les porcs sont élevés en bâtiment et non en basse-cour.
3. Qui devrait durer jusqu’en 2024.
Plus d’un an s’est écoulé depuis les incendies de l’été 2022 et la nature commence à reprendre ses droits. De la forêt de Brocéliande aux monts d’Arrée, un étrange tapis rouge recouvre par endroits les sols calcinés. Il s’agit d’une mousse particulièrement adaptée aux sols cendreux chargés en éléments nutritifs : la funaire hygrométrique. « Après avoir donné naissance à de nouvelles pousses, elle passe du vert au brun-orangé », explique José Durfort, botaniste et spécialiste des mousses, qui a repéré les premières funaires seulement deux mois après les incendies. « Elle s’est installée grâce à des spores enfouies dans le sol ou charriées par le vent. Cette mousse fait partie de ces espèces pionnières, qui s’installent sur les terrains nus », poursuit le scientifique. À mesure que les sols se repeuplent, elle est toutefois amenée à disparaître. Elle a joué son rôle en recolonisant les sols, « et en mourant elle apporte un peu de matière organique au sol appauvri par l’incendie, préparant ainsi le terrain à d’autres plantes. » Formidable illustration de la résilience de la nature.