Une question de survie
Le sucre, entre plaisir et ravages
TOUT LE DOSSIER
du magazine Sciences Ouest
La crainte monte alors que les scientifiques soupçonnent une endémisation du virus de l’influenza aviaire en France et que celui-ci touche des espèces et des zones jusqu’ici épargnées.
Mi-novembre, le géologue breton Martial Caroff a reçu le prix du Quai des Orfèvres pour son dernier roman, une intrigue policière dans le monde de la recherche.
Benoit Giry est sociologue et spécialiste des catastrophes. Maître de conférences à Sciences Po Rennes et chercheur au laboratoire Arènes, il est aussi l’auteur d’un livre¹ dans lequel il revient sur la manière dont la sociologie a progressivement fait des catastrophes un objet d’étude et sur ce que les désastres disent de nos sociétés.
Très exposés aux vents violents qui ont touché la Bretagne le mois dernier, les oiseaux ont payé un lourd tribut.
C’est bien connu, le virus du Covid-19 infecte les poumons, mais aussi les reins, les intestins… et même les testicules ! En octobre, l’équipe Urgent de l’Irset1, à Rennes, a publié les résultats d'un travail amorcé en 2020, lorsqu’une étude chinoise met en évidence la présence du SARS-CoV-2 dans du sperme. « Dans le même temps on observait que le taux de testostérone diminuait chez les patients infectés. Nous savions aussi que les récepteurs du virus étaient très présents dans cet organe », se souvient Nathalie Dejucq-Rainsford, qui dirige l’équipe. Grâce à une culture de testicule humain, ces spécialistes de l’appareil uro-génital montrent que le virus se réplique dans plusieurs cellules testiculaires, sans toutefois altérer le fonctionnement de l’organe. La baisse du taux de testostérone serait plutôt à attribuer à l’inflammation globale causée par la maladie. De plus, l’infection du testicule finit par s’éteindre toute seule. L’étude de l’Irset est donc rassurante et permet « d’écarter l’idée que le testicule serait un réservoir du virus », souligne la biologiste.
1. Institut de recherche en santé, environnement et travail.
Les applications intégrées dans nos téléphones ont bouleversé les manières de communiquer et offrent aujourd’hui aux familles séparées la possibilité de garder contact.
Comment bien coucher les bébés pour limiter au maximum les risques de mort subite du nourrisson¹ (MSN) ?
En tout cas, pas comme le dépeignent une grande partie des images sur les paquets de couches vendus en Europe. Dans une étude publiée fin octobre dans The Journal of Pediatrics, une équipe internationale de chercheurs montre qu’un nombre très élevé de visuels est non conforme aux recommandations de couchage. 45 % des paquets avec une image d’enfant endormi le représentent en position ventrale ou latérale, alors que « depuis les années 1990, ce type de pratique a été identifié comme facteur de risque majeur du syndrome de mort inattendue du nourrisson », explique Sophie de Visme, co-autrice de l’étude et ingénieure en analyse de données épidémiologiques à l’Inserm2, à Nantes. Le couchage dans un environnement mou (avec un oreiller, par exemple) ou dans un lit partagé (parents, autre enfant) est également fortement déconseillé.
« Il y a une idée selon laquelle il existerait une “mode” dans les recommandations de couchage, ce qui n’est pas le cas, indique par ailleurs la chercheuse. Ces images non conformes entretiennent le flou autour des bonnes pratiques. »
Elle rappelle que la MSN, qui provoque entre 250 et 350 décès par an, est la première cause de mortalité infantile évitable en France. Puisqu’il est démontré que « les images ont une influence sur les comportements des parents », les scientifiques ont lancé une pétition à destination des législateurs pour que les bébés soient tous représentés couchés en conformité avec les recommandations internationales.
1. Mort inattendue d’un nourrisson de moins d’un an alors qu’il est en bonne santé, et qui demeure inexpliquée après enquête.
2. Institut national de la santé et de la recherche médicale.
Bonne nouvelle, les poissons migrateurs remontent de nouveau la Sélune depuis le démantèlement de deux barrages, le dernier ayant été retiré fin 2022. Une équipe d’une soixantaine de scientifiques, notamment bretons, étudie depuis 2012 via le programme Sélune la restauration de ce fleuve normand. « On retrouve déjà l’anguille européenne et des frayères1 de lamproies dans différents secteurs en amont des anciens barrages, ainsi que de jeunes saumons atlantiques. C’est la preuve que les poissons arrivent à recoloniser ces milieux et à se reproduire », remarque Laura Soissons, ingénieure de recherche à l’Inrae2 à Rennes et coordinatrice du projet. L’état du fleuve s’est également amélioré après la disparition des lacs de retenue. « L’eau à l’aval des barrages s’est rafraichie de deux degrés et s’est enrichie en oxygène. De nombreux invertébrés sensibles aux polluants, comme les éphémères et les plécoptères, sont également de retour », indique la chercheuse. Le suivi de la restauration du fleuve doit se prolonger au moins jusqu’en 2027, en gardant en tête l’effet d’autres facteurs comme le changement climatique.
1. Lieux où se reproduisent les poissons.
2. Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement.